Approche methodologique et epistemologique de la pensee de l’histoire de nietzsche

Place de la mémoire dans la pensée nietzschéenne : tel est l’intitulé de notre projet de thèse.

Dès qu’on parle de l’homme et qu’on veut le définir avec l’innocence naïve du commun des mortels, l’on dirait que « l’homme est un être historique ». Etre historique suppose temps et espace. L’homme est donc un être temporel et spatial. Son inscription biologique et humaine épouse les paramètres spatio-temporels qui marquent d’un sceau indélébile sa finitude. Mais comment le temps et l’espace, donc l’histoire, sont-ils l’étoffe de notre être ?

Approche méthodologique et épistémologique 

Toute recherche suppose une méthode d’approche qui permettra de mieux baliser le thème abordé et de mieux circonscrire le domaine d’étude. Corrélativement à cette méthode, il faut également que nous soyons en mesure de mettre en place les idées qui sous-tendent cette méthode. C’est ce que nous appelons réflexion épistémologique dans cette recherche sur la place de la mémoire dans la philosophie de Nietzsche.

Notre sujet de recherche, en effet, est résolument philosophique. Son objectif est donc un objectif philosophique qui tentera de mettre en relief le sens et la signification de la pensée de notre auteur ; aussi bien que le référentiel à partir duquel s’enracine sa pensée. Il nous parait alors que la méthode la plus appropriée soit la méthode critico-historique. Nous appelons méthode critico-historique cette méthode qui s’efforce de faire une analyse critique d’une pensée en tenant compte des milieux de sa production, des facteurs sociaux, culturels, historiques, politiques, idéologiques et philosophiques qui enracinent une réflexion.

Pour notre auteur, il est tout à fait légitime que ses idées soient situées dans le contexte du XIXème siècle et XXème siècle. Nietzsche vivait à la charnière de deux siècles féconds du point de vue des recherches scientifiques, culturelles et du mouvement même de la pensée. Il est donc requis que nous soyons attentif aux données socio-politiques, philosophiques et religieuses de ces deux siècles post-lumières.

La méthode que nous aurons à adopter se basera sur l’étude de l’ouvrage de Nietzsche intitulé « Considérations inactuelles, Tome II ». La priorisation de cet ouvrage n’exclut pas les éventuelles références aux autres œuvres de l’auteur ni de ses commentateurs. Aborder une recherche approfondie sur un thème comme le nôtre suppose une capacité de manier les outils conceptuels à utiliser.

La pensée de l’histoire de Nietzsche

Contexte

On trouve la pensée de l’histoire de Nietzsche dans son ouvrage intitulé : Considérations inactuelles, Tome II. C’est un ouvrage d’une très grande qualité où l’on voit Nietzsche en pleine santé et maturité intellectuelles. L’analyse est fine, les arguments présentés avec une conviction profonde.

A lire le deuxième titre de l’ouvrage intitulé : Considérations intempestives , l’impression ne manquerait pas de s’attendre à une violence, mais en fait, Nietzsche présente ses idées d’une manière sereine contrairement au langage virulent d’un Gai savoir ou d’Ainsi parlait Zarathoustra ou de l’Antéchrist.

Le contexte immédiat de la publication de cet ouvrage est celui d’un même titre qui porte le Tome I dans lequel Nietzsche pourfend avec verve la culture allemande qu’il juge d’« explosion d’orgueil national, de teutomanie et de béate satisfaction de soi » . La référence est l’après 1870, année de la guerre franco-allemande, où l’Allemagne victorieuse interprète sa victoire comme due à la supériorité de sa culture. Or, Nietzsche veut faire la part des choses ; si l’Allemagne gagne la bataille, ce n’est pas par la supériorité de sa culture mais par une stratégie militaire plus efficace et mieux organisée, par la discipline des soldats qui savaient faire preuve de cohérence et d’unité. La victoire militaire n’est pas la victoire de la culture. Les Allemands ne seraient autres, à ses yeux, que la satisfaction immédiate d’un peuple en prise au nationalisme morbide.

« Ce n’est pas la philosophie allemande, ni la musique allemande qui ont triomphé des armées de Napoléon III. Ce qu’on voit régner après sont sous le nom de culture, affirme-t-il. C’est le plat contentement de soi de buveurs de bière et de lecteurs de journaux qui n’ont avec les gloires de l’esprit allemand qu’un rapport des plus vagues. Le sujet vrai sérieux de la satire, c’est donc l’état d’esprit des Allemands qui se croient et se disent cultivés » .

C’est après cette remise en question de la culture allemande que Nietzsche entend servir une cause qu’il juge noble, celle de la culture allemande en péril. Et pour cela, il n’y a qu’une chose, retourner à l’esprit de l’Antiquité au détriment de l’optimisme béat de Hegel, du déterminisme et progressisme de Darwin, au zèle sans horizons des Allemands avec leur mécanisation de la culture.

Et c’est là que se situe la deuxième considération intempestive qui, elle, traite un sujet précis : l’étude et l’enseignement de l’histoire dans les universités allemandes, lesquelles sont jugées comme un « danger » pour la vie de l’esprit et la trempe du caractère du peuple allemand. Et c’est là aussi qu’apparaîtra son analyse de l’histoire, sujet d’actualité de son époque où l’attrait pour la science historique aveugle les philosophes, les chercheurs, les artistes dans une culture plate et objectivante, incapable de servir la vie qui est la seule réalité absolue, à la fois visée et critère d’appréciation de la beauté de l’existence et de la moralité.

L’analyse de la pensée de l’histoire de Nietzsche 

Nietzsche s’acharne contre l’objectivation du passé devenue une référence accablante de la vie. On prend le passé comme valeur de référence. On devient incapable d’esprit d’oubli. Cette incapacité arrache l’homme du présent et l’empêche d’avoir un projet de futur.

L’enseignement de l’histoire est une manière de cultiver des hommes incapables d’affirmation de soi. Pour Nietzsche, le principe de toute éducation doit être celui de Goethe qui, avec perspicacité, dit :

« L’enseignement qui ne vivifie pas le savoir, qui ralentit l’activité est ennemi du nécessaire» .

Et Nietzsche d’ajouter :

« Au demeurent, j’ai en horreur tout ce qui m’instruit sans augmenter et stimuler de façon immédiate mon activité » .

L’enseignement qui ne vivifie pas est ennemi du nécessaire : cela veut dire qu’on n’a pas besoin de l’histoire en tant que connaissance mais en tant qu’elle nous aidera à vivre, à nous affirmer, à nous faire l’homme de l’attachement au présent, enracinement nécessaire pour advenir à l’homme de l’avenir.

En effet, l’animal rivé à son présent est plus heureux que l’homme qui se vante de son humanité parce qu’au moins l’animal a le sens de l’oubli. Or, ce sens de l’oubli n’est pas une vertu humaine, une vertu que l’homme peut apprendre ; au contraire, on dirait que l’homme cherche à s’enfoncer de son gré dans le passé. Il le vénère et le transforme même en objet d’idole, creusant en lui un sentiment d’aliénation, perpétuellement présent, brisant tout élan vers le futur.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APPROCHE METHODOLOGIQUE ET EPISTEMOLOGIQUE DE LA PENSEE DE L’HISTOIRE DE NIETZSCHE
CHAPITRE I : Approche méthodologique et épistémologique
CHAPITRE II : La pensée de l’histoire de Nietzsche
II-1- Contexte
II-2- Analyse de la pensée de l’histoire de Nietzsche
II-3- Les trois formes de l’histoire
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE SOMMAIRE DES GRANDES THEMATIQUE DE NOTRE RECHERCHES PLAN
CHAPITRE I : Implication de la conception de l’histoire de Nietzsche
I-1- Du point de vue de la culture
I-1-1- La critique nietzschéenne de la culture
I-1-2- L’éloge de l’oubli comme remède à la maladie de la culture historique
I-2- Du point de vue de la philosophie
I-2-1- Le refus du langage philosophique
I-2-2- La morale chrétienne
I-3- Du point de vue de la vision de l’homme
I-3-1- Les conditions de l’avènement du surhomme
I-3-2- Le surhomme nietzschéen
CHAPITRE II : Evaluation critique
II-1- L’éveil du sens historique
II-1-1- Qu’est-ce que l’histoire ?
II-1-2- La conscience historique
II-2- La valeur de la conscience historique
II-2-1- La nécessité de l’histoire
II-2-2- L’histoire a une qualité libératrice
II-3- L’homme et la mémoire
II-3-1- La mémoire et l’histoire
II-3-2- La nécessité de la mémoire
TROISIEME PARTIE : BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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