Pour l’économie nationale, la croissance est une augmentation sur une longue période du produit intérieur brut réel par tête . On entend par produit national brut, l’agrégat regroupant l’ensemble des biens et services produits sur le territoire national quelle que soit la nationalité des producteurs. La croissance se diffère du développement car elle est une notion quantitative mesurant l’évolution de l’économie d’un pays. Une des sources de la croissance est le secteur minier. Le secteur minier regroupe les entreprises exerçant la même activité principale qui est ici l’extraction minière. Les industries minières dans les pays en développement, se présentent souvent sous formes d’Investissement direct étranger. Un Investissement Direct Etranger désigne un investissement qui vise à acquérir un intérêt durable dans une entreprise implantée dans un pays autre que celui de l’investisseur, le but de ce dernier étant d’influer effectivement sur la gestion de l’entreprise en question . Les Investissements directs étrangers peuvent prendre plusieurs formes dont la joint-venture, les licences ainsi que la fusion- acquisition, mais pour notre part, c’est l’IDE sous forme d’implantation Greenfield qui nous intéresse. En effet, les industries minières, notamment ceux dans les pays en développement, sont des entreprises créées par une entreprise mère multinationale et implantées dans un pays autre que le pays d’origine. D’après le rapport de la CNUCED dans le Rapport sur l’investissement dans le monde en 2007, les stocks d’IDE ont connu une croissance particulièrement rapide en Afrique et en Amérique latine, entre 1995 et 2005. Pourtant, des pays en développement abritant des industries minières sont encore pauvres. Le cas de Madagascar en est une référence.
ANALYSE THEORIQUE DES APPORTS POSITIVES DES IDE SUR LE DEVELOPPEMENT
La mondialisation et l’internationalisation n’ont pas laissé les pays en développement à l’écart. Au contraire, elles ont incité à une libéralisation, changement culturel et social, voire à une interdépendance des pays. Les pays en voie de développement se sont spécialisés dans l’exploitation des matières premières et les pays développés, se sont de plus en plus forgés dans les produits manufacturés . En vue d’un « rattrapage économique » et suite à une demande élevée en produits miniers par les pays industrialisés et les pays émergents, des politiques d’attractivités des investissements étrangers notamment des IDE ont été adoptées par les pays en développement surtout l’Afrique. De ce fait, nous allons étudier les bienfaits de ces derniers sous cinq angles différents, afin de pouvoir dégager son importance pour le développement du pays d’accueil.
La théorie du double déficit
Le modèle de développement élaboré par Hollis Chenery et son collègue Alan Strout, en 1960, décrit le rôle de l’aide étrangère pour les pays en développement . Leurs hypothèses reposent sur l’insuffisance de l’épargne domestique dans un premier temps, et une insuffisance de devises par la suite . En effet, au début du stade de la croissance industrielle, le taux de formation de capital domestique d’un pays est contraint par une épargne insuffisante, mais dès que la phase d’industrialisation se répand dans l’économie du pays, un problème de disponibilité de devise apparaîtra. Comme le pays aura besoin d’importer des biens d’équipements, des biens intermédiaires et peut être même des matières premières nécessaires pour les entreprises industrielles, plusieurs devises seront indispensables.
La solution avancée par la théorie du double déficit, est que les pays en développement doivent d’une part avoir recours à l’emprunt extérieur et aux investissements étrangers. Et d’autre part, ils devront faire dépendre leur développement de leurs exportations via une insertion dans le commerce mondiale par la promotion de l’exportation, et un abandon des tarifs protectionnistes.
Le manque d’épargne intérieure, nécessaire pour un décollage économique, fait effectivement partie de l’une des caractéristiques des pays du Tiers monde . Le revenu est trop faible pour permettre la formation d’une épargne suffisante pour réaliser les investissements nécessaires à la productivité du travail et à l’augmentation du revenu, ce qui induit à un cercle vicieux . Si l’on se réfère à la théorie du double déficit que l’on vient de faire une brève explication dans le paragraphe précédent, un recours à l’emprunt extérieur serait la solution. L’IDE en est un. Certes, les IDE en étant des apports financiers, sont souvent définis comme une contribution financière aux déficits que peuvent présenter un pays d’accueil . Un IDE permet de compenser le déficit budgétaire d’un pays. Prenons le cas des IDE qui investissent dans le secteur minier, en payant les redevances et ristournes à l’Etat et aux communautés locales, ils permettront de combler le manque de financement public. Ces capitaux vont être ajoutés dans le budget de l’Etat, et lui permettra de financer les dépenses étatiques. En outre, la majorité des entreprises multinationales se partagent le marché international. En investissant et en produisant dans un pays, la plupart des produits obtenus seront tous destinés à l’exportation. Promouvoir l’exportation, selon Chenery et Strout, permet de se procurer des devises qui aideront ces pays à faire face au processus d’industrialisation.
En somme, la théorie du double déficit, préconise le recours à l’investissement étranger pour renflouer le manque d’épargne interne d’une part, et la relance de l’économie sur la promotion de l’exportation d’autre part.
Les effets directs
Les apports directs des IDE, peuvent être mis en valeur à travers trois aspects : au niveau du capital humain, au niveau de l’emploi et au niveau de la production.
Une amélioration du capital humain
Le renforcement des capacités humaines est nécessaire au développement industriel. L’écart entre la productivité du facteur travail fait partie de l’une des inégalités entre les pays développés et les pays en développement. Compte-tenu du niveau de compétence élevé nécessaire pour l’industrialisation, les pays africains doivent mettre en valeur leur capital humain . L’éducation, la santé et l’acquisition des compétences sont par conséquent indispensables à l’amélioration des capacités de production des pays. Comme le confirme les partisans de la Nouvelle théorie de la croissance endogène, notamment Romer, le capital humain joue un rôle important dans le développement d’un pays . La stimulation de la croissance peut être permise à travers le développement du capital humain.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : Approche théorique de la relation entre Investissement direct étranger et Développement
Chapitre 1 : Analyse théorique des apports positives des IDE sur le Développement
Section 1 : La théorie du double déficit
Section 2 : Les effets directs
Section 3 : Les effets indirects
Section 4 : Les transferts technologiques
Section 5 : La concurrence
Chapitre 2 : Une vision contraignante sur les effets des IDE
Section 1 : Un mécanisme de la concurrence néfaste
Section 2 : Un transfert technologique conditionné
Section 3 : Un effet d’entraînement non systématique
Section 4 : Un manque à gagner en termes de recette fiscale
Section 5 : Une sortie de capitaux et un rapatriement des bénéfices
Chapitre 3 : L’IDE dans le secteur minier
Section 1 : Brève historique des IDE dans le secteur minier des pays en développement
Section 2 : Les avantages des IDE dans le secteur minier
Section 3 : Les inconvénients d’une industrie minière
PARTIE II : Etude de cas : cas de Madagascar
Chapitre 1 : Situation économique des IDE à Madagascar
Section 1 : La situation économique de Madagascar
Section 2 : La politique minière et tendance récente des IDE à Madagascar
Chapitre 2 : IDE dans le secteur minier à Madagascar
Section 1 : Secteurs miniers, atouts pour la relance économique de Madagascar
Section 2 : Secteurs miniers, obstacles pour le Développement de Madagascar
Chapitre 3 : Recommandations
CONCLUSION