Approche ecogeographique de la repartition des forets galeries

PRESENTATION DU SUJET 

Problématique

Toute la surface fertile des Comores est déjà exploitée […], toute activité agricole supplémentaire empiète sur ce qu’il reste de la forêt [Cf. DOULTON et COLLEGE, 2005]. Dans une île exiguë comme Anjouan – 424 Km2 –, la pression démographique s’est traduite par une augmentation des besoins en terres et en produits forestiers. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), la couverture forestière représentait 19,5 % du territoire anjouanais en 1997. En 2003, elle n’en couvre que 3,3 %. Le nombre de rivières pérennes est passé de 54 dans les années 1950 à une dizaine de nos jours [KEITH et al., 2006]. Cet assèchement alarmant peut être un indicateur du déséquilibre écologique. L’extension remarquable des exploitations sur les versants est un indice non seulement du manque de terres mais aussi de la mauvaise gestion de l’espace. Notre patrimoine naturel est ainsi menacé.

Les formations riveraines accessibles sont déjà parcourues en tout sens par l’homme. Elles constituent un passage obligatoire pour accéder aux forêts d’altitude. Elles sont alors, en grande partie, facilement exploitables. Cependant, il est tôt de confirmer que les reliques des forêts anjouanaises ne subsistent que sur de fortes pentes ou sur les zones les plus inaccessibles comme le soulignent VOS [2004], KEITH et al. [2006] et autres. Les classifications typologiques des forêts comoriennes d’ADJANOHOUN et al. [1992] et de KEITH et al. [2006] ne les mentionnent pas. Les données scientifiques relatives à leur répartition ne sont pas disponibles afin d’aider les Autorités à prendre des décisions. Aucun rapport n’a pu être établi entre ces formations et les cours d’eau. Le temps passe et l’humanisation outrancière de l’espace se poursuit. Les vestiges des galeries forestières sont menacés. Leur régénération est incertaine vu les conditions géologiques. Une mauvaise gestion du paysage riverain n’est pas sans répercussion sur les milieux abiotique, biotique et économique dont l’ampleur restera à définir.

Aperçu géomorphologique 

Morphologie
Anjouan est constituée par le relief de la partie centrale et celui des presqu’îles suivant des périodes géologiques.

La partie centrale se caractérise par le plus haut massif, le mont Ntringui (1595 m d’altitude). Il se localise à 12° 12′ 43″ S – 44° 25′ 40″ E. L’altitude diminue au fur et à mesure qu’on s’en éloigne. Les lignes de faîte sont bien marquées . Les montagnes sont séparées par des vallées profondes et encaissées. Le paysage est constitué par des cirques dont le plus important est celui qui englobe Bambao Mtrouni et Tsembeho. Il s’observe à l’Est du mont Ntringui. Ce cirque, entouré d’escarpements abrupts de 700 à 800 m, paraît tirer son origine soit d’un énorme cratère d’explosion, soit plus probablement d’un effondrement en chaudron [PAVLOVSKY et SAINT OURS, 1953]. Toutefois, selon les mêmes auteurs, les cirques de Patsy au Nord, de Koni au Sud et d’Ousini plus au Sud peuvent être considérés comme dus uniquement à l’érosion torrentielle.

Parmi les cratères conservés, deux ont donné naissance aux lacs Dzialandze à 901 m , et Dzialaoutsonga à 697 m d’altitude. Ils sont entourés par des versants raides. Vers l’Ouest de l’île, la chaîne centrale s’abaisse pour laisser apparaître des collines et des plaines comme celles de Pomoni, de Wani, de Bambao, etc. Sur les trois presqu’îles, le relief est moins accidenté et perd de l’altitude. En général, il atteint rarement 900 m. Des falaises basaltiques sont remarquables sur les littoraux.

Substrat géologique

Il est constitué selon PAVLOVSKY et SAINT OURS [1953] de :
– laves à faciès basaltiques de la Phase Volcanique Inférieure (PV Inf) qui ont formé le noyau central de l’île. Les formations porphyriques mélanocrates (représentées par des Anakaramites et des Ankaratrites basaniques) se rencontrent rarement – occupation : moins de 1 % de la surface de l’île ;
– laves à faciès basaltiques de la Phase Volcanique Intermédiaire (PV Int) qui sont présentes sur les trois presqu’îles, dans le cirque de Bambao, dans la vallée de Pomoni, etc. Pendant cette phase volcanique, des scories et des tufs pouzzolaniques ont occupé quelques portions de l’île, la partie littorale de Bambao, le Sud de Bandrani, les secteurs de Wani, Mirontsi, Mutsamudu, etc.

Sols

Les sols bruns couvrent une grande partie de l’île. Les sols ferralitiques ou argiles latéritiques s’observent généralement sur la presqu’île de Sima, aux environs de Jimlime au Nord. Sur les endroits non lessivés, ils se caractérisent par une grande fertilité malgré des carences en phosphore [DNEF, 2006]. Les sols hydromorphes se rencontrent dans les milieux à mauvais drainage et ont une potentialité agricole. Les andosols, sols noirs, sont présents sur quelques localités de l’île où les manifestations volcaniques sont récentes. Ils sont riches en matières organiques. Les alluvions fluviatiles sont constituées de dépôts grossiers aux fins. Leurs textures et leurs structures varient suivant la vitesse de l’agent transporteur – eau. Celle-ci est déterminée par la topographie des cours d’eau (supérieur, moyen et inférieur) qui peut être un indicateur de la répartition des communautés végétales. Les limites précises en seront données dans les recherches ultérieures. Ces sols, lorsqu’ils sont dénudés, deviennent sensibles à l’érosion. Ils perdent leur capacité de production agricole par lessivage ou par épuisement de leurs éléments organiques.

Réseau hydrographique

Sous la terminologie cours d’eau, nous associons les ruisseaux, les rivières et les petits fleuves pour Anjouan. Le vocable fleuve, qui n’est pas encore évoqué aux Comores, est employé aux « cours d’eau à débit important, réunissant les eaux de nombreux affluents et se jetant dans l’océan» [PARENT, 1990]. Notre affirmation est plus ou moins justifiable au Sud-Ouest plus précisément à Pomoni, au Nord (péninsule de Jimlime) et à l’Est (Jéjé) où des ruisseaux forment des rivières qui donnent naissance aux petits fleuves respectifs de Pomoni , de Jimlime (Mro oua hari) et de Jéjé. Ces derniers se jettent dans le Canal de Mozambique. Les cours d’eau anjouanais se répartissent en trois grands domaines biotypologiques différents. On retient les cours d’eau qui se déversent à l’Est (Tratringa, Ajaho, Jéjé,…), au Sud-Ouest (Bandrani, Mandzissa, Gnavivi,…) et au Nord-Ouest, (Koki, Mutsamudu, Pagé, …) . Pour chaque cours d’eau, on distingue trois secteurs : l’amont où les eaux sont fraîches et permanentes, le secteur médian, aux caractéristiques intermédiaires [TSALEFACK, 2007a] et l’aval où le débit d’écoulement est réduit et les eaux s’assèchent dans certaines localités en saison sèche. Le massif central regroupe les bassins versants et hébergent les vestiges de la flore anjouanaise. Les cours d’eau ou « miro » qui y prennent leur source sont généralement permanents. Ceux qui descendent des péninsules sont, par contre, susceptibles de s’assécher [PAVLOVSKY et SAINT OURS, 1953]. C’est le cas des « miro » d’Agnochi, de Chironi.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : LES DESCRIPTIFS DU PROJET
I.1- PRESENTATION DU SUJET
I.1.1- Problématique
I.1.2- Choix du terrain
I.1.3- Pertinence actuelle du sujet et/ ou de la problématique
I.2- DESCRIPTION DE LA ZONE ECOGEOGRAPHIQUE
I.2.1- Aperçu géomorphologique
I.2.2- Sols
I.2.3- Réseau hydrographique
I.2.4- Climat
I.2.5- Végétation
I.2.6- Faune
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL
II.1- PRESENTATION ET JUSTIFICATION DES THEORIES
II.2- DEFINITION DES CONCEPTS
II.3- LACUNES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES
II.4- COMMENTAIRE BIBLIOGRAPHIQUE
II.5- DISCUSSION DES AUTEURS ET CRITIQUES DE LA CLASSIFICATION TYPOLOGIQUE DE LA VEGETATION COMORIENNE
II.6- HYPOTHESES PLAUSIBLES
CHAPITRE III : DE L’ANALYSE PROBLEMATIQUE PRELIMINAIRE VERS UN SCHEMA DE RESTAURATION ECOLOGIQUE EN PROJET
III.1- DE L’ANALYSE PROBLEMATIQUE PRELIMINAIRE
III.1.1- Dynamique spatio-temporelle de l’occupation du sol
III.1.2- Constat de la régression forestière
III.1.3- Facteurs déterminant le changement du paysage
III.2- …VERS UN SCHEMA DE RESTAURATION ECOLOGIQUE EN PROJET
III.2.1- Concepts et définitions
III.2.2- Etapes sommaires du schéma de restauration écologique
III.2.3- Conditions de réussite
III.2.4- Limites de la théorie
III.2.5- Eléments de réponses
CHAPITRE IV : DEMARCHE METHODOLOGIQUE RETENUE POUR LA THESE
IV.1- OBJECTIFS
IV.2- PRESENTATION ET JUSTIFICATION DES INSTRUMENTS DE RECHERCHE
IV.3- METHODE TRANSDISCIPLINAIRE
IV.4- PRESENTATION ET JUSTIFICATION DE LA GRILLE D’ANALYSE
IV.5- RESULTATS ATTENDUS
IV.6- CALENDRIER DES TRAVAUX
CONCLUSION

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