Approche theorique sur l’agriculture et le developpement

Pour les pays en développement comme Madagascar, le secteur agricole est au cœur de l’économie. A Madagascar, 79,7% de la population se trouve en milieu rural (INSTAT, 2011). L’agriculture emploie la majeure partie de la population. 80,5% des familles malgaches sont réparties au sein de près de 2,5 millions d’exploitations agricoles (INSTAT, 2011). L’économie de Madagascar repose essentiellement sur l’agriculture. L’agriculture comptait 26 % du PIB (Banque mondiale, 2010). L’agriculture, excluant la pêche et l’élevage, constitue environ 15% du PIB courant de Madagascar (Banque mondiale, 2010). Ainsi, mettre une importance sur l’agriculture est un moyen de développement. Depuis l’Indépendance, des politiques agricoles ont été établies pour amorcer le développement mais la pauvreté persiste et continue de sévir surtout dans le milieu rural. Selon les résultats de l’EPM (2010), 76,5 % de la population malgache se trouve dans la catégorie pauvre, 56,5% dans la pauvreté extrême, soit plus de 11 millions de personnes. C’est en milieu rural que le ratio de pauvreté extrême demeure le plus élevé, avec un taux de 62,1%, contre 34,6% en milieu urbain (INSTAT, 2011). Le secteur agricole demeure le moins dynamique. L’agriculture de subsistance règne sur l’exploitation, l’agriculture commerciale n’existe guère. 70% des agriculteurs sont des petits exploitants (INSTAT, 2011). Chacun des agriculteurs produit pour leur propre besoin et survie. 54,3% des récoltes sont pour l’autoconsommation et 25,8% seulement pour la vente (INSTAT, 2011). Jusqu’à présent, vu le faible rendement agricole (2,5 t/ha pour le riz), l’agriculture malgache se situe encore dans une phase de sous développement, la grande exploitation comme à l’époque coloniale n’existe guère (INSTAT 2011). Les moyens exploitants comptent 23,3% des agriculteurs et 4,8% pour les grands exploitants (INSTAT, 2011) .

APPROCHE THEORIQUE SUR L’AGRICULTURE ET LE DEVELOPPEMENT 

Les PED, y compris Madagascar sont caractérisés par leur retard en matière de développement. Ces pays affichent un niveau de développement faible. Le Nigéria, par exemple, a un IDH de 0,471, la Côte d’Ivoire 0,432 (PNUD, 2013). Pour Madagascar, l’IDH est de 0,483 (PNUD, 2013). Ces pays sont cependant considérés comme à vocation agricole. L’objet de ce chapitre consiste à démontrer théoriquement que l’agriculture est un moteur du développement.

Ce chapitre est subdivisé en trois sections. La première section relate la physiocratie démontrant l’agriculture comme seule source de richesse. Cette section est marquée par deux étapes essentielles. La première concerne le passage d’une agriculture de survie à une agriculture industrielle mercantile. La deuxième met en exergue la place de l’agriculture dans la pensée économique, en particulier la physiocratie fondée sur la terre productive et l’« ordre naturel ». La perception physiocratique est connue comme la plus attachée à l’agriculture. La deuxième section concerne les théories sur le développement. Les théories essentielles du développement se rapportent à celle de Rostow (1962) mettant en relief le développement en tant que processus historique comportant cinq phases et celle de Lewis (1954) caractérisée par le dualisme entre le secteur traditionnel et le secteur capitaliste. Et la troisième section se rapporte sur les théories démontrant les liaisons entre l’agriculture et le développement. Des auteurs ont avancé des théories sur les liaisons entre l’agriculture et le développement. Selon Schultz (1964), dans les pays où la part de l’agriculture est encore importante (les PED), la transformation agricole a un impact sur la croissance économique. Kuznets (1966) a développé les relations d’interdépendance du développement agricole et de l’économie. Bairoch (1992), en analysant le processus de la révolution industrielle en Occident, rapporte que cette révolution n’est jamais déclenchée sans la révolution agricole. Timmer (2009) souligne le fait que l’agriculture joue un rôle moteur de la transition structurelle et dispose la capacité à pousser l’industrialisation avec le déclin progressif de la part du PIB agricole dans le PIB total.

La physiocratie : l’agriculture comme seule source de richesse

Cette approche comporte deux étapes. La première démontre les différents changements dans l’agriculture. La deuxième se rapporte sur la place de l’agriculture dans la pensée économique.

Le passage d’une agriculture de survie à une agriculture industrielle mercantile 

L’histoire de l’agriculture du monde, développée par Mazoyer et Roudart (2002), démontre le passage d’une agriculture de survie à une agriculture industrielle mercantile. Les différents changements ont été reliés à des enjeux tels que la nourriture des être vivants, la performance économique et la stabilité de l’environnement. Six changements majeurs sont mentionnés par Mazoyer et Roudart (2002) l’agriculture sédentaire, la fertilisation dans l’antiquité, le labour au moyen âge, l’agriculture aux« Temps modernes », la mécanisation de l’agriculture à la fin du 19e siècle et la motorisation, standardisation des techniques et de la productivité au 20è siècle .

L’agriculture sédentaire au Néolithique
L’agriculture a fait son apparition au néolithique. A cette époque, l’agriculteur a d’abord semé des graines de céréales sauvages, puis des« graines domestiquées ». La sédentarisation a suscité à la découverte des outils pour la récolte. Cette époque est marquée par la pratique des cultures sur brûlis. Elle a pour rôle de subvenir aux besoins alimentaires des populations croissantes.

La fertilisation dans l’Antiquité
Les hommes de l’Antiquité ont pratiqué la jachère. Suite aux cultures sur brûlis, les terres deviennent infertiles, et ils ont mis en pâture ces terres. Les hommes de l’Antiquité ont commencé à utiliser des petits matériels, la bêche, la houe, et l’araire afin de favoriser la germination des cultures. Ce deuxième changement concerne la nécessité d’équilibrer le sol et l’amélioration technique.

Le labour au Moyen Âge
L’époque du Moyen Âge est caractérisée par la diversification des systèmes. La troisième révolution agricole correspond à la fertilisation de la jachère grâce au fumier et au labour. Le labour revêt plusieurs fonctions essentiellement désherber le sol et l’aérer.

D’ailleurs, c’était à cette époque aussi que l’agronomie a fait son apparition. L’intensification de l’exploitation, voire une surexploitation a gagné du terrain et la dégradation de l’environnement a commencé. Ce qui a conduit à une diminution de la production agricole et en même temps une insuffisance de la nourriture face à des  populations croissantes. Cependant, les autres activités ont progressé telles que l’artisanat, le commerce et la sidérurgie.

L’agriculture aux« Temps modernes »
L’agriculture aux temps modernes est caractérisée par l’abandon de la jachère et le développement du commerce des produits agricoles. La baisse de la production agricole et la présence des disettes constituent la première crise agricole aux « Temps modernes ». Elle est à l’origine des cultures de fourrages et des légumineuses. Par ailleurs, c’était à cette époque qu’ont commencé la sélection des espèces végétales et animales, l’extension des terres arables, l’accroissement de la biomasse. La productivité s’est améliorée et les disettes ont disparu progressivement. Le commerce des produits agricoles s’est développé également. La première révolution industrielle (l’industrie sidérurgique et minière) a eu lieu.

La mécanisation de l’agriculture à la fin du 19e siècle
La fin du 19e siècle est marquée par la mécanisation de la culture. Elle engendre des gains de temps et améliore la production. En outre, grâce aux moyens de transport, les régions isolées sont désenclavées. Par ailleurs, la première crise mondiale de surproduction est apparue. Elle est due à la performance économique des systèmes de production. L’exode rural a gagné du terrain. Le protectionnisme se présentait comme une solution à la crise.

La motorisation, la standardisation des techniques et de la productivité au 20è siècle
La deuxième révolution du « Temps moderne » se manifeste par la motorisation, la fertilisation minérale, la sélection génétique animale et végétale, l’insémination artificielle animale ainsi que la spécialisation des exploitations. Elle a renforcé considérablement la production et a favorisé la diffusion de l’innovation. C’est l’époque de la domination des techniques, de la spécialisation des régions et des exploitations, de l’aggravation de la dégradation de l’environnement (pollution du sol, de l’eau et de l’air, etc.), et de la division du travail. Ainsi, la fabrication des moyens de production, la transformation des biens alimentaires et la production des matières premières sont séparées.

Les agriculteurs ne font plus que produire les matières premières. La demande sociale tend vers la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement.

La place de l’agriculture dans la pensée économique 

Cette sous section comporte ce qu’est la physiocratie, un courant de pensée économique. Elle est divisée en trois rubriques. La première concerne la physiocratie de 1756 à 1777, la deuxième relate l’agriculture source de « produit net ». La troisième mentionne le tableau économique.

La physiocratie1756 à 1777

La physiocratie est un courant de pensée économique, ayant comme chef de file Quesnay (1766). Ce courant apparaissait vers la seconde moitié du 18eme siècle et dominait la pensée française pendant un quart de siècle. Quesnay (1766) est réputé être le premier qui a élaboré le modèle quantitatif du circuit économique, à travers le tableau économique publié en 1758. Leur doctrine est fondée sur la terre productive et l’« ordre naturel ». La pensée physiocratique relève une double caractéristique : d’un coté, philosophique à travers l’analyse de l’ordre naturel, et de l’autre, économique à travers le tableau économique. Pour eux, la seule et unique source de richesse d’une nation est l’agriculture. Elle est la seule activité capable de produire un surplus appelé « produit net ». Elle crée une richesse davantage qu’elle n’en consomme. L’agriculture fournit non seulement les produits de subsistance, mais elle produit également les matières premières nécessaires dans l’artisanat et dans la production manufacturière.

L’agriculture, source de produit net 

L’expression «produit net» désigne la somme reçue par le propriétaire de la terre pour l’utilisation de son champ. En d’autres termes, l’agriculture ou le travail de la terre procure ce produit net qui forme «les profits » ou les «revenus ». Le produit net est considéré par les physiocrates comme un don de la nature dégagé par les agriculteurs. Ainsi, le produit net est attribué au propriétaire foncier, perçu comme revenu. La reproduction annuelle des richesses est assurée par les agriculteurs, qui reçoivent au préalable toutes leurs « avances », l’«investissement ». Le rôle social de la distribution revient au propriétaire. Ainsi, le propriétaire foncier dépense totalement le produit net.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE1 : APPROCHE THEORIQUE SUR L’AGRICULTURE ET LE DEVELOPPEMENT
Section 1 : La physiocratie : l’agriculture comme seule source de richesse
Section2 : Théories sur le développement
Section3 : Les liens entre l’agriculture et le développement
CHAPITRE2 : POLITIQUES DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR
Section1 : Politique de promotion des rizicultures durant la première République
Section 2 : Politiques agricoles durant la deuxième république
Section 3 : Politiques durant la troisième république
CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DU SYSTEME EDUCATIF MALGACHE AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Section1 : Les contributions de l’agriculture malgache à l’économie (PIB et devises) et aux ménages
Section 2 : Les défaillances de l’agriculture malgache : la faible productivité, la lenteur du développement de l’agro-industrie, une insécurité alimentaire
Section 3 : Education, renforcement du capital humain et développement
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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