Approche participative dans la gestion integrée des ressources en eau

L’eau est une ressource naturelle limitée, nécessaire à la vie et aux systèmes écologiques, essentielle pour le développement économique et social. Elle fut traitée en tant que tel au chapitre 18 de l’Agenda 21 à Rio en 1992. De nos jours, sa gestion est primordiale en cette période de changement climatique. Ainsi, la baisse globale de la pluviométrie pourrait jouer sur la recharge des nappes y compris dans les zones humides. L’eau douce sur terre est de 2,5% du stock total d’eau sur la planète mais, seule 0,3% est aisément accessible et se trouve dans les réservoirs, les ruisseaux, les lacs et les rivières, nous devrons donc penser à sa gestion durable. La taille de la population mondiale augmente d’environ 85 millions de personnes par année, il s’ensuit donc que la quantité d’eau douce disponible par tête diminue rapidement (Sommet mondial sur le développement durable, 2002) La problématique de l’eau est au centre du développement dans la zone des Niayes au Sénégal. L’eau rythme l’essentiel des activités dans les dépressions où la nappe phréatique est sub affleurante: maraîchage, élevage, exploitation du sel etc. (NDIAYE, 2000). La zone des Niayes a toujours été objet de convoitise du fait des ses conditions hydriques et bioclimatiques exceptionnelles. Elle offre des potentialités et des avantages socio économiques qui conduisent à une affluence des ménages ruraux agricoles : 9% se concentrent dans la zone (NGOM, 2007). Cependant l’avancée des dunes qui compromettent la fertilité des sols, l’exploitation excessive d’eau par les maraîchers mènent à la baisse des nappes phréatiques. Les pesticides utilisés de façon anarchique affectent la qualité de l’eau et des productions, ce qui joue sur la santé des populations. A tout cela vient s’ajouter l’urbanisation qui empiète sur les terres  cultivables. La zone des Niayes est donc un concentré de problèmes de diverse nature qui compromet la survie de l’écosystème et son développement (KANE et al, 2008). Dés lors on doit penser à une gestion intégrée des ressources en eau par une approche participative. Cette gestion se fera de manière coordonnée à l’intérieur de la zone, entre les différents acteurs. Ceci permettra une maximisation du bien être socio-économique en résultant sans pour autant compromettre la pérennité d’écosystèmes vitaux.

CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS 

Depuis plus de vingt ans la sécheresse sévit dans les régions subsahariennes. Les zones humides de ces régions deviennent importantes du fait qu’on y trouve de l’eau en permanence. C’est le cas de la zone humide des Niayes. Cependant, la zone des Niayes, lieu d’une importance capitale pour la production maraîchère est victime d’une dégradation, liée à la forte variabilité interannuelle des précipitations et à la baisse des nappes qui menacent l’équilibre de l’écosystème. Aussi, les acteurs locaux et la population qui dépendent de l’exploitation horticole de la zone vont aussi sentir les effets de la dégradation. C’est une zone vitale pour le pays car fournissant 80% de la production maraîchère nationale (NGOM, 2007). On a constaté un tarissement actuel des eaux douces comme les lacs Mbaouane, Mekhé, Tanma, Youi, Mbeubeus, Malika etc. La baisse de la nappe phréatique a entraîné un déplacement de nombreuses zones maraîchères. La sécheresse n’est pas le seul facteur exclusif de la désertification, mais les activités humaines jouent un rôle très important. Une étude de 38 puits dans la zone des Niayes de Dakar a mis en évidence une pollution de la nappe phréatique par certains polluants organiques persistants utilisés par les agriculteurs (CISSE et al ,2003).

Alors aux risques liés aux aspects quantitatifs de l’eau, s’ajoute sa mauvaise qualité qui rend le problème beaucoup plus crucial. La mise en œuvre de modèle de gestion intégrée serait une bonne option dans le cadre des programmes de gestion des zones humides. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre étude dont la problématique est la « Gestion Intégrée des Ressources en Eau par une approche participative dans la zone des Niayes ». Cette étude peut être inscrite dans le cadre du plan d’action 2008/2011 du PNES (gestion durable et assainissement des Niayes), mais aussi avec la mise en place d’un programme de recherche sur les Niayes par le département de géographie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle est aussi d’actualité parce que la plupart des études sur la question de l’eau sont orientés vers une gestion intégrée et durable.

RELIEF, SOLS ET VEGETATION FAVORABLES A LA PRESENCE DE L’EAU 

LE RELIEF

La zone des Niayes dans son ensemble présente un relief globalement plat. C’est une région caractérisée par des formations sédimentaires du quaternaire qui reposent sur des formations plus anciennes. Une étude de la morphologie du littoral Nord du Sénégal a été faite par de nombreux auteurs (MICHEL, 1973 ; SALL, 1971). On distingue plusieurs systèmes dunaires dans le temps et dans l’espace : Le système dunaire interne ou ogolien et le système dunaire externe du littoral.

➤ Le système dunaire interne constitue des formations dunaires continentales les plus anciennes de la région, édifiées lors de l’épisode aride de l’ogolien. Ce sont les dunes rouges.
➤ Le système dunaire externe du littoral est composé des dunes jaunes et des dunes blanches. les dunes jaunes occupent l’arrière plan des dunes vives et ont été mises en place durant la période nouakchotienne. Les dunes banches se situent entre la plage sableuse et les dunes jaunes semi fixées. Dans les Niayes on note la présence de dépressions ou couloirs inter dunaires où affleure la nappe phréatique qui constitue les Niayes.

LES SOLS 

La pédologie est assez diverse du Nord au Sud. On détermine six types de sols dans la zone :
✓ Les sols minéraux bruts d’apport qui caractérisent les dunes vives et se particularisent par la pauvreté ou l’inexistence d’horizons humifères ;
✓ Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés qui constituent les dunes rouges, occupent la majeure partie de la région des Niayes. Ces sols sont pauvres en matière organique et sont sujets à l’érosion éolienne et aux eaux de ruissellement. Ils servent à la fois de terre de culture vivrière, notamment mil, arachide et de parcours pastoraux ;
✓ Les sols bruns rouges dans la partie Nord-Ouest de Louga et Sud –Est de Saint Louis;
✓ Les vertisols, situés dans la zone de Sébikotane (plateau de Bargny et l’axe de la Somone – lac Tanma ;
✓ Les sols halomorphes se situant souvent aux environs des lagunes côtières barrées par les cordons dunaires dans la partie Sud des Niayes (régions de Dakar et Thiès) et au niveau du delta du fleuve Sénégal ;
✓ Les sols minéraux à pseudo gley très déterminant dans les dépressions qui constituent les Niayes. Ils sont très riches en matière organique et tout comme les vertisols, ils sont d’un grand intérêt dans la production agricole, particulièrement maraichère.

LA VEGETATION 

La zone des Niayes qui se trouve en plein milieu soudano-sahélien présente du point de vue végétation comme appartenant à la zone sub guinéenne qui caractérise les régions Sud Ouest dans sa partie Sud notamment dans les régions de Dakar et de Thiès . La zone se présente comme une zone de végétation de type relique dont l’origine remonte aux périodes diastasiques du pluvial tchadien et de la transgression du nouakchottien. Ces périodes ont connu une remontée de la végétation à affinité guinéenne de 4 degrés vers le Nord et une rétraction à chaque fois que la période est rhésistasique. Les dépressions inter dunaires des Niayes abritent une végétation relique à affinité guinéenne. Sa répartition géographique est tributaire des conditions topographiques, hydrologiques et hydro chimiques du biotope. Sur les pourtours des dépressions c’est-à-dire sur les sols à hydromorphie partielle de profondeur, la couverture végétale est assurée par les palmeraies d’Elaeis guineensis (palmier à huile) avec une bonne représentation de cocos nucifera (cocotier).

La strate herbacée est importante et on distingue des plantes aquaphiles telles que Nymphéa lotus, Fragmites vulgaris tandis que sur les marges exondées se développent des espèces moins exigeantes en eau à l’image de Imperatum Cylindrica. Dans le système des dunes rouges ogoliennes, dominent les espèces ligneuses comme la Parinaris Macrophyla, l’Acacia Albida, l’Acacia Radiana etc. Les strates arbustives et herbacées sont essentiellement composées d’euphorbiacées (Euphorbia Balsamiphera) des combrétacées (Guiera senegalensis et des graminées saisonnières (Cenchrus biflorus, Andropogon sp. Etc.). Sur le système des dunes jaunes et des dunes blanches, la végétation reste maigre, parfois même inexistante sur les dunes vives. En dehors de la végétation anthropique représentée par les filaos implantée dans le cadre du projet de fixation des dunes, les rares espèces présentées sont la Opuntia tuna et la Maytenus senegalensis (ndouri) et quelques peuplements de Parinari macrophylla (new). La végétation de la zone est extrêmement importante. À Dakar par exemple les Niayes constituent le seul poumon vert permettant de renouveler l’air fortement pollué par les activités humaines. Mais aussi elles approvisionnent les grandes villes de la zone en légumes et autres produits agricoles par les maraîchers. Sa disparition risque d’entrainer de graves conséquences pour la population.

DES PARAMETRES CLIMATIQUES FAVORABLES AU MILIEU HUMIDE DES NIAYES 

Le climat défini comme étant l’état moyen de l’atmosphère en un lieu donné est caractérisé par un certain nombre de paramètres concernant surtout la température, les précipitations et les vents. (GEORGES P. et AL, 1970). Notre zone d’étude, les Niayes, bénéficie d’un climat particulier par rapport à l’intérieur du pays. Elle se trouve dans la zone sahélienne. Son climat est de type sub canarien et est placé sous l’influence quasi permanente des alizés maritimes.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE ET MILIEU HUMAIN DE LA ZONE DES NIAYES
CHAPITRE I : LA ZONE DES NIAYES, UN MILIEU PHYSIQUE MARQUE PAR LA PRESENCE QUASI PERMANENTE DE L’EAU, MAIS EN VOIE DE DEGRADATION
I. RELIEF, SOLS ET VEGETATION FAVORABLES A LA PRESENCE DE L’EAU
II. DES PARAMETRES CLIMATIQUES FAVORABLES AU MILIEU HUMIDE DES NIAYES
III. HYDROLOGIE ET HYDROGEOLOGIE
CHAPITRE II : UNE POPULATION DES NIAYES JEUNE ET DYNAMIQUE
I. PEUPLEMENT ET COMPOSITION DE LA POPULATION
II. DYNAMISME DEMOGRAPHIQUE
DEUXIEME PARTIE : DISPONIBILITE ET UTILISATIONS DE LA RESSOURCE EAU DANS LES NIAYES
CHAPITRE I : ETAT DE LA DISPONIBILITE DE L’EAU DANS LES NIAYES
I. LES EAUX DE SURFACES
II. LES EAUX SOUTERRAINES
CHAPITRE II : USAGES ET USAGERS DE L’EAU
I. USAGES DE L’EAU DANS LES NIAYES
II. LES USAGERS DE L’EAU
III. INTERRELATION ENTRE LES USAGES ET LES USAGERS DE L’EAU DANS LES NIAYES
TROISIEME PARTIE : PLAN DE GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU PAR UNE APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA ZONE DES NIAYES
CHAPITRE I : QU’EST CE QUE LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU (GIRE)
CHAPITRE II : PLAN GIRE DANS LES NIAYES
I. L’APPROCHE PARTICIPATIVE DANS LA GESTION DE L’EAU DANS LES NIAYES
II. L’APPROCHE ECOSYSTEMIQUE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTES DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
Annexes

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