Madagascar est prédominé par une économie rurale peu développée, fragmentée et désorganisée, fortement dépendante d’une agriculture de subsistance et qui n’encourage généralement pas les investisseurs à la création d’un système commercialement viable. Malgré ses ressources naturelles abondantes susceptibles d’alimenter la croissance économique, surtout dans les domaines alimentaires et agricoles, Madagascar est encore classé parmi les pays les plus pauvres. Cette pauvreté se manifeste surtout en milieu rural qui concentre plus de 80% de la population. Compte tenu de cette situation, le renforcement d’une politique de développement rural constitue une des premières priorités de la lutte contre la pauvreté. En effet, le développement rural est nécessaire, d’une part en raison du caractère préoccupant de la pauvreté dans les campagnes, d’autre part parce que les objectifs de la croissance économique pour la réduction de la pauvreté ne seront pas atteints sans une relance de la production nationale.
Le secteur rural est un secteur essentiel de l’économie malgache. Il représente plus de 40% du PIB et pour le cas de l’agriculture, elle fournit environ 27% du PIB et 75% de la subsistance de la population selon l’étude effectuée par l’UPDR ou Unité de Politique de Développement Rural. Par ailleurs, afin d’améliorer la production agricole, le renforcement de programme de développement rural constitue une nécessité qui devrait tenir compte de l’amélioration des infrastructures de production, du renforcement des capacités techniques et du financement du monde rural. Tels sont les objectifs présentés par le PROSPERER pour augmenter les revenus des paysans et ce par la consolidation des micro-entreprises rurales.
CONTEXTE DE LA POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL
Contenu de la notion politique de développement rural
Définitions
1°/ Selon le lexique d’économie, étymologiquement, le mot « Politique » signifie vivre en société, et dans le sens courant la politique est l’art ou la science gouvernement d’un Etat. Elle peut aussi désigner un ensemble de règles qui sert à orienter l’action, qui fixe les buts et les objectifs en tenant compte des forces et des faiblesses de la nature.
2°/ Le développement rural signifie une amélioration des niveaux de vie de monde rural ou encore une amélioration des niveaux de vie de la grande masse de population à faible revenu résidant dans les zones rurales et la possibilité pour elle de maintenir ce développement par ses propres moyens.
3°/ Une politique de développement rural est donc une politique qui vise à :
– améliorer la compétitivité des secteurs agricoles,
– améliorer la qualité de vie en milieu rural et à encourager la diversification de l’économie rurale,
– améliorer l’environnement et le paysage rural,
– promouvoir une politique d’ouverture des marchés,
– valoriser les ressources disponibles .
Les objectifs importants d’une politique de développement rural sont en faveur des campagnes et de ceux qui y habitent et y travaillent. Les campagnes ou zones rurales englobent l’ensemble de la population du territoire et des autres ressources des campagnes et des petits centres de peuplement situés en dehors de la sphère d’influence économique directe des grands centres urbains. En effet, les zones rurales constituent un élément vital car plus de 80% de la population occupent ces zones, en tirent leurs moyens d’existence et dont dépend la subsistance des zones urbaines d’où par conséquent le développement rural constitue un domaine d’action importante. Ces zones sont caractérisées par une activité agricole : élevage, pêche, agriculture. Cette approche contribue donc à la mise en œuvre d’une politique agricole.
Rôle de l’Agriculture dans le Développement Rural
Définitions
L’agriculture vient du mot latin « agricultura » qui signifie un processus d’aménagement des écosystèmes des hommes pour satisfaire les besoins de leurs sociétés. Elle désigne l’ensemble des savoir-faire et activités ayant pour objet la culture des terres, et plus généralement l’ensemble des travaux sur le milieu naturel permettant de cultiver et prélever des êtres vivants tels que les végétaux, animaux,…utiles à l’être humain. En économie politique, l’agriculture est définie comme le secteur d’activité dont la fonction est de produire un revenu foncier à partir de l’exploitation de la terre, de la forêt, de la mer, des lacs et des rivières de l’animal de ferme et de l’animal sauvage.
L’agriculture contribue au développement en tant :
– qu’activité économique : elle peut alimenter la croissance de l’économie nationale, offrir des opportunités d’investissement au secteur privé et être principal moteur des industries apparentées et de l’économie rurale non agricole. Dans les pays à vocation agricole, l’agriculture contribue pour 29%, en moyenne, au PIB et emploie 65% de la population active.
– que source des services environnementaux : parce qu’elle utilise des ressources naturelles, l’agriculture peut avoir des résultats environnementaux bons et mauvais. Elle est l’une des principales causes de l’épuisement des eaux souterraines, de la pollution agrochimique, de l’appauvrissement des sols et des changements climatiques à l’échelle mondiale puisque jusqu’à 30% des émissions de gaz à effet de serre lui sont imputables.
– que moyen de subsistance : en général, l’agriculture offre un moyen de subsistance à 86% des populations rurales.
Rôles de l’Agriculture
Le secteur agricole peut, conjointement à d’autres secteurs, accélérer la croissance, réduire la pauvreté et préserver durablement l’environnement.
Filière riz
Le riz est la principale culture vivrière à Madagascar et il est cultivé dans toutes les situations et toutes les régions. Il est intimement lié à la vie culturelle et quotidienne malgache. La place du riz dans l’agriculture et même dans l’économie malgache est indéniable. Afin d’en rendre compte, la partie autoconsommée du paddy a été valorisée au prix de vente départ riziculteur. La filière riz contribue à hauteur de 12% (rapport de la banque mondiale 2008) au PIB en termes courants et de 43% au PIB agricole. Les performances de la filière déterminent donc de manière significative les performances du secteur agricole. L’impact économique régional de la riziculture est important dans les zones productrices. A titre d’exemple, dans les zones de Lac Alaotra, le revenu total des ménages de riziculteurs provient de la vente du riz à hauteur de 66%, dans le Centre-Ouest de 36% et au Nord-Ouest de 26%.
La contribution de la filière aux recettes de l’Etat s’élève à 20 milliards d’Ar (FAO/UPDR) qui se décomposent de la façon suivante :
– 1,4 milliards d’Ar d’impôts et taxes versés par les transformateurs et les commerçants
– 0,8 milliards d’Ar de taxes indirectes à l’importation sur les consommables et services achetés localement par la filière
– 2,2 milliards d’Ar de taxes à l’importation sur les consommables importés par la filière
– 15,4 milliards d’Ar de taxes à l’importation sur le riz importé .
La riziculture à Madagascar est pratiquée par 1.721.000 exploitants (observatoire du riz). Si on intègre l’aval de la filière, 30000 opérateurs dont la plupart sont pluri-fonctionnel (collecte, décorticage, vente en gros ou au détail), ce sont 1.750.000 opérateurs qui sont concernés, généralement chefs de ménage. Les revenus d’exploitation familiaux affectent ainsi, à raison de 6 personnes par ménage en moyenne, une population rurale urbaine de près de 10 millions d’habitants. Le volume de travail lié à la production rizicole correspond à 242 millions de jours par an, soit l’équivalent de 970.000 emplois à plein temps auxquels s’ajoutent près de 70000 emplois, salariés, générés en aval de la production (transformation, commercialisation). La filière est également génératrice d’emplois et distributrice de revenus dans les services d’appui au milieu rural.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE D’UNE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT RURAL
Chapitre 1 : Contexte de la politique de développement rural
Section 1 : Contenu de la notion de développement rural
Section 2 : Rôle de l’Agriculture dans le développement rural
I. Définition
II. Rôles de l’Agriculture dans le développement rural
Section 3 : La Politique Agricole
I. Description
II. Orientation
III. Stratégie
Chapitre 2 : Les Stratégies de Développement Rural adoptées à Madagascar depuis l’indépendance
Section 1 : L’Interventionnisme de l’Etat
I. Description
II. L’état de la filière riz
Section 2 : Le Désengagement de l’Etat et la Libéralisation des filières dans les années 80
I. Le Désengagement de l’Etat
II. La Libéralisation de filière
III. L’état de la filière riz
Section 3. Les engagements politiques récents de l’Etat
I. Le Document Cadre Politique Economique
II. Le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté
III. Le Madagascar Action Plan et développement rural
PARTIE II : EVALUATION ET ANALYSE DE LA SITUATION
Chapitre 1 : Evaluation du PROSPERER
Section 1. Présentation
I. Objectifs spécifiques
II. Les bénéficiaires
III. Zones d’interventions
IV Filières
Section 2. Evaluation des résultats
Chapitre 2. Analyse
Section 1. Programme PROSPERER
Section 2. Stratégie de développement rural adoptés à Madagascar depuis l’année 60
Chapitre 3. Perspective d’Avenir
CONCLUSION