Approche théorique du rôle de la population dans le développement

On ne peut parler de développement sans parler de la population : en fin de compte, pour un pays, son développement est largement conditionné par le développement humain, tant du point de vue des ressources humaines que du point de vue de l’amélioration du niveau de vie. Le constat «population-développement » nous amène à nous interroger sur de nombreux points : les conséquences d’une croissance démographique galopante sur le développement, le dilemme population-ressources, les concepts population-développement à retenir pour un pays pour réaliser son développement économique.

Le fait est que depuis quelques décennies, l’accroissement de la population est tel que ces différentes interrogations se trouvent au sujet des discussions concernant le devenir du monde. On est entré dans le 20ème siècle avec moins de 2 milliards d’habitants dans le monde et on en est sorti avec plus de six milliards d’habitants. Il y a donc 6.8 milliards de personnes sur la planète aujourd’hui, et les projections démographiques disent que nous allons arriver à 11 milliards d’ici à 2050. D’après les estimations actuelles, c’est dans les pays en développement que l’accroissement de la population mondiale va continuer. On peut prendre déjà l’Afrique en exemple ; l’Afrique, en un siècle, de 133 millions d’habitants en 1900 a passé le cap de 1 milliards d’habitants en 2009, va passer au moins à 2 milliards d’habitants en 2050 .

LES THEORIES SUR LA POPULATION

Faire une approche théorique de l’enjeu de la croissance démographique dans le développement économique nécessite l’analyse des différents concepts existants concernant l’analyse de la population dans le développement.

Approche malthusienne de la population 

Malthus et le principe de population
Selon Thomas Robert Malthus, sur le principe de population : la croissance de la population s’effectue par une progression géométrique alors que les ressources disponibles augmentent suivant une progression arithmétique . On sous-entend ici par progression géométrique, que la courbe des effectifs de la population a une allure exponentielle ; tandis que par progression arithmétique, on veut dire par là que la courbe des subsistances est une droite croissante.

La production est exogène et s’impose à la population, dont le niveau de vie est destiné à diminuer puisqu’elle augmente plus vite que les ressources disponibles. En d’autres termes, il y a une distorsion entre le pouvoir de reproduction de l’espèce humaine qui est soit dit en passant considérable et la capacité de produire des moyens de subsistance qui est beaucoup plus limité. Ce déséquilibre provoque alors périodiquement des catastrophes telles que les guerres, la famine, la dégradation de l’environnement, la dégradation de la qualité des services publics, des tensions sociales… on peut par là affirmer que le sous-développement et la pauvreté sont les résultats de ce déséquilibre. Dès lors, soit la population accepte volontairement de limiter sa croissance, soit la population sera détruite. Cette solution préconisée par Malthus montre une large préférence pour les contrôles préventifs, c’est-à-dire le contrôle des naissances.

Le néomalthusianisme et les prolongements du malthusianisme 

Pus tard, de ce concept, les néo-malthusiens vont soutenir la planification familiale et la contraception. D’autres encore ont préconisé une autre approche en s’appuyant pour cela sur les effets négatifs d’une croissance démographique rapide : les ressources sont limitées ; ne pas maîtriser la croissance démographique implique une surexploitation des ressources des générations futures. Finalement le malthusianisme (Malthus et ses adeptes) préconise une faible croissance démographique pour ne pas entraver la croissance économique.

À l’époque où MALTHUS publiait la première édition de l’Essai sur le principe de population (1798), la terre comptait un peu plus de 1 milliard d’habitants dont les deux tiers, déjà, étaient en Asie. Deux siècles plus tard, il y a 7 fois plus d’habitants sur la planète. Cela pour attirer notre attention sur le fait que la théorie de Malthus, et ses craintes concernant la surpopulation, sont plus que jamais d’actualité. Certaines analyses de notre ère ont été formulées à cet effet prônant en conséquence le contrôle des naissances. Pour voir le prolongement du malthusianisme, on va survoler ces différentes approches.

Commençons en premier lieu par Paul Ehrlich (entomologiste) . En 1968, il a publié un livre intitulé « The population bomb ». Entre autres, il prédisait que la croissance démographique jointe à l’épuisement des ressources et à la dégradation de l’environnement liée à l’activité des hommes en général, allait inévitablement conduire le monde à sa catastrophe par le biais de famines et de guerres de plus en plus graves pour le contrôle de l’eau et des ressources naturelles. Ensuite, il y a le « rapport Meadows ». Au milieu des années 60, il y a une certaine remise en cause du mode de vie de la société de consommation des capitalistes. En 1969, le Club de Rome se réunit pour commander un rapport à une équipe de chercheurs et d’universitaires dirigée par Dennis Meadows. Ainsi, en 1972, le « Rapport Meadows» a été rédigé qui s’intitulait « The limits to growth ». Plus précisément, ce rapport stipule que si l’on continue de produire comme tel (c’est-à-dire de l’époque), le monde va exploser en 2100. En d’autres termes, la croissance matérielle perpétuelle tôt ou tard va conduire à l’effondrement du monde même si déjà à l’époque, on était déjà très optimiste sur les capacités technologiques futures, les compétences de recyclage, le contrôle de la pollution. A cet effet, le rapport préconisait une croissance économique zéro et un arrêt de la croissance démographique pour limiter les dangers de la surpopulation.

Puis, en 1986, la commission Brundtland a vu le jour pour examiner les principaux problèmes de développement et d’environnement, y compris les problèmes de population, et de proposer à la communauté mondiale des moyens de les régler. Cette commission propose une définition du Développement durable comme « le développement qui permet aux générations actuelles de satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire leurs propres besoins». Suite à cette définition, les Nations Unies sortent une définition, celle de la « population limite » comme « le nombre d’hommes qui peuvent être entretenus sans réduire irréversiblement la capacité à les entretenir dans le futur ».

Enfin, pour en finir avec ces analyses, reprenons celle du biologiste, Hardin (1915 – 2003). En 1968, il publie un article dans la revue Science, « la tragédie des biens communs ». Une des problématiques posées est que si le libéralisme économique a un sens en matière de croissance démographique. Et pour répondre à cette question, il reprend la thèse de Malthus sur l’idée d’une population qui croît géométriquement sans limite et souligne que dans un monde fini, où les ressources n’augmentent que beaucoup plus lentement, la consommation par tête doit nécessairement diminuer. Or, un monde fini ne peut supporter qu’une population finie, non une population qui croît à un taux exponentiel. La croissance de la population doit donc tendre d’une façon ou d’une autre vers zéro.

En conclusion de la théorie malthusienne, on peut dire que cette thèse est devenue une thèse pionnière des différentes théories modernes sur le problème de développement durable et de l’environnement également car rappelons le, le rapport Meadows et l’article sur « la tragédie des biens communs », ou d’autres encore ont été élaborés suite à une prise de conscience de la problématique environnementale. Après avoir vu la théorie de Malthus, il convient de se demander les limites de la théorie, notamment quelles critiques ont été émises ; on va alors par la suite développer la théorie marxiste de la population.

Théorie marxiste de la population

Karl Marx fut un des premiers à rejeter les idées de Malthus. Il n’était pas d’accord avec l’idée d’un principe universel de la population qui s’applique à toutes les sociétés. Pour lui, la surpopulation n’est pas liée à une démographie croissante et rapide des classes pauvres mais n’est que relative et la conséquence de l’état du mode d’organisation des économies et de la répartition des richesses à un moment donné. Ainsi, les limites de la planète évoluent avec le progrès technique et le niveau de développement : « La surpopulation relative n’a pas la moindre relation avec les moyens de subsistances comme tels mais avec la manière de les produire ».

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Table des matières

Introduction
Partie I – Approche théorique du rôle de la population dans le développement
CHAPITRE 1 – LES THEORIES SUR LA POPULATION
Section 1 – Approche malthusienne de la population
1.1 – Malthus et le principe de population
1.2 – Le néomalthusianisme et les prolongements du malthusianisme
1.3 – Théorie marxiste de la population
Section 2 – Vision populationniste
2.1 – La théorie des précurseurs
2.2 – Le néopopulationnisme
2.3 – Sauvy et la thèse de l’optimum de population
CHAPITRE 2 – L’INTEGRATION DE LA POPULATION DANS LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Section 1 – Approche définitionnelle
1.1 – Transition démographique et croissance démographique
1.1.1 – Transition démographique
1.1.2 – Croissance démographique
1.2 – Développement économique
1.2.1 – Définition
1.2.2 – Différences entre développement économique et croissance économique
1.3 – Contrastes démographiques
1.3.1 – Entre le Nord et le Sud
1.3.2 – Caractéristiques de l’évolution démographique de la population africaine
Section 2 – Théorie du capital humain et la théorie des seuils des Nations Unies
2.1 – Schultz
2.2 – Becker et sa théorie du capital humain
2.3 – La théorie des seuils (N.U, 1964)
Section 3 – Valorisation du capital humain et politiques de population
3.1 – Valorisation du capital humain
3.1.1 – Education et santé (Armatya Sen et Esther Duflo)
3.1.2 – Alimentation
3.1.3 – Emploi et chômage
3.2 – Les politiques de population
3.2.1 – Politique démographique
3.2.2 – Planification familiale (relative à la théorie malthusienne)
3.2.3 – Protection sociale
Partie II – Analyse empirique du problème de population: croissance démographique et capital humain
CHAPITRE 3 – ANALYSE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Section 1 – Cas de pays développé : la France
1.1 – Evolution de la population en France de 1948 à 1996 (graphique 1)
1.2 – Evolution du PIB par tête (en dollars) (graphique 2)
Section 2 – Cas d’un pays en développement : la Mozambique
2.1 – Evolution de la population du Mozambique de 1958 à 1994 (graphique 3)
2.2 – Evolution du PIB par tête de 1958 à 1994 (en dollars) (graphique 4)
CHAPITRE 4 – ETUDE DE CAS : MADAGASCAR
Section 1 – Environnements culturel – politique – économique – social
1.1 – La culture malgache dans le développement de Madagascar
1.2 – Environnement politique
1.3 – Environnement économique et social
Section 2 – Données empiriques sur le cas de l’évolution démographique et économique de Madagascar
Section 3 – Politiques de population et valorisation du capital humain à Madagascar
3.1 – Politiques de population : la planification familiale et la sécurité sociale malgache
3.1.1 – Planification familiale
3.1.2 – Sécurité sociale
3.2 – Promotion des secteurs clés du développement humain : éducation et santé
3.2.1 – Education
3.2.2 – Santé
CHAPITRE 5 – DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
Section 1 – Sur le cas de Madagascar
1.1 – Quid du contrôle de naissances ?
1.2 – Valorisation du capital humain : promotion de l’éducation
Section 2 – Pertinence des théories énoncées
2.1 – Théorie malthusienne
2.2 – Théorie du capital humain
Conclusion

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