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Les déterminants de la croissance économique
La population : Est-elle un facteur de la croissance économique ?
L’accroissement démographique représente un dilemme pour un pays du fait que d’une part : – La population peut être un facteur de la croissance économique. La participation de toutes les composantes de la population est vivement souhaitée pour la réalisation du travail et surtout pour que l’homme puisse être intégré au sein de la société. A ce propos, des proverbes Malgaches sont significatifs : “Soroka miara milanja, tongotra miara mamindra “/ “Izay mitabe lanin’ny mamba” : l’homme est indispensable et il en est de même aussi pour le travail en équipe, dans le processus de la production. L’accroissement démographique du point de vue de « l’action sur l’offre des agents économiques » fournit une main d’œuvre qualifiée, une population jeune et nombreuse, facilement mobile et apte à effectuer des emplois. Quant à l’optique de la « l’action de la demande sur les agents économiques », on peut considérer que l’augmentation de la population peut entraîner un accroissement de la demande.
La théorie populationniste d’Alfred Sauvy estime qu’ « il n’est de richesse que d’hommes ». La croissance de la population a une influence positive par plusieurs canaux : l’augmentation de la demande qui en résulte, incite à accroître la production et poussant à une organisation plus efficace de la production, d’où les gains de la productivité.
– Dans le cas opposé, avec une population nombreuse, la croissance économique pourrait être mise en péril, car cette masse de population représente beaucoup de bouches à nourrir. « La population croît selon une progression géométrique (double tous les vingt-cinq ans), tandis que les substances croissent selon une progression arithmétique. Dès lors, soit la population accepte volontairement de limiter sa croissance, soit la population sera détruite par la famine ».14 Dans cette masse de population, il y a risque d’accroissement de la population inactive, du fait de l’insuffisance de la formation, du manque des ressources pour vivre. La population a en effet besoin de travail, d’investissement, (…), qui sont en effet des facteurs générateurs de la croissance économique. Face à sa croissance démographique, Madagascar accorde une importance particulière à l’exploitation des ressources naturelles, en termes d’activités économiques.15
L’investissement : moteur de la croissance économique
On dit que l’investissement est le moteur de la croissance économique, car il est le véhicule par lequel le progrès technique se propage dans les entreprises, et il est essentiel pour l’augmentation de la propension de la production et de l’offre. On peut avancer quelques concepts liés à l’investissement, à savoir, « l’investissement de capacité », qui est destiné à augmenter le volume de production ; « l’investissement de productivité », qui est destiné à accroître l’efficience de la production et pour terminer« l’investissement de remplacement », et ce, en vue de renouveler les outils de production. C’est l’investissement qui permet l’accumulation du capital. Pour améliorer la productivité du travail, le facteur capital est incontournable. Pour ce qui est de l’accroissement et de la valorisation des richesses naturelles, on a besoin de capitaux, d’investissements. Quand la demande augmente, l’investissement doit aussi augmenter. Si les investissements de capacité et de productivité favorisent la croissance par le mécanisme du multiplicateur, la croissance elle-même stimule l’investissement, induit par le mécanisme de l’accélérateur. En sens inverse, le ralentissement de la croissance de la demande freine l’investissement, et en retour diminue le volume de la production. Le secteur minier favorise certes l’attractivité des investissements, du fait de ses fortes retombées économiques et sociales considérables.
L’allocation des ressources naturelles
Les richesses naturelles devraient être mises à profit, en vue d’un développement économique, que ce soit à terme ou dans un avenir prochain plus propice. Les ressources minières constituent certes, un des éléments clés de facteurs de la croissance économique et du développement de l’humanité. La population devrait être la principale à bénéficier des grands avantages de ses richesses naturelles. Une répartition équitable et une bonne utilisation et gestion des ressources naturelles est primordiale. Il est de ce fait nécessaire de valoriser et d’exploiter les ressources naturelles, pour qu’elles puissent créer des richesses et de favoriser la croissance économique. L’exploitation des ressources naturelles nécessite cependant des études des impacts environnementaux, sanitaires, écologiques, (…), qui suscite encore de grands défis à soulever. C’est dans la seconde partie de ce travail (II), que nous allons approfondir la question portant sur le rôle primordial joué par les ressources minières de Madagascar, en examinant le cas du projet minier d’Ambatovy.
Les théories des libres échangistes de la croissance économique
La thèse libérale de la croissance
L’histoire de la pensée économique nous permet de mettre en évidence deux branches de la théorie libérale, qui sont le courant classique et le courant néoclassique. Les économistes classiques et néoclassiques essayent de souligner les faits économiques par une analyse se portant sur les comportements individuels des agents économiques16 rationnels17 qui, en recherchant leur intérêt personnel et en réalisant des échanges sur des marchés en CPP18participent à l’intérêt général. Le marché19 permet en effet, une allocation optimale des ressources, grâce à l’ajustement entre l’offre et la demande, ainsi qu’en fonction du prix. Sur le marché du travail, le plein emploi est certain grâce aux évolutions du salaire réel. Sur le marché des biens et services, il y a équilibre, conformément à la loi de Jean Baptiste Say : « La loi des débouchés ». Sur le marché des capitaux, l’élasticité du taux d’intérêt permet le processus d’équilibre entre l’investissement et l’épargne. Les théoriciens libéraux évoquent aussi « l’Etat Gendarme20 », c’est-à-dire que l’Etat est neutre. Dans l’optique du courant libéral, WW Rostow adopte la « Théorie des étapes de la croissance », c’est-à-dire que toute société passe par cinq phases, à savoir, la tradition, la transition, le décollage, la maturité ainsi que la consommation intensive. La première séquence de WW Rostow fait savoir que le problème de développement se situe au niveau de l’optique de la tradition : il s’agit d’une économie de subsistance.
Quant à la séquence de la transition, on constate un processus de transformation et d’amélioration du point de vue commerciale, rurale et autres. Il y a « décollage » lorsqu’ il y a une forte augmentation du taux de l’investissement et des progrès techniques, entraînant une dynamique autoentretenue de la croissance. L’étape relative à la maturité s’oriente sur l’adaptation de grandes innovations technologiques pour une bonne production économique. La dernière séquence concerne toutes les couches sociales dans un pays et ce, pour promouvoir l’augmentation de la croissance économique. WW Rostow considère que les pays en voies de développement ont une faible formation du capital, une faible recours au marché, une faible insertion dans les échanges internationaux : d’où la nécessité de l’épargne extérieure.
La théorie des avantages absolus d’Adam Smith
La théorie des avantages absolus d’Adam Smith porte l’attention sur la distinction de la production de biens au niveau de chaque nation, par rapport à son unité de travail. Adam Smith certes dans son ouvrage « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations », avait souligné qu’un pays est censé se spécialiser dans la production d’un produit, pour lesquels ses coûts de production sont minimes, par rapport à ceux de ses adversaires et abandonnés les productions qui sont moins actifs. En fait, dans le cadre de la spécialisation du travail21, on constate que plus la division des tâches est poussée, plus le produit obtenu sera efficace. La spécialisation est ainsi avantageuse, car elle permet de réaliser des économies d’échelle et d’améliorer la production : d’où une division de travail. Adam Smith estime donc que chaque pays doit avoir un avantage absolu pour un bien.
La théorie des avantages compétitifs de David Ricardo
L’avantage compétitif de David Ricard rentre dans le cadre de la politique de libre-échange. En effet, David Ricardo a avancé et argumenté la théorie de l’avantage comparatif, voire compétitif, c’est à dire qu’un pays peut profiter de la spécialisation et ce, en se spécialisant dans les biens pour lesquels le pays en question possède un avantage comparatif. David Ricardo accorde de ce fait un intérêt très particulier aux avantages compétitifs et ce, en soulignant que chaque pays est en mesure de produire des biens, pour lesquels le pays en question est doté de tels biens prépondérants, en vue de s’étendre sur le marché international. La thèse de David Ricardo se fonde sur ces quelques hypothèses, à savoir, « L’hypothèse de l’immobilité des facteurs » : les facteurs de production sont les facteurs primaires23 et « les ressources naturelles ». Le travail est une des bases primordiale de la croissance économique dans un pays. Ce travail exige une main-d’œuvre qualifiée et bien formée, en vue d’une meilleure productivité de la qualité du travail sur le marché. D’où l’importance de l’éducation, de la formation, (…). Pour le cas de l’exploitation des ressources naturelles minières à grande échelle24 à Madagascar, on réclame une main d’œuvre qualifiée, étant donné que l’entreprise minière et le contexte mondial l’exige. Le capital permet de mobiliser le facteur travail et de développer la division du travail. Par la suite, «L’hypothèse du marché »: la concurrence est exceptionnelle dans le pays en question. Enfin, « L’hypothèse statique » : les rapports entre les nations se portent sur l’analyse des dotations nationales des facteurs de productions. Ainsi chaque pays peut chercher leur intérêt grâce à l’échange et ce, en tenant compte de la spécialisation pour chaque produit, voire les biens qui présentent un avantage absolu. On peut de ce fait miser sur l’exploitation des ressources minières.
La richesse en ressources naturelles pourrait-elle contribuer ou non au développement d’un pays ?
Est –il possible d’avoir une croissance équilibrée pour un pays riche en ressources naturelles ?
Valorisation des ressources naturelles
On peut définir les « ressources naturelles », comme étant des stocks de matières premières dans le milieu naturel, qui sont en fait à la fois rares et économiquement utiles pour la production ou la consommation, soit à l’état brut, soit après un minimum de transformation25. Les marchandises doivent donc être rares au sens économique, pour être considérées comme des ressources naturelles, sinon on pourrait en consommer autant qu’on veut, sans que cela ait un coût pour soi ou pour les autres. Il est important de souligner qu’il y a une comparaison totale entre les ressources naturelles en tant que facteurs de productions et les ressources naturelles en tant que marchandises, pouvant faire l’objet d’échanges internationaux. Au cours de ces deux dernières décennies, on a pu observer un accroissement considérable du volume de la gamme des ressources naturelles, faisant l’objet d’exploitation et d’échanges internationaux. Les matières premières d’aujourd’hui sont certes échangées en grandes quantités à travers le monde et contribuant à l’essor rapide de l’économie moderne.
Les biens et services naturels présentent un certain nombre de caractères, selon les néoclassiques :
– D’une part, les actifs naturels ou ressources désignent l’ensemble des biens qui ne sont pas productibles par l’homme. Ces ressources font, habituellement, l’objet d’une double décomposition : en ressources épuisables, d’abord, dont le stock se trouve dans la terre et en ressources renouvelables qui sont régénérées sur un horizon économiquement significatif, grâce à leur inscription biophysique et donc indépendamment de toute intervention humaine.
– D’autre part en ressources marchandes et en ressources libres. Ces dernières sont des ressources gratuites que l’on utilise, sans se soucier qu’elles soient rares ou non du point de vue écologique. Pour les néoclassiques, le concept d’utilité est rapproché de la valeur de rareté.
Selon Marx et Engels, l’ensemble des ressources naturelles et el travail sont deux facteurs originels de la production. Au sens strict, le capital est le plus souvent considéré comme le facteur intermédiaire, dont la production dépend de l’analyse des ressources naturelles et du travail. Quant aux classiques, les ressources naturelles détiennent une place stratégique au sein de l’industrie. Les ressources naturelles continuent certes à jouer un rôle capital dans la production : seules les ressources naturelles marchandes, c’est à dire les ressources épuisables (énergie, fossiles et matières premières), ainsi que la terre font l’objet de la science économique. «Les économistes classiques ont fait la différenciation entre ce qui découle de la nature et ce qui revient à l’économie. Les deux composantes ne sont pas pour autant indépendants, puisque la première séquence nourrit la seconde, et que quelques éléments leur sont communs. En effet, certaines ressources naturelles, de par leur rareté, deviennent appropriables et transitent alors par le marché »26. « Quand une ressource naturelle acquiert une valeur d’échange, elle devient rare ».27
L’île de Madagascar regorge d’importantes ressources minières considérables dispersées sur l’ensemble de son territoire. Madagascar, tout comme l’Afghanistan, le Brésil, le Zimbabwe, …, figure parmi les pays stratégiques de la planète, dont le sous-sol recèle des produits, qui intéressent au plus haut point l’industrie des grandes puissances, celles qui font la pluie et le beau temps sur la planète.28Les ressources minières peuvent être exploitées à des fins économiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent répondre aux problèmes économiques comme la réduction de la pauvreté. « Pour créer des richesses, les ressources naturelles doivent être exploitées : c’est donc la valorisation des ressources naturelles ». Pour ce qui est des gisements minéraux potentiels à Madagascar, le cobalt et le nickel sont les deux matières premières projetées dans secteur minier d’Ambatovy, utilisés à des fins économiques. Les ressources minières ont alors une importance stratégique et nécessitent d’être valorisées.
Vers une croissance équilibrée
« La théorie de la croissance équilibrée montre que toute croissance repose sur un effort minimum d’investissement de départ, mais à condition de respecter en permanence l’interdépendance entre l’offre et la demande, aussi bien au niveau mondial qu’au niveau de chaque secteur, ce qui à terme permet un équilibre de la croissance autoentretenue », selon Rosenstein- Rodan, Nurkse.29 Le modèle de la croissance équilibrée présente les caractéristiques d’une économie en croissance et en équilibre. Les conditions de la croissance équilibrée sont en fait que la production croit au même rythme que la population ; on laisse jouer librement le mécanisme du marché. Le taux de croissance démographique est une variable exogène et la propension à épargner dépend des habitudes des ménages ou des consommateurs. Aussi, on appelle « croissance équilibrée », une croissance économique dont tous les éléments progressent de concert, c’est-à-dire qu’il n’y a absolument pas de tensions macroéconomiques comme l’inflation. Une fois la croissance amorcée, on doit avoir une croissance équilibrée ou proportionnée. Cette idée de proportionnalité signifie qu’un système industriel viable est structuré, de telle sorte que les différentes branches y sont représentées de façon équilibrée pour la possibilité de créer des économies d’échelle. Cette vision est associée à un monde de marchés concurrentiels. Par analogie, François Perroux estime que l’investissement initié par l’Etat doit s’attacher à constituer des pôles de la croissance pour la non-proportionnalité, mais l’inégalité des chances stimulait la croissance, la compétition est donc l’initiative privée. « Pour que les ressources deviennent donc des richesses, il faut les valoriser et ce, par une bonne exploitation des ressources naturelles ». La question qui se pose est de ce fait de savoir si la population locale profite des retombées positives de telles richesses naturelles ?
La malédiction des ressources naturelles minières
Le déséquilibre économique
Si les richesses ne sont pas valorisées, on assiste à un déséquilibre de la croissance économique qui peut se produire sous toutes ses formes. Jean-Christophe Caret de la Banque Mondiale parle de la « malédiction des ressources naturelles » : « Madagascar risque d’être aussi maudit que le Congo avec le pétrole. Les ressources minières sont des richesses du pays et font partie du capital naturel. Il est question de la forêt, des aires protégées, des ressources halieutiques, (…) : la transformation de ces ressources pose problèmes à cause notamment de la mauvaise gouvernance. La BM estime que le développement du pays repose pour le moment sur la bonne gestion de son capital naturel pour transformer celui-ci en capital productif et humain. En fait, le capital productif et humain est encore trop faible pour produire une croissance soutenue. (9 à 10%) du PIB entre 450 et 500 millions US$ par an, c’est le coût de la dégradation de l’environnement à Madagascar. Le coût économique de la dégradation de l’environnement est très lourd pour l’économie de Malgache. Si l’on y ajoute encore les dégâts occasionnés par les cyclones, le coût est très élevé. »30
On évoque aussi la notion du « dualisme » au sein de la malédiction des ressources minières. En effet, on peut constater qu’il existe des problèmes de financements au niveau de l’exploitation des richesses. Du fait de la valorisation des richesses naturelles minières, on constate actuellement que tous les efforts sont dirigés dans leur exploitation, compte tenu du montant colossal des investissements, qui est attribué au secteur minier. A cet effet, cela signifie que l’investissement des autres secteurs sont relégués à l’arrière-plan.
En Janvier 2013, Le ministère des mines Malgache, Daniella RANDRIAFENO a traité la question sur la dimension des richesses minières à l’Hôtel Carlton : actuellement, des problématiques liées à l’efficience de la législation minière Malgache se trouve au centre des débats. Des réflexions reprochent notamment au secteur minier son faible « redevance fiscale ». Dans de tels propos, les richesses naturelles sont des « cadeaux empoisonnés ». Selon un dicton Malgache : « Tery omby ririnina ka atao izay tsy hampahia ny reniny sady tsy hahafaty ny zanany » ; les opérateurs miniers doivent assurer le partage inégale des richesses. Dans plusieurs circonstances, ce propos n’est pas respecté, d’où la portée du point qui suit : la répartition inéquitable des richesses naturelles.
Répartition inéquitable des richesses naturelles
De nombreuses ressources naturelles sont concentrées dans un petit nombre de pays, tandis que d’autres pays disposent de réserves limitées31.Les données statistiques montrent que près de quatre-vingt-dix pourcent des réserves pétrolières mondiales se trouvent dans 15 pays (un peu plus de 200 pays dans le monde actuellement) et quatre-vingt –dix-neuf pourcent de réserves de pétroles se trouvent dans quarante pays.32. Etant donné que les ressources naturelles sont des intrants indispensables à la production, et comme elles sont aussi nécessaires au maintien de la qualité de la vie des personnes, la répartition inégale peut être source de tensions entre les nations. En effet, la plupart des pays importateurs de ressources naturelles sont désireux d’obtenir des ressources, des fournisseurs étrangers. Quant aux pays exportateurs, ils peuvent être réticents à laisser les ressources partir vers d’autres pays et ce, pour diversifier l’économie, répondre aux besoins budgétaires, (…) :l’inégalité règne selon Karl Marx et la zizanie se fait sentir. La vision du monde d’aujourd’hui est certes liée au phénomène de la mondialisation. : il n’est plus question de partage de la richesse limitée par les hommes. L’essence de cette nouvelle révolution industrielle planétaire intensifie alors les frappes entre les richesses naturelles non équitables et non limitées pour chaque pays. Le partage de la richesse se trouve donc dans une situation inégalitaire dans le domaine de la mondialisation.
Récemment, une découverte sans suite dans la région de Bongolava (Madagascar) a été faite sur du quartz fumé, compte tenu de son poids et de sa valeur. Une découverte qui a particulièrement intéressée deux sociétés nommées X et Y. « 6 tonnes », c’est le poids du quartz fumé mesurant 6 mètres et d’une valeur estimée à 400 millions d’Ar, découvert par un bouvier dans une fosse causée de la région pluviale à Kinomby, commune rurale de Tsinjoarivo. Intéressé par la marchandise, deux sociétés différentes ont effectué une descente sur place dans le but d’en devenir les propriétaires, alors qu’elles ne détiennent ni permis d’exploitation, ni permis d’achat de pierres précieuses. Cela dit, les gendarmeries ont été arrivés sur les lieux et ont prodigué les textes relatifs à l’exploitation des richesses minières. A cet effet, le quartz a été saisi en attendant que l’on fasse une lumière sur la situation33. Qu’en est-il devenu de cette richesse nationale actuellement ? La population locale a-t-elle pu bénéficier des retombées positives de la valeur du quartz ? Jusqu’à présent, aucune nouvelle concernant ce sujet n’a été transmise. Dans de tels cas, on peut en conclure qu’il y a une mauvaise répartition des richesses nationales, ce qui suscite en effet des inégalités socio-économiques. La population locale est censée bénéficier des fruits de l’exploitation des ressources. Dans le cas contraire, on est confronté au phénomène de déséquilibre, déjà cité plus haut et qui induit un problème de financement du fait du dualisme. Un tel fléau conduit à la persistance du phénomène de la pauvreté : c’est le cas de Madagascar.
Mais qu’est-ce que la pauvreté ? Le PNUD34 définit la « pauvreté générale » comme la négation des opportunités et des possibilités des choix essentiels, qui sont la longévité, la santé, la créativité, la dignité, les conditions de vies décentes, le respect de soi-même et des autres, accès à tout ce que peut donner la vie quotidienne .Une personne vit dans la pauvreté générale, si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires (l’habillement, l’énergie et le logement), et alimentaires. Le PNUD ramène aussi cette notion de pauvreté à trois dimensions, à savoir, une approche par les revenus, les besoins, ainsi que les capacités.35
Ayant effectué une étude relative aux théories de la croissance économique et ses rapports avec l’exploitation des ressources naturelles, il est aussi subtil de réaliser une approche théorique sur les IDE et leurs liens avec les ressources naturelles minières.
APPROCHE THEORIQUE DES IDE ET LEURS LIENS AVEC LES RESSOURCES NATURELLES MINIERES
Le poids des IDE36 dans l’économie mondiale s’est accru avec la mondialisation. L’implantation des FMN37 au titre des IDE38 est fréquente au sein des pays riches en ressources naturelles : c’est le cas à Madagascar. Depuis 2006, le volume des IDE à destination de la Grande Ile s’est considérablement augmenté, suite à la mise en œuvre des grands projets miniers comme QMM39 et Ambatovy40. Les IDE peuvent contribuer à la croissance économique et permettre à un pays donné d’accéder au marché international et de bénéficier de la nouvelle technologie. Qu’en est-il exactement des réalités de Madagascar ?
D’une part, allons effectuer les théories relatives sur les IDE et d’autre part parlons de la tendance des IDE et du secteur minier.
Les théories relatives aux IDE
Généralités sur les IDE
Quelques concepts
IDE : financements extérieurs Selon le FMI
L’IDE désigne « les investissements qu’une entité résidente d’une économie (l’investisseur direct) effectue dans le but d’acquérir un intérêt durable dans une entreprise résidente d’une autre économie (l’entreprise d’investissement direct). Par intérêt durable, cela sous-entend qu’il existe une relation à long terme entre l’investisseur et l’entreprise. Les IDE comprennent non seulement la transaction initiale, qui établit la relation entre l’investisseur et l’entreprise, mais aussi toutes les transactions ultérieures entre eux et entre les entreprises apparentées, qu’elles soient ou non constituées en sociétés et donc dotées d’une personnalité morale distincte »41. Pour l’économie où l’investissement est effectué, les capitaux comprennent les apports de fonds directs de l’investisseur direct et ceux qui proviennent d’autres entreprises apparentées, au même investisseur direct. Pour l’économie de l’investisseur direct, les capitaux comprennent uniquement les fonds fournis par l’investisseur.
La FMN
Le terme « firme multinationale » a été utilisé pour la première fois par D.E Lillienthal en 1960 qui la définit comme : « une entreprise qui a son siège dans son pays d’origine mais qui opère et vit sous les lois et les devoirs d’autres pays ».La FMN considère que sa rentabilité se fonde sur ses opérations à l’étranger et majoritairement elle trouve leur siège au sein des pays industriels.
Investisseur direct
L’investisseur direct peut être une personne physique, une entreprise publique ou privée dotée ou non d’une personnalité morale distincte, un groupe de personnes physiques ou d’entreprises qui sont associées, un gouvernement ou un organisme officiel, une succession, un trust ou une structure analogue, qui possède une entreprise d’investissement direct dans une économie autre que celle où l’investisseur direct réside. Les membres d’un groupe d’associés constitué par des personnes physiques ou des entreprises, du fait que leur part globale du capital est égale à 10% ou plus, sont réputés avoir sur la gestion de l’entreprise une influence analogue à celle d’un particulier ayant une participation du même ordre de grandeur.
Déterminants des IDE
Les déterminants théoriques
Cas du déficit commercial
Un déficit commercial est présent dans un pays quand l’exportation est inférieure à l’importation. Pour compenser un tel déficit, il faut donc une entrée des capitaux, d’où IDE.
Cas du taux d’intérêt et de la balance de paiement(BP)
Le taux d’intérêt suit la loi de l’offre et de la demande. Lorsque le taux d’intérêt augmente, les investisseurs sont tous incités à investir. Le mouvement des capitaux est donc en fonction du taux d’intérêt. Les capitaux affluent alors dans les pays quand la rentabilité du capital est supérieure. La BP est une droite de référence. Quand l’excédent augmente, alors il y a déficit. A l’inverse, s’il y a déficit, donc il y aura excédent. La BP permet de déterminer si l’on va investir ou non.
Dotations intangibles des entreprises et coûts de transactions
L’afflux des IDE tiennent compte des avantages relatifs aux dotations intangibles des entreprises, du fait de la concurrence imparfaite, ainsi que les avantages comparatifs liés à l’internalisation des coûts de transactions. Les capitaux ne se dirigent pas automatiquement dans les pays où les capitaux sont très rares, mais ils prennent en considération le coût de main d’œuvre, ainsi que les processus des infrastructures.
Stabilité macroéconomique et politique
Les investisseurs accordent en effet une importance capitale à l’environnement du pays auquel ils vont investir. L’afflux des IDE dépend de la stabilité politico-économique qui règne dans un pays. Il faudrait qu’il y ait un environnement sain et stable, favorable à l’investissement. La stabilité politique est indispensable pour les investisseurs étrangers, du fait qu’elle constitue un facteur déterminant de l’entrée des IDE. Il faudrait aussi qu’il y ait un environnement de libre échange de marché. Certes, les investisseurs préfèrent investir au niveau des pays où les inquiétudes et risques sont minimes. La stabilité économique est donc d’une importance capitale pour les IDE. Le contrôle des agrégats macroéconomiques comme le taux d’inflation, le taux de change, le taux de croissance, (..) est prioritaire. La croissance économique est très importante étant donné qu’elle favorise l’entrée des IDE. Pour qu’il y ait une bonne attractivité des IDE, il est nécessaire d’analyser et de résoudre les problèmes de déséquilibres économiques au risque de compromettre les décisions des IDE. Les questions sur libéralisation des taxes douanières ; création d’emplois, formation de la main-d’œuvre, les infrastructures, …) sont aussi à étudier.
Déterminants conventionnels et juridiques
Pour favoriser l’attractivité des IDE, les pays d’accueil doivent garantir un environnement juridique stable et conforme aux normes juridiques. Il est aussi primordial que les pays hospitaliers assurent la minimisation des coûts de litiges et de discordances. Le pays doit aussi assurer la protection des droits de propriétés des investisseurs étrangers, tout en bénéficiant les mêmes droits que les investisseurs locaux, (…). Une clause de contrat en bonne et due forme est nécessaire entre l’investisseur étranger et le pays d’accueil, en vue de l’étude des bénéfices. La question qui se pose aux investisseurs est de savoir comment pourront-ils rapatrier le plus de bénéfices, du fait de la liquidation des capitaux ? L’investisseur est souvent gagnant. Afin d’améliorer le bien-être de la société et pour promouvoir la croissance, plusieurs pays ont ouvert leur porte pour l’accès aux marchés, aux investisseurs étrangers, et certains ayant même émis de nouvelles conventions de règles de jeu, tels que la suppression de quelques restrictions touchant la convertibilité des capitaux, des exigences en matière de nationalité des promoteurs de capitaux, le système fiscal(…) : c’est le cas à Madagascar. En 2006, le Conseil Economique de Madagascar (EDBM) est installé dans la Grande Ile, en vue d’attirer les investisseurs étrangers. Selon l’OCDE « l’existence d’un « intérêt durable » est établie dès lors que l’investisseur direct détient au moins 10 % des droits de vote de l’entreprise d’investissement direct ». Ce seuil de 10 % est une convention statistique et est à ce titre discutable, sinon, dans certain cas, la détention de 10 % des droits de vote ne permet pas d’exercer une influence sensible sur la gestion de l’entreprise, et inversement, un investisseur direct peut détenir moins de 10 % des droits de vote, tout en exerçant une influence importante sur la gestion. Une convention de l’IDE est établie dès lors qu’un investisseur acquiert au moins 10 % du capital social de l’entreprise investie42.
Les impacts des IDE sur l’économie.
Les impacts positifs des IDE
Croissance soutenue
Les IDE contribuent à la croissance économique d’un pays. L’enquête de l’INSTAT avance que depuis l’essor des IDE massifs dans le secteur minier, notamment le projet minier d’Ambatovy, la croissance économique de Madagascar renaît de nouveau et ce, malgré la crise politique. Le taux de croissance est donc soutenu par l’accroissement des IDE43. Les IDE rapportent à l’économie une exactitude du développement et ce, par la promotion de la croissance économique.
La théorie du double déficit
Ce modèle trouve son origine sur la théorie d’Harrod-Domar et ce, en soulignant que la croissance économique d’un pays attache une certaine dépendance aux théories de l’investissement et du thésaurise, voire épargne. On peut constater l’existence d’un élan consistant au niveau de l’investissement (instrument pour stimuler la croissance) et de l’épargne : c’est le cas du premier déficit. Quant au deuxième déficit, il existe un écart entre les besoins en devises, en vue de promouvoir les capitaux nécessaires à la production et les devises déjà disponibles. Pour compenser de tel déficit, il est donc important que le pays en question recherche des investissements pour fuir à la pauvreté, surtout pour le cas des pays très pauvres : d’où l’intérêt croissant des IDE.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I- APPROCHE THEORIQUE RELATIVE A L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES MINIERES
CHAPITRE I- THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET LEURS RAPPORTS AVEC L’EXPLOITATION DES RESSOURCES NATURELLES MINIERES
SECTION 1- Comment la croissance économique est-elle perçue ?
I- Concepts et déterminants de la croissance économique
A- Présentation du concept de la croissance économique
B- Les déterminants de la croissance économique
1-La population : Est-elle un facteur de la croissance économique ?
2-L’investissement : moteur de la croissance économique
3-L’allocation des ressources naturelles
II-Les théories des libres échangistes de la croissance économique
A-La thèse libérale de la croissance
B-La théorie des avantages absolus d’Adam Smith
C-La théorie des avantages compétitifs de David Ricardo
D-Le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson (HOS)
SECTION 2- La richesse en ressources naturelles pourrait-elle contribuer ou non au développement d’un pays ?
I-Est –il possible d’avoir une croissance équilibrée pour un pays riche en ressources naturelles ?
A-Valorisation des ressources naturelles
B-Vers une croissance équilibrée
II- La malédiction des ressources naturelles minières
A- Le déséquilibre économique
B- Répartition inéquitable des richesses naturelles
CHAPITRE II- APPROCHE THEORIQUE DES IDE ET LEURS LIENS AVEC LES RESSOURCES NATURELLES MINIERES
SECTION 1- Les théories relatives aux IDE
I- Généralités sur les IDE
A-Quelques concepts
1- IDE : financements extérieurs
2-La FMN
3- Investisseur direct
B- Déterminants des IDE
1-Les déterminants théoriques
2-Déterminants conventionnels et juridiques
II-Les impacts des IDE sur l’économie.
A-Les impacts positifs des IDE
1- Croissance soutenue
2-La théorie du double déficit
3-La création d’emplois
4-Accès aux marchés internationaux
5-Transfert de technologie
6-Rentrée de devises
B-Les impacts négatifs
1- cercle vicieux de l’endettement
2-Négligence des impacts environnementaux
3-Les recettes fiscales
4-Incidences sur les entreprises locales
5-Les IDE et déficit commercial
6-Le transfert de technologie est mis en condition
SECTION II- Tendance des IDE et du secteur minier
I Contexte sur les investissements miniers à Madagascar
A- Le secteur minier à Madagascar, sous le contrôle des IDE
1-Politique minière Malgache
2-Le secteur minier Malgache
B-L’avènement des IDE à MADAGASCAR
1-Madagascar en tant que pays hospitaliers des IDE : atouts et faiblesses
2-IDE face à la promotion du secteur minier à Madagascar
II- Les Avantages et inconvénients du secteur minier
A-Les avantages des investissements miniers
1-Soutenir le développement
2-Ressources pour le gouvernement
3-Création d’emplois et investissements
B- Les inconvénients du secteur minier
1-Effets pervers sur l’environnement, la population et la société
2-Problème sanitaire
3. Déséquilibre macroéconomique et sociale
PARTIE II- ETUDE DE CAS DU SECTEUR MINIER D’AMBATOVY
CHAPITRE I- APPROCHE DESCRIPTIVE DU PROJET AMBATOVY
SECTION 1- Présentation du projet
I-Aperçu général
A-Le projet
1-Le nickel
2-Le cobalt
B-Les partenaires
1-Sherritt International Corporation et SNC-Lavalin Incorporated du Canada
2-Sumitomo Corporation du Japon
3-Korea Ressources Corporation de la Corée
C-Normes du projet Ambatovy
II- L’Environnement relatif au projet minier
A-L’usine et ses périphéries
1-Présentation de l’usine
2-Milieu de stockage et émission
3-Rejet dans la mer
B-Relocalisation et réhabilitation
1-Les espèces végétales et animales
2-Réhabilitation de la société et de la mine
SECTION 2- Les Engagements du projet Ambatovy
I-Développement durable et politique environnementale
A-Développement durable
B-Engagement pour la protection de l’environnement
II- AMBATOVY A L’ECOUTE DE TOUS
A-Ambatovy et les zones d’implantation
B-Engagement relatif aux employés
1-Traitement équitable et égalité professionnelle
2-Un lieu de travail respectueux
3-Ambatovy : Respect de la confidentialité
C-Bénéficiaires du projet
D-AMBATOVY S’ENGAGE A COMPENSER
Le tableau qui suit illustre les coûts opérationnels du projet Ambatovy en 2010 :
CHAPITRE II- APPROCHE ANALYTIQUE DU PROJET
Section 1 – Les incidences du projet Ambatovy
I-Les retombées positives du projet
A-Moteur de la croissance économique
B-Appuis aux PME, et agriculteurs
C-Création d’emplois
D-Les formations
E-Les recettes de l’Etat
F-Les dépenses publiques
G-Dynamisation de l’économie locale
H-Production
I-Combien le projet Ambatovy va–il payer à l’Etat ?
J-AMBATOVY, projet très rentable
II- Les impacts négatifs du projet
A-Effets pervers sur les variables économiques
1-Appréciation du taux de change
2-Recours aux compétences étrangères
3-Le 1% de redevances
B-Impacts environnementaux et problèmes de développement intégré
1-Problème en termes de développement durable
2-Chamboulement de méthode de vies de l’être vivant
3-Problème sanitaire et de survie
Section II- Recommandations à l’issue des investissements miniers
I-Le plan intégré de développement
A-Assurer la sauvegarde de la biodiversité
B-Stabilité politique
C-Formation spécialisée des parties prenantes
D-Promouvoir la performance
II-Que faire pour maximiser les bénéfices de l’exploitation minière ?
A- Récolte des données
B- Etablir un plan sain et stable
C- Formations et informations
D- Le domaine de la fiscalité et les principes de transparences
CONCLUSION GENERALE
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTES DES ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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