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L’intervention des TIC dans la croissance endogène
Durant la période de diffusion des produits TIC, labaisse de leurs prix engendre une forte croissance de leur demande qui rend croissante leur part contributive à la croissance. Le progrès technique consiste, suivant une logique de maximisation des profits dans le secteur de la recherche, à augmenter le nombre de ces produits dans l’économie. Une fois que ces produits TIC sont introduits dans l’économie, leur nombre relativement plus ou moins important que celui des autres produits (hors-tic), détermine non seulement l’ampleur de leur effet sur la productivité du travail mais égalementsur la part relative des revenus du travail par rapport aux revenus du capital. Mais ces résultats ne peuvent s’obtenir, ni s’appréhender en dehors d’un fonctionnement endogène à travers les rendements d’échelle, l’innovation, le capital humain, l’intervention de l’Etat par l’acti on publique, et où l’induction par les prix du progrès technique endogène suit un objectif de maximisation financière. Le dynamisme de l’industrie TIC peut rester récompensé par des apports croissants dans la croissance économique ce qui l’entretient en retour.
La théorie de la croissance endogène considère quele progrès technique, source d’ accroissement économique est endogène. Une nouvellearticulation s’est établie entre les technologies et l’économie.
Au cours du 20ème Siècle, le système dominant a résulté de la deuxième révolution industrielle et les technologies dominantes (électricité, mécanique, chimie) étaient associées au management taylorien dans les entreprises.
Mais un nouveau système techno-industriel (STI) émerge à partir des années 19809, il repose sur les TIC. Ces technologies sont devenues omniprésentes depuis l’implantation massive des robots dans le secteur manufacturier et la diffusion des micro-ordinateurs dans les bureaux et les foyers. Ce nouveau STI10 met fin à la production de masse de produits standardisés au profit d’une production flexible de nouveaux produits répandus en permanence sur les marchés ou de produits de meilleure qualité, plus fiables et moins chers (à coûts très réduits).
Un tel constat est aussi posé par un historien comme François Caron : « L’histoire des technologies de l’information entre les premières années 1970 et les premières années 1990 fournit une illustration remarquable d’un processus de convergence technologique qui aboutit à la mise en place d’un système de réseaux intégrésà l’échelon mondial. La « demande de variété » a créé une contrainte de diversificationdes produits.
Les opportunités offertes par l’évolution des systèmes ont rendu possible la mise en place d’un système de production à la fois automati sé et entièrement flexible et d’un système d’organisation fondé sur la circulation de l’information en temps réel»12.
Le domaine communément appelé NTIC, regroupe les produits et services matériels ou logiciels résultant de l’intégration complémentaire de quatre techniques classiques : l’informatique, les télécommunications, l’électronique et la vidéo. Sur le moyen terme, de nouvelles technologies bien identifiées apparaissent.
Au départ, informatique et télécommunications étaient des supports, elles sont devenues une activité centrale : l’innovation. Ces investissements d’innovation se sont accompagnés de changements au sein de l’entreprise pour ce qui concerne le management, les relations commerciales, les aspects juridiques, la connaissance des marchés et les possibilités de gestion à distance dans le cadre de délocalisation des centres de production. Elles contribuent à la croissance de la productivité des facteurs.
Il s’agit bien d’une nouvelle technologie qui répond à une immensité de besoins et qui en créé une multitude de nouveaux. Elle est fondée sur le principe de la numérisation de tous types d’information. L’importance de leurs mar chés et l’esprit d’innovation dans lequel elles sont nées ont conduit à les qualifier de « nouvelle économie ». Dès son origine, le marché des NTIC s’est avéré ouvert, concurrentiel t etransparent. On se rend compte de la rapidité avec laquelle les produits doivent être offerts (time to market) mais aussi du fait que des techniques identiques conviennent à plusieurs produits différents. Les outils qu’offrent
les NTIC sont en quelque sorte le support parfait à la base de la production d’une vaste gamme de fonctionnalités. C’est pour cela que les produits et services issus des NTIC ne sont pas des produits comme les autres. Comme la monnaie, les transports ou l’information nécessaire au système économique, ils se diffusentdans toutes les activités et contribuent au fonctionnement du système.
Les TIC sont devenus un véritable moteur de l’innovation, et met en exergue le rôle désormais stratégique de l’information et la connaissance dans la croissance économique, on parle de croissance endogène. Il nous est important de comprendre que les TIC, par leurs effets sur les activités économiques, génèrent dea croissancel.
Ils ont très rapidement été intégrés dans les équipements productifs de l’entreprise pour répondre à des besoins qui n’avaient pas encore trouvé de solutions ; les exemples sont nombreux dans les domaines de la logistique, du contrôle, de la conception, de la sécurité, de la mesure, de la maintenance, de la fabrication, etc. Le but commun étant de répondre aux objectifs de gains de productivité.
La théorie de la croissance endogène
Définition de la croissance selon F. Perroux : « c’est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit net en termes réels ». La croissance est un processus quantitatif qui n’est qu’un élément du développement.
La réflexion économique sur la croissance date deal première révolution industrielle. Adam Smith dans la Richesse des nations pose les premiers jalons d’une théorie de la croissance. Pour lui, la croissance, qui prend sa source dans la division du travail, est illimitée. Les facteurs déterminants de la croissance sont le travail (L), le capital (K) et le progrès technique (T). Harrod Domar définit le progrès technique comme « tout phénomène qui permet de produire plus sans élever le volume des facteurs de production », son rôle est donc d’améliorer l’efficience du travail.
D’après Solow, la croissance est illimitée à condition que la population augmente et qu’il y ait des progrès techniques. Le modèle de synthèse de Solow repose aussi sur des hypothèses néoclassiques comme quoi la fonction deproduction comprend deux facteurs : K et L, les facteurs de production sont substituables donc le coefficient de capital est variable, la productivité marginale du capital est décroissante,et toute l’épargne est investie. La croissance est alors liée à des facteurs exogènes à savoir les progrès techniques essentiellement et la croissance de la population à long terme.
Pour les néoclassiques, le progrès technique est neutre, or les arguments à propos de cette neutralité ne sont pas satisfaisants car en général, le progrès technique est lié à l’investissement c’est-à-dire qu’il y a amélioration du capital. La mise en place des nouvelles technologies de l’information et de la communication et le rôle clé de l’innovation13 influencent positivement la croissance, le progrès technique est endogénéisé. D’où la théorie de la croissance endogène.
Historique
La croissance endogène est définie comme étant un rocessusp de croissance autoentretenue basée sur le rendement croissant avec une productivité marginale du capital positive et indépendante du stock de capital. Le travail des auteurs tels que Römer, Lucas et Barrow a été de chercher les dynamismes de l’économie qui lui permettent de croître durablement.
La théorie de la croissance endogène a pour objet d’expliquer la croissance économique à partir de processus et de décisions microéconomiques. La croissance économique est issue du système lui- même, le progrès technique est leruitf des investissements faits par les agents économiques : la croissance est endogène. L’Etat peut jouer un rôle prépondérant dans le processus de la croissance en incitant les agents à investir davantage dans le progrès technique.
Cette théorie est apparue en réponse aux modèles decroissance exogène, en particulier le modèle de Solow, qui fondait la croissance économique sur le progrès technologique, mais n’expliquait pas l’origine de ce progrès. L’arrivéedes théories sur la Recherche et Développement, la diffusion progressive des innovations technologiques et les travaux de Paul Romer sont à l’origine des théories de la croissance endogène. Le premier modèle de croissance endogène a donc été publié par Paul Romer en 1986. Il part d’une fonction de production admettant un nombre variable de paramètres, correspondant aux différentes catégories de biens d’équipement, et montre commentla R&D permet l’apparition de nouvelles catégories.
La croissance endogène est assimilée à un phénomèneauto- entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux qui sont les rendements d’échelle par les investissements, la recherche ou innovation, la connaissance ou capital humain, et l’intervention judicieuse de l’État.
Le modèle théorique de la croissance endogène
Les nouvelles théories de la croissance endogène rouvent leur origine dans les critiques de la théorie de Solow. La critique essentielle concerne le progrès technique qui n’est pas un facteur de croissance exogène mais endogène. En effet, Solow n’explique pas la croissance du revenu à long terme, mais le niveau s tationnaire des variables par tête. L’introduction d’un progrès technique exogène n’est pas une réponse satisfaisante car elle conclut à la convergence des économies qui est chose impossible vue l’écart qu’il y a entre les pays riches et les pays pauvres. Il ne laisse aucune place à la politique économique. Contrairement à Solow, la théorie de la croissance endogène suppose que la productivité marginale du capital ne décroît pas.
Les facteurs de la croissance sont l’accumulation de capital physique15 (Romer), la recherche-développement (Romer), l’accumulation de capital humain (Lucas) et les infrastructures publiques17 (Barro).
Les rendements d’échelle
Si les rendements d’échelle sont habituellement constants, certains investissements peuvent entraîner des rendements croissants, qui augmentent ainsi le capital physique et poussent la croissance. Pour la firme, le rendement du capital est unitaire ou décroissant, par contre, l’investissement en connaissance comme les R&D engendre un bien public commun à toutes les firmes qui dépend de l’investissement total. Ce bien est non appropriable et il est produit sans coût spécifique.
L’innovation
Le progrès technique est réintégré au cœur de la croissance, ce n’est plus un résidu par rapport à l’apport des facteurs de production traditionnels considérés endogènes. C’est le modèle fondateur de Paul Romer qui rend endogène l’innovation car il lui fait dépendre du comportement, des initiatives et du développement des compétences des agents économiques. L’innovation est alors une activité à rendement croissant qui augmente le stock de connaissances, et le débordement de ces connaissances finit par être bénéfique à tous, au lieu de se limiter à la firme innovante. Les firmes sont alors interdépendantes, la course à l’innovation de chaque firme bénéficie à l’ensembl des firmes et tire l’économie vers la croissance.
Si au travail (L) et au capital (K) utilisé, on ajoute des idées nouvelles génératrices de changement technique, tout sera modifié. Car contrairement au capital dont les rendements sont décroissants et au travail dont les rendementssont constants, les idées ont un rendement croissant : plus on s’appuie sur un stock d’idées importantes, plus on aura de nouvelles idées.
La « diffusion » de la connaissance parmi les producteurs et les effets externes du capital humain évite la tendance à la baisse du rendement de l’investissement 19, et la croissance peut se poursuivre indéfiniment.
Le capital humain
Il a été mis en évidence par deux économistes deEcolel’ de Chicago, Theodor Schultz et Gary Becker, et est au centre des études menéespar R.E Lucas. « Le capital humain désigne l’ensemble des capacités apprises par les ndividus et qui accroissent leur efficacité productive », en d’autres termes, c’est l’ensemble des formations, connaissances et bonne santé du travailleur qui le rendent plus productif. Les système éducatif et de santé sont très importants. Le travailleur plus éduqué et en bonnesanté est mieux productif. Non seulement l’éducation est un facteur d’accumulation des connaissances mais aussi stimule l’innovation, elle rend l’individu plus réceptif vis-à-vis des techniques modernes.
Dorénavant, on constate une croissance positive même si le capital (K) et le travail (L) n’augmentent pas trop en raison de l’accumulation d u capital humain et les effets d’imitation. Il y a opportunité de croissance illimitée car le oûtc marginal de l’accumulation des connaissances est nul, on peut toujours produire des idées avec un rendement croissant qui entraîne la croissance économique.
Notons que ce stock de capital humain augmente sous l’action de nombreux facteurs qui sont l’éducation et la santé. Le partage du temps ntre éducation et production est indispensable, il s’agit de la modélisation de l’éducation. L’équilibre est atteint à l’optimum et l’acquisition des compétences collectives justifie le financement public de l’éducation.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE THEORIQUE DE LA CONTRIBUTION DES TIC DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : TIC ET CROISSANCE ECONOMIQUE : LE FONDEMENT THEORIQUE
I.1 : Diffusion des TIC et croissance endogène
I.1.1 : Généralités sur les TIC
I.1.1.1 Définition
I.1.1.Historique
I.1.1.3 Sectorisation des TIC
I.1.2 : L’intervention des TIC dans la croissance endogène
I.2 : La théorie de la croissance endogène.
I.2.1 : Historique
I.2.2 : Le modèle théorique de la croissance endogène
I.2.2.1 Les rendements d’échelle
I.2.2.2 L’innovation
I.2.2.3 Le capital humain
I.2.2.4: L’action publique.
CHAPITRE II LES EFFETS DE CROISSANCE GENERES PAR LES TIC
II.1 : Les TIC et services en réseau (SER)
II.1.1 Définitions et typologie des services en réseau
II.1.1.1.Définition II.1.1.2 Typologie des SER
II.1.2 Les spécificités dans les SER
II.1.2.1 Les effets de réseau : la première spécificité
II.1.2.2 Les coûts de réseau : la deuxième spécificité de réseau
II.2 : Les TIC au service du développement du marché et des en entreprises
II.2.1 La nouvelle économie
II.2.2 : Les rôles des TIC dans l’entreprise
PARTIE II: APPROCHE EMPIRIQUE DES IMPACTS DES TIC.
CHAPITRE III : LES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DES TIC
III.1 : Les impacts des TIC au niveau mondial
III.1.1 Situation générale
III.1.2 : Impacts économiques au niveau mondial
III.2: Les effets économiques à Madagascar
III.2.1 : La situation des TIC à Madagascar
III.2.2 Retombés des TIC à Madagascar.
III.2.2.1 Sur la croissance économique
III.2.2.2 Sur la productivité et l’emploi
III.2.2.3 Sur le commerce
III.2.2.4 Sur la réduction de pauvreté et le développement humain
CHAPITRE IV : LES PERSPECTIVES DES TIC A MADAGASCAR
IV.1 : Les opportunités
IV.2 : Les limites
IV.2.1 : Le prix et le facteur revenu déterminants
IV.2.2 : La règlementation et le monopole
IV.2.3 : Le problème de la formation
IV.2.4 manque d’infrastructures et difficultés techniques
IV.2.5 : Le problème culturel
CONCLUSION
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