Ces derniers temps, les institutions de microfinance ne cessent de s’accroître en nombre surtout dans le milieu rural. Certains pensent que ce genre d’institutions n’est que des arnaques pour ceux qui y adhèrent, et d’autres croient que c’est la meilleure façon d’ aider certains agents économiques n’ayant pas accès au financement des banques et dépourvus de moyens d’autofinancement. Quelle est la réalité ?
Beaucoup d’études portent sur l’analyse de la microfinance avec le problème de développement ou bien avec la lutte contre la pauvreté. Pourtant pour avoir un développement, la nécessité d’une croissance est préalable. Ainsi on se propose de traiter le thème : « contribution de la microfinance à la croissance économique de Madagascar : cas de l’OTIV 2004 2008 » vu que pour une croissance économique, il est nécessaire d’avoir de l’épargne pour pouvoir investir, et de produire, un des rôles de microfinance est de mettre à la disposition des agents économiques de l’épargne suffisant pour leurs projets d’investissement.
LES BASES THEORIQUES DE LA MICROFINANCE
Origine de la microfinance
Ce secteur n’est pas une activité spontanée, elle répond à une réalité historique. En Afrique, les pratiques de la microfinance sont encore plus anciennes, surtout celles qui relèvent de la collecte de la petite épargne.
Les gardes monnaies
Le garde monnaie est une personne à qui les habitants d’un village, d’une communauté, d’un quartier a choisi pour garder leurs épargnes. C’est une personne faisant partie intégrante de la communauté. C’est une personne qui habite au côté des personnes ayant besoin de ses services. L’un des soucis des habitants est de mettre en sécurité leurs argents obtenus par leurs activités marchandes telles que le commerce ou bien les rentes obtenues de ses productions, ou autres activités les permettant d’obtenir des rémunérations pécuniaires. Les gardes monnaies sont les personnes à qui la société a totalement confiance car ce sont elles qui sont chargées de la sécurité de leur argent. Ils sont souvent des chefs religieux, des hauts diplômés, le responsable du quartier, ou même un commerçant qui a bien réussi dans les affaires. Ces « gardes monnaie », comme on les appelle sont toujours des personnes bien connues dont l’intégrité ne saurait être mise en doute et que les habitants ont une totale confiance. Leurs fonctions sont dues au fait que les épargnes des individus ne sont pas en sécurité si on les garde chez soi. Le problème est que si on garde à la maison notre épargne, le risque de cambriolage augmente. Un autre problème aussi est que si l’argent reste chez soit, on a tendance à consommer au lieu d’épargner.
Pour mettre en sécurité leurs épargnes la population choisit une personne de confiance pour garder en sécurité leurs épargnes. Les habitants vont verser leurs épargnes aux gardes monnaie, et ce dernier va s’engager à restituer ces versements. Ils ne versent pas d’intérêt sur ces dépôts, et ils ne sont pas rémunérés pour le service de sécurité qu’ils rendent de cette façon. Les gardes monnaies conservent l’argent des habitants même qu’au Bénin il s’est passé que le déposant souhaite récupérer les mêmes billets que ceux qu’ils avaient remis. Les gardes monnaie peuvent le déposer cet argent à la banque, ou bien ils peuvent l’utiliser dans leurs propres affaires, ou dans les affaires d’un ami, de ses proches…à condition qu’il ait le pouvoir rembourser à la demande. Ici alors le garde monnaies fait les activités bancaires avec les mêmes contraintes qui sont : la liquidité, et la solvabilité. Ces pratiques existent dans certains pays africains, au Bangladesh, ainsi qu’en Inde où les pratiques de financement informel ont plusieurs variétés et largement pratiquées. Les activités des gardes monnaie ont parfois différente forme. C’est le cas par exemple des commerçants à qui certains clients versent à l’avance une certaine somme ça peut être pour les clients une façon de payer d’avance les produits dont ils auront besoin .
Les tontiniers
Les tontiniers sont des genres de banque ambulants. Comme les gardes monnaies, ils sont des personnes à qui les habitants des villages ou d’un quartier ont confiance, et à qui ils peuvent confier leurs épargnes afin de les mettre en sécurité. Ici le même souci de sécurité existe, mais là ces gens soucieux de cette sécurité sont prêts à payer un certain montant pour ce service. Les versements sont cette fois identiques, effectués d’une façon régulière, et ils sont remboursés en totalité à une date connue d’avance. A la différence des gardes monnaie, les tontiniers perçoivent des rémunérations de leurs services. Ici chaque collecteur se déplace même afin de collecter l’épargne des gens. Il remet à chacun de ses clients une carte établie à son nom, précisant les informations lui concernant, et contenant autant de cases que de versements prévus ; à chaque versement, il coche une case ; quand l’échéance prévue est arrivée, et que normalement toutes les cases ont été remplies, le collecteur rembourse à ses clients les versements que chacun a effectué, moins un qu’il garde pour lui et qui est la rémunération du service de sécurité qu’il a rendu à chacun.
Généralement, ces cartes comportes 31 cases ou bien un nombre multiple de 31 afin de simplifier les calculs car un mois comporte 31 jours. Illustrons par un exemple simplifier : Un commerçant requière les services d’un tontinier, il conclus un contrat avec le tontinier, ce dernier lui donne une carte comportant 31 cases, et dont il versera chaque jour à la fin du marcher la somme de 10 000fmg.à la fin du mois le commerçant ayant remplis tout ses cases (c’est-à-dire ayant payer 310000fmg), le tontinier va lui rembourser 300 000fmg, et ce dernier gardera les 10000fmg comme intérêt. Dans ce cas le collecteur va garder 3.33% de la somme totale pour intérêt par mois. Ces pratiques sont d’une extrême souplesse. Les clients peuvent effectuer ses versements chaque jour ou bien tout les deux jours. Ils peuvent aussi rattraper leurs retards en faisant en sorte de remplir deux ou trois cases d’un seul coup. Ils peuvent aussi interrompre leur versement et demander à être rembourse, mais quoi qu’il en soit, le tontinier gardera l’équivalent d’une case. Les pratiques des tontiniers ont pu grandement se développer. En ce moment, ils font des opérations de crédit, ainsi les tontiniers font les activités des banques. Ils doivent aussi désormais gérer leur liquidité, soit par exemple en obtenant que certains clients maintiennent leurs dépôts plus longtemps en leur versant un intérêt au lieu d’en prélever un. En plus les tontiniers progressent en se faisant concurrence ainsi qu’en s’organisant de plus en plus. C’est ainsi que peu à peu les banquiers ambulants commencent à sortir de l’informel. Prenant le même exemple qu’en haut, celle de où le client du tontinier verse tout les mois 10 000fmg. Le problème, c’est que les clients n’arrivent pas à remplir tout les cases ; soit une somme moyenne de 155 000fmg. Puisque le tontinier va garder l’équivalent d’une case, donc 10 000 fmg, le taux d’intérêt serait alors de 6.45%, et si il renouvelle à chaque fois cette opération chaque mois, donc, en une année, ce taux d’intérêt approchera les 80%, un taux absolument haut pour une action de sécurisation de l’épargne .
Les tontines mutuelles
Appeler aussi « associations rotatives d’épargne et de crédit », les tontines mutuelles se caractérisent principalement par l’importance des relations personnelles qui unissent les participants. Ce sont des gens qui vie dans le même ville, quartier, membre d’une même famille, mais surtout ayant vraiment réciproquement une très grande confiance .
C’est une autre pratique habituelle de faire et de sécurisation d’épargne surtout au milieu rurale. À la différence de ce qu’on a vu supra, c’est une pratique collective. Ici c’est la collectivité qui décide quoi en faire de son épargne. Dit « hakandray » à Madagascar c’est un pratique encore courant. Pour mieux expliquer, faisons une illustration. Un certain nombre de personnes par exemple douze (pour faciliter) se réunissent régulièrement par exemple chaque mois, douze fois de suite. Cette réunion est l’occasion d’échanger des informations, de demander conseil, de discuter de projets. Les membres de la collectivité vont déposer chacune la même somme chaque foi par exemple 200 000fmg par mois qui est la cotisation. 2400000 fmg sont donc disponibles chaque mois, que les douze participants vont « lever » tour à tour Le principe est partout le même – l’argent circule entre les membres – mais les modalités peuvent apparaître très variées puisqu’elles sont décidées chaque fois par les participants eux-mêmes. Il y a le plus souvent un président, désigné d’une façon ou d’une autre, parfois un secrétaire ou un trésorier. On peut établir un règlement écrit qui prévoit des sanctions en cas de retard, de défaillance ou du décès d’un participant. On peut s’entendre sur l’ordre des levées, ou le tirer au sort, au début ou à chaque tour, ou s’en remettre au responsable. Le premier est le plus avantagé, il a remboursé pendant les onze mois qui suivent. Les autres le sont de moins en moins, le dernier pas du tout puisqu’il devra attendre le douzième mois pour récupérer tout ce qu’il a versé. Pour le premier, c’est un genre de crédit accorder car là il a à sa disposition un fond qu’il aura emprunter au autre pour utiliser ou même pour pouvoir investir. Pour le dernier qui lèvera le fond, c’est un genre. Il aura fait comme épargner le même somme à chaque période. Les tontines mutuelles sont souvent créées dans le but d’améliorer la fraternité entre les membres. Ces pratiques de tontine peuvent parfois avoir différentes formes vu que les membres peuvent définir eux même les règles à utiliser. L’importance des cotisations complémentaires, naturellement moins élevées que les mises principales, permet de caractériser la vocation sociale de chaque tontine. A la fin du cycle, les participants « cassent la tirelire » en se partageant ce qui reste, « la cagnotte » : le plus souvent ils s’en servent pour organiser une fête ou se réjouir ensemble.
Dans les années 1970, la Grameen Bank, Muhammad Yunus développe le microcrédit au Bangladesh et ce fut un grand succès. Le succès de la Grameen Bank a connu un écho dans le monde entier même si il s’est avéré difficile de recopier cette expérience. Il n’empêche que la Grameen a démontré que non seulement les pauvres remboursent leurs crédits, mais qu’ils peuvent payer des intérêts élevés et que l’institution peut donc couvrir ses propres coûts. Depuis la fin des années 80, le secteur de la microfinance a connu une forte croissance, surtout dans les pays pauvre tel que les pays d’Afrique ou même ceux d’Amérique latine, même qu’en 2007, l’ensemble des crédits relevant de la microfinance à atteint jusqu’à 25 milliards de dollars. Le défi de la microfinance consiste à apporter et adapter des services financiers en faveur des populations pauvres. Elle s’est imposée en quelques décennies comme étant un outil efficace pour la réduction de la pauvreté. Les premières initiatives d’envergure avaient débuté dans les années 1970 mais pour Madagascar c’était dans les années 1990.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : APPROCHE GLOBALE DE LA MICRO FINANCE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I : LES BASES THEORIQUES DE LA MICROFINANCE
Section I : Origine de la microfinance
Section II : Limite de la finance informelle, et émergence de la microfinance
CHAPITRE II : INFLUENCES DE LA MICROFINANCE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Section I : Place de la microfinance dans la croissance économique
Section II : Théorie de la croissance économique
PARTIE II : CONFRONTATION DES THEORIES AVEC LES REALITES
CHAPITRE III. GENERALITES SUR L’OTIV
Section I : Présentation de l’OTIV
Section II : Fonctionnement de l’OTIV
CHAPITRE IV : PORTEES ET LIMITES DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR
Section I : Les avantages apportés par la microfinance
Section II : Les limites de la microfinance dans le pays
CONCLUSION