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La topographie et l’hydrographie : une zone basse
Si le site de Manjakamiadanana émerge à 200mau -dessus de la plaine, Isotryest à 1245m, ce qui veut dire que notre zone d‟étude se trouve exactement dans la partie inondable. De cette topographie, la plaine de Betsimitatatra est devenue un lieu de déversement des eaux et de dépôt de sédiments. Ce qui rend la zone humide pendant toute l‟année, et exposée au risque d‟inondation en période pluvieuse. Se présentant comme un exutoire naturel, la plaine est incapable en période de pluies d‟écouler le trop plein d‟eau ainsi les eaux y stagnent et les alluvions y sont accumulés.
La climatologie : une zone arrosée et humide
La pédologie : un sol hydromorphe
La géostructure est alors l‟espace dans son aspect physique.
Tandis que l‟assainissement est l‟action d‟assainir, de rendre sain, c’est-à-dire de prévenir au mieux toute atteinte pathologique et de veiller à la bonne santé des individus, ici on parle plutôt des moyens et des infrastructures de grande envergure mobilisés. Ci- après les éléments sur lesquels on doit se focaliser lorsqu‟on fait l‟étude de l‟hygiène et de l‟assainissement.
Adoptée en Conseil du Gouvernement, elle éclaire sur les grandes lignes des politiques d‟assainissement, qui se portent sur la gestion des eaux usées (eaux noires, eaux grises), des eaux pluviales, des déchets solides de type domestique et des excrétas. Tout ceci dans l‟objectif « de préserver la santé de la population et de réduire l‟impact de la pollution sur le milieu naturel » (Ministère de l‟Eau & UN-Habitat, 2014). A cet effet, « l‟assainissement concerne l‟ensemble des interventions destinées à mesurer la salubrité des zones habitées et à limiter les impacts de la pollution sur le milieu naturel » (Décret 20008-1057 du 10 Novembre 2008). L‟assainissement concerne alors les moyens mobilisés pour parvenir à la propreté et la maintenir.
-Le code de l’eau (décret n° 2013-687) portant adoption de la Stratégie Nationale de l’Eau de l’Assainissement et de l’hygiène)
Dans l‟objectif de parvenir à la propreté et de la maintenir, dans ce code l‟assainissement est défini comme « toute mesure destinée à faire disparaître les causes d‟insalubrité » (art.19).Il distingue deux types d‟assainissement : l‟assainissement de base qui inclut toutes les actions de sensibilisation à l‟hygiène et d‟appui au développement des équipements individuels ; et l‟assainissement collectif qui concerne principalement le milieu urbain. L‟assainissement collectif des eaux usées domestiques concerne l‟évacuation et le traitement des eaux usées par les consommateurs après avoir été distribuées par les systèmes d‟approvisionnement en eau potable. Là encore, ce sont les consommateurs eux-mêmes qui prévoient l‟évacuation des eaux usées ; l‟autorité publique n‟assure pas cette action.
– L’assainissement dans le Code de la Santé
Comme il a été défini plus haut, l‟hygiène et l‟assainissement relèvent du domaine de la santé; ainsi le Code de la santé, surtout en matière d‟hygiène, évoque les mesures sanitaires et d‟hygiène générales applicables sur le territoire national en vue de la protection générale de la santé. Selon ce règlement sanitaire, l‟hygiène repose sur trois éléments majeurs qu‟il appelle prescriptions : « la salubrité de tous les bâtiments d‟habitation ou non, salubrité des agglomérations, prescriptions concernant les matières usées, les conditions auxquelles doivent satisfaire les fosses d‟aisance » (Loi n°2011-002 portant Code de la Santé , Livre Premier , Titre 1er ,article 22).Mais encore est-il que l‟hygiène ne concerne pas seulement la salubrité de ces éléments mais « concernent principalement aussi la gestion et le contrôle des eaux, l‟élimination des déchets de toutes sortes, la protection des denrées alimentaires, la salubrité des lieux d‟habitation et la sauvegarde de l‟environnement »(Loi n°2011-002 portant Code de la Santé , Livre Premier , Titre 1er ,article 22).
-L’hygiène et l’assainissement dans le cadre de l’aménagement du territoire
L‟aménagement est la manière ou l‟action d‟aménager, qui revient à disposer, agencer, distribuer, organiser un espace à partir de laquelle on le prépare méthodiquement en vue d‟un usage déterminé : on l‟adapte et on le rend plus fonctionnel.
Parce que l‟aménagement du territoire consiste au développement et à l‟application des politiques et des règlementations, la Loi portant orientation de l‟aménagement du territoire (LOAT) régit le cadre général de l‟aménagement du territoire national dans une perspective de développement durable. Elle est mise en place pour matérialiser la traduction juridique de la politique nationale de l‟aménagement du territoire (PNAT). L‟aménagement du territoire y est défini comme « étant l‟ensemble des actions publiques et privées tendant à l‟organisation, à la structuration et à l‟aménagement physique de l‟ensemble du territoire national et orientée vers une vision prospective » (Loi n°2015-051 du 16 Décembre 2015 portant Loi d‟orientation de l‟Aménagement du territoire, art.12). L‟aménagement en tant qu‟action de la politique publique trace les grandes lignes directives de l‟utilisation de l‟espace qui engendre la transformation de celui-ci de sorte qu‟il soit bénéfique pour l‟homme qui l‟occupe ou la notion de rendre intelligible de Claude Raffestin dans le schéma de territorialité prend ici tout son sens.
Par l‟aménagement du territoire et toutes ses déclinaisons, le pouvoir public viabilise l‟espace pour être habitable. L‟aménagement du territoire en tant qu‟action fait appel à des acteurs pour élaborer et mettre en œuvre la politique, c‟est une « compétence partagée entre l‟Etat et les CTD, secteur privé, organisation de la société civile et communauté de base ou fokonolona contribuant également à la mise en œuvre des actions d‟aménagement de territoire » (Loi n°2015-051 du 16 Décembre 2015 portant Loi d‟orientation de l‟Aménagement du territoire , art.13) ; et aussi une mobilisation des outils de planification
comme moyens à mettre en œuvre l‟aménagement du territoire comme le plan d‟aménagement, le plan de lotissement, le plan d‟urbanisme directeur PUDi, le plan d‟urbanisme détaillé Pudé, le Plan National d‟Aménagement du Territoire,….
-L’urbanisme et le Code Municipal d’Hygiène
Le Code Municipal d‟Hygiène (Arrêté Municipal n°826-CUA/DS/CAB.13 du 27 Août 2013 portant Code Municipal d‟Hygiène de la Commune Urbaine d‟Antananarivo) est la seule loi qui met en place les mesures répressives en cas du non –respect des éléments qui déterminent les comportements que chacun doit adopter pour maintenir la salubrité, les autres ne font que définir ce qu‟est l‟hygiène et l‟assainissement.
Le Code Municipal d‟hygiène et le Code de l‟urbanisme évoquent des éléments complémentaires en matière d‟hygiène et d‟assainissement. Dans le code d‟urbanisme, l‟assainissement concerne surtout les habitations, il spécifie que l‟octroi du permis de construire par la Commune est conditionné par la prévision d‟infrastructures d‟assainissement dans la construction. De son côté, le Code Municipal d‟hygiène se focalise aussi sur la tenue de la propreté des domiciles et leurs dépendances, des lieux et espaces publics.
L‟assainissement et l‟hygiène ne sont pas seulement une question d‟aménagement, de viabilisation d‟un territoire qui ne se situerait qu‟au niveau du matériel : pour que ces infrastructures et ces aménagements durent et soient utilisables le plus longtemps possible, il faut en prendre soin et ce rôle revient aux habitants, aux usagers vivant sur le lieu. Le propre est plutôt une question de pratiques, de mode de vie, les infrastructures n‟étant que les moyens pour y aboutir.
-Une question de pratiques et de considération de son propre espace
Car l‟étude de l‟hygiène se focalise sur des comportements et des habitudes. Pour l‟assainissement, ces pratiques s‟articulent autour de l‟utilisation des latrines, la gestion des déchets ménagers et la gestion des eaux usées.
Les excrétas, les ordures et les eaux usées sont des déchets, des résidus qui nuisent aussi bien à la santé mais aussi entravent la qualité de vie de tout un chacun. Ils nous dérangent lorsqu‟ils ne sont pas gérés comme il faut surtout lorsque le défi du nombre ajoute sa complexité. Les résidus doivent être évacués en dehors du lieu de vie pour être acheminés de préférence vers un lieu de traitement. Il faut que les habitants utilisent les infrastructures installées dans ce but pour que les déchets ne s‟éparpillent pas aux alentours. C‟est un comportement qui doit être généralisé et imposé.
-Une question de vie communautaire et d’espace partagé
Cette exigence de pratique commune, demande avant tout l‟existence d‟une communauté. Sans la prise de conscience de cette mise en commun de la vie, du lien qui nous unit à autrui, nous adoptons des comportements individualistes qui renient l‟existence des autres.
L‟hygiène est tout à fait une pratique individuelle qui touche notre habitude alimentaire, c‟est la veille que nous adoptons dans la consommation et la conservation des aliments, la propreté de nos vêtements, la propreté de notre corps et la propreté de notre espace proche qu‟est notre maison. Mais notre vie ne s‟arrête pas à nous-mêmes, peut –être sommes-nous propres en veillant à ces quatre éléments mais cela ne suffit pas pour autant que notre fokontany l‟est aussi. La solidarité, l‟action commune sont les maitres mots de la propreté du fokontany cela exige l‟existence de la communauté.
-Une question d’attachement au lieu
L‟attachement est « une prédisposition non variable de l‟individu signifiant son identité et son attachement et le préparant à une attitude positive envers son territoire »( Syrine BEN SLYMEN,2014).
Un individu lorsqu‟il s‟attache à son lieu de vie prend soin de celui- ci, donne de l‟importance au cadre et à son aspect extérieur. Les habitants qui sont amoureux de leur ville ou village expriment ce lien affectif par la participation à toutes activités susceptibles de développer ce lieu et si les activités n‟existent pas, ils en sont les précurseurs, selon le terme de RIOU « les bâtisseurs ».
A cet effet, une localité habitée et vécue par des habitants qui s‟y attachent est une localité qui donne envie de vivre, dans un environnement convivial et sain.
Quels sont les problèmes touchant les pratiques d’hygiène et d’assainissement dans les bas-quartiers ?
Considérée comme le point de convergence des acteurs, la territorialité lorsqu‟elle est mise en praxis se doit d‟apporter le développement au territoire. Cette supposition, constituant la réponse anticipée à cette problématique, se subdivise en trois hypothèses bien distinctes en suivant la logique des acteurs et des agents :
Hypothèse1 : Défaillances de l‟Aménagement du territoire et des politiques urbaines
Hypothèse 2 : Défaut d‟attachement au lieu et d‟inscription territoriale des habitants
Hypothèse 3 : Remise en question de l‟existence de la communauté.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Généralités
Partie I:CONTEXTE DE LA RECHERCHE
Partie I : CONTEXTE DE LA RECHERCHE
Chapitre I : ETAT DES LIEUX
I-Carte d’identité du fokontany
1-Localisation géographique
2-Situation démographique
II- Aspects physiques de notre zone d’investigation, un fokontany dans la cuvette d’Antananarivo
1-La topographie et l’hydrographie : une zone basse
2-La climatologie : une zone arrosée et humide
3-La pédologie : un sol hydromorphe
Chapitre II : REPERES THEORICO –CONCEPTUELS
I-CONCEPTUALISATION
1-Le concept de territorialité : un processus de transformation d ’un espace
2-Le concept de territoire
3- Hygiène et assainissement : pourtour et définition
II-Problématisation et formulation des hypothèses
III-Détermination des objectifs spécifiques
Chapitre III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Partie II : RECUEIL DES DONNEES ET EVALUATION DES FAITS DANS LE FOKONTANY D’ANTOHOMADINIKA SUD
Chapitre IV : EFFECTIVITE DES POLITIQUES PUBLIQUES EN MATIERE D’HYGIENE ET D’ASSAINISSEMENT
I- L’urbanisation et portrait historique de l’aménagement de la plaine de Betsimitatatra : héritage du passé
1- Le premier aménagement au temps des royaumes
2-L’aménagement pendant la période coloniale : un bassin versant urbanisé
3-L’aménagement postcolonial, les transformations après l’indépendance
II-Les acteurs publics œuvrant dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement
1-L’Etat central avec la Politique Générale de l’Etat (PGE) et le Plan National de Développement (PND) : déclinaison des Objectifs du Développement Durable (ODD)
2-Les acteurs déconcentrés et décentralisés : une conjugaison d’actions et d’acteurs
III- L’accessibilté de la population aux infrastructures d’hygiène et d’assainissement : efficacité de la politique urbaine
Chapitre V : ETAT DE L’ATTACHEMENT ET DE L’INSCRIPTION TERRITORIALE DES HABITANTS
I-DEGRE DE MOTIVATION A PATICIPER DANS L’AMELIORATION DE L’ETAT DE
LA PROPRETE DANS LE FOKONTANY
III-REPRESENTATION SOCIALE DE LA MAISON
IV-FORMATION SOCIO-SPATIALE
1-Lieu de naissance
3-Lieu fréquemment habité
4-Durée de résidence dans le fokontany
5-Période de vie passée dans le fokontany
6-Motif d’installation dans le fokontany
V-DIMENSION COGNITIVE DE L’ATTACHEMENT
VI-REPRESENTATION SOCIALE DU LIEU DE VIE(le fokontany)
Chapitre VI : L’EXISTENCE DE LA COMMUNAUTE DANS LE FOKONTANY
I-REPRESENTATIONS SOCIALES DE LA COMMUNAUTE
II-DEGRE DE LA DIMENSION CONATIVE DE L’ATTACHEMENT
III-DEGRE DE LA DIMENSION AFFECTIVE DE L’ATTACHEMENT
Partie III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA PROBLEMATIQUE DE L’HYGIENE ET DE L’ASSAINISSEMENT
Partie III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA PROBLEMATIQUE D’HYGIENE ET D’ASSAINISSEMENT
Chapitre VII : INTERPRETATION DES RESULTATS
I-Désengagement des acteurs dans les problématiques relatives à la géostructure : nonhabitabilité des bas-quartiers
1-Aménagement d’un environnement hostile et mauvais choix du site, une urbanisation d’une zone marécageuse
2-Paradoxe entre multitude d’acteurs et persistance du problème
3-Manque crucial d’ infrastructures d’assainissement et d’hygiène
II-L’attachement des habitants à leur milieu de vie et l’existence de la communauté entravés par la non-effectivité de la décentralisation
Chapitre VIII : REFLEXIONS ET RECOMMANDATIONS SUR L’AMELIORATION DU CADRE DE VIE DES BAS-QUARTIERS
I-La mise en place d’une véritable planification territoriale : une politique urbaine audacieuse
et révolutionnaire
1-Eradiquer l’anarchie urbaine par la maitrise de l’espace
2- Lutter contre la promiscuité par la maitrise des va et vient et de l’exode rural
II-La promotion des toilettes sèches et leur transposition dans les réalités géostructurales des bas-quartiers
1-Toilettes sèches : principes et définitions
2-Toilettes sèches avantageuses pour les bas-quartiers
III-La réalisation de la décentralisation effective : le rôle du fokontany dans la construction du fokonolona et de l’appartenance
1- Le fokontany et la problématique de la décentralisation effective
2- Le fokontany et le fokonolona : créateurs idéaux d’appartenance
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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