Approche Théorique de la Relation entre taux de change et balance commerciale

Concept de taux de change et de compétitivité-avantage comparatif

Le taux de change et la Balance commerciale sont des variables macroéconomiques qui diffèrent d’une économie à une autre.

Le taux de change

De manière générale, le taux de change est le prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre. L’expression « cours du change » est une expression synonyme de « taux de change ». Par contre, le taux de change est une notion à bien distinguer de celle de parité : la parité d’une monnaie par rapport à une autre est le rapport des pairs des deux monnaies, le pair d’une monnaie étant la définition de la valeur externe de cette monnaie par un certain poids d’or ou par une certaine quantité d’une devise-clé. On ne peut donc parler de pair et de parité que dans le cadre d’un système de changes fixes: Ce fut le cas du Système Monétaire International (SMI) mis en place lors des accords de Bretton Woods. Rappelons que dans ce système, la valeur de référence du dollar était fixée par son poids d’or le 1er juillet 1944, soit 888,671 mg, soit 35 dollars pour une once (35,1035g) de métal fin.

Taux de change au certain et taux de change à l’incertain

Le taux de change d’une devise est le cours (autrement dit le prix) de cette devise par rapport à une autre. On parle aussi de la parité d’une monnaie. Le taux de change peut être coté de deux façon, au certain et à l’incertain.

– La cote au certain indique la quantité variable d’unités monétaires étrangères qui est échangée contre une unité de monnaie nationale.
– La cote à l’incertain est exprimée en monnaie nationale et la base en monnaie étrangère.

En bref, par le certain on définit autrui par rapport à soi (ce qui est, peut-être, un aveu de volonté de puissance), par l’incertain, on se définit par rapport à autrui.

➤ La théorie de la PPA :
Cette théorie a été formulée de façon complète par l’économiste suédois Cassel en 1916. L’idée est que les taux de change sont déterminés principalement par les mouvements de prix des biens et services qui s’échangent ente les pays. Le taux de change doit s’établir à un niveau tel qu’une même unité monétaire doit offrir un pouvoir d’achat équivalent dans les différents pays. Ainsi le taux de change doit s’établir de telle façon qu’avec une même somme d’argent, il soit possible pour un individu d’acheter la même quantité de biens et services dans chaque pays. En conséquence, ce sont donc les mouvements de prix des différentes économies qui doivent déterminer les taux de change.

➤ Taux de change nominal et Taux de change réel :
Pour tenir compte des écarts entre taux de change nominal et taux de change PPA, on calcule le taux de change réel. Alors que le taux de change nominal mesure le prix relatif de deux monnaies, le taux de change réel mesure le prix relatif de deux paniers de biens, des produits nationaux par rapport aux produits étrangers en monnaie nationale ; il correspond au rapport de deux pouvoirs d’achat; c’est donc un indicateur de la compétitivité-prix du pays.

Le taux de change réel mesure en définitive le pouvoir d’achat externe de la monnaie, c’est-àdire son pouvoir d’achat sur les biens étrangers.

Taux de change réel (au certain) ,

Taux de change réel (au certain) = taux de change nominal (au certain)/ taux de change Parité de Pouvoir d’Achat (au certain) .

Le calcul du taux de change réel « au certain » permet un parallélisme entre évolution du taux réel et évolution de la monnaie :

– quand le taux réel est supérieur à 1, la monnaie nationale est surévaluée (son taux nominal est surévalué) et la devise étrangère est sous-évaluée ;
– quand le taux réel s’élève, la monnaie s’apprécie et la compétitivité-prix se détériore.

Autre définition du taux de change réel au certain :

Taux de change réel au certain = niveau des prix nationaux / niveau des prix étrangers

Tous ces prix étant évalués en une même unité monétaire, ici la monnaie étrangère pour l’évaluation au certain.

Compétitivité et avantage comparatif

D’une manière générale, la notion de compétitivité est associée à la capacité d’une entreprise à affronter la concurrence du marché. La théorie économique stipule la faculté de l’entreprise compétitive à réaliser le maximum de profit, malgré les contraintes auxquelles elle doit faire face. La compétitivité peut alors insinuer, entre autres, un niveau technologique plus avancé, un volume de vente plus important ou une meilleure qualité de produits par rapport à ceux des concurrents. Elle suppose aussi que l’entreprise maintient une position dominante dans une section quelconque du marché. Des études pour améliorer la compétitivité suggèrent que la politique de créneaux et le renforcement des relations socialesau sein de l’entreprise peuvent être des sources de compétitivité (Brémont et Gélédan, 1984).

Siggel et Semogerere (2004) considèrent la compétitivité comme liée à l’avantagecoût, sur la base du prix du marché. Les deux chercheurs l’associent à la faculté d’une entreprise à produire avec des coûts beaucoup plus bas que ceux de ses concurrents. Dans leur analyse de la compétitivité : (i) celle domestique qui fait allusion à la profitabilité des activités d’une entreprise dans le contexte d’un marché protégé par des barrières tarifaires et (ii) celle internationale qui sous entend l’ouverture à la concurrence et au libre-échange.

DiRenzo (2007) assume l’existence d’une relation entre le niveau de compétitivité d’un pays et la diversité de la population aussi bien sur le plan ethnique, linguistique que religieux, et évalue l’impact de la diversité sur le niveau de compétitivité des 102 pays considérés à travers un modèle de régression multiple. Nilson et al. (2007) évaluent la compétitivité de dix pays méditerranéens dans l’exportation de fruits et légumes frais à travers l’examen des tendances et des potentialités dans chaque pays et des parts de marché assurées au niveau de l’échange mondial.

Si le concept de compétitivité concerne l’aptitude d’une entreprise à affronter la concurrence sur le marché, domestique ou international, la notion d’avantage comparatif est plus liée à la théorie du commerce international qui prime le rôle des avantages en facteurs d’échanges (climat, ressources minières, terre, main d’œuvre qualifiée,…) dont un pays dispose comparé à un autre pays et essaie d’expliquer l’existence et les formes des échanges entre les pays. La théorie remonte à l’analyse d’Adam Smith qui a mis l’accent sur l’intérêt d’une spécialisation dans les échanges internationaux, basée sur la notion d’avantage absolu. Ricardo apporte des améliorations à l’analyse en mettant en exergue le rôle déterminant des coûts relatifs à l’intérieur d’un pays, dans l’orientation de la spécialisation des échanges, et soutient la possibilité d’échanges mutuellement avantageux entre les pays, en présence d’avantages comparatifs (Guerrien, 2002). La théorie des avantages comparatifs a énormément contribué dans la promotion du libre-échange et de la globalisation. Elle souligne l’avantage obtenu par l’économie mondiale toute entière, bien que les gains pour chaque pays soient fonction des conditions qui déterminent les termes de l’échange. Ces derniers peuvent évoluer dans le temps (Palley, 2008).

Les résultats des études ont montré que les avantages comparatifs peuvent être absolus ou relatifs et sont révélés par le profil commercial. Suivant l’objectif de leur analyse, les chercheurs ont fait référence à l’un ou l’autre de ces avantages. Siggel et Ssenmogerere (2004) parlent d’avantage comparatif relatif en considérant un avantage-coùt basé sur le prix d’équilibre et des coûts ajustés des distorsions de prix et des subventions. Yeapple et Golub (2007) associent l’avantage absolu d’un pays à la différence de productivité totale des facteurs dont il dispose par rapport aux autres pays, lorsqu’ils ont évalué les effets de l’approvisionnement en infrastructure sur la productivité des facteurs d’un pays.

Le concept d’avantage comparatif révélé, introduit par Balassa en 1965, a largement retenu l’attention des analystes au cours des dernières décennies, soucieux de répondre à l’aspiration des pays à accéder à une plus grande spécialisation internationale. Différents indicateurs statistiques ont été développés pour mesurer une telle spécialisation. Cependant, Iapadre (2001), dans sa revue des indicateurs statistiques généralement utilisés, nota que la plupart de ces mesures ne peuvent pas spécifier exactement l’intensité des avantages comparatifs révélés d’un pays, ni distinguer lesdits avantages de la performance commerciale. L’auteur suggéra de considérer la distribution des produits dans la balance commerciale, normalisée par rapport à l’échange extérieur pour définir la spécialisation commerciale, et par rapport à la demande domestique pour montrer la spécialisation dans la production.

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Table des matières

Introduction
Partie I : Approche Théorique de la Relation entre taux de change et balance commerciale
Chapitre I : Concept de Taux de change et Balance Commerciale
Section 1 : Concept de taux de change et de compétitivité-avantage comparatif
Le taux de change
Compétitivité et avantage comparatif
Section 2 : Choix de régime de change
Typologie des régimes de change
Avantage et inconvénients des solutions en coin
Avantages et inconvénients des régimes de changes fixes
Avantages et inconvénients des régimes de changes flottant
Chapitre II : les modèles de bases sur la relation entre taux de change et Balance commerciale
Section 1 : le modèle de Mundell-Fleming
Concept de politique monétaire
Le modèle de Mundell-Fleming en économie ouvert
Section 2 : la recherche de l’équilibre commercial par la dévaluation
La dévaluation et ses inconvénients
Le rééquilibrage de la balance des paiements par la dépréciation par l’optique des élasticités
L’optique de l’élasticité
Les effets attendus de la dépréciation
Les conditions de réussite d’une dépréciation
Section 2 : le mythe de la balance commerciale
Un mythe ancien
Les origines du mythe
Les enjeux
Partie II : Analyse empirique de la relation entre taux de change et Balance commerciale
Chapitre I : Contexte macroéconomique national
Section 1 : Comportement du taux de change depuis l’instauration du régime de change flexible en 1994
Politique monétaire et historique de la politique de change à Madagascar
La politique monétaire
Historique de la politique de change
Section 2 : les conséquences de la dépréciation de la monnaie sur la Balance commerciale de 2004 à 2013
Echange extérieur
Exportation de Madagascar
Structure des principaux produits d’exportation
Principaux destinataires des produits d’exportation
Elasticité prix de nos exportations
Importation de Madagascar
Structure des importations
Les principaux fournisseurs de Madagascar
Elasticité prix de nos importations
Section 3 : Résultats et Recommandations
Elasticité critique
La faible sensibilité des exportations au taux de change
Cercle vicieux des monnaies faibles
Recommandations
CONCLUSION

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