Approche theorique et conceptuelle de la notion de croissance inclusive

La croissance économique est un des plus importants éléments d’étude de la science économique et dont l’évolution détermine en grande partie la santé économique d’un pays. Une relation subsiste entre la croissance économique et la pauvreté, un lien qui est positif ou négatif selon la structure de chaque économie, et le niveau de développement respectif des différents pays du globe; d’une part, il y a des pays qui connaissent un taux de croissance élevé mais dont le taux de pauvreté ne semble pas se réduire et augmente même (c’est le cas des pays Africains dont la majorité des populations ont encore des niveaux de vie défavorisés) alors que d’autres enregistrent des taux élevés de croissance économique accompagnés d’une réduction des inégalités et de la pauvreté (tel est le cas des pays Asiatiques). Un nouveau concept est né de l’expérience réussie des pays Asiatiques en matière de réduction de la pauvreté, qui n’est autre qu’une croissance dite « inclusive » qui fonde sa raison d’être sur la garantie d’une appropriation collective des opportunités de la croissance économique et en particuliers par les plus démunis . Ce concept constitue la principale stratégie de lutte contre la pauvreté de la Banque Asiatique de Développement (ADB) intitulée « Stratégie 2020 » et ce avec la mise en place d’un environnement soutenable et de l’intégration régionale et celui de la Banque Africaine de Développement (BAD) . Suite à ces différences en termes de développement humain, de croissance économique; il est important de voir la situation de Madagascar surtout dans le cadre de cette nouvelle stratégie consistant à réduire les inégalités et la pauvreté tout en assurant l’inclusion de la croissance.

APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE DE LA NOTION DE CROISSANCE INCLUSIVE

La croissance économique en tant que condition nécessaire dans l’atteinte du développement semble dépassée du fait qu’elle néglige souvent le bien-être de la population. D’un point de vue général, les agents économiques détenteurs des capitaux et des facteurs de productions sont les premiers bénéficiaires des avantages de la croissance laissant la majorité démunie de la population à l’écart. Cette discrimination vis-à-vis des individus marginalisés entraine l’apparition des inégalités, source principale de la pauvreté. Agir sur la répartition équitable du revenu et surtout dans l’élévation du bien-être individuel et collectif est un point fondamental. Ceci a contribué à l’apparition d’un nouveau concept complétant d’une part les insuffisances de la croissance économique, et d’autre part de promouvoir une réduction durable de la pauvreté et des inégalités. Favoriser l’inclusion de toute la population dans le processus productif et de les faire bénéficier des retombées de la croissance fait le fondement essentiel de ce nouveau concept qu’est « la croissance inclusive ».

LES THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

La croissance économique a longtemps fait l’objet de controverses entre les différents auteurs. Malgré les différents points de vue, son rôle principal est fondé sur la mesure de l’accroissement de la production nationale. Diverses définitions peuvent être attribuées à la croissance économique selon les auteurs et quels que soient leurs courants de pensée respectifs, le fond de leurs idées semble toutefois identique. La croissance est intimement liée au développement économique dans un sens où elle constitue un moyen permettant d’atteindre les objectifs de ce dernier dans sa marche vers la réduction de la pauvreté et de l’amélioration des conditions de vie de la population dans tous les domaines de la vie sociale. En effet, il ne peut y avoir de développement sans croissance ; c’est ce qui montre leur interdépendance. Etayer ce concept permettra de voir les pensées des auteurs de renom qui ont modelé la croissance et de voir les bienfaits et les insuffisances de chaque apport.

Les modèles de croissance exogène 

La croissance économique -à l’opposé du concept de développement- se réfère à un changement quantitatif des variables affectant la vie économique. Ces deux termes se complètent, toutefois les auteurs les distinguent bien pour ne pas prêter confusion. De là, penser au facteur qui détermine les revenus de la population d’un pays et son évolution est une des questions majeures à laquelle répond la théorie de la croissance économique car son origine découle pour la majeure partie du processus de création de richesse. Adam SMITH dans son ouvrage célèbre « Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations » (1776) a fait l’état sur cette question de richesse qui jette les premières bases de la croissance dans la division du travail, et les théories modernes démontrent que l’essentiel est réalisé par la production. Accordant la place importante à la production, les économistes ont développé des schémas traçant les démarches qui permettent d’atteindre une hausse de la production s’expliquant par la croissance économique.

Diverses définitions peuvent être énoncées sur la notion de croissance économique et convergeant toutes sur un même point, celui de la hausse de la production nationale. Selon François PERROUX« c’est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels » , selon lui, pour soutenir un développement, il faut qu’il y ait une hausse de la production et de la productivité de façon durable et soutenue. Une approche de la croissance basée plus sur la question d’équité s’observe : « Ensemble des changements qui permettent une croissance durable, autonome et convenablement répartie entre groupes sociaux et entre individus » (Guillaumont, 1985) et ce par extension précise le but afin d’atteindre le développement économique.

Une autre approche de cette notion de croissance a été apportée, ainsi d’après Simon KUZNETS « la croissance économique d’un pays peut être définie comme une hausse de long terme de sa capacité d’offrir à sa population une gamme sans cesse élargie de biens économiques; cette capacité croissante est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et idéologiques qu’elle requiert. Ces trois composantes de la définition, gamme croissante, progrès technique et ajustement, revêtent la même importance. L’augmentation constante de l’offre de biens est le résultat de la croissance économique, mais elle lui est identifiée» , il convient de noter que pour qu’une croissance soit soutenable, il est nécessaire que la hausse de la production soit supérieure à l’expansion de la population.

W.W. ROSTOW a mis en relation le développement des sociétés et la croissance économique par la définition de cinq étapes nécessaires pour atteindre la croissance économique : la société traditionnelle, les conditions préalables au décollage, le décollage, la marche vers la maturité et enfin l’ère de la consommation de masse .

Les divergences apparaissent sur les modalités de fonctionnement des modèles explicitant le taux de croissance de la production et donc du taux de croissance économique. En effet, afin de produire, il faut des intrants c’est-à-dire des facteurs de production (capital, travail et terre), de là découle des fonctions de production qui permettent de combiner ces facteurs pour créer de nouveaux biens que ce soit agricoles ou industriels. En effet, la croissance économique peut aussi être définie comme le processus d’accumulation des facteurs de production et de l’augmentation de la productivité ; de ce fait on distingue deux types de facteurs de production: le capital (K) et le travail (L), et c’est en combinant ces intrants que la production de biens et services pourra hausser, engendrant ainsi le phénomène de la croissance économique. La forme précise de la norme de production diffère selon les courants de pensée qui ont mis en lumière cette étude. Pour les postkeynésiens représentés par Roy Forbes HARROD et Evsey DOMAR , l’importance est donnée au capital comme facteur premier de la production car durant le contexte où ils ont élaboré leurs théories, le chômage était d’actualité. Donc pour faire employer ces populations actives laissées dans l’inactivité, il faut acquérir le capital nécessaire à résorber le chômage. Les tenants de la pensée néoclassique et dont le père fondateur de la théorie moderne de la croissance Robert SOLOW a critiqué la rigidité du modèle keynésien de la croissance en réélaborant la fonction de production tout en accordant une grande place à la main d’œuvre comme facteur productif. La plus grande contribution de Solow est d’avoir mis en exergue le rôle tenu par les progrès techniques dans la théorie de la croissance et qui détermine le caractère d’exogénéité de la croissance.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I. APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE DE LA NOTION DE CROISSANCE INCLUSIVE
CHAPITRE I. LES THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE II. LE CONCEPT DE CROISSANCE INCLUSIVE, SOUTENUE ET DURABLE
PARTIE II. ANALYSE EMPIRIQUE DE LA CROISSANCE INCLUSIVE DANS LE CAS DE MADAGASCAR
CHAPITRE I. L’EVOLUTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE A MADAGASCAR ET LA PARTICIPATION A LA CROISSANCE
CHAPITRE II. LA PARTAGE DES OPPORTUNITÉS DE LA CROISSANCE ET CONCLUSION SUR LA CROISSANCE INCLUSIVE
CONCLUSION

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