La lutte contre la pauvreté est désormais l’affaire de tous. Elle est placée à la tête des priorités des stratégies de développement, et constitue un des principaux objectifs de la politique économique du Gouvernement malgache. Les ressources naturelles et la dimension environnementale sont aussi devenues parmi les points focaux des visions, et incontournables dans les démarches de développement rapide et durable.
Pourtant, outre cette approche de politique économique, notre problématique se situe sur les façons et moyens dont elle sera mise en œuvre pour être vraiment pertinente, efficace et efficienteau niveau des cibles, dans le cas de Madagascar.
Nous constatons tous que, malgré les différentes réformes économiques mises en œuvre à Madagascar depuis les milieux des années quatre vingt, le milieu rural malgache est encore (ou non pour certains cas) sur le chemin de la croissance. Même avec une évolution de la situation macro-économique du pays à la fin des années quatre-vingt dix, les conditions de vie des ménages ruraux semblent encore ne pas évoluer. De nos jours, les écarts de développement entre le milieu rural et le milieu urbain sont très flagrants.
LA PAUVRETE
DEFINITIONS DE LA PAUVRETE
« La pauvreté, c’est l’absence d’avoir, de savoir et de pouvoir. » Proverbe Africain.
«Une nouvelle idée qui remplit d’enthousiasme certains économistes du Nord est apparue, celle d’éliminer la pauvreté phénomène qu’ils viennent apparemment de découvrir. Qui pourrait refuser de combattre la pauvreté ?… Mais est-ce possible en dehors du cadre du développement et de celui d’une politique de coopération internationale éclairée ?» R. PREBISCH, Premier Secrétaire général de la CNUCED, 1979 .
La définition de la pauvreté est très difficile à découvrir que le principe lui- même. Elle peut varier d’une personne à une autre, évolue suivant les besoins, les contextes, les disciplines et les perspectives, des bailleurs de fond à l’Etat, des Collectivités bénéficiaires à la population elle-même, ou d’un pays pauvre à un pays riche. Le dictionnaire « Le Robert » 2006 définit la pauvreté comme « un état d’une personne qui manque de moyens matériels, d’argent, et d’insuffisance de ressources ».
La « pauvreté », dans la préparation du DSRP (Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté), est traitée comme un phénomène complexe et multidimensionnel. Le thème de la pauvreté y est abordé essentiellement sur la base de critères monétaires, mais les éléments non monétaires sont aussi pris en compte. Pour la Banque Mondiale, elle est une « privation inacceptable de la condition humaine du point de vue des opportunités économiques, de l’éducation, de la santé et de la nutrition autant qu’un manque de moyens et de sécurité ».
Pour le Fond d’Equipement des Nations Unies, la pauvreté, en tant qu’état de privation pluridimensionnelle, désigne l’impossibilité pour les individus d’atteindre les seuils économiques et sociaux du bien-être. Les multiples causes de la pauvreté sont soit internes ou structurelles, soit provoquées par l’homme, et/ou les politiques.
Aussi, on peut présenter la pauvreté sous deux états de privation :
– La privation matérielle ou physique : caractérisée par le manque de revenu ou monétaire, l’alimentation, les vêtements, le logement, l’éducation, la santé, l’eau potable, etc.
– Et la privation non- matérielle : comme la paix et la sécurité, l’exclusion sociale ou le non respect des droits de l’homme, la vulnérabilité, l’humiliation, etc.
Ces privations peuvent aussi se schématiser comme suit :
– La privation économique : concerne tout ce qui est dimension économique, tels que les revenus par ménages, l’alimentation en générale, la sécurité, les infrastructures économiques, etc.
– La privation politique : concerne surtout le respect des droits de l’homme, et la possibilité de participation aux décisions sur la politique publique.
– La privation sociale : touche l’impuissance face au développement, le respect des dignités humaines, la vulnérabilité, l’humiliation, et le besoin d’appartenance qui est marqué par l’exclusion sociale, surtout les pauvres.
– La privation humaine : comme la nutrition, les vêtements, les logements, la santé, l’éducation, l’eau potable, etc.
La pauvreté peut aussi se présenter sous différents niveaux, fonctions des besoins ressentis par chaque individu suivant la pyramide des besoins de Maslow.
Cette pyramide est une théorie à partir des observations réalisées dans les années 1940 par le psychologue Abraham Maslow sur la motivation. La théorie était apparue en 1943 dans son article intitulé « A theory of human motivation ». La pyramide est constituée de 05 niveaux, et selon Maslow, on cherche à satisfaire les besoins d’un niveau donné avant de passer à un autre, de la base au sommet.
De toutes ces différentes formes de présentation, on pourrait considérer que généralement, la pauvreté se traduit fondamentalement par un manque de revenu, un manque d’emplois, l’impossibilité pour le citoyen de choisir librement sa consommation de biens et de services, la privation de logement ou d’autres articles ou denrées de première nécessité. A Madagascar, la pauvreté est un phénomène déjà ancien, accéléré au cours des différentes phases de l’ajustement structurel et, aujourd’hui, elle est le point de convergence de tous les efforts du gouvernement et des partenaires du développement. C’est un phénomène essentiellement rural car 85% des pauvres se trouvent en milieu rural.
Elle s’accompagne d’une plus grande vulnérabilité des populations aux chocs conjoncturels et de nombreux déficits en termes de services de proximité, d’infrastructures et de sécurité.3 On fait face à une dégradation de la protection sociale surtout dans le monde rural, et la participation très limitée des Collectivités Territoriales Décentralisées aux divers processus qui devraient permettre d’améliorer leurs sorts. Plusieurs programmes de réduction de la pauvreté ont déjà été menés mais leur effet semble encore très limité.
Pauvreté relative et pauvreté absolue
Dans sa définition comme un état de « privation », la pauvreté absolue peut évoquer une constance de niveau de vie minimum, tandis que la pauvreté relative évoque un niveau de vie donné, variable dans le temps et dans l’espace, avec la société.
Une approche « absolue » fait référence aux premiers travaux menés sur la pauvreté au Royaume-Uni à la fin du siècle dernier par Charles Booth et Seebohm Rowntree. La pauvreté était évaluée à travers un seuil de subsistance minimale dont la mesure concrète était fournie par la valeur d’un panier de biens et services. Cette étude a démontré que la proportion d’ouvriers « pauvres » était passée de 31% en 1936 à 3% en 1951. La pauvreté semble y être éradiquée alors qu’on observe un grand nombre de personnes vivant dans la misère et ne parvient pas à satisfaire les besoins essentiels.
Par rapport à cette vision « absolue », Peter Townsend propose une approche «relative » de la pauvreté. La méthode empirique, qu’il proposait pour définir une ligne de pauvreté « relative », se référait à un critère, comme le pourcentage du niveau de vie moyen qui traduisait un degré d’inégalité. Il a développé le concept de la pauvreté en préférant le mot « déprivation », c’est-à-dire à la fois manque et défaut d’accès, à « privation ».
|
Table des matières
Introduction
Matériel et méthode
Schéma de l’étude
Critères d’inclusions
Données recueillies
Analyse statistique
Résultats
Discussion
Conclusion
Biblioographie
Tableaux
Annexes