Approche d’evaluation de la performance des systemes irrigues a l’echelle des exploitations agricoles

Le développement de l‘agriculture irriguée était et continue à être indispensable pour atteindre les objectifs des stratégies alimentaires à long terme. Pour cela, depuis des décennies d‘importants efforts pour la mobilisation et la gestion des ressources en eau ont été réalisés par les pouvoirs publics. (eg. Barrage d‘Assouan à la Vallée du Nil en Egypte barrage de Markala à Office du Niger au Mali, Bassin de la Narmada en Inde, Tadla et Gharb au Maroc,Métidja en Algérie, vallée de la Medjerda en Tunisie, …). Il en a résulté extension spectaculaire des superficies irriguées. A l‘échelle mondiale, l‘agriculture irriguée fournit 30% de toute la production agricole sur seulement 17% de la superficie des terres cultivables (Hillel, 2000). Dans les pays en voie de développement, elle contribue à hauteur de 40% des besoins alimentaires sur 20% des terres cultivées (FAO, 2002).

Aujourd‘hui l‘agriculture fait face à deux défis majeurs. Une nécessité accrue d‘augmenter la production agricole pour nourrir une population mondiale en accroissement. Cet accroissement s‘accomplit sous des conditions de ressources en eau de plus en plus limitées et couteuses. Plus particulièrement, la Banque mondiale a classé les pays du Maghreb parmi les régions pauvres en eau. La rareté accrue de l‘eau reste une préoccupation nationale qui menace l‘économie de ces pays. Située en zone aride et semi-aride, la Tunisie est dotée de ressources naturelles limitées. Sur ses fonds propres renforcés par des fonds internationaux, une stratégie de « la grande hydraulique » a été mise en place pour la construction de grands barrages. Le développement de l‘agriculture irriguée a constitué un axe privilégié de la politique publique. En 2001, la superficie équipée en systèmes générateurs d’économie de l’eau a atteint 245 000 ha, soit 67% de la superficie totale irrigable. Le programme national d‘économie d‘eau s‘est fixé pour objectif d‘équiper 90 % de la superficie irriguée à l‘horizon 2006. Le secteur irrigué couvre 400 000 ha ce qui représente seulement 7% de la surface agricole utile mais qui contribue pour 35% de la production agricole; l‘objectif est d‘atteindre 50% (Al Atiri, 2005). Le pays est arrivé presque à la limite des possibilités de mobilisation de la ressource en eau. Outre les efforts déployés pour l‘installation de techniques économes en eau le pays se trouve confronté à un défi majeur, celui de l‘exploitation rationnelle de cette ressource rare et qui doit être partagée avec d‘autres secteurs.

Cependant, ces aménagements hydrauliques ont été exploités sans souci de la dimension sociale et économique. En conséquence et comme a montré certaines études, l‘utilisation actuelle de l‘eau agricole est loin d‘être rationnelle (SCET-TUNISIE et HYDROPLAN, 2002). De même, étant à l‘abri de la concurrence extérieure, les exploitations agricoles ont longtemps adopté un mode de production caractérisé par une faible innovation, des gaspillages de ressources. Actuellement, un mouvement de libéralisation des échanges de produits agricoles s‘est amorcé. L’environnement extérieur de la Tunisie est en train d’évoluer. Cette évolution s’articule autour de quelques grands axes : un espace méditerranéen plus intégré et moins protectionniste, une économie européenne plus ouverte sur les pays de sa zone d’influence, une économie mondiale plus libérale et plus intégrée. Or, les pays de la région ont des productions concurrentes et leurs dotations en ressources sont inégales. Pour cela, la recherche de performance devient une préoccupation constante tant au niveau global qu‘au niveau des exploitations.

Dans ce contexte aussi marqué par la remise en question de la rentabilité des systèmes irrigués, les changements techniques n‘ont pas atteint leurs objectifs et les performances hydrauliques, agronomiques et économiques restent modestes. Plusieurs causes complexes et de natures variées peuvent être à l‘origine de ces défaillances. Il importe donc de s‘interroger sur les facteurs pertinents qui influencent la performance d‘un système irrigué, et sur les possibilités d‘amélioration de la performance dans un contexte physique et socioéconomique donné. Notre objectif de recherche s‘inscrit dans ce contexte. Il s‘agit d‘élaborer une réflexion selon une approche globale pouvant apporter des éléments de réponse à ce problème de rentabilité des systèmes irrigués. Pour cela, il s‘agira d‘analyser les performances des exploitations agricoles en irrigué en utilisant des indicateurs propres à caractériser les efficiences d‘irrigation, les résultats agronomiques et économiques de ces systèmes.

L‘originalité de notre approche réside dans la volonté de tenir compte simultanément des résultats de l‘analyse technique (facteurs hydrauliques, et agronomiques) et économiques sur l‘unité pertinente de décision: l‘exploitation agricole. Il conviendra tenir également compte de l‘interaction entre les différentes composantes des systèmes de production. Pour cela, notre méthodologie cherche à établir des liens entre ces critères de performance à partir d’analyses de données. Il s‘agit tout d‘abord de comprendre le fonctionnement du périmètre dans son contexte physique, économique et social en tentant d‘identifier les facteurs limitant la performance des exploitations agricoles. On procèdera pour cela à la mesure et à l‘analyse des indicateurs spécifiques de performance les plus pertinents.

L‘analyse de l‘interaction entre ces indicateurs spécifiques permettra de proposer des pistes d‘amélioration. Celles-ci, combinées à une stratégie de fonctionnement du périmètre préalablement identifiée, serviront de base à la définition de scénarios. La simulation des scénarios proposés permettra d‘évaluer leur effet sur la valorisation des différents facteurs de production .

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Les concepts de performance des systèmes irrigués
1.1. Introduction
1.2. Performance hydraulique
1.2.1. Indicateurs d‘uniformité
1.2.2. Indicateurs d‘efficience hydraulique
1.3. Performance agronomique
1.3.1. Rendement (t/ha)
1.3.2. Productivité de l‘eau et efficience de l‘utilisation de l‘eau
1.4. Performance économique
1.4.1. Productivité
1.4.2. Notion d’efficience
1.5. Dimension transdisciplinaire de la performance
1.5.1. Cadre théorique des questions d‘optimisation
1.5.2. Caractérisation de la fonction de revenu duale
Chapitre 2: Les périmètres irrigués de la basse vallée de la Medjerda: Une situation actuelle préoccupante
2.1. Périmètres irrigués de la vallée de la Medjerda : historique
2.2. Infrastructure hydraulique et gestion de l‘eau
2.3. Une situation actuelle préoccupante
2.4. Le périmètre irrigué de Borj Toumi: un système hydraulique contrasté
2.5. Conclusion
Chapitre 3 : Evaluation et analyse de la demande en eau dans le périmètre de Borj Toumi-Tongar
3.1. Introduction
3.2. Matériel et méthodes
3.2.1. Enquête de structure et typologie des exploitations
3.2.2. Méthode de calcul de la demande en eau d‘irrigation à l‘échelle du périmètre
3.3. Résultats
3.3.1. Occupation du sol et techniques d‘irrigation utilisées
3.3.2. Typologie des exploitations
3.3.3. Besoins nets en eau des cultures installées
3.3.4. Capacité du réseau et besoin en eau d‘irrigation du périmètre
3.4. Discussion
3.5. Conclusion
Conclusion générale

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