DEFINITION
Le viol se définit comme : « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ». Le viol est donc caractérisé par un acte de pénétration et une absence de consentement. C’est un crime, donc jugé devant la cour d’assises. Il est puni des travaux forcés à temps s’il a été commis sur la personne d’un enfant au-dessous de l’âge de quinze ans accompli ou sur une femme en état de grossesse apparente ou connue de l’auteur (2). Dans les autres cas, le viol ou la tentative de viol sera puni de cinq à dix ans d’emprisonnement. La peine sera celle des travaux forcés à perpétuité si le viol a été commis par un ascendant légitime, naturel; par toute personne ayant autorité sur la victime (instituteur, serviteur à gages, fonctionnaire public, ministère d’un culte). II en est de même si le viol a été commis en groupe (2). Des circonstances aggravantes sont donc reconnues en matière de viol.
➤ Certaines sont liées à la victime :
• Personne vulnérable, en raison de son âge, d’une infirmité
• Mineur moins de quinze ans
➤ Certaines sont liées à l’existence d’un lien entre la victime et l’auteur :
• Ascendant légitime, naturel ou toute autre personne ayant autorité sur la victime (Ex. : concubin de la mère),
• Personne abusant d’une autorité conférée par ses fonctions (instituteur, ministre d’un culte, fonctionnaire public).
➤ Certaines, enfin sont liées aux circonstances du viol :
• Viol à caractère collectif
• Usage ou menace d’une arme.
II est réprimé quels que soient le sexe de la victime et celui de l’auteur du crime, et quel que soit le moyen de la pénétration. Sa caractérisation suppose que soit prouvées la violence, la contrainte, la menace ou la surprise (2).
ÉPIDEMIOLOGIE
La fréquence est diversement appréciée dans la littérature Africaine ou mondiale du fait de la rareté des études hospitalières sur le sujet. Les violences sexuelles affectent des millions de femmes dans le monde par an. Ce taux des abus sexuels a doublé entre 2002 et 2004 aux États-Unis passant de 34% à 69% de la population générale tous sexes confondus (3). Les données rapportées dans la littérature sont disparates et proviennent des cas rapportés par la police, des structures de santé, des organisations internationales et des centres de recherche. Le département de la justice aux États- Unis en 2003 a rapporté que 39% de cas d’abus ont été commis sur des femmes au courant de l’année 2002. Le département de santé des enfants aux États-Unis en 2005 rapporte que 2 sur 1000 enfants reçus dans les structures de protection des enfants sont victimes d’abus sexuels, et dans 6% des cas il s’agit des cas d’étudiants (4). Les études Africaines font surtout état de cas survenus dans des écoles comme en Afrique du Sud (5%), ou ceux rapportés par les tribunaux comme au Rwanda (15%), car les abus sexuels ne sont pas adressés systématiquement aux structures de santé. Les violences sexuelles constituent la première cause de maltraitance infantile. Dans les pays occidentaux, leur nombre semble s’accroître alors que la prévalence des autres formes de violence semble stable. Toutefois, cette croissance peut résulter d’un renforcement des déclarations de cas liées à l’évolution des mentalités et non d’une majoration du phénomène lui-même (5).
APPROCHE SOCIO-HISTORIQUE DU VIOL
La conception du viol change suivant l’évolution des mœurs avec la naissance de la société industrielle, le progrès de la médecine, la naissance de la psychiatrie, l’émancipation de la femme ainsi que de la prise en compte progressive de la violence morale.
Dans l’antiquité, la première mention écrite du viol est dans le Code d’Hammourabi, qui distingue entre viol et adultère. La loi 129 ainsi que la loi 130 établissaient les sanctions(6).Chez les israélites, il est interdit dans les 10 derniers commandements(7). Au XVIII ème siècle, le viol était confondu au rapt ou à l’adultère. Il était inclus dans l’univers de la violence physique et de crime et était moins préjudiciable que le vol. La fin du XVIII et la moitié du XIX ème siècle est marquée par l’accroissement des affaires concernant les viols des enfants par un déplacement des sensibilités. Entre 1791 et 1863 on assiste à la législation sur le rééchelonnement des violences avec affinement de la notion de viol et son inscription dans le code pénal français de 1791 dans la catégorie des crimes contre les personnes. La loi de 1832 le considère non seulement comme une violence physique mais également moral. Fin du XIXème siècle : apparition de la conception du traumatisme mais il faut attendre le XX ème siècle et l’essor de la psychiatrie pour voir un réel progrès. (8) Dans notre société actuelle, le viol est souvent utilisé comme arme de guerre, comme forme d’attaque contre l’ennemi caractérisant ainsi la conquête et l’avilissement des femmes ou des combattants capturés (9) :
➤ Pendant la chute du IIIe Reich en 1945, le nombre de femmes allemandes violées par l’armée soviétique a été estimé à 2 millions (10). L’historien américain J. Robert Lilly dans son ouvrage rapporte que plus de 17 000 viols ont été commis par les GIs au Royaume-Uni, en France et en Allemagne (11).
➤ Durant la guerre de libération du Bangladesh en 1971, les militaires pakistanais ont commis environ 20 000 viols (12).
➤ Au Congo-Brazzaville, des milliers de femmes qui fuyaient la capitale ont été violées dans la région du Pool, qui entoure celle-ci, durant les guerres de 1998-2000 (13); en Irak, au moins 10 000 femmes, jeunes filles et fillettes, rien qu’à Abu Ghraib ont été violées pendant la guerre, depuis avril 2003 (12).
➤ En 2001, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qualifie et condamne pour la première fois le viol comme crime contre l’humanité .
Il se peut aussi que des personnes soient violées en garde à vue ou en prison. Aux États-Unis, entre 22 et 25 % des hommes en prison seraient victimes de viols (15). Les détenus condamnés pour des crimes sexuels (les « pointeurs ») ne sont pas nécessairement les plus exposés, car ils sont souvent isolés des autres détenus (16). Selon une étude américaine de 2006, seuls 3 % des détenus condamnés pour viol subiraient des violences, contre 22 % des détenus de droit commun .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I- DEFINITION
II- EPIDEMIOLOGIE
III-APPROCHE SOCIO-HISTORIQUE DU VIOL
IV-RAPPELS ANATOMIQUES
IV.1. Le périnée de la femme
IV.1.1 Le plan superficiel ou étage inferieur du périnée
IV.1.2 Le plan moyen ou étage moyen
IV-1.3 Le plan profond ou étage supérieur
IV.2 le vagin
IV.3 L’hymen
V-ETUDE CLINIQUE
V.1 l’accueil d’une victime majeure
V.1.1 L’examen de la victime
V.1.1.1 L’interrogatoire
V.1.1.2 L’examen physique
a- Examen général
b- Examen gynécologique
V.1.2 Examens complémentaires
V.1.3 Prise en charge de la victime
V.1.3.1 La prévention des MST
V.1.3.2 La prévention de la grossesse
V.1.3.3 Prise en charge psychologique
V.2 Accueil des enfants
V.3 Rédaction du certificat médical
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I- Cadre de travail
II- Objectifs
III-Matériels et méthodes
III.1 Type d’étude
III.2 Population étudiée et paramètres d’étude
III.3 Prélèvement et procédure de laboratoire
III.4 Traitement des données
IV-Résultats
IV.1 Répartition selon les demandes de FCV
IV.2 Répartition selon l’âge des patientes victimes de viol
IV.3 Répartition des victimes par année
IV.4 Répartition des victimes selon les résultats de l’examen direct
IV.4.1 Répartition des victimes selon la présence ou non de Trichomonas vaginalis
IV.4.2 Répartition de l’effectif selon la présence ou non de levures
IV.4.3 Répartition du test à la potasse à 10% avec la présence de Clue Cells à l’examen direct
IV.4.4 Corrélation entre le test à la potasse à 10% et la présence Trichomonas vaginalis
IV.4.5 Corrélation entre l’âge des patientes et le résultat du test à la potasse
IV.4.6 Corrélation entre l’âge des patientes et la présence Trichomonas vaginalis
IV.4.7 Corrélation entre l’âge des patientes et la présence de levures
IV.4.8 Corrélation entre la présence de levures et la présence de Trichomonas vaginalis
IV.5 Répartition des victimes selon la culture
IV.5.1 Données concernant les autres germes isolés
IV.5.2 Résultats des cultures selon l’âge
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS et SUGGESTIONS
I- Les Examens du Frottis cervico-vaginal
II- Donnés concernant l’âge
III-Répartition des victimes par année
IV-Donnés de l’examen direct
IV.1 Donnés concernant la présence de Trichomonas vaginalis….
IV.2 Répartition des effectifs selon la présence ou non de levures
IV.3 Résultat du test à la potasse à 10%
V- Donnés concernant les résultats de la culture
VI-Considérations médico-légales du viol à Madagascar
VII- Protocoles de prise en charge des victimes de viol
VIII- Recommandations et perspectives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE