APPROCHE GEOGRAPHIQUE DES MARCHES URBAINS ET DES PETITS POINTS DE VENTE DE LA VILLE

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Les feuilles et les légumes traditionnels

Les feuilles potagères :
On les désigne localement sous le nom de traka et elles figurent, à Madagascar, parmi les mets les plus populaires. Dans son mémoire de maîtrise sur « l’approvisionnement d’Antsiranana en denrées alimentaires d’origine agricole » soutenu en mai 1986, JAOFETRA Tsimihato a parlé de ces feuilles potagères qu’il a désignées sous leur nom, vraisemblablement d’origine créole réunionnais, debrède dans ces termes : « Ce sont de feuilles de plantes qui sont consommée après cuisson à l’eau [on les appelle alors localement « romazava » ce qui, littéralement, signifie « bouillon clair »].Elles peuvent être préparées avec du poisson, de la crevette, de la viande…Certa ines de ces brèdes peuvent, en outre, être cuites au lait de coco et à l’huile. Ainsi, il existe pour elles plusieurs recettes et ceci est à l’origi ne de leur grande popularité ».
Il s’agit là, à juste titre, d’une remarque qui vau t pour pratiquement l’ensemble du pays. En effet, dès qu’il débarque à Madagascar, parmi les premières choses que demande tout visiteur étranger est de goûter au fameux « romazava ». Pour ce qui est des marchés de Morondava proprement dit, les feuilles potagères les plus connues sont les kimalao (Spilanthes oleracea), l’anamamy (Solanum nigrum), le fotsy vody (Brassica sinensis), le cresson (Nasturtium officinale),… auxquelles s’ajou tent la feuille de patate douce et surtout celle du manioc qu’on prépare après pilage préalable. La feuille de manioc pilée préparée au lait du coco râpé est un vrai mets national, un label Madagascar. Ces feuilles potagères sont vendues par tas à raison de Ar.100 en moyenne sur la place des marchés mais ce prix peut facilement baisser à Ar.50 dans l e commerce mandriorio. Il faudrait d’ailleurs souligner que le tas ( tokony localement) est un système de mesure ou de vente, très flexible et que le fait que le tarif baisse ne préjuge presque rien sur la quantité offerte. Autrement dit, si le prix baisse, la quantité offerte diminue dans la même proportion ou presque. JAOFETRA Tsimihato, dans sa thèse de Doctorat (soutenue en 2006) a fait une étude suffisamment détaillée sur les unités« de poids et de mesures traditionnelles » utilisées dans le commerce à Madagascar. Parlant du tas et du paquet, il était arrivé à la conclusion qu’il s’agit d’une « unité de vente (moyen d’écouler les marchandises) » et non de « mesure » car c’est « une méthode qui manque de rigueur» mais qui présente l’avantage d’être «très souple et très adaptée». Elle est, en effet, très adaptée à la société qui l’utilise. Il existe en effet à Madagascar une véritable culture de marchandage qui oblige, parfois, les commerçants à diminuer leurs p rix et pour éviter des ventes à perte les marchands doivent utiliser des formules de vente appropriées.
La plupart de ces brèdes commercialisées sur les marchés proviennent de la zone périurbaine de Morondava et principalement des villages de Bemanonga, d’Androvakely et Androvabe, de Nañova et de Tsimahavaokely. D’une manière générale, ce sont les producteurs qui viennent proposer leurs marchandises aux revendeurs sur les places même des marchés. La présence de ces grossistes de feuilles potagères sur les places se situe avant 8 heures du matin. Reprises par les revendeurs -mpanao tongotsy, les brèdes sont par la suite présentés par tas aux consommateurs.
Le village de Bemanonga est reconnu au niveau national, non seulement comme une zone importante de production de légumes notammentde brèdes mais aussi et surtout, pour être une des rares localités malgaches disposant d’un centre de formation où des jeunes voulant apprendre et se spécialiser au métier d’agriculteur et d’éleveur, ou de techniciens qui souhaiteraient approfondir et compléter leurs connaissances théoriques par l’acquisition d’expérience nécessaire sur le terrain à leurs professions se rendent : il s’agit de la FOFAFI (Foibe momban’ny Fambolena sy Fiompiana ). Les récoltes provenant du centre sont commercialisées en gros aux revendeurs mais également aux consommateurs. Le transport est à la charge du centre qui achemine lui-même ses produits vers la ville.
Les feuilles potagères les plus connues sont :
-La kimalao (Spilanthes oleracea) et la fotsy vody (Brassica sinensis) ; ces deux brèdes sont les plus populaires des feuilles de potage. La première a un goût plutôt piquant, la seconde au contraire est assez douce. Ces qualitésorganoleptiques assez différentes pousse beaucoup de connaisseurs à les préparer ensemble dans une même marmite souvent accompagnées de viande, de crevette ou de poisson…I l faut signaler que la kimalao peut se mélanger avec n’importe quelle autre dans une mêmemarmite, ce qui lui vaut sa très grande popularité.
-Les feuilles de manioc (Manihot utilissima) et de la patate douce (Ipomea batata) : le manioc -balahazo et la patate douce – bele sont tous les deux cultivés à la fois pour leurs tubercules (consommées en tant qu’aliments de base) et leurs feuilles (utilisées en tant que feuilles potagères). La feuille de manioc occupe une place de choix. Préparée avec du lait de coco râpé et mélangée avec n’importe quel produit carné, elle constitue un véritable label alimentaire malgache auquel tout voyagiste étranger souhaiterait goûter.
-Les autres feuilles potagères : elles sont très nombreuses et populaires. Parmi elles, on peut citer l’anamamy (Solanum nigrum), le cresson (Nasturtium officinale), la feuille des ramirebaka (cucurbitacées). A ces feuilles de plantes cultivées peuvent s’ajouter des feuilles de cueillette dont les feuilles de lalanda ou crête de coq, etc.
Les légumes –fruits et les légumes -grains locaux :
La liste des légumes traditionnels ne se limite passeulement aux feuilles. Il existe aussi des légumes -fruits locaux dont les cucurbitacées,les Solonacées comme l’aubergine amère – angivy (Solanum dasyphillum). Les consommateurs peuvent également acheter le piment enragé – sakay (Capsicum frutenscens) déjà pilé et réduit en pâteou en l’état sans aucune transformation préalable. Ces légumes –fruits sont commercialisés par tas ou par kapoaka mais les grosses baies sont vendues par pièce, tel est le cas par exemple des taboara – courges (familles des Cucurbitacées).
Enfin aux marchés de Morondava, comme partout d’ailleurs, des légumineuses. Ce sont des légumes –grains traditionnels dont les plus connus sont le pois vohème (Vigna sinensis) et le pois du Cap (Phaseolus lunatus). Ces produits sont vendus par kapoaka. On les présente dans des corbeilles en feuille de palmier satrana (Hyphaene shatan), des sacs étendus à même le sol, sacs qui ont servi à les transporter jusqu’aux marchés. Ces légumineuses peuvent être vendues sèches ou fraîches. Pour le cas des produits frais, les marchands attendent d’être sur les places du marchépour les écosser car les produits frais se détériorent souvent très vite.
Il importe enfin de signaler que si les hommes sont pratiquement absents pour la vente sur les étaux des marchés, ils sont très actifs pour le commerce ambulant, surtout les jeunes. Ce qui est tout à fait normal dans la mesur e où le transport à travers les différents quartiers urbains convient surtout à la force et à leur endurance naturelles.
La période coloniale s’était surtout caractériséearp l’introduction et l’acclimatation des produits de l’Extérieur du pays dont des légumes. Très bien adoptés par les paysans locaux, ces produits dominent aujourd’hui les activités maraîchères. Dans une région où il est très difficile de savoir le nombre exact de population, il est pratiquement impossible d’évaluer la quantité annuelle de légumes consommés. Cependant, la simple constatation de ce qui se passe quotidiennement sur place permet d’affirmer que les légumes acclimatés sont aujourd’hui très fortement demandés. D’autant plus que ces derniers temps, le maraîchage est devenu, avec une forte migration des gens des Hautes Terres malgaches, un véritable phénomène de société dans les campagnes environnantes pour qu’on puisse parler de « ceinture maraîchère de Morondava ».

Les légumes « européens »:

Ce sont les légumes qui, produits à l’extérieur dela région du Menabe, sont vendus sur les étals des marchés de Morondava. Il s’agit surtout des légumes originaires des régions tempérées et qui, à Madagascar, ne peuvent être acclimatés que sur les Hautes Terres où les conditions thermiques sont à peu près analogues à celles de l’Europe tempérée chaude. Et c’est l’une des raisons qui a poussé JAOFETRA Tsimihato à les baptiser, dans ses deux ouvrages de mémoires de maîtrise et de doctorat, de « légumes européens ». Cette appellation peut se justifier également par le fait que l’introduction de ces denrées à Madagascar est liée à la colonisation française. Au tout début de leur introduction, la culture de ces produits « exotiques » était le fait des créoles réunionnais mais aujourd’hui elle est entièrement entre les mains des maraîchers malgaches et de plus en plus morondaviens.
La commercialisation de ces légumes importés est presque entièrement le fait des migrants des Hautes Terres, les Vakinakaratra essentiellement. Les commerçants des deux sexes y participent également activement sur les places du marché. A la différence des légumes traditionnels, la commercialisation des légumes d’importation a recours à la balance ; ceci n’exclut, cependant, pas la vente par tas (pomme de terre, carotte), par pièce (choux, concombre,) ou par kapoaka (petit pois).
Ethniquement concentrée la commercialisation des légumes « européens » est de surcroît, spatialement bien circonscrite. Dans les marchés, la plupart de ces denrées sont offertes à l’intérieur même du hangar où elles sontbien rangées sur des tables de vente.
Actuellement et ce, depuis quelques années, on constate qu’avec le gonflement du nombre de commerçants, il devient de plus en plus d ifficile de trouver une place sur les grands marchés. Ce qui fait que de plus en plus de vendeurs s’abritent sous ces grands parasols blancs, ceux-là même qu’on a l’habitude de voir sur les marchés d’Antananarivo et même de l’ensemble des Hautes Terres malgaches.
Cependant de nos jours, il devient risqué de dire que le qualificatif de « légumes européens » ou d’« importation » puisse encore rester valable car Morondava est pratiquement autosuffisant en légumes, c’est-à-dire qu’ils sont pratiquement cultivés sur place.
Parmi les légumes « européens » ou d’importation plantés et/ou commercialisés à Morondava, on peut citer les plus populaires :
-la tomate (Solanum lycopersicum) : il s’agit de certaines variétés de tomates qui, à tort ou à raison, sont d’origine étrangère. Par rapport à la variété locale (elle est plus petite de taille) la tomate dite vazaha (européenne) est bien plus grosse. De forme arrondie ou oblongue, elle est aujourd’hui complètement adoptée par les paysans malgaches de Morondava qui, apparemment, la préfèrent à la variété dite locale qui est plus petite mais de qualité organoleptique supérieure selon les connaisseurs. Généralement vendue par tas sur la plupart des points de vente (marchés, étauxde proximité,…), elle se vend par pesée chez certains vendeurs originaires des Hautes Terres sur certains étals du Grand -Bazar du centre- ville. Dans la vente ambulante, les tomates vazaha se vendent par seaux d’eau en plastique à Ar.2000. A noter que le contenu du sea u –mesure pèse 8 à 10 kilogrammes environ.
-Les haricots – tsaramaso, en dépit de leur classification parmi les légumeseuropéens, sont entièrement produits dans la région du Menabequi, sans conteste, en est l’une sinon la plus grande zone productrice de Madagascar. On en trouve du blanc, du rouge mais aussi la variété hybride (blanc tacheté de rouge). Commercialisé chez presque tous les détaillants, le tsaramaso se vend principalement sur la place du grand Bazar. Sur la partie sud de cette place, pas moins d’une quinzaine de marchands, en majorité des femmes, proposent aux clients plusieurs dizaines de sac de haricot qui partagent cet espace avec plusieurs autres produits secs dont gros oignons, lentilles, gros pois, petits pois, riz blanc, maïs sec en grain, arachide – kapiky. La plupart de ces denrées sont vendues dans les mêmes conditions : conditionnées dans des sacs, vendues par kapoaka essentiellement.
Pour ce qui est du prix, kapoaka du tsaramaso (blanc rouge ou hybride) coûte Ar.300. Il importe de signaler que le prix des produits secs de ce grand marché de Morondava coûte sensiblement la même chose. C’est ainsi, par exemple, que le kapoaka de riz se vendait en septembre 2008 entre Ar.250 et 300 ; quant à la mesure du maïs, on l’achetait entre 200 et Ar.250 tandis que celui de l’arachide – kapiky coûtait Ar.300.
-Les oignons se vendent à peu près à la même époque que les tomates sur les points de vente des légumes de Morondava. La période de vent maximum se situe entre juillet et octobre. En matière d’oignon, on peut dire que la région du Menabe est presque complètement autosuffisante. Le district de Manja est reconnu comme l’un des principaux producteurs d’oignons de Madagascar. Les produits provenant de ce district inonde la plupart des marchés non seulement du Menabe mais aussi ceux du Sud-Ouest et même des Hautes Terres malgaches. Les spéculateurs profitent de la période de la récolte pour constituer leurs stocks ; d’autant plus que les prix sont très abordables. De plus, à Ar.2000 durant la période de soudure, le kilogramme peut s’acheter seulement jusqu’à Ar.400 en pleine campagne de récolte.
Pour ce qui est de la commercialisation de l’oignon vert, il s’agit surtout des produits des maraîchers de la zone périurbaine. Ces derniers se rendent directement en ville ou y envoient quelqu’un de la famille, un commissionnaire, ou il vendent à des spéculateurs – mpanao tongotsy qui s’occupent de la vente sur les marchés ou encore commerce ambulant -riorio. En cas de commission le vendeur prélève sapart en augmentant d’un certain pourcentage le prix suggéré par le producteur.
-La pomme de terre : l’approvisionnement de la ville en ce produit se fait exclusivement par les Hautes Terres de Madagascar, le Vakinakaratra principalement. La chaleur relativement trop importante de la région du Menabe ne permet pas aux paysans locaux d’apprivoiser cette denrée qui, pourtant, commence à être appréciée par beaucoup de Morondaviens. Peu de commerçants présente sur le marché de Namahora la pomme de terre laquelle se vend surtout sur le grand marché du centre-ville et ce, par pesée. Cette situation permet de dire que la plupart des consommateurs sont des ménages ayant un certain niveau de revenu aussi bien Malgaches qu’Asiatiques et Européens (le qualificatif de légume européen se justifie ici pleinement). Lescommerçants sont composés presque exclusivement par des ressortissants des Hautes Terres malgaches, de la région du Vakinakaratra.

Le commerce des produits de cueillette.

Les fruits de cueillette

A part les fruits de culture, il se vend aussi sur les marchés de Morondava ceux de la cueillette ou fruits sauvages. Comme on l’a déjà constaté plus haut, on ne peut pas dire qu’ils sont très variés. En effet, on n’en trouve que quatre principales espèces : la mangue qui présente un certain nombre de variétés, la goyave, le jujube – mokonazy (Zizyphus jujuba) et le tsinefo (Zizyphus vulgaris). Ces fruits de cueillette (sauf pour le cas du tsinefo qui provient de la partie Nord de la région du Sud –Ouest), sont du Menabe même. Mokonazy constitue avec les palmiers – satrana, l’une des principales espèces caractéristiques du couvert végétal de toute la région du Menabe. Son fruit, très apprécié par la population locale, alimente des flux commerciaux vers les Hautes Terres mais également jusque sur les marchés de la ville de Toliara, par exemple.
La commercialisation de ces fruits de cueillette est généralement assurée par les ruraux même si des citadins s’y consacrent également parcequ’on peut dire que ce commerce est rentable. Les fruits des jujubiers (tsinefo et mokonazy) sont vendus par kapoaka et à l’état sec ; ils sont consommés comme amuse-gueule mais onpeut également les utiliser pour la production de confiture.
Des fruits de cueillette, plus gros, tels que la mangue, la goyave sont vendus par tas ; d’autres qui le sont encore davantage tels que les Anonacées (corossol, cœur de bœuf, pomme cannelle) le sont par pièce.
On peut aussi acheter sur les marchés de Morondava les fruits d’une variété locale de palmier dattier sauvage appelé kalalo. Son inflorescence peut également être traitée pour obtenir du vin de palme appelé sora que les femmes vendent de porte à porte dans les différents quartiers de la ville
Les quantités offertes de ces fruits sauvages sont plus ou moins fluctuantes selon les variétés. Les demandes émanent surtout des néo-citadins venus s’implanter plus ou moins définitivement en ville et qui ne sont pas prêts d’oublier leurs habitudes alimentaires sinon leur mode de vie rural. On peut dès lors dire que le développement de la consommation des fruits sauvages en milieu urbain est en relation directe avec l’essor de l’exode rural, certes, mais il est aussi le reflet du phénomène de la ruralisation de la ville.

Les tubercules sauvages

Il peut paraître superflu de parler dans cet ouvrage des tubercules sauvages du fait de leur rareté. Ces produits existent bel et bien dansla région et on en voit de temps en temps dans la ville de Morondava, en commerce ambulant ou sur la place des marchés. Il s’agit de différentes variétés d’igname telles queovy-ala (Discorea bulbifera), babo (Discorea sp.). Généralement, ces produits sauvages sont consommés lors des soudures. Les néo-citadins en sont les principaux consommateurs.

Les produits carnés :

La vente de ces produits se fait sur les places des marchés (Namahora et Bazar-be) mais elle existe aussi à travers l’espace urbain su rtout dans les quartiers éloignés, des étals isolés où l’on expose qui de la viande de bœuf, qui de la viande de porc. La vente ambulante de viande de bœuf surtout existe égalemen t et il est surtout le fait des hommes jeunes. Au total, on compte environ une quinzaine de bouchers et charcutiers à Namahora et juste un peu plus (une vingtaine) au grand Bazar du centre-ville. Ces produits partagent, dans certains cas, le même étal même si un certainnombre de citadins (Musulmans surtout) ne consomme pas la viande de porc.
La presque totalité de marchands de viande de bœufs et/ou de porc est originaire des Hautes Terres malgache avec une moyenne d’âge tourn ant autour de 20 à 50 ans. C’est une tâche presque exclusivement réservée aux hommes. Les femmes, si elles sont présentes dans les stands, viennent juste pour aider leur mari mais elles jouent rarement un rôle de premier plan. Ces produits sont vendus par kilogramme sur des tables cimentées dont la surface est presque partout recouverte de carreaux blancs afin de mieux garantir la propreté des marchandises. Chaque stand ou étal de boucher est muni de deux à quatre crochets métalliques pour tenir suspendus la viande de bœuf ou de porc qui attend d’être débité pour la vente. Le même matériel est utilisé pour accrocher les saucisses de viande de porc et de bœuf.
Vendue en vrac (avec os, gras-doubles,…) ou par mor ceaux choisis (désossée, foie, saucisse, boudin,…), la viande est offerte par pesé e. Le kilogramme du tout-venant de viande de bœuf coûte Ar.4000 contre 4500 pour celui de la désossée. D’une manière générale, le prix du kilogramme de viande de porc es vend un peu plus cher que celui de bœuf.
Lorsque les invendus risquent l’avarie, ce qui est assez rare, le commerçant peut diminuer les prix. Il se montre plus perméable au marchandage. Cette baisse est soit absolue (concerne la valeur nominale du produit), soit relative (le boucher, pour la même valeur nominale, se montre plus complaisant sur le pesage).
Pour ce qui est de la consommation de la viande de porc proprement dit, on constate qu’il a considérablement augmenté ces derniers temps et ce, depuis 2002 lorsqu’une forte migration des gens des Hautes Terres malgaches est venue massivement s’installer dans le Menabe. Tant il est reconnu qu’ils sont les plus gros éleveurs et consommateurs de viande de cochon – hena-kisoa, à Madagascar. La commercialisation de la viande de porc est souvent une affaire de famille. Il n’est pas rare de voir un charcutier travailler avec sa femme ou avec un autre membre de la famille. Généralement, pour ne pas dire toujours le charcutier achète des porcs sur pieds à des éleveurs ou à des intermédiaires. Toutefois, il apparaît de plus en plus que les charcutiers de Morondava sont, eux aussi, des éleveurs de cochons. Quoiqu’il en soit, leur approvisionnement en porcs vifs ne semble pas poser un problème majeur car plus des deux tiers de la population en pratiquent l’élevage.
Bien équipés et en vrais professionnels, les bouchers -charcutiers de la ville de Morondava disposent des matériels de réfrigération(pour certains du moins), utilisent des balances automatiques de précision. Ils possèdent ne plus des matériels leur permettant de confectionner des saucisses, des boudins et autres produits de la charcuterie.

Les produits de la basse-cour

Comme produits de la basse-cour, on trouve sur les marchés de Morondava ou plus proprement à leur périphérie des étaux de vente depoulets, de canards et d’autres espèces rares. La vente de volailles est presque entièrement entre les mains des migrants du sud, des Antandroy spécialement. Ce sont souvent des intermédiaires – mpanao tongotsy ou plus rarement des éleveurs mais tous viennent des zones rurales.
Des éleveurs aux consommateurs urbains, les animauxchangent deux ou trois fois de main. Et en fonction de la longueur des circuits commerciaux, les prix augmentent. Entre août et octobre 2008, le prix du poulet s’échelonnait entre Ar.5000 et 12000 selon la taille de la marchandise en question. Quand vient la période des pluies et que les paysans sont occupés dans leurs activités agricoles, le commercede volailles devient exclusivement une affaire des intermédiaires qui se relaient parfois jusqu’en ville. Et c’est ainsi que les prix grimpent.
Il faut dire qu’à Morondava les volailles ne sont p resque jamais vendues à l’intérieur des enceintes des marchés que ce soit au grand Bazar ou à Namahora. Trois raisons majeures sont à l’origine de cette situation : tout d’abord, les places du marché sont un peu trop exiguës pour être occupées par des vendeurs qui ne se présentent en ville qu’occasionnellement. C’est ainsi que les volailles sont commercialisées presque sur le lieu même de leur débarquement. Ensuite, pour pouvoir prendre immédiatement le taxi-brousse, une fois la marchandise écoulée, des vendeurs préfèrent ne pas trop s’éloigner de la gare routière. Enfin, on peut évoquer la difficulté de la manutention des cages dont certains contiennent jusqu’à une cinquantaine de vo lailles environ, ce qui n’encourage guère les marchands à aller se déplacer trop loin du point de débarquement. Ainsi, dans le centre-ville, à 50 m au Sud-Est du grand Bazar, le coin Nord-Ouest de la gare routière est devenu un point de vente de volailles. Sur le marché de Namahora, le point de vente de volailles se situe 75 m à l’est juste sur la bordur e Sud de la route nationale n°34 qui constitue la principale artère de la ville. La composition des volailles fait apparaître une très nette domination des poulets qui forment plus de 90% des espèces vendues. C’est que les gallinacés peu exigeants et débrouillards conviennent au manque de disponibilité des paysans qui n’ont que peu de temps à consacrer à d’ autres activités que leur agriculture.
Il existe quelques rares cas de la vente ambulante de volailles. Il s’agit ici des faits tout à fait ponctuels et occasionnels dont les acteurs s ont des éleveurs urbains qui ont pu entretenir quelques poulets dans leurs petites basses-cours. La vente s’effectue le plus souvent pour le cas de besoins urgents d’argent.

Les produits de chasse

La vente des produits de chasse constitue l’une des originalités de la ville de Morondava. Elle porte sur des animaux dont certains sont protégés par la loi en vigueur à Madagascar. Mais qu’est-ce qu’on entend par chasse ? Dans sa thèse de doctorat (septembre 2006), JAOFETRA T l’a définie de la manière suivante : « Par chasse, nous entendons toute activité de collecte ou de prélèvement que l’Homme exerce sur toute espèce animale non domestique (ou non domestiqué) et qui vit à l’air libre ou dans un terrier».
A ce titre, on peut dire qu’il existe sur les marchés de Morondava des produits de chasse, c’est-à-dire des animaux qui ne relèvent pas de l’élevage mais de la simple cueillette. Ils se vendent quasi-quotidiennement sur les deux marchés ou à travers l’espace urbain. Parmi ces produits, les plus connus sont la viande de sanglier (Potamochaerus larvatus) et les canards sauvages.

Le marché de Namahora
Occupant une superficie d’environ 400 m², le marchéde Namahora s’est implanté dans le quartier dont il porte le nom. Ce quartier se situe à l’Est du noyau principal de la ville à une centaine de mètres environ, avant l’entrée de al route digue qui mène vers Morondava Échelle :
LEGENDE mètres
: Riz: Viande de boeuf
: Produits maraîchers: Viande de porc
: Fruits divers : Produits de pêche frais
: Tubercules : Produits de pêche préparés
: Huile de coco et miel (en bouteille)
: Lieu de stockage des produits
: Zone d’habitation/ concession privée
: Limite du hangar
centre. S’implantant durant la première moitié des années « 1990 » dans une concession privée sise au sud de son site actuel, le Bazar de Namahora a été par la suite muté juste de l’autre côté de la route à partir de 1995. Comme la plupart des marchés malgaches, ce marché s’est vite révélé trop petit pour le nombresans cesse croissant des commerçants si bien qu’aujourd’hui on revient petit à petit à la c ase départ. Autrement dit, une partie du marché empiète sur une trentaine de mètres carrés urs des concessions privées qui prélèvent raisonnablement des taxes d’occupation équivalent à ce que la municipalité perçoit auprès des marchands soit 100 Ariary par lot de 1 à 2m². Le marché de Namahora était considéré comme un véritable petit marché ondairesec mais vu l’évolution actuelle de l’espace urbain de Morondava qui se développe à une vitesse grand V vers l’Est, il est ainsi permis de penser que d’ici peu, ses activités dépaseront celles du marché central dont le quartier d’implantation perd progressivement une partie de sa population qui déguerpit vers l’Est (de l’autre côté de la lagune) et une pa rtie de sa superficie consécutivement à une érosion marine très intense. Les spécialistesestiment à une dizaine de mètres la largeur de la côte qui disparaît annuellement. Le h angar principal du marché de Namahora occupe une superficie de 150m² environ où une cinquantaine de vendeuses (de produits maraîchers principalement) exposent leurs marchandises sur des tables basses en planche. A l’instar du Bazar-Be central, la place du marché de Namahora est assez bien organisée. On y trouve un « quartier » pour les produits carnés (viande de porc et de bœuf) à l’entrée de la place, c’est-à-dire au sud du hangar principa l où la municipalité a aménagé une vingtaine de tables cimentées avec des carreaux blancs pour être facilement nettoyables. Au nord du hangar principal, on trouve ce que l’on pourrait appeler un hangar secondaire. Ici le plancher, tout comme sur le quartier de viande, n’est pas cimenté et les commerçants (des femmes à plus de 90%) étalent leurs marchandises sur des étaux sommairement construits avec des tables en bois surélevées par quatre à six piquets de bois ronds. Ce hangar secondaire est seulement en partie couvert de tôles ondulées, l’autre moitié étant totalement laissée découverte faute de moyens. Toutà fait au Nord, le marché de Namahora se réduit à une place avec des marchandises étalées à même le sol et recouverts de toit en feuilles de cocotiers que quatre piquets de bois surmontent. Vers l’Est, dans une cour mitoyenne, les commerçants venant tout droit d e la campagne exposent leurs marchandises (tubercules, maïs verts, tomates, …) à même le sol, dans des seaux d’eau et des cuvettes en plastique ou sur des sacs étendus par terre,…sans aucun toit pour les protéger. Namahora est un marché très populaire. Ceci se traduit dans l’espace par son extension rapide et régulière non seulement vers el nord comme il a déjà été constaté mais aussi et surtout le long de la Route Nationale 35 qui le jouxte et ce, sur une distance de près de 1000 mètres, de part et d’autre de la chaussée.Les marchandises exposées sont ici très diversifiées : du riz décortiqué, des légumineusessèches – voamaina, produits de la quincaillerie malgache, de l’habillement de toutes sortes, des matériels électroniques…des grillades et des beignets et des produits de la boulangerie,…Ainsi, Namahora a largement débordé ses limites originelles mordant sur la plupart des cours et des routes avoisinantes. L’embouteillage est ici devenu une réalité vécue quotidiennement. Ces phénomènes (grignotage d’espace de la périphérie du marché, embouteillages,…) ne sont-t-ils pas devenus, à Madagascar, une constante là où un march é s’est implanté ?
Outre ces deux grandes places du marché, il existe,dans les différents quartiers de la ville de Morondava, des petits étaux de vente des produits alimentaires agricoles pouvant être assimilés à de véritables petits marchés de oximitépr. Le commerce ambulant est également très prospère dans cette ville à l’ombredes cocotiers.
Les petits marchés de proximité et les étals«flottants »
La commercialisation des denrées alimentaires d’origine agricole ne s’effectue pas uniquement sur les places du marché . La démultiplication de ce que l’on pourrait appeler « marché de proximité » est très visible à traversles différents quartiers – fokontany de la capitale du Menabe. On remarque toutefois qu’ils sont beaucoup moins nombreux dans le centre-ville que dans les fokontany périphériques.Ceci est sans doute à mettre en rapport avec la stagnation sinon la diminution du nombre de population dont une partie toujours plus importante a choisi de déguerpir vers les « nouveaux » quartiers de l’Est. Les inondations annuelles mais aussi l’érosion côtière y sont pour beaucoup. Car si rien n’est fait pour freiner sinon arrêter l’érosion du littoral, l’avenir du centre-ville est incertain.
Ces petits étals de vente des produits maraîchers et /ou des autres produits agricoles se retrouvent dans des concessions privées ou le long des voies de circulation. Ces petits points de vente sont plus ou moins bien présentés,plus ou moins bien achalandés selon les moyens et selon les motivations de celui ou celle qui le détient.
Les étalages sont en général sommaires. Les uns sont constitués par une table en planches éclatées de 1.5 à 2m² en moyenne et qui ste surmontée par quatre piquets de bois ronds de palétuviers – honko ; une toiture sommaire en feuilles de cocotiers garantit l’ensemble des rayons du soleil. Les autres sont aménagées dans les cases d’habitations ; elles-mêmes sous la véranda, dans une cabine qui aune fenêtre donnant sur la route pour faciliter les tâches de la ménagère qui est à la fois mère de famille, bref , « femme à la maison ». Les marchandises offertes sont assez limitées mais elles sont souvent juste suffisantes pour sortir les vendeurs de l’oisiveté et libérer les ménagères de longs déplacements quotidiens vers le marché. Ainsi, on eutp y trouver des légumes divers (feuilles potagères, tomates, légumineuses sèches uo vertes, etc.), des fruits qui varient selon les saisons (agrumes, bananes, papayes, etc.), des beignets, des galettes de riz – mokary et, plus curieusement, des produits pharmaceutiques. Les produits maraîchers proviennent des principaux marchés de la ville pour certains cas essentiellement de Namahora mais de plus en plus de la campagne périphérique. Ces marchandises sont, dans ce cas, acheminées par les paysans eux-mêmes : ilsviennent en ville ou envoient quelqu’un de la famille, jeunes filles ou garçons, qui jouent le rôle de commissionnaires. Les bénéfices sont généralement partagés à part égale. Pour la vente dans les petits marchés de proximité, elle se fait toujours au petidétail (par tas, par pièces ou par boîtes de conserves vides – kapoaka (boîte de lait concentré, condensé de tomates). Outre les étaux de vente des produits agricoles, on trouve également dans certains fokontany de la ville des points de vente de viande de bœuf surtout mais aussi de porc. A l’instar des étals de vente des produits maraîchers, ceux de produits carnés sont construits assez sommairement ; le nombre de bouchers tourne autour de 2 à 4 personnes.
Il faut, cependant, signaler qu’il n’est pas rare d e voir des commerçants qui n’ont besoin ni d’étalage, ni d’ombrage spécialement aménagé. Ils arrivent en ville, cherchent un pied d’arbre suffisamment ombragé et étalent leursmarchandises à même le sol ou plus précisément sur le sac sinon dans un panier ou un écipientr (seau, cuvette en plastique) qui a servi à les transporter. Cette catégorie de vendeurs, sans être ambulants, occupe le plus souvent des points différents d’un jour à l’autre. On peut les qualifier de commerçants « flottants » des pieds d’arbre. En tout cas, ils ne s’adonnent à cette activité que de manière occasionnelle quand l’opportunité se présente à eux, c’est-à-dire lorsqu’ils ont quelque chose à offrir.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie LES PRODUITS EN VENTE SUR LES MARCHES
Premier chapitre : LES PRODUITS D’ORIGINE VEGETALE
I.1.-Les produits de cultures
I.1.1- Les céréales
I.1.2-Les tubercules
I.1.3- Légumes et feuilles potagères- traka
I.1.3.1-Les feuilles et les légumes traditionnels
I.1.3.2-Les légumes « européens »
I.1.4-Les fruits
I.2- Le commerce des produits de cueillette
I.2.1-Les fruits de cueillette
I.2.2.-Les tubercules sauvages
Deuxième chapitre : LES PRODUITS D’ORIGINE ANIMALE
II.1-Les produits d’élevage
II.1.1-Les produits carnés
II.1.2-Les produits de la basse-cour
II.2-Les produits de chasse
II.3-Les produits de pêche
II.3.1-Les espèces ichtyologiques
II.3.2-Les crustacés
II.3.3-Les autres produits de mer
Deuxième partie LES MARCHES ET LES HOMMES
Chapitre troisième : APPROCHE GEOGRAPHIQUE DES MARCHES URBAINS ET DES PETITS POINTS DE VENTE DE LA VILLE
III.1-Les marchés urbains de Morondava
III.1 .1- Le marché principal – Bazary be
III.1.2-Le marché de Namahora
III.2-Les petits marchés de proximité et les étals « flottants »
III.3-Le commerce ambulant – riorio
Chapitre quatrième : LES HOMMES SUR LES MARCHES
IV.1-Les commerçants
IV.1.1-La répartition sexuelle des commerçants
IV.1.2-Les produits et les origines géographiques des vendeurs
IV.1.3-Les produits et l’appartenance ethnique des commerçants
IV.2-La clientèle des marchés
IV.2.1-La composition de la clientèle des marchés
IV.2.2-Les affluences des clients sur les marchés
IV.2.2.1-Les affluences quotidiennes
IV.2.2.1.1-Les affluences de la matinée
IV.2.2.1.2-Les affluences des après-midi
VI.2.2.2-Les affluences mensuelles et/ou annuelles
VI.3-Les auxiliaires des marchés
IV.3.1-Les auxiliaires communaux
IV.3.1.1-Les percepteurs des marchés
IV.3.1.2-Les gardiens
IV.3.2-Les auxiliaires « indépendants »
IV.3.2.1-Les brouettiers
VI.3.2.2-Les charretiers
Troisième partie LES ZONES DE PROVENANCE DES PRODUITS
Chapitre cinquième : LES ZONES AU SERVICE EXLUSIF DE MORONDAVA
V.1-La production urbaine de vivres
V.1.1 -L’agriculture alimentaire urbaine
V.1.2-Les activités d’élevage en milieu urbain
V.1.2.1-L’aviculture
V.1.2.2-L’élevage urbain de bovidés
V.1.2.2.1-L’élevage caprin
V.1.2.2.2-L’élevage bovin
V.1.2.3-L’élevage porcin : un véritable phénomène urbain
V.1.3-La pêche dans la ville de Morondava
V.2-Les communes proches au service exclusif de Morondava
V.2.1-La commune rurale de Bemanonga
V.2.1.1-Généralités
V.2.1.2-Les activités agricoles
V.2.1.2.1-Le riz -vary, la principale culture alimentaire
V.2.1.2.2-Les autres produits vivriers
V.2.2-La commune rurale d’Analaiva
V.2.2.1-Généralités
V.2.2.2.-Analaiva, une zone rizicole importante
Chapitre sixième : LES ZONES SECONDAIRES DE RAVITAILEMENT ET LES VICISSITTUDES DU TRANSPORT
VI.1-Les zones secondaires de ravitaillement
VI.1.1-Le district de Mahabo
VI.1.1.1-La commune urbaine de Mahabo
VI.1.1.2-La commune rurale d’Ankilivalo
VI.1.1.3-La commune d’Analamitsivala
VI.1.1.4-La commune rurale d’Ampanihy
VI.1.2-Les zones régionales éloignées et extra-régionales
VI.2-Les vicissitudes du transport
VI.2.1- La route nationale 35
VI.2.2- Les pistes saisonnières
VI.2.3- Les réseaux de piste et de chemins vicinaux
VI.2.4- Le transport par voies des fleuves/rivières
VI.2.5- Le transport maritime
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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