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TIC, Mondialisation et Culture :
Dans ce second chapitre, nous discuterons de la mondialisation et des rapports de force de celle-ci face à la culture intérieure d’un pays subissant cette mondialisation. Qu’est ce que la mondialisation ? Qu’est ce qu’elle engendre ? Qu els rapports existent-ils entre mondialisation, TIC et culture ?
Mondialisation :
De nos jours, la mondialisation se définit-elle encore comme elle l’a été depuis son apparition ? Quel sens revêt ce mot maintenant ?
Définition :
Le terme « mondialisation » apparaît dans la langue française au début des années 1980 dans le cadre de travaux économiques et géopolitiques. La mondialisation désigne l’expansion et l’harmonisation des liens d’interdépendance entre les nations, les activités humaines et les systèmes politiques à l’échelle du monde. Ce phénomène touche les personnes dans la plupart des domaines avec des effets et une temporalité propres à chacun. Il évoque aussi les transferts et les échanges internationaux de biens,de main-d’œuvre et de connaissances.
Dans le monde anglophone, la popularisation du terme globalization et son usage comme terme fourre-tout a accentué le débat académique.l Iest maintenant admis que le terme indique le développement de l’interdépendance au niveau mondial. A partir de cette définition générale chaque grand courant académique met l’accent sur la dimension qui lui paraît la plus pertinente. Par exemple, certains universitaires comme Manuel Castells se concentrent sur le lien entre les dimensions économiques et sociales. D’autres, comme John Urry, mettent l’accent sur la complexité croissante qui caractérise tous les échanges humains : économiques, culturels et politiques.
Afin de mieux comprendre la distinction des termes mondialisation et globalisation, nous avons résumé leur définition dans ce sens :
Mondialisation : qui désigne le changement d’échelle de référenceansd tous les domaines de la vie sociale, politique et culturel. Complètement générique, ce terme signale un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuele et leurs échanges matériels autant qu’immatériels s’accroître sur des distances significatives à l’échelle de la planète. Elle consiste en l’interdépendance croissante des économies et contribue à l’expansion des échanges et des interactions humaines.
Globalisation : économique et technologique (marchés financiers, ntreprises multinationales, cyberespace, télévision)
Planétarisation : acception plus écologique et plus éthique : le sentiment planétaire, c’est celui d’un devenir commun à l’humanité, mais aussi la conscience des enjeux de la globalisation.
Les aspects de la mondialisation :
Les discours concernant la mondialisation ont toujours été cantonnés vers le processus d’interdépendance entre les marchés et la production de différents pays. Aujourd’hui le terme de mondialisation ne se limite pas seulement à la p ropagation de la libre circulation des biens, des services et des capitaux mais touche aussi les différents aspects de la vie quotidienne.
L’aspect culturel qu’apporte l’accès d’une très large partie de la population mondiale à des éléments de culture de populations parfois trèséloignées d’une part et aussi la prise de conscience par les pays développés dans leur ensemble de la diversité des cultures au niveau mondial.
L’aspect politique que représente le développementd’organisations internationales et d’ONG.
L’aspect sociologique de la mondialisation résumé par Zygmunt Bauman, sociologue et professeur des universités de Varsovie et de Leeds : « La mondialisation est inéluctable et irréversible. Nous vivons déjà dansun monde d’interconnexion et d’interdépendance à l’échelle de la planète. Tout ce qui peut se passer quelque part affecte la vie et l’avenir des gens partout ailleurs. Lorsque l’on évalue les mesures à adopter dans un endroit donné, il faut prendre en compte les réactions dans le reste du monde. Aucun territoire souverain, si vaste, si peuplé, si riche soit-il, ne peut protéger à lui seul ses conditions de vie, sa sécurité, sa prospérité à long terme, son modèle social ou l’existence de ses habitants. Notre dépendance mutuelle s’exerce à l’échelle mondiale (…) ».10
L’aspect géographique : la mondialisation est une réalité spatiale qui est aujourd’hui largement étudiée par de nombreux géographes ; ellene correspond pas à une uniformisation du monde ou à la disparition des ter ritoires mais plutôt à la double logique d’intégration-fragmentation qui entraîne une hiérarchisation et une polarisation très forte des territoires.
TIC et mondialisation :
La grande nouveauté de la mondialisationdu début du XXI siècle est la mise en place de technologies de l’information et de la communication (TIC), en sources ouvertes ou fermées, elle aussi à l’échelle mondiale. Avec l’accès à ces outils, la mondialisation touche autant les individus que les Etats ou les entreprises, avec une perception très variables selon les individus.
Comme nous l’avons exprimé au tout début de notre ravail,t la mondialisation que nous connaissons naguère est révolue. Elle n’est plus esentiellement une question d’échanges commerciaux, de biens et de main-d’œuvre, mais d’un e nouvelle ère où le savoir et la connaissance ainsi que la culture seront les moteurs du développement avec l’essor des TIC.
Contrairement aux facteurs purement financiers, la mondialisation des TIC tel que l’Internet et autre média, touche directement les individus. L’exposition à des produits culturels étrangers dans le cas des dessins animés japonais,cinéma indien, les danses d’Amérique du sud et d’Afrique, n’est plus le privilège d’une élite. Elle fait prendre conscience de la diversité des cultures au niveau mondial.
La culture :
Culture : y a-t-il un autre concept qui ait donné lieu à des définitions aussi diverses que nombreuses ? La question des définitions est loin d’être purement académique. Elle relève des approches et des points de vue qui peuvent refléter des intérêts économiques, politiques et stratégiques différents. La polysémie d’un mot quipeut prêter à autant d’interprétations rend illusoire toute recherche d’une définition d’être cceptéea unanimement. Il convient doc de préciser ce que l’on entend ici par culture.
Définition de la notion de culture:
Le concept de culture est, comme on sait, le concept central de l’anthropologie moderne – devenu ainsi un mot clé des sciences sociales.
En tant que tel, que concept anthropologique, sa signification diffère sensiblement de celle du langage ordinaire et du concept « humaniste », celui de l’histoire, de la littérature et de la philosophie. La culture au sens anthropologique, ce n’est pas la culture des gens cultivés, à laquelle n’accèdent que les individus d’élite.
La culture ainsi comprise comme l’ensemble des produits de l’activité sociale, la définition anthropologique étant en rupture avec lesens traditionnel, chargé de jugements de valeur. De normatif, le sens devient descriptif, n’évoquent plus (du moins en principe) un idéal à atteindre, un modèle, mais se rapportant à une situation sociale, à un état de société quel que soit celui-ci et son niveau de développement. L’accent est mis, par ailleurs, sur deus caractères essentiels de toute culture : le fait qu’elle soit apprise (c’est ce qui est transmis par l’éducation, la socialisation, par opposition à ce qui provient de l’hérédité biologique) et qu’elle soit collective, c’est-à-dire partagée par les membres d’une collectivité particulière.
Ainsi que l’écrit Ralph Linton, « la culture c’est l’hérédité sociale». Plus précisément «l’hérédité sociale des membres d’une société particulière ». Ainsi entendu, le terme de culture « ne compte aucune des résonances laudatives qui s’attachent à son usage populaire. Il se rapporte au mode de vie globale d’une société, et non pas seulement au mode de vie particulière que cette société considère come supérieure ou plus désirable. Si par exemple on applique le mot à notre mode de vie, la culture n’a rien à voir avec le fait de jouer du piano ou de lire du Shakespeare. Pour les sciences humaines, de telles activités ne sont que des éléments de la culture considérée comme unetotalité. Cette totalité comprend aussi bien d’humbles occupations comme faire la vaisselle ou conduire une automobile, lesquelles dans l’optique culturaliste ne dépare12 pas le moins du monde “la fine fleur de la vie”. I l s’en suit qu’aux yeux des sciences humaines il n’y a pas de société ni même d’individu “inculte”. Toutes les sociétés ont une culture et tous les êtres humains sont “cultivés”, en ce sens qu’ils participent toujours à quelque culture ».13
Cependant une autre définition peut êtreprise en compte, qui peut en quelque sorte résumer la définition en exergue et où le rôle de al culture sera évoqué : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmesde valeurs, les traditions et les croyances. (…) La culture donne à l’homme la capacité de réfle xion sur lui-même. C’est elle qui fait de nous des êtres spécifiquement humains, rationnels,critiques et éthiquement engagé. C’est par elle que nous discernons des valeurs et effectuons des choix. C’est par elle que l’homme s’exprime, prend conscience de lui-même, se reconnaît comme un projet inachevé, remet en question ses propres réalisations, recherche inlassablement de nouvelles significations et crée des œuvres qui le transcendent. »
Définition de la culture adoptée par l’UNESCO à Mexico en 1982 et reprise lors de la Déclaration universelle sur la diversité culturelledu 2 novembre 200114.
Culture et déplacement :
En premier lieu, tout le monde aujourd’hui entend parler de politique culturelle, de ministère de la Culture, mais aussi des cultures inuit (esquimau), dogon (Mali), amérindiennes, voire de culture black ou gay. Chacun peut constater, en même temps que l’on se déplace de plus en plus vite et facilement d’un point du monde à l’autre et que cette incessante agitation n’épargne pas la culture. Le tourisme et la migration accroissent la mobilité des cultures.
En second lieu, la notion de culture n’a pas l’évidence que tend à suggérer l’emploi répété de ce mot. Et c’est sans doute par là qu’ilfaut commencer : le terme « culture » est polysémique, voire ambivalent ou contradictoire et cette qualité doit être prise en considération dans toute interrogation sur les rapports de la ou des cultures avec le ou les déplacements qui les affectent ou au terme desquelson les rencontre.
Nous envisagerons la notion de culture, à partir de tensions dont elle procède : la tension entre collectivité et individu, la tension entre intérieur et extérieur et la tension entre passé et présent.
La première tension oppose le sens anthropologique de la culture à un sens plus spécialisé et plus individualisé. Chaque membre dugroupe est alors défini d’abord par ce qu’il partage avec les autres membres du même groupe. L’intuition commune s’accorde sur cette perception des choses et nous admettons finalement qu’il puisse avoir par exemple entre un Anglais, un Russe et un Malgache des différences qui ne sont pas imputables à leur individualité. Seulement, dans le même temps, usant du même terme, nous considérons qu’il y a des individus plus cultivés que les autres, et par exemple des Anglais qui ont lu Cervantès et des Russes qui ont lu Shakespeare. La culture individuelle n’est donc pas la culture au sens anthropologique, la culture partagée : elle n’est pas la simple expression du terroir, du territoire et de l’histoire locale. Elle en excède les frontières et hiérarchise les individus. La deuxième tension prolonge la première, nous sommes habitués aux appels qui nous sont souvent adressés aujourd’hui pour nous inviter au respect des différences et notamment des différences culturelles. La culture qu’il faut respecter, dans sa différence, c’est la culture anthropologique, cette totalité où se combinent les rapports sociaux, économiques, politiques, religieux d’une société ou d’une communauté. Tout cela pour dire que, les groupes humains se sont heurtés à d’autres, se sont déplacés, ont fait des alliances et des guerres, ont connu des victoires et des défaites, ont échangé des mots, des objets, des techniques, des sclaves, des prisonniers, des femmes et des dieux : la culture a besoin de l’histoire, c’est-à-dire des autres. L’anthropologie la plus classique a constaté que les traits culturels circulaient, se diffusaient, s’empruntaient. Elle a constaté, plus largement, que tous les groupes humains avaient été sensibles, à la nécessité deéchangel’ pour survivre (notamment la nécessité de l’échange des femmes). L’échange n’estévidemment pas exclusif de tensions et de conflits.
Certes, il ne devrait pas y avoir aucune contradiction entre intérieur et extérieur car tout patrimoine culturel se nourrit d’emprunts et d’échanges (comme c’est le cas à Madagascar, les jeans, le Coca-Cola, les mangas, les pâtes, les pizzas, les nouilles…).
Le déplacement des hommes, des traditions, des techniques et des objets lui est consubstantiel. On peut sans doute aller plus loin et considérer qu’une culture qui n’échange pas est une culture menacée de mort, car les cultures sont comme les langues vivantes ou mortes, et elles ne vivent que si elles sont pratiquées, exposées dès lors au changement.
La troisième tension inscrit cette nécessité du changement sur l’axe du temps. Nous pouvons l’appréhender aussi bien dans le domaine de la culture individuelle que dans celui de la culture anthropologique. Dans le premier, le domaine de la culture qui s’enseigne, cette tension inspire un certains nombre de craintes. On peut craindre par exemple que la place faite aux sciences et aux technologies empiète sur des savoirs plus littéraires et philosophiques. Il est vrai quele souci de la nouveauté et de l’actuel peut susciter des désintérêts, des négligences etesdoublis. Ces craintes, de façon générale, envisagent le futur comme une rupture, une révolution, non une évolution. L’idée d’un fossé qui sépare les générations a certes toujours existé, mais elle prend aujourd’hui des formes nouvelles, du fait des spécificités de l’époque et plus particulièrement, du phénomène de la mondialisation.
On a pu voir présentement que, la mondialisation ne touche pas seulement les échanges économiques ms englobe aussi des sphères plus culturelles. Les patrimoines culturels se transmettent par le biais des échanges culturels à travers les TIC qui sont les moyens de diffusion par excellence par exemple la Télévision… Dans cette première partie, il est nécessaire de décrire les concepts phares de notrerecherche. Aussi, dans le chapitre qui suit,
Approche théorique et méthodologique des TIC :
Une bonne construction nécessite de bonnes fondations. Ce chapitre représente les fondations de notre recherche. Nous parlerons ici du cadre théorique de notre travail ainsi que de la méthodologie de travail que nous avons utilisé pour mener à bien cette entreprise.
Cadre théorique :
Dans cette subdivision, nous parlerons des théories par lesquelles nous allons prédéfinir notre recherche. Pour cela, il nous faut de même xpliquer les notions phares de cet ouvrages qui sont l’usage et l’appropriation.
La notion d’usage :
Usage : n.m. (de us) 1.Action, fait de se servir de quelque chose ; utilisation ; emploi. 2. Pratique habituellement observée dans un groupe, une société ; coutume. 3. À l’usage de, destiné à être utilisé de telle ou telle façon..
Le terme usage est, le plus souvent utilisé pour celui d’emploi, d’utilisation, de pratique, ou encore d’appropriation. L’ambiguïté qui entourela notion d’usage tient également au fait qu’elle est utilisée à la fois pour repérer, décrire, et analyser des comportements et des représentations relatifs à un ensemble flou (les TIC en particulier et les technologies en général).
Pourtant, une première distinction entre les notions d’usage et de pratique pourrait être établie dans les termes suivants : l’usage est plusrestrictif et renvoie à la simple utilisation, tandis que la pratique est une notion plus élaboréequi recouvre non seulement l’emploi des techniques (l’usage) mais aussi les comportements, les attitudes et les représentations des individus qui se rapportent directement ou indirectement à l’outil.
Si les notions d’usage et de pratiques semblent, malgré cela, prêter le flanc à l’ambiguïté, certains auteurs proposent une distinction relativement large mais plus précise : « les usages sociaux sont des modes d’utilisation se manifestant avec suffisamment de récurrence et sous la forme d’habitudes suffisamment intégrées dans la quotidienneté pour s’insérer et s’imposer dans l’éventail des pratiques culturelles préexistantes, se reproduire et éventuellement résister en tant que pratiques spécifiques à d’autres pratiques concurrentes ou connexes »16.
Par conséquent, l’usage renvoie à l’utilisation d’un support ou d’une technologie, repérable et analysable à travers des pratiques et des représentations spécifiques. Il ne devient, toutefois, ‘social’ que lorsqu’il est possible d’en saisir – parce qu’il est stabilisé- les conditions sociales d’émergence et, en retour, d’établir les odalitésm selon lesquelles il participe de la définition des identités sociales des sujets.
L’on est donc ici en présence de trois modes d’appréhension des objets (techniques) qui sous-tendent trois conceptions différentes de la notion d’usage : d’abord, les objets envisagés comme outils et qui conduisent à une conception de l’usage comme une utilisation plus ou moins fonctionnelle et performante. Ensuite, les objets perçus comme des signes sociaux et qui définissent l’usage comme l’expression plus oumoins distinctive du statut social. Enfin, la substitution de la notion d’objet par celle de dispositif témoigne d’une conception de l’usage comme l’assujettissement plus ou moins accentué à des normes sociales.
Mais la notion d’usage présuppose la réalisation du principe d’accessibilité forme de consécration préalable de l’usage, sinon sa condition matérielle du moins pour ce qui est des technologies de réseaux. En effet, au-delà de la simple connectivité dans le domaine des TIC par exemple, c’est aussi toute la problématique des rapports entre sphère privée et sphère publique qui est posée. Si les technologies d’information et de communication ont contribué au bouleversement des rapports entre les sphères publiques et privées, elles ont aussi contribué à l’émergence de nouvelles formes de rapports au temps et à l’espace. L’utilisation des ordinateurs à domicile (par exemple) gomme les frontières entre le temps de travail et le temps de loisirs, et l’accès à de l’information du domaine public est rendu possible depuis le domaine privé.
L’approche de l’appropriation des TIC :
Appropriation : n.f. Action d’approprier, de s’approprier.
L’approche de l’appropriation situe ses analyses sur le plan de leur mise en oeuvre ou « mise en usage » dans la vie sociale. L’étude des usages dans les termes de l’appropriation sociale des technologies renvoie à l’analyse de leur formation du « point de vue » des usagers. Elle met en évidence la disparité des usages et des usagers en montrant la construction sociale de l’usage, notamment à travers les significations qu’il revêt pour l’usager.
La notion d’appropriation, inclut outre les différentes formes d’usage des TIC, mais évoque aussi les dynamiques des accès à ces technologies. La dichotomie entre l’accès privé et l’accès publique aux TIC est encore, sans doute, un des problèmes auxquels font face les pays en voie de développement tel que Madagascar.
Le courant diffusionniste :
Le diffusionnisme est, en anthropologie, une appréhension des cultures humaines par leur distribution dans l’espace, leur historicité et les dynamiques géographiques associées.
Le postulat de base du diffusionnisme en tant que courant de pensée est d’affirmer que l’Homme n’est pas créatif ; ce courant conçoit la rareté des processus d’invention. La culture se développe et se transforme donc par le biais d’emprunts culturels auprès des groupes humains avoisinants, de migrations de population, de processus d’imitation ou d’acculturation.
Dans son livre, Les dynamiques de l’évolution culturelle : recherches sur les relations raciales en Afrique, MALINOWSKI explique l’évolution culturelle des sociétés Africaines comme étant le produit du contact avec les Européens. En ce qui concerne la nature de l’évolution culturelle, une simple mise au point intervient immédiatement. Une situation de contact est à tout moment une réalité culturelle D’une façon générale, il est actuellement reconnu que les Européens constituent une partie intégrante de toute situation de contact. Toute l’étendue des influences, intérêts, bonnes teintions et tendances prédatrices des Européens doit constituer une partie essentielle del’étude de l’évolution culturelle africaine.
Toujours selon Malinowski, si nous devions chercher une solution toute prête dans la théorie ethnologique existante pour traiter de l’évolution culturelle, nous nous tournerions naturellement vers la doctrine de la diffusion et des rapports historiques des cultures passées. La diffusion étant une migration d’éléments (ou traits) d’une culture à l’autre. Ils sont censés être adoptés seuls ou combinés en complexes dont sleéléments constitutifs ne sont pas naturellement reliés les uns aux autres. Le produit de diffusion est ainsi conçu comme un mélange d’éléments culturels ou de complexes, réunis de façon tellement libre que la principale tâche théorique de l’analyse culturelle dans les couches culturelles ou autres unités hétérogènes consiste à les démêler de leur matriceetà en montrer la provenance.
Cette mobilité d’éléments culturels de part et d’autres a aussi touché la culture malgache. L’arrivée des TIC dans l’île, fruit de la mondialisation culturelle et économique qui prône le libre échange, confirme très bien la théorie de la diffusion.
Cependant, il faut noter que la diffusion des TIC n’opère pas dans le vide social; elle ne procède pas davantage par novations ou substitutions radicales mais elle interfère avec des pratiques existantes, qu’elle prend en charge et réaménage.
Le culturalisme :
Le culturalisme est un courant de l’anthropologie né aux Etats-Unis sous l’impulsion principale de Ruth Benedict et de Ralph Linton, le culturalisme tente une description de la société sous les points de vue conjugués de l’anthropologie et de la psychanalyse. Le culturalisme constitue un des courants qui a dominéla sociologie américaine des années 1930 jusqu’aux années 1950. En empruntant la notion de culture aux anthropologues, il cherche à rendre compte de l’intégration sociale. S’appuyant sur l’observation des sociétés archaïques, les culturalistes mettent en évidence l’influence prépondérante de la culture sur la personnalité des individus.
Le culturalisme tend aussi à expliquer, la culture comme systèmes de comportements appris et transmis par l’éducation, l’imitation et le conditionnement, dans un milieu social donné. Le façonnement de la personnalité s’opère inconsciemment ou consciemment par des institutions et par le jeu des règles ou des pratiques habituelles.
Ralph Linton, dans sa théorie de l’acculturation prouve son originalité parmi les représentants des culturalistes. L’acculturation, résultat du contact direct et prolongé entre deux cultures conduisant à une modification de cert aines caractéristiques de l’une ou au moins des cultures. Ainsi par exemple des cultures traditionnelles d’Afrique telle que la culture malgache se sont trouvées sous l’effet du contact avec la culture occidentale en situation d’acculturation. Les coutumes alimentaires, les relations sociales, se sont trouvées modifiées à la suite de ce contact. Lorsque l’une des cultures est dominatrice, la rencontre avec une autre culture peut prendre des formes brutales et déboucher sur un ethnocide comme ce fut le cas pour de nombreuses peuplades indiennes en Amérique, pour les Inuits du Nord Canada. L’ethnocide est souvent l’aboutissement de l’ethnocentrisme – tendance à juger des faits ou des comportements par rapport aux normes et aux valeurs du groupe social auquel on appartient – de la société dominante.
En opposition à l’acculturation, l’intégration, qui est un processus par lequel un individu intériorise des normes et des valeurs de la culture avec laquelle il est en contact, et ce d’une façon conduisant à une insertion réussie à ce tte culture. Mais la rencontre entre cultures différentes peut aussi déboucher sur la ségrégati oun la marginalisation.
Comme nous l’avons aperçu, la mondialisat ion actuelle n’est plus une question d’échange de biens et services, ni d’échanges purement économique et politique, elle englobe des sphères plus culturelles. La mondialisation, à travers les nouvelles technologies, véhicule des traits culturels inhérents à des pays qui sont plus développés que d’autres. Comme le cas de l’ American way of life qui littéralement signifie le mode de vie américain, le Coca-Cola ou les jeans ainsi que les nouvelles technologies sont des produits purement américains et font partie de leur culture. C’est cette culture que nous les malgaches nous avons absorbé par le biais de cette mondialisation culturelle.
Cadre méthodologique :
La sociologie est une science au même titre que les mathématiques ou la physique, et comme toutes sciences elle acquiert sa scientificité par la méthodologie qu’elle emploi. Nous allons donc voir ici les différentes techniques et instruments que nous avions utilisé pour parfaire notre recherche.
Concepts et instruments d’analyse :
Pour mener à bien notre présente étude, li nous a fallu choisir entre différents concepts dans l’étude et l’analyse du social. D’une part la sociologie explicative pour donner un sens objectif, une vue d’ensemble sur la société actuell et ses rapports avec les technologies. D’autre part l’individualisme méthodologique ou la sociologie compréhensive, afin de mieux expliciter le phénomène TIC par rapport aux individus c’est-à-dire mettre en relief les attitudes et interactions sociales de chaque individu vis-à-vis des TIC.
Le terrain :
A la veille de l’indépendance, Antananarivo, abritait la première université malgache dénommée : Charles De Gaulle. Ce qui a intensifiéa lconcentration des étudiants dans la capitale jusqu’à la création, en 1977, des Centres Universitaires Régionaux dans les autres chefs lieux de Faritany. Ces centres sont devenus des Universités en 1988.
L’Université d’Antananarivo est la plus importante par sa dimension. Elle comporte sept établissements, dont trois à régime facultaire(DEGS, Lettres, Sciences), deux à régime d’école (Agronomie et ENSIII) et deux à régime intermédiaire, entre école et faculté (Médecine et Polytechnique). Géographiquement, l’Université d’Antananarivo est répartie en trois endroits différents : le campus d’Ankatso, Vontovorona et l’Ecole Normale Niveau III (dans la plaine d’Ampefiloha). Le campus d’Ankatso est bien pourvu en installations sportives et en laboratoires scientifiques selon les disciplines. Les branches d’études y sont très diversifiées contrairement à ce qui se passe dans les autres faritany.
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Table des matières
Introduction générale
Première partie : TIC et mondialisation
Chapitre I : Les Technologies de l’Information et de la communication
1.1L’informatique
1.1.1 Définition
1.1.2 Caractéristiques
1.1.3 Manifestations
1.2 L’Internet
1.2.1 Terminologie
1.2.2 Définition
1.2.3 Technique
1.2.4 Connexion grand public
1.2.5 Applications Internet
1.3 La téléphonie mobile
1.3.1Historique
1.3.2Caractéristiques
1.3.3Le réseau
1.3.4Le multimédia
1.3.5La monétique
Chapitre II : TIC, mondialisation et culture
2.1 La mondialisation
2.1.1Définition
2.1.2 Les aspects de la mondialisation
2.1.3 TIC et mondialisation
2.2 La culture
2.2.1 Définition
2.2.2 Culture et déplacement
Chapitre III : Approche théorique et méthodologique des TIC
3.1 Cadre théorique
3.1.1 La notion d’usage
3.1.2 L’approche de l’appropriation des TIC
3.1.3 Le courant diffusionniste
3.1.4 Le culturalisme
3.2 Cadre méthodologique
3.2.1 Concept et instrument d’analyse
3.2.2 Le terrain
3.2.3 Technique d’enquête
a) La documentation
b) L’échantillonnage
c) L’entretien
d) Le questionnaire
3.2.3 Limites de la recherche
Deuxième partie : Les usages sociaux des TIC
Chapitre IV : les typologies des variables étudiées
4.1 Effectif par sexe et par âge
4.2 Effectif par niveau d’étude
4.3 Effectif par catégorie socioprofessionnelle
4.4 Effectif par situation économique
4.4.1 Effectif par source de revenu
4.4.2 Effectif par tranche de revenu
Chapitre V : Les indicateurs d’usage du téléphone mobile chez les jeunes
5.1 Indice sur l’acquisition du téléphone mobile
5.2 Indice sur le type de téléphone mobile
5.3 Indice sur l’usage du téléphone
5.4 Indice sur la consommation de crédit téléphonique
Chapitre VI : Les indicateurs d’usage d’Internet chez les jeunes
6.1 Indice sur la période d’utilisation d’Internet
6.2 Indice sur l’accès à Internet
6.3 Indice sur la fréquentation mensuelle
6.4 Indice sur la durée de connexion à Internet
6.5 Indice sur le budget alloué à Internet
6.6 Indice sur l’usage d’Internet
6.6.1 Le classement des sites web les plus visités
6.6.2 Indice sur l’utilisation d’Internet
Troisième partie : Les perspectives des TIC à Madagascar
Chapitre VII : Les apports des TIC pour les jeunes
7.1 Les TIC donnent naissance à une nouvelle forme de sociabilité
7.2 TIC : un atout pour l’enseignement supérieur
7.3 Les TIC favorisent la démocratie
Chapitre VIII : Les aspects critiques des TIC
8.1 Les données personnelles menacées
8.2 La communication mise en péril
8.3 La fracture numérique
8.4 La régulation du web
8.4.1 L’absence d’une loi spécifique
8.4.2 La cybercriminalité
8.4.3 L’OMERT
Chapitre IX : TIC et Madagascar un couple gagnant
9.1 Les attentes des jeunes vis-à-vis d’Internet
9.1.1 Baisse des tarifs de communication et du coût des équipements
9.1.2 L’accès au haut débit pour tous
9.1.3 Plus de sécurité sur le web
9.2 La politique nationale des TIC pour le développement
9.3 Les projets initiés par l’Etat pour la promotion des TIC
9.3.1 Vohikal@
a) Concept
b) Objectifs
c) Services disponibles dans les centres Vohikala
d) Portail Internet hébergeant des bases de connaissances
e) Etapes d’implantation des centres Vohikala
9.3.2 Imailaka
a) Objectif général
b) Objectif spécifique
Conclusion générale
Bibliographie
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