Le développement économique nécessite la participation active de l’Etat et de ces institutions administratives avec une redéfinition du rôle de l’Etat dans une économie globalisée selon la Banque Mondiale dans son rapport sur le développement dans le monde en 1997.En effet un Etat est un ensemble d’instance ou organisme qui peut prendre des décisions de nature politique. Il s’occupe de l’exécution des décisions non marchandes ou collectives surtout dans la production de biens et services collectifs que le marché n’est pas en mesure de les fournir.
L’Etat est formé par les administrations publiques à savoir le gouvernement, les organismes de sécurité sociale comme la caisse de prévoyance sociale et les entreprises publiques ou les entreprises privées qui produisent des biens publics avec l’appui du gouvernement. En fait, l’Etat n’est qu’une entité abstraite .Ce sont les agents de l’Etat qui ont une existence concrète. Dans les pays en voie de développement, l’Etat est considéré comme faible puisqu’il n’a pas d’autorité suffisante pour arbitrer les intérêts des différents agents économiques.Au niveau international, l’Etat des pays en voie de développement ont une grande dépendance vis-à-vis des bailleurs de fonds dans le processus des décisions politiques.
LE MODELE CLASSIQUE
Un Etat gendarme
Selon la conception libérale du rôle de l’Etat, c’est le marché qui assure la satisfaction des besoins individuels. La seule fonction de l’Etat est d’assurer le maintien de l’ordre en particulier le respect de la propriété privée et la liberté du commerce et de l’industrie. Le libéralisme connaît actuellement un regain de faveur auprès de certains économistes pour lesquels l’intervention de l’Etat a engendré les dysfonctionnements actuels de l’économie. Pour eux, les aides sociales dissuadent les individus de travailler et de produire, l’intervention de l’Etat est inflationniste et le moteur de l’économie est l’investissement et non la demande. L’Etat doit donc limiter son rôle a une stricte surveillance de la libre concurrence et de réduire les prélèvements obligatoires et les déficits . Des politiques restrictives sont mises en place depuis le début des années 80, les pays occidentaux libéralisent leur économie.
Cependant, Adam Smith reconnaît à l’Etat le droit et le devoir de protéger la société contre la violence et les invasions, de rendre la justice et de prélever les impôts . Pour les libéraux, la régulation par le marché est la meilleure mode de gestion de l’économie. Ils ont en commun de rejeter comme source de dysfonctionnement toutes les interventions de l’Etat, sauf celles qui visent à assurer la sécurité intérieure de la nation, la mise en place des infrastructures de base et le respect de la libre concurrence. L’école classique considère que l’Etat doit éviter toute intervention susceptible de fausser les mécanismes du marché et de contrarier les effets de la « main invisible ».L’Etat doit donc garantir les libertés économiques ainsi la propriété privée des moyens de production est une garantie de cette liberté. Pour eux, le marché constitue le régulateur le plus efficace de l’activité économique.
L’Etat minimal d’Adam Smith
L’Etat pour Adam Smith n’a que trois fonctions : protéger la société à l’intérieur (police) et à l’extérieur (armée) ; administrer la justice ; entretenir et construire certains édifices publics. Dans un système de la liberté naturelle, le souverain n’a que trois devoirs à remplir. Le premier, c’est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d’invasion de la part d’autres sociétés indépendantes. Le second, c’est le devoir de protéger, d’autant qu’il est possible chaque membre de la société contre l’injustice ou la pression de tout autre membre, ou bien le devoir d’établir une administration exacte de la justice. Et le troisième, c’est le devoir d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics et certaines institutions.
Il s’oppose au mercantilisme .Les mercantilistes, tels Antoine de Montchrestien ou Jean Bodin pensait que l’Etat doit intervenir pour favoriser le cumul des richesses. Adam Smith affirme que le mercantilisme est peu efficace et même dangereux. Il est nécessaire de laisser jouer la « main invisible » : chaque individu qui cherche à s’enrichir œuvre inintentionnellement pour la société toute entière en accroissant la production nationale. L’Etat n’a donc aucun rôle à jouer dans l’augmentation des richesses sinon celui de laisser les individus libres d’en reprendre . Adam Smith préconise le « laisser-faire », le fonctionnement de l’économie doit être libre .C’est la meilleure façon d’éviter la crise et le déséquilibre car l’économie a tendance à se réguler d’elle –même. Il préconise aussi le libéralisme dans les échanges internationaux, c’est-à-dire la libre échange, et démontre dans sa théorie des avantages absolus que l’intérêt des différentes nations est de se spécialiser dans la production d’un bien. De son point de vue, l’Etat doit être un Etat minimal, un Etat gendarme et doit limiter son intervention.
Les fonctions de l’Etat
Adam Smith distingue trois (03) grandes catégories de responsabilités gouvernementales : la défense nationale, l’exercice de la justice ou de la paix publique, certains travaux publics et l’instruction publique.
Ainsi la fonction militaire est examinée dans une gamme de sociétés, des plus primitives aux plus évoluées. Dans une société de chasseurs, chacun est à la fois guerrier et chasseur .Dans une société évoluée, l’armée est une activité spécialisée dont l’Etat assume l’organisation et les frais.
La seconde fonction du souverain est de protéger chacun de ses sujets contre l’injustice ou le préjudice causé par autrui. Alors que dans une société primitive, cette fonction est fort réduite, son importance croit avec le progrès de l’opulence . L’envie, la malice, le ressentiment poussent certains à causer préjudice à autrui. Mais la majorité des citoyens restreint son agressivité par la vertu de prudence. C’est ce qui assure la sécurité du plus grand nombre .Mais une magistrature civile est toutefois requise pour prévenir et punir les délits .A mesure que la propriété augmente, le gouvernement civil doit s’affirmer davantage, ce qui suppose un esprit de subordination de la part de la population.
En troisième lieu, il incombe à l’Etat d’instaurer et de maintenir des institutions et des travaux publics qu’il ne serait pas à l’avantage de particuliers de fournir, malgré leur grand avantage social. La défense et la justice sont de telles institutions .En outre, il y a l’instruction publique et ce qui facilite le commerce .Ce dernier requiert en outre, des ponts, des ports, des canaux . Ces travaux publics ne devraient pas être entièrement défrayés par l’Etat.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE L’ETAT SUR LA BASE DE LA PENSEE ECONOMIQUE
Chapitre 1 : Le modèle classique
Section 1-Un Etat gendarme
Section 2-Le libéralisme des autres classiques
Section 3-Les facteurs de croissance d’une nation
Chapitre 2 : Le modèle keynésien
Section 1-Intervention de l’Etat
Section 2-L’analyse keynésienne de la crise
Section 3- Les fondements théoriques du protectionnisme Keynésien
PARTIE II : LES SOURCES DU DEVELOPPEMENT POUR LE CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 1 : Les fonctions d’une administration publique
Section 1-L’évolution du rôle de l’Etat
Section 2-Recentrer l’Etat sur l’efficacité de l’action publique
Section 3- Les fonctions principales de l’Etat
Chapitre 2 : L’Etat favorable à la relance des investissements
Section 1-Les apports de l’IDE à la croissance économique
Section 2-Le secteur privé à Madagascar
Section 3-Etude des facteurs déterminants
Chapitre 3: Intervention de l’Etat en terme d’infrastructure
Section 1-Infrastructure et croissance économique
Section 2-Efficacité et efficience de l’APD à Madagascar
Section 3-Refonder la croissance dans le cadre du développement durable
CONCLUSION