Approche diachronique de la situation prostitutionnelle à l’échelle mondiale

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L’interactionnisme symbolique

Les tenants de l’interactionnisme symbolique rejoignent l’optique des partisans de l’individualisme méthodologique pour se démarquer de la propension à faire de l’acteur social un idiot culturel, pour reprendre l’expression de Garfinkel, avec toutefois une nuance fondamentale qui est de concentrer l’attention, non sur les stratégies individuelles des agents mais plutôt sur les relations d’un individu à l’autre : en un mot, leurs interrelations, la production d’une identité qui se forge au contact d’autrui. La perspective interactionniste se veut en fin de compte une tentative de dépassement du holisme et de l’individualisme méthodologique en portant l’accent sur la situation sociale de deux individus en contact relationnel.

L’expression d’interactionnisme symbolique datée de 1937 est née sous la plume de H. Blumer, sociologue américain qui a subi une forte influence de G.H. Mead. Selon Blumer, ce sont les points de vue et les représentations que les acteurs ont du monde social qui constituent l’objet essentiel de la sociologie. Pris comme tel, ce substrat prolonge la réflexion méthodologique en récusant la démarche positiviste friande d’enquêtes par questionnaire et d’analyses statistiques pour mettre en exergue les vertus de l’observation in situ, les représentations des acteurs qui, par interaction assignent du sens aux objets, aux situations et aux symboles qu’ils manipulent à leur gré. Blumer cautionne et entérine cette manière d’approcher la réalité sociale qui s’inspire largement de la démarche anthropologique et qui trouve ses lettres de noblesse à travers les études de communautés entreprises par L. Warner, R. Redfield et E. Goffman.
Dans son Symbolic Interactionnism, un ouvrage paru en 1969, Blumer expose de façon explicite et sans apprêt langagier, les principes de base de la démarche méthodologique du même nom. Ces trois principes sont les suivants, nous citons :
– « Primo, les humains agissent à l’égard des choses en fonction de l’image qu’ils s’en font : objets physiques comme des arbres ou des chaises ; êtres humains tels qu’une mère ou un vendeur ; catégorie d’humains tels qu’amis ou ennemis ; institutions telles qu’école ou gouvernement ; idéaux tels qu’indépendance ou honnêteté ; activités des autres, leurs désirs et leurs ordres ; enfin, les situations dans lesquelles ils se trouvent.
– Secundo, les choses prennent un sens du fait de l’interaction avec autrui ;
– Tertio, ces sens sont manipulés et modifiés par l’interprétation que l’acteur leur donne ».
Comme le sens immanent des choses n’est pas inhérent aux choses elles-mêmes mais se crée au cours du processus d’interaction, il semble aller de soi que pour étudier et appréhender les phénomènes sociaux, il est strictement exigé de se défaire de toute idée préconçue sur la question et de s’employer à saisir l’essence des choses à travers la lucarne des protagonistes directement concernés suivant le sens qu’ils confèrent aux actions et non à la lumière de l’imaginaire du sociologue. Ainsi, l’étude de la prostitution doit être menée, en vertu des canons de l’interactionnisme symbolique, à partir du point de vue des prostituées, des clients, et de tous ceux qui nouent directement des transactions avec les protagonistes de premier plan.

Quelques applications devenues classiques de la méthode interactionniste ont vu le jour avec les travaux d’E. Goffman, de H. Becker ou encore de M. Dalton. A titre d’illustration, Becker affirme que le caractère déviant d’un quidam n’est pas le fait par ce dernier d’avoir commis un acte répréhensible par la transgression d’une norme admise par la société, mais le fait d’être désigné, étiqueté et considéré comme tel par les autres membres du groupe. « La déviance, nous rappelle Becker, n’est pas une qualité de l’acte commis par une personne, mais plutôt une conséquence de l’application par les autres de normes et de sanctions à un transgresseur »7. Dans le même ordre d’idées, Goffman qui a observé trois années durant le comportement des fous dans un asile reporte dans son ouvrage Asile paru en 1961 que la folie ne se réduit pas à une aliénation mentale mais est doublée de surcroit d’une aliénation sociale qui conduit à un enfermement des individus dans un rôle de fous, aliénation qui prend forme par la réclusion de ces déviants dans une institution totalitaire fortement régentée par des règles rigides et indéfectibles. Goffman approfondit la réflexion en distinguant dans la personne une double identité assumée, employée à bon escient dans la vie quotidienne, une identité sociale virtuelle, celle que l’individu souhaite montrer à autrui pour ne pas perdre la face et qui est perçue par l’autre comme conforme à la norme et une identité sociale réelle qui englobe les attributs effectivement possédés par la personne sans effort de dissimulation ou de simulation délibérée. Certaines caractéristiques physiques ou comportementales peuvent devenir encombrants et tenir lieu de stigmates pouvant à leur tour handicaper l’image de soi que la personne affiche en société. Le stigmate peut être l’origine d’un paraître social précaire comme il peut tout aussi être utilisé comme attribut décisif dans la définition de l’image de soi afin d’accentuer d’autres traits de caractères relevant de l’identité virtuelle en vue de revaloriser l’opinion que les autres ont de la personne en mettant en filigrane ledit stigmate avilissant. De fil en aiguille, il advient que ce sont les groupes sociaux qualifiés par Becker d’entrepreneurs de moral qui créent la déviance en instituant des règles dont la dérogation constitue la déviance.

Par ailleurs, Goffman utilise la métaphore de la dramaturgie et ses notions pour analyser et décortiquer les spécificités des microrelations qui reposent sur un jeu de rôles que les acteurs sont tenus de respecter sous peine d’enfreindre les règles de bienséance préalablement admises dans la scène sociale. C’est pour cette raison que lorsque deux interlocuteurs se retrouvent face à face, chacun cherche à découvrir des informations sur son vis-à-vis afin de ne pas se risque à le froisser, à lui faire perdre la face. Une telle situation triviale ne peut pas être saisie par des statistiques, ni par des calculs, ni par des méthodes scientifiques. La vie quotidienne se déroule en une suite d’hypothèses en ceci que chaque personne essaie de réprimer ses instincts profonds immédiats pour exprimer une vue de la société qu’il juge acceptable, au moins provisoirement par ses interlocuteurs.

Les représentations sociales

Concept clé de la psychologie sociale, les représentations sociales sont portées au goût du jour par Serge Moscovisci qui les compare à des théories du savoir commun, des sciences populaires qui se diffusent dans une société. C’est Durkheim qui, pour la première fois fait allusion à cette notion en la baptisant de l’expression « représentations collectives », lui attribuant une nature et une spécificité sui generis au cours des études qu’il a menées sur les religions et les mythes. D’après lui, « les premiers systèmes de représentations que l’homme s’est forgé du monde et de lui-même sont d’origine religieuse ». Selon, Jodelet, « les représentations sociales sont des modalités de pensée pratique orientée vers la communication, la compréhension et la maîtrise de l’environnement social, matériel et idéel ». Les représentations sociales sont d’abord constituées d’idées, de croyances, de jugements, de visions du monde, d’opinions ou encore d’attitudes. Elles engendrent par la suite (les idées, croyances et opinions) une connaissance généralement qualifiée de spontanée, de connaissance du sens commun ou de pensée naturelle. Pour la plupart des auteurs, le caractère naïf des représentations ne signifie pas d’emblée qu’elles sont fausses ou erronées. Les représentations ne jouissent certes pas d’un critère scientifique dans leur élaboration mais du fait de leur propriété de construction sociale de la réalité, elles méritent d’être analysées plus avant.

Caractéristiques des représentations sociales

Etymologiquement, le verbe représenter vient du latin repraesentare rendre présent. En philosophie, « la représentation est ce par quoi un objet est présent à l’esprit », en psychologie, c’est une perception, une image mentale dont le contenu se rapporte à un objet, à une situation, à une scène du monde dans lequel vit le sujet. La représentation est l’action de rendre sensible quelque chose au moyen d’une figure, d’un symbole, d’un signe. Des définitions précédentes, nous pouvons déduire les éléments essentiels qui caractérisent une représentation : sujet et objet, image, figure, symbole, signe, perception, action.

Le sujet peut être un individu ou un groupe social. L’objet, une personne, une chose, un évènement matériel, psychique ou social, un phénomène naturel, une idée, une théorie ; il peut revêtir un aspect imaginaire, réel ou mythique. La perception suggère le fait de capter, de s’approprier, de saisir un objet par les sens (la vue, l’ouïe, le toucher, …) ou par l’esprit. L’action renvoie à l’opération d’appropriation de l’objet perçu par le sujet. Enfin, les images, les symboles sont des représentations de l’objet perçu et interprété.
Ainsi, eu égard aux éléments présentés plus haut, nous pouvons dresser les caractéristiques fondamentales des représentations qui sont : la référence à un objet (de nature abstraite comme la folie, les médias ou une catégorie de personne telle que les prostituées, les enseignants), sa propriété figurative et imageante (outre la reproduction de la réalité, elles ont la particularité de translater celle-ci dans le domaine de l’imaginaire social et individuel. De relier les choses aux mots par la matérialisation des concepts), un caractère constructif (selon Abric, « toute réalité est représentée, c’est-à-dire appropriée par l’individu ou le groupe, reconstruite dans son système cognitif, intégré dans son système de valeurs dépendant de son histoire et du contexte social et idéologique qui l’environne ») et finalement un caractère autonome et créatif en ceci qu’il conditionne et influence les comportements et les attitudes des acteurs. De ce fait, selon les représentations qui découleront de la perception maladie ― destructrice ou libératrice ― l’on réorientera les objectifs et les paramètres de notre conduite (refus des soins et du recours au médecin dans le cas de la maladie destructrice, adoption d’un comportement nihiliste en rompant avec les contraintes sociales et en cherchant à enrichir son univers personnel, dans le cas de la maladie libératrice).

Structure et fonctionnement des représentations

Les représentations sociales sont principalement constituées d’un noyau central et d’éléments périphériques. Le noyau central est à l’origine des différents éléments de la représentation, il leur donne sens et valeur et détermine la nature des liens qui unissent entre eux les éléments de la représentation. Il fait figure d’élément unificateur et stabilisateur de la représentation et ce n’est que lorsqu’il est modifié que la représentation se transforme. Le noyau central est constitué de la nature de l’objet représenté, de la relation de cet objet avec le sujet ou le groupe ainsi que le système de valeurs et de normes. Le noyau central est l’élément le plus stable de la représentation, il est très difficile de le modifier et c’est la raison pour laquelle il est parfois appelé « noyau dur ».

Autour de ce noyau gravite les éléments périphériques. Même si le noyau central est le fondement de la représentation, les éléments périphériques tiennent une place importante dans la représentation.  » Ils comprennent des informations retenues, sélectionnées et interprétées, des jugements formulés à propos de l’objet et de son environnement, des stéréotypes et des croyances … Ils constituent … l’interface entre le noyau central et la situation concrète dans laquelle s’élabore ou fonctionne la représentation ».
Les éléments périphériques ont trois fonctions principales : Une fonction prescriptive : ils indiquent ce qu’il convient de faire (quels comportements adopter) ou de dire (quelles positions prendre) selon les situations. Ils donnent des règles qui permettent de  » comprendre chacun des aspects d’une situation, de les prévoir, de les déduire, et de tenir à leur propos des discours et des conduites appropriés. » ; une fonction de personnalisation des représentations et des conduites qui lui sont rattachées : ils autorisent une certaine souplesse dans les représentations, qui tient compte de l’appropriation individuelle et du contexte dans lequel elles s’élaborent ; et pour finir, une fonction de protection du noyau central (ou fonction de défense chez Abric) : le système périphérique fonctionne comme pare-chocs de la représentation.

Le noyau central est très résistant au changement. Les éléments périphériques permettent l’intégration d’éléments nouveaux dans la représentation, ce qui conduit à terme, à sa transformation.
Motivation des acteurs, recherche d’un langage propre à leurs interactions en situation et mise en relief des configurations mentales se rapportant aux représentations de la prostitution et des prostituées, sont les notions qui constituent la pierre angulaire de notre positionnement méthodologique sur lequel repose toute la démarche technique de l’investigation.

Approche diachronique de la situation prostitutionnelle à l’échelle mondiale

Selon l’angle sous lequel l’on aborde la question de la prostitution et suivant le statut de l’intéressé qui s’y attèle, plusieurs optiques peuvent être mises à l’honneur. Les chercheurs, les féministes ainsi que les politiques défendent chacun des points de vue mitigés. Les uns s’acharnent à faire de la prostitution un travail, l’expression d’un libre choix raisonné et la manifestation d’une sexualité assumée quoique socialement condamnée ; d’autres en revanche lui attribuent un caractère infâmant et voient dans l’acte prostitutionnel, non une transaction marchande, une location de services et de faveurs sexuels contre rétribution mais plutôt une forme d’oppression, d’exploitation de la dignité et du corps féminins à seule fin d’asseoir encore une fois la prééminence de l’homme sur la femme.
Ainsi, nous pouvons distinguer les adeptes de la prohibition de la prostitution qui considèrent que celle-ci est un mal qui doit être enrayé, jugulé voire éradiqué, les partisans de la réglementation qui conçoivent l’utopie d’une politique d’éradication et l’aberration d’une telle démarche et qui préconisent le contrôle de la filière, la surveillance et le suivi de la santé des prostituées afin d’obvier à une pandémie de maladies sexuellement transmissibles et enfin les abolitionnistes, qui refusent toute idée de règlementation et optent pour un libre exercice de cette activité, les prostituées étant affranchies de toute contrainte d’ordre juridique.

Définitions

Dans l’imaginaire social, une prostituée est une femme qui se donne pour de l’argent. Cette définition lapidaire demeure satisfaisante pour le vulgum pecus et pourtant les spécialistes en sciences sociales ne s’accordent pas à trouver une formule assez objective et invariable qui serve de référence commune pour diverses analyses ultérieures. Chacun, en fonction de son domaine de compétence, privilégiera tel ou tel aspect de la prostitution ou telle qualité de la prostituée. Qu’on soit juriste, médecin, économiste ou sociologue, journaliste ou théologien, la conception de la fille de joie subira quelques déclinaisons, de sensibles distorsions de représentation.

Etymologiquement, le verbe prostituer vient du latin prostituere qui a pour première signification « placer devant », « exposer aux yeux » et comme deuxième signification « salir », « avilir ». Se prostituer revient donc sous cette acception au fait de se livrer à la débauche, de s’abandonner à l’impudicité. Cette acception a l’inconvénient de contenir un défaut d’explicitation relatif à l’appréciation des bonnes mœurs. Un détail d’accoutrement peut dénoter un caractère aguicheur dans une certaine culture (la religion musulmane par exemple) et être exempt dans le même temps de toute allusion à la luxure dans un autre milieu.

Peut-on mettre dans le même panier une jeune fille qui se fait entretenir par un ou plusieurs amants, une étudiante qui cherche à compléter son budget mensuel et celle qui racole dans les trottoirs et les bars ? Répondre à cette question revient à définir les invariants de l’acte prostitutionnel. Un paramètre non négligeable qui est une vérité première, mérite quand même d’être signalé ; la prostituée ne se donne pas gracieusement, elle monnaye ses services. Ensuite un consentement volontaire et conscient doit être donné. Consentement et appointements sont deux éléments qui ne font aucun doute dans leur contribution à la définition de la prostitution, mais ils ne sont pas pour autant suffisants. Se joignent la récidive et la notoriété. C’est à partir de ces paramètres que Jean Gabriel Mancini a donné la définition suivante : « La prostitution est le fait pour une femme de pratiquer contre rétribution, librement et sans contrainte, alors qu’elle ne dispose d’aucun autre moyen d’existence, des relations sexuelles habituelles, constantes et répétées avec tout venant et à la première réquisition, sans choisir ni refuser son partenaire, son objet essentiel étant le gain et non le plaisir8 ».
La définition de Mancini a l’inconvénient de contenir des expressions arrêtées qui prêtent à amalgames. En effet, l’expression « librement et sans contrainte » peut faire accroire que la fille ne peut pas subir une pression extérieure venant de sa famille (menaces de représailles si refus, ou si la somme rapportée est insuffisante), ou de son amant, ce dernier cas étant à certains égards, une réalité indubitable à Madagascar ; ensuite, nous ne voyons pas la modification apportée à l’acte prostitutionnel lorsque la fille qui s’y adonne exerce un autre métier en parallèle. De plus, qu’elle exerce cette activité de façon occasionnelle ou régulière, du moment qu’elle consent à des rapports sexuels vénaux, elle est une prostituée, tout jugement moral mis à part. Enfin, il est seulement fait mention d’une prostitution féminine dans la définition de Mancini alors que nous savons que de nos jours, les hommes (invertis, travestis) s’y livrent et leur nombre ne cesse de croître.

Une autre définition plus élargie nous est donnée par Fernando Henriques dans la préface de son ouvrage Prostitution et Société : « La prostitution consiste en tous les actes sexuels, incluant ceux qui ne comprennent pas réellement la copulation, habituellement accomplis par des individus avec d’autres individus de leur propre sexe ou du sexe opposé, pour un motif qui n’est pas sexuel. En outre, les actes sexuels habituellement accomplis pour le gain par des individus seuls, ou par des individus avec des animaux ou des objets, qui produisent dans le chef du spectateur quelque forme de satisfaction, peuvent être considérés comme des actes de prostitution. L’implication émotive peut ou peut ne pas être présente9 ». Enfin pour clore la liste des définition nous citerons en dernier lieu celle donnée lors de la 29ème session de l’Assemblée Générale de l’Organisation Internationale de la Police Criminelle en octobre 1960 à Washington : La prostitution est le fait de satisfaire contre rétribution les désirs sexuels de n’importe qui 10 ».

Nomenclature des prostituées et formes de prostitution

Suivant l’époque, la classe sociale de la femme vénale, son instruction et sa culture, le statut de la péripatéticienne ainsi que sa dénomination changent. La femme élégante douée d’une bonne culture, qui se fait entretenir par un homme riche promis à un bel avenir ne s’appelle pas prostituée quand bien même elle satisfait aux critères définis pour être désignée comme telle. De même, la fille aux manières raffinées issue d’une haute classe sociale, à l’abri du besoin matériel, sachant bien se tenir en société, ayant le sens des convenances et de la bienséance ne se fait pas désigner par le nom prostituée. La première s’appelle demi-mondaine, la seconde courtisane.

Viennent ensuite des substantifs qui sont pour la plupart injurieux ou qui dénotent un caractère péjoratif et offensant. Ainsi une fille de mœurs légères, dévergondée est appelée gourgandine, les expressions fille de joie ou fille publique désignent des femmes qui se prostituent avec en filigrane l’idée qu’elles sont la propriété de la communauté tout entière et qu’elles ont pour attributions principales entre autres, la tâche de distribuer un peu de bonheur aux damnés de la terre. Des termes comme catin, ribaude, péripatéticienne renferment une connotation avilissante tandis que le mot tapin, en plus de contenir la charge vulgaire montre également le lieu où se manifestent les parades de séduction destinées à aguicher les clients : la rue, le trottoir.

A Madagascar, quelquefois la terminologie usuelle du vulgum pecus n’a aucune correspondance avec le sens que l’on donne au mot prostituée. Ainsi, pour désigner la femme dépravée, l’on emploie le terme maquerelle (qui désigne, nous dit Larousse, la tenancière d’une maison close), ou cox. Plus généralement c’est le mot pute qui est couramment utilisé.
En ce qui concerne les formes de prostitution, nous en avons recensé une panoplie.
– D’abord, il existe la forme la plus banalisée et communément connue sous le nom de racolage ou prostitution de rue : elle consiste pour les prostituées à arpenter rues et trottoirs en maraudant à la recherche d’un client, toutes minauderies bienvenues ;
– Ensuite, vient l’abattage, une forme de prostitution intensive qui contraint les travailleurs de sexe à rallonger le temps de travail, l’étendue se traduisant d’une part par le racolage la matinée et le soir et d’autre part, à la multiplication des partenaires afin d’obtenir un montant journalier suffisant, ce qui est loin d’être le cas pour ce qui est du type de femmes qui s’y adonnent ;
– Le service des call-girls : il s’agit notamment de courtisanes qui sont répertoriées dans des agences de location de services sexuels, ou travaillant en indépendance et qui ont un calendrier bien planifié. Leurs clients sont en général des hommes fortunés (des chefs d’entreprises, des politiques en vue, bref, des personnes ayant un statut social élevé) qui les contactent par appel téléphonique ;
– La prostitution de vitrine : elle consiste à se mettre en valeur en se dénudant au maximum pour exhiber les parties intimes par le biais d’une vitrine.
– La prostitution dans les bars et les cafés : les prostituées se payent un verre et occupent une table en sirotant interminablement le breuvage cependant qu’elles guettent leurs futurs clients. La boisson consommée leur permet d’occuper la table de longues heures même si elles ne consomment plus autre chose. Elles sont bien habillées et sont pour la plupart à la recherche d’un mari étranger ou d’une relation suivie avec un ou quelques clients réguliers. Cette forme de prostitution est très en vogue à Antananarivo et principalement dans notre terrain d’étude.
– Prostitution dans les hôtels : c’est une forme de prostitution qui se pratique dans des hôtels tenus par d’anciennes prostituées qui louent les chambres à des prostituées ou leurs clients. Ces derniers peuvent même choisir leurs partenaires dans des albums où figurent les filles et leurs caractéristiques physiques ainsi que leurs « qualifications ». certaines prostituées choisissent quelquefois de louer une chambre pour une durée déterminée (une semaine, un mois, avec possibilité de renouvellement) dans laquelle elles accueilleront leurs clients et dans lesquelles elles vivent tout bonnement et ce, pendant toute la durée de la location de la chambre ;
– La prostitution pratiquée dans les salons de massage : version élégante de surcroit qui en plus de fournir des services de relaxation du corps s’enrichit par la proposition de services sexuels aux clients intéressés ; les filles qui fournissent ce genre de prestations sont généralement âgées de 18 à 21 ans et sont naturellement nanties d’un potentiel de joliesse irréprochable. Forme difficile à approcher étant donné que les filles sont tenues de protéger le salon de massage de toute présomption d’incitation à la prostitution d’autrui et d’exploitation des femmes sous peine de licenciement.
– La prostitution cybernétique : grâce aux technologies de l’information et de la communication, certaines femmes se prostituent via la communication internet en exhibant leur corps qui est examiné sous toutes les coutures par des clients qui se trouvent à des points quelconques de la planète. La distance géographique met à l’abri les prostituées de certaines violences physiques éventuelles et le paiement s’effectue par virement bancaire, Western Union ou similaires.

La prostitution à travers l’histoire

Si l’on se garde d’accréditer l’aphorisme communément consacré en matière de prostitution à savoir qu’ « elle est le plus vieux métier du monde », et que l’on se fie aux travaux de l’historien Jean Bottéro, spécialiste de la Mésopotamie, l’on serait mieux avancé.
« Tout commence à Babylone »11, contrée qui avec l’Egypte utilisa l’écriture et nous laissa comme héritage des pièces, des vestiges attestant l’existence à cette époque de protagonistes de l’amour libre, en d’autres termes de prostitué(e)s des deux sexes.

Entre 3000 avant Jésus-Christ et l’approche de notre ère, des tablettes gravées en Mésopotamie seraient parvenues jusqu’à nous. D’après elles, quand bien même l’amour libre était partie intégrante de la « culture raffinée », il n’en demeure pas moins que les Mésopotamiens vouaient aux prostituées un mépris sans bornes et les réduisaient à des marginaux. L’historien nous rapporte également un mythe selon lequel un homme élevé dans la steppe avec les bêtes sauvages, découvrit la culture grâce à six jours et six nuits d’étreinte avec une prostituée envoyée auprès de lui pour le ramener à la civilisation. Ne voulant plus la quitter, il la suivit en ville.

L’Antiquité

Trois phénomènes méritent d’être pris en considération lorsqu’il s’agit d’appréhender la prostitution aux IVe, Ve voire VIe siècle avant Jésus-Christ : le sens de l’hospitalité, la prostitution sacrée et l’esclavage.
En Grèce, l’hospitalité aurait été un levier pour l’émergence de la prostitution. Ainsi, le voyageur qui frappait à une porte inconnue était accueilli avec le gîte, le couvert et éventuellement la compagnie de la femme ou de la fille de l’hôte. Il arrivait qu’il laisse un cadeau en partant, ce qui s’apparentait à une forme de rémunération.
Outre les largesses de l’hospitalité, la prostitution sacrée naît de la nécessité de rendre utiles des femmes stériles dans une société qui stigmatise la non-procréation, en les poussant à s’offrir à tous pour honorer la déesse de la fertilité Inanna. De la même façon, des hommes se trouvant, par suite à une malformation dans l’incapacité de procréer, devenaient des prostitués afin de compenser leur impossibilité de participer à l’accroissement de la population. Les hommes qui fréquentent les prostituées sacrées (appelées aussi hiérodules), espéraient un renforcement de leur capacité génitale et au-delà, de leurs biens.
Par ailleurs, l’esclavage est un facteur non négligeable de pullulement de l’institution prostitutionnelle. Des propriétaires d’esclaves les louent à des clients et lorsqu’elles tombent enceinte les font avorter pour ne pas tarir leurs revenus.

A Athènes, Solon créa des établissements municipaux, les dictérions, ancêtres des bordels dans lesquels, argent et sexe peuvent être échangés. Ces maisons sont remplies d’esclaves, de femmes libres démunies à la suite du décès d’un parent ou d’un mari. Plus tard, se développera la forme de prostitution la plus répandue et qui sera soumise à de nombreuses restrictions, celle de femmes indépendantes qui s’offrent dans les tavernes, les ports, les rues.
La fréquentation des prostituées est d’autant plus acceptée qu’il faut détourner les jeunes hommes célibataires de l’abstinence ou de la séduction des femmes défendues (épouses ou filles de citoyens libres). La prostitution n’est donc pas interdite à cette époque. Sa fonction est de répondre à un besoin qui réside dans la protection des citoyennes et filles de citoyennes contre les assauts des célibataires, contre les maris demandeurs de certaines pratiques. Frayer avec des prostituées était alors légitime et ne souffrait d’aucune ignominie pour les clients de la ou du prostitué(e). Leur activité les prive cependant de jouir de certains droits civils. Ainsi, bien qu’elles soient moins méprisées qu’elles ne le deviendront au fil des siècles, « elles ne peuvent épouser un citoyen athénien. A Rome, elles ne peuvent accepter légalement des legs, ni témoigner en justice12 ».

Le Moyen-Age et la Renaissance

Entre les ans 500 et 1500 de notre ère, la prostitution connaitra l’exécration et le dédain. Sa pratique suscitera des politiques publiques visant à la restreindre et à la pénaliser même si ces mesures ne réussiront pas à la réduire. En effet, Albéric II roi des Wisigoths de 484 à 507, promulgue en 506, le « Code Alaric » ou « Bréviaire Alaric », code qui prévoit des peines pour les prostituées (notamment le fouet), car elles sont jugées coupables tout autant que les proxénètes. Les récidivistes encourent le risque d’être vendus comme esclaves et ceux qui logent chez eux des prostitués doivent craindre le fouet, la prison et l’exposition au carcan.
Au cours des siècles suivant, d’autres tentatives de restriction verront le jour. Louis IX devenu Saint-Louis (1226-1270) signe l’édit de 1254 qui prône l’extradition des personnes officiellement prostituées et la confiscation des demeures de ceux qui leurs louent des locaux. Des protestations, des soulèvements populaires organisés par des hommes craignant que les derniers outragent soient perpétrés à l’endroit de leurs femmes et de leurs filles, sont vulgarisés. Deux ans plus tard, le roi supprime cet édit et la prostitution est à nouveau tolérée.

Ultérieurement, une autre tentative vaine elle aussi amènera à l’ouverture du « centre de reclassement » à Paris, sortes de couvents tenues par des religieuses antipathiques envers les nouvelles recrues. Peine perdue. En ce temps de croisades, des prostituées suivent les soldats enrôlés dans la guerre sainte afin de leur remonter le moral. Jusque-là elle est toujours considérée comme un mal nécessaire. Le constat de la nécessité va conduire au XIVe, puis au XVIe siècle à organiser, encadrer et institutionnaliser le « mal » en question. De ce fait, sera créé le prostibulum publicum (bordel municipal), établissement appartenant aux autorités publiques qui prélèvent une redevance versée par le tenancier.

La plupart de ces femmes sont mues par la misère. Victimes de violences sexuelles, le discrédit les marque au fer rouge du déshonneur et leur ôte toute chance de se marier. La seule option qui leur reste n’est autre que le chemin de la prostitution.
Au fur et à mesure, la société se montre de plus en plus tolérante vis-à-vis de la prostitution et l’Eglise assouplit ses jugements à l’égard de celle-ci. Désormais, les théologiens admettent le plaisir dans le mariage, les jeunes hommes sont conviés à fréquenter les prostibulum, ce qui semble-t-il les préparerait à mieux entamer la conjugalité. En ce qui concerne les hommes de religion, l’Eglise considère que la fréquentation des prostituées est une incartade mineure, péché véniel qui les éloigne des grands péchés tels que la masturbation, la sodomie, la zoophilie, empêchant la procréation.

A la fin du XVe siècle et au début du XVIe, une calamité survient qui va modifier la posture que bénéficiait la prostitution : des troubles climatiques détruisent les récoltes, la misère s’exacerbe, la faim décime des populations entières (disettes de 1504-1505) avec peste entre les deux. Certains voient dans ces évènements un châtiment divin destiné à châtier une société livrée à une débauche surabondante et à l’inciter à plus de pondération, ce qui implique un renoncement au sexe tarifé. Un texte de loi impérial est ipso facto mis en application stipulant l’interdiction de la mendicité et pour les filles pauvres, les « méchancetés et vices ».
En France la Renaissance commence à la fin du XVe et se termine au tout début du XVIIe siècle. Les mœurs ne sont pas plus strictes que les siècles précédents mais un élément essentiel va induire des changements de points de vue à l’égard de la prostitution. La syphilis apparait et se propage, ce qui oblige les autorités à prendre des mesures pour réduire la celle-ci. Les établissements de plaisirs considérés comme des cellules d’infection se voit ciblés pour être réduits ou disparaitre, pour un souci de santé publique.

En 1560, un édit interdit tous les bordels et effectivement la plupart seront fermés, d’autres tout simplement tolérés, de là l’appellation de « maisons de tolérance », le plus souvent déplacées vers l’extérieur de la ville. La politique de prohibition de la prostitution va se durcissant au fils des ans. En 1570, un nouvel édit entend chasser les prostituées de la cour et des armées. « Elles vont donc être pourchassées, emprisonnées, bannies13 »
Au long du XVIIIe siècle et jusqu’à la Révolution, la prostitution traquée, mais loin de disparaitre est sévèrement déconsidérée par l’Eglise qui n’admet la sexualité que dans le mariage (pour la procréation et pour apaiser la concupiscence des époux).

De la Révolution à la Seconde Guerre mondiale

Au lendemain de la Révolution, la tendance est pourtant à la dépénalisation de la prostitution. En 1791, elle ne figure pas dans le droit criminel et correctionnel et le code pénal de 1810 ne remettra pas en cause cette décision. Mais très vite, à Paris, l’opinion est hostile et inquiète devant l’accroissement du nombre de prostituées. La menace de la syphilis devient forte, la multiplication des lieux de débauche, la visibilité des prostituées mettent en péril la tranquillité publique et les bonnes mœurs. Mais dans un premier temps les lois sont muettes sur la question. Une réglementation se fait sentir. La prostitution est qualifiée de vice, de débauche, d’infamie, de fléau. La stigmatisation des prostituées devient monnaie courante. La répression de la prostitution dans les milieux populaires ne se fait pas attendre car elle est accusée de conspirer avec les voleurs, les étrangers et le rebut de la société.
En 1805, Napoléon rend obligatoire l’enregistrement, l’inspection et la régularisation des prostituées. Dans le temps qui suit, un spécialiste des égouts, un médecin du nom d’Alexandre Parent-Duchalet va prôner une reconsidération et un traitement de la prostitution après avoir reconnu sa nécessité et ses dangers, d’où l’obligation de surveiller ce milieu. Il préconise des maisons de tolérance, un hôpital bien fermé, prenant en charge les prostituées atteintes de maladies vénériennes, une prison (qui tient de lieu de menace pour la prostituée contrainte de suivre une série de règles) et une maison de repentance. Tous ces lieux doivent permettre de surveiller les prostituées pour mieux contenir les excès et aussi punir.

Avec l’avènement de la troisième République, la maison close devient plus ouverte. Un engouement va gagner le sexe tarifé qui satisfait désormais le modèle du mariage bourgeois, un mariage souvent arrangé qui satisfait les intérêts des familles sans garantir un épanouissement sexuel conjugal. Du coup, une répartition des tâches au sein du couple marital s’impose. « Aux femmes, du milieu bourgeois, un statut de mère et d’épouse ne devant pas trop s’intéresser à la sexualité, aux hommes la fréquentation des prostituées qui leur apportent la qualité et la quantité des rapports dont ils ont besoin. Le développement florissant de la prostitution va rencontrer un écueil : les campagnes menées par l’Anglaise Joséphine Butler à la tête d’un mouvement abolitionniste. Son but est de supprimer les lois ayant cautionné le réglementarisme, de lutter contre l’esclavage des prostitués. Mais les tenants de la réglementation persistent dans leurs positions. A dater de cette période, l’histoire de la prostitution sera l’histoire d’une lutte acharnée entre abolitionnisme et réglementarisme.

Les grandes figures de la prostituée

La vénalité du corps féminin n’induit pas nécessairement une égalité de statut et de perception de la prostituée au sein de la société dans laquelle elle évolue et ce, compte tenu de l’époque et du lieu. Ainsi l’on distingue d’abord l’hétaïre, une prostituée de haut rang dans l’Antiquité grecque qui possédait une éducation soignée et qui pouvait prendre part à des conversations entre gens cultivées par exemple lors des banquets. Le goût de ces fêtes cossues implique que les longs repas arrosés et accompagnés de chants, danses, musiques, soient agrémentés de la présence de prostituées étant de belles femmes talentueuses, voire artistes.

Ensuite, la concubine jouissait d’un statut intermédiaire entre épouse et prostituée. Elle désignait une femme vivant quasi-maritalement avec un homme de statut plus élevé ayant déjà une épouse officielle. L’homme pouvait avoir une ou plusieurs concubines. Les enfants issus de cette relation étaient reconnus publiquement quoique de moindre statut que ceux issus de l’épouse. Lorsque la cohabitation bénéficiait de l’approbation de la femme ou de sa famille, elle constituait une sécurité financière, sinon il s’agissait d’esclavage sexuel comme ce fut le cas dans l’ancien Royaume du Népal où les serfs devaient donner une de leurs filles à leur seigneur. La fidélité à l’époux était exigée car en flagrant délit d’adultère, le mari avait le droit de tuer l’amant, son épouse ou sa concubine.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Dimensions conceptuelles et contextuelles
Chapitre 1: Approche motivationnelle, interactionniste et représentationnelle de la prostituée 
1. L’individualisme méthodologique
1.1 Définitions
1.2 La rationalité de l’acteur
2. L’interactionnisme symbolique
3. Les représentations sociales
3.1 Caractéristiques des représentations sociales
3.2 Structure et fonctionnement des représentations
Chapitre 2 : Approche diachronique de la situation prostitutionnelle à l’échelle mondiale
1. Définitions
2. Nomenclature des prostituées et forme de prostitution
3. La prostitution à travers l’histoire
3.1 L’Antiquité
3.2 Le Moyen Age et la Renaissance
3.3 De la Révolution à la Seconde guerre mondiale
4. Les grandes figures de la prostituées
Chapitre 3 : Regards socio-psychanalytiques et psychologiques de l’étiologie de la prostituée
1. Sexualité, entre répression et jaillissement fulgurant
2. Motivation des acteurs directs de la prostitution
2.1 Motivations des hommes clients de la prostitution
2.2 Motivations des femmes prostituées
3. Fonctions sociales de la prostitution
DEUXIEME PARTIE : Traitement et analyses des résultats
Chapitre 4 : Résultats des enquêtes exploratoires
1. Déroulé des observations
2. Analyse qualitative du verbatim
2.1 Motivations prédisposant à la carrière prostitutionnelle
2.2 Estime de soi à travers l’hexis corporel du partenaire
2.3 Perversion de la conjugalité et prostitution
2.4 La prostituée, ersatz objectivé du genre féminin
3. Théorie personnelle
4. Monographie du terrain d’enquête, 67 Hectares Nord-Est
Chapitre 5 : Motivations des protagonistes de la prostitution
1. La prostitution, une alternative à l’urgence de la survie
2. La prostitution, une alternative à une sexualité exempte d’affect
Chapitre 6 : Fonctions sociales et représentations de la prostitution dans l’imaginaire collectif
1. Déperdition de la valeur du mariage
2. Prégnance du sentiment de la famille
3. L’image de la prostituée par ses acteurs directs
3.1 La prostitution vue par les prostituées
3.2 La prostitution vue par les clients
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ET PROSPECTIVE
Chapitre 7 : Conjecture d’éviction et rappel sur les MST
1. Un décrochage difficile
2. Négligence des mesures de prévention contre les MST
3. Apport des théories employées et vérification des hypothèses
3.1 Apport des théories
3.2 Vérification des hypothèses
Chapitre 8 : Sexualité reconfigurée, sexisme et prostitution masculine
1. Une asymétrie enracinée dans la différence des corps
2. Une sexualité à l’initiative des femmes
3. Une disqualification par la violence
4. La prostitution masculine, une forme de sexualité en expansion
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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