Approche psychosociale des mineurs en conflit avec la loi

Depuis la crise sociopolitique de 2009, le taux de la délinquance juvénile n’a cessée de remonter. La délinquance est un phénomène très répandue dans un pays en voie de développement. Et d’ailleurs, ce phénomène chez les jeunes est une réalité incontestable. A Madagascar, la population carcérale est de 18745 alors que la population totale malgache compte 20 millions d’habitants. Le taux d’incarcération est de 93% par 1000 habitants. Certes, les mineurs représentent les 17% de la population carcérale. C’est ainsi que le taux de criminalité ne cesse pas de s’augmenter. Actuellement, il existe 82 établissementspénitentiaires qui hébergent des prisonniers alors qu’en 1960, la population carcérale n’était que de 6087. Selon l’UNODC , parmi les délits, il y a 8,1% d’homicides.

Le nom « Antanimora » a un sens péjoratif qui est la « prison ». La prison est un centre de correction pour les personnes auteurs d’actes immoraux, c’est un établissement de rééducation. Cependant, ce centre ne respecte pas les normes internationales et plusieurs droits de l’Homme sont bafoués. « La grande majorité de la population malgache vit dans le discernement et la pauvreté. Les conditions carcérales sont littéralement inhumaines pour les détenus des prisons malgaches : ils végètent dans la promiscuité, l’abandon, l’oisiveté, la sous alimentation, la vermine et les maladies infectieuses » in « Amélioration des conditions de vie des détenus de la prison malgache d’Antsirabe » . De nos jours, un enfant de 13 ans peut être déjà incarcéré. Il se trouve à Antanimora un quartier pour les mineurs, un lieu qui respecte totalement les droits fondamentaux des enfants. Ils jouent, ils reçoivent de soin de santé de base, ils sont habillés, ils sont logés, ilsmangent, et reçoivent également une éducation culturel,littéraire et scientifique. D’ailleurs la rééducation est l’éthique première sur laquelle se reposent tous les traitements que reçoivent ces enfants dans la Maison Centrale d’Antanimora. Or, même si cette dernière représente un quartier spécial pour les mineurs, ceuxci vivent sous des conditions de vie précaire. D’où ils subissent des traitements illégaux à leurs Droits.

LA MAISON CENTRALE D’ANTANIMORA 

La Maison Centrale d’Antanimora est l‘une des plus célèbres prisons de la grande île outre Tsiafahy. Y être incarcéré est l’undes phénomènes le plus craint des jeunes délinquants de nos jours. Depuis la crise, cette prison a connu une explosion démographique considérable, ce qui a conduit à un surpeuplement dans les quartiers.

Historique

Le terrain où l’on a implanté la prison d’Antanimora appartenait à un certain nommé RAINIKAFO. C’était un homme bon, sociable. Par son caractèreaffable, ses voisins et tous ceux qui le connaissent le surnommaient RAMORA (l’homme gentil). Comme on avait l’habitude de dénommer les lieux par le nom de leur propriétaire, le terrain portait le nom « ANTANINDRAMORA ». Pour faciliter la prononciation, une contraction l’avait transformé en « ANTANIMORA ». Le fameux Ramora était un féticheur, guérisseur, particulièrement célèbre car à cette époque là, la médecine moderne n’a pas encore été connue par les malgaches. Cette réputation ne l’avait pas empêché de céder sa fortune aux prêtres après sa conversion au catholicisme. Les moines avaient bâti un monastère sur ce terrain capable de recevoir 800 personnes. Mais, comme l’administration coloniale à cette époque n’avait pas héritédu Royaume malgache d’une prison, elle avait réquisitionné le dit monastère en 1896 pour servir de prison. Un bâtiment unique entouré de haute muraille fut donc construit à Antanimora. Les travaux ont été réalisés pendant plus d’un an. La prison était gardée par des agents indigènes se relevant toutes les 24heures. Par le décret n°59-121 du 27 octobre 1959, l’Etat a organisé les services pénitentiaires de Madagascar et la direction de la prison d’Antanimora a changé de main : les agents de la police et les gardes de Madagascar servant dans les prisons furent mutés dans les services pénitentiaires, et ce pour la continuité des services. L’architecture originale n’a reçu que peu de modification, toujours avec une capacité d’accueil de 800 personnes, seuls bâtimentsréservés aux garçons mineurs sont des constructions récentes (bâtie en 1995). Toutefois, il faut signaler aussi quelques modifications et améliorations : parloir, infirmerie, dallage de la cour du quartier des femmes et des chambres réservées aux mères détenues (femmes enceintes, bureau du greffe, bureau du gardien chef, canaux d’évacuation d’eau usée) En 1978, le Ministère de la Justice prévu de transférer la prison d’Antanimora à Anjanamasina, mais il n’a pas pu réaliser ce projet faute de budget. En l’occurrence, dans cette optique d’un développement rapide et durable tant promis par le régime à l’époque, on attendait vainement la concrétisation de ce projet prévu par Madame la Ministre Garde des sceaux pour ‘année 2004 afin de garantir un bon état de droit à Madagascar.

Présentation géographique

La Maison Centrale d’Antanimora se situe dans le fokontany d’Ampasinimalo du deuxième arrondissement de la Commune Urbaine d’Antananarivo Renivonhitra. Elle est limitée par :
– Au nord : rue vers le Mausolée
– Au sud : route vers l’Université d’Antananarivo (Ankatso)
– A l’Est : camp de la force d’intervention de la police (FIP)
– A l’ouest : église takarivan’ny fanahimasina (TFM) et les maisons d’habitation. Elle se trouve également dans le versant Est de Faravohitra où il y avait l’ancien tribunal d’Antananarivo devenu actuellement Ministère de la Justice.

Structure

La Maison Centrale d’Antimoral a une structure bien distincte malgré son état qui est très mauvais. En formalité unique, elle a une surface total de 20.431, 18 m² Elle est crée en 1905, immatriculé sous le titre n°1841 suivant le plan en date du 04 Mai 1914 par Monsieur DELBOS, géomètre assermenté. Elle possède trois différents quartiers :
– Femme avec superficie de 1382,88 m²
– Mineur avec une surface 2572 m²
– Homme : 16 108, 88 m² d’aire.

Types de structures

Avec trois quartiers différents, les quartiers et les chambres sont arrangés en ordre alphabétique : A, B et C.

Quartier Homme
Ce quartier possède six chambres différentes à savoir
– QA : il y a 4 chambres (A1- A2- A3-A4)
– QB : il existe 7 chambres (B1-B7)
– QC : il possède six chambres (C1-C6)
– QD : ayant 12 chambres (D1-D12)
– QE subdivisant en 2 chambres (E1 et E2)
– Q Infirmerie contribuant deux chambres (INF1 et NF2).

Quartier « Femme »
Le quartier des femmes possède cinq chambres
– A où on trouve dans la plupart les personnes de familles aisés
– B : chambre des mineurs et des femmes enceintes
– C : pour les femmes ayant commis des grands délits et les personnes âgées
– D : pour les femmes ayant des enfants de moins de deux ans
– ASSIMILEE : pour les femmes récidivistes.

Quartier des mineurs
Ce quartier est spécifiquement pour l’encadrement des mineurs en conflit avec la loi. Il est différent des autres et possède deux chambres à savoir la M1 et la M2. Tous les quartiers possèdent chacun une infirmerie et une bibliothèque. Ils ont respectivement des organisations et associations qui contribuent à une aide humanitaire. A titre d’exemple « Grandir dignement » qui assure l’alimentation des mineurs en conflit avec la loi et l’ amélioration de l’infrastructure de leur quotidien. L’association « Sentinelle » assure la formation professionnelledes filles mineures et les femmes ayant des enfants de moins de deux ans. Elle est aussi responsable d’alimentation de ces enfants. Il y a diverses organisations qui travaillent au sein de la Maison Centrale d’Antanimora. Toutes ces organisations ont pour action l’aide humanitaire comme le Croix Rouge et le Medicap améliorant la santé de la population carcérale ; sans oublier l’association « Bethleem » assurant l’éducation de ces mineurs en conflit avec la loi.

Principe de base de la détention à Antanimora 

Comme la tendance actuelle ; c’est la rééducation sociale des prisonniers qui est le premier principe. Il ne s’agit pas pour autant d’ une force pénitentiaire mais l’éducation prime et les activités les plus dominantes sont le sport, la projection des films éducatifs et surtout la messe. Cette éducation valorise l’objectif de la réinsertion sociale de ces détenus. D’ailleurs, en étant déjà auteur d’acte immoral envers la société, ils sont déjà marginalisés et considérés commedéviants par celle-ci. La prison est donc un centre rééducatif mais pas seulement de répression. C’est un centre qui montre ce qui est normal dans une société : cas de personnes auteur de crime sans discernement surtout pour les mineurs et qui corrige ceux qui ont commis des actes avec discernement. Bref, la Maison Centrale d’Antanimora éduque les personnes détenues sur leurs droits et leur obligation envers l’Etat qui signifie d’être citoyen.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Contexte de l’étude
Choix du thème et du terrain
Problématique
Hypothèses
Les objectifs
Objectif général
Objectifs spécifique
Méthodologie
Techniques
Technique documentaire
Techniques vivantes
Technique d’échantillonnage
Méthodes
Problèmes et limites de l’étude
Plan
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE MILIEU CARCERAL ET CADRAGE THEORIQUE
CHAPITRE I : LA MAISON CENTRALE D’ANTANIMORA
1. Historique
2. Présentation géographique
3. Structure
4. Types de structures
4.1. Quartier Homme
4.2. Quartier « Femme »
4.3. Quartier des mineurs
5. Situation démographique
6. Organisation
7. Principe de base de la détention à Antanimora
CHAPITRE II : ANALYSE DES CONCEPTS CLES
1. Les mineurs
2. Psychologie de l’enfant
2.1. La psychologie
2.2. le développement de l’homme
2.2.1. le niveau sensori-moteur (de 0 a 18 mois)
2.2.2. la fonction symbolique ou la pensée préopératoire
2.2.2.1. Le jeu symbolique
2.2.2.2. Le dessin
2.2.2.3. Le langage
2.2.3. les opérations concrètes
2.2.4. la pensée formelle
2.2.5. La crise d’adolescence
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS D’ENQUETE
CHAPITRE III : L’ETAT DE LIEU DES MINEURS EN CONFLIT AVEC LA LOI A L’EGARD DE LA DELINQUANCE JUVENILE
1. Présentation de la population
2. Caractéristiques des mineurs en conflit avec la loi de notre étude
3. Les crimes de ces mineurs en conflit avec la loi
4. Education
4.1. Niveau d‘études des mineurs en conflit avec la loi
4.2. Diplômes
4.3. Causes d’abandon d’études
5. Cellule familiale
5.1. Situation économique
5.2. Situation dans l’éducation
5.3. La fratrie
5.4. Types de famille
5.5. Situation matrimoniale des parents
6. Profession et loisirs
7. Incarcération
7.1. Ration journalière et qualité nutritionnelle
7.2. Visite
7.3. Infrastructures et environnement social dans le milieu carcéral
CHAPITRE IV : MANIFESTATIONS ET PROBLEMES DE L’INCARCERATION
1. Manifestations de l’incarcération sur le « moi » des mineurs en conflit avec la loi
1.1. Les facteurs sociaux
1.2. Facteurs culturels
1.3. Facteurs psychologiques
1.4. Facteurs économiques
2. Problèmes des mineurs en conflit avec le règlement dans le milieu carcéral
3. Vérification des hypothèses
3.1. Hypothèse I : Les conditions de vie, les problèmes rencontrés dans le milieu carcéral ainsi que la discrimination de la société d’accueil à l’égard des mineurs en confits avec la loi entrainent des effets psychologiques à ces enfants
3.2. Hypothèse II : Le passage de ses enfants peut être un facteur destructif pour son avenir
TROISIEME PARTIE : ETUDE PROSPECTIVE
CHAPITRE V : PROPOSITIONS DE SOLUTIONS POUR LES PROBLEMES IMMEDIATS
1. Amélioration des conditions de vie dans le monde carcéral
2. Changement de régime de détention
3. Assurance des droits de l’homme et droits des enfants
4. Traitements de cas par cas
5. Faire travailler les détenus
6. Solution pour la récidive
CHAPITRE VI : PERSPECTIVE D’AVENIR
1. Un grand changement sur le monde éducatif
2. Donner l’importance aux enfants
3. Renforcement de l’engagement de l’Etat dans la lutte contre la délinquance
4. Changement d’accueil de la société
5. Acquisition professionnelles
5.1. Connaissance sur le travail social dans le monde carcéral
5.2. Connaissance sur le quotidien des mineurs en conflit et la différence de la psychologie de ces enfants avec celle des enfants dits « normaux »
5.3. Connaissance sur la justice des enfants et le fonctionnement de la Maison Centrale d’Antanimora
CONCLUSION GENERALE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *