Depuis une décennie, la conservation du patrimoine Malgache a bénéficié du soutien de la part de l’Etat et des bailleurs internationaux qui se manifestent par le Programme National d’Action Environnemental (PNAE). La prise de conscience de la nécessité de préserver la biodiversité, de se préoccuper de la satisfaction des besoins des visiteurs dans le parc et surtout du sort des populations riveraines ont stimulé la recherche de nouveau créneau porteur dans le domaine de l’écotourisme. A partir des années 90, l’aménagement et la conservation de la biodiversité Malgache en qualité des Parcs Nationaux (PN) offre une nouvelle tendance au visiteur : le concept du tourisme vert ou écotourisme est née. L’écotourisme est un segment de la demande du marché du tourisme en général, elle peut être définie comme « la mise en œuvre des moyens favorisant les voyages d’individus ou de groupes d’individus, motivés par la découverte de la nature, et favorisant l’épanouissement des communautés humaines à travers la conservation et la mise en valeur de leurs ressources naturelles et culturelles. » L’axe principal de son objectif repose sur la conservation du patrimoine naturel tout en améliorant la qualité de vie de la population riveraine pour que celle-ci puisse générer une croissance durable et créer des emplois directs et induits supplémentaires tout en apportant des devises. Ainsi, pour réaliser cet objectif, l’Etat a délégué le plein pouvoir à l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées ou ANGAP en tant que mandataire et gérant des Aires Protégées à Madagascar. L’ANGAP détient le monopôle de gestion des Aires Protégées de Madagascar. Créé le 28 Octobre 1958 dans l’extrême nord de Madagascar, la Montagne d’Ambre fut le premier Parc National institué à Madagascar. Doté d’un micro climat exceptionnel, ce massif volcanique culminant à 1475 m d’altitude, est recouvert d’une forêt dense humide de 18200ha dont la pluviométrie annuelle s’élève à plus de 3500 mm d’eau par an. Ce parc est à la fois indispensable pour la pérennité des espèces, pour les populations environnantes, et aussi et surtout pour fournir l’eau courante pour les besoins de la population de la ville de Diégo- Suarez. L’activité écotouristique comporte des impacts économiques significatifs dans cette région en ayant des répercussions en amont et en aval avec d’autres secteurs de services se trouvant dans la ville de Diégo. L’ANGAP est aussi la seule ONG à Madagascar qui a consacré les 50% des recettes obtenues des droits d’entrées dans le parc, pour financer des Micro Projets de développement au profit de la populations adjacente.
GENERALITE SUR L’EVOLUTION DE LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
La création des Aires Protégées (AP) avait commencé d’une part, avec le Kabary d’Andrianampoinimerina, et d’autre part dans le décret colonial avant l’indépendance de Madagascar. Pourtant la gestion à cette époque était encore entre les mains de l’Etat ; les Aires Protégées font parties du domaine public naturel. La protection des Aires Protégées (AP) a des objectifs très divers à savoir :
– la lutte contre la dégradation de l’environnement ;
– la préservation de toutes les espèces animales et végétales et enfin, de toutes les formes de l’écosystème. Or, la gestion classique des AP par l’Etat ne permet pas de parvenir aux objectifs souhaités, ce qui entraîne progressivement son inefficacité. C’est la cause principale du transfert de leur gestion aux Organismes Non Gouvernementaux (ONG) .
Historique de l’ANGAP
Prévu par l’article 19 de l’ordonnance numéro 60-099 du 21-09-1960 relative au domaine public à Madagascar, d’une manière générale, on peut diviser la genèse de l’ANGAP en deux aspects :
¤ 1er aspect : Dès l’arrivée des colons à Madagascar, ils avaient instauré le «FoibenTaosarin’i Madagascar (FTM). Mais à cette époque, son rôle consistait tout simplement à dresser la carte de toute l’île dans le but d’essayer justement de mieux pénétrer le territoire. En France, c’était le service géographique de l’armée qui s’en est chargé alors qu’à Madagascar, on l’avait dénommé service géographique de Madagascar. En 1974, après le départ des Français le FTM a été crée par un décret du 4-01-1974. Il joue le rôle de fournisseur d’information à toutes les Agences d’Exécution (AGEX) du Plan d’Action Environnemental (PAE) .
¤ 2ème aspect : En raison de la dégradation de la foret à Madagascar, l’Etat Malgache s’est rendu compte en 1988 que d’ici 25ans, il y aurait des risques de disparition des forets qui pourrait entraîner de graves conséquences sur la vie humaine et surtout sur l’économie Malgache. Suite à la mauvaise gestion du site par le MEF, les Bailleurs de fonds ont exigé le transfert de gestion à des ONG avant l’octroi de financement dans le cadre des Programme National d’Action Environnemental (PNAE). Dans un premier temps, la gestion des AP devait être transférée à des ONG que ce soit nationaux ou internationaux, tel est le cas de la prise en charge de la gestion des AP par le WWF. Puis en 1991, l’ ANGAP a été crée à DiégoSuarez à titre de contrat de gestion entre le WWF, financé par l’USAID et le Ministère des Eaux et Forets (MEF). A partir de Juillet 1997 jusqu’à l’heure actuelle, ANGAP est la seule association qui gère les AP à Madagascar.
Les missions assignées à l’ANGAP
L’ANGAP est une association reconnue d’utilité publique régie par l’ordonnance 60- 133 portant le régime général des associations, elle est dotée de la personnalité morale et jouit d’une autonomie administrative et financière. A titre du Programme Environnemental (PE) par le biais d’une convention passée entre l’Etat Malgache et l’association, ANGAP a pour mission de coordonner la mise en application de la politique gouvernementale en matière de protection des AP et de développement des zones périphériques. Elle a notamment pour tâche de :
– Coordonner les collectes des données et s’assurer qu’elles parviennent aux banques des données nationales appropriées ;
– Organiser des rencontres et concertations avec la participation des AGEX, des ministères concernés et des représentants des bailleurs de fonds sur les problèmes qui pourraient se poser dans la mise en œuvre du projet ;
– Planifier, coordonner, décrire et évaluer les opérations de conservation et de développement dans AP et les zones périphériques ;
– Aider la Direction des Eaux et Forets (DEF) dans la conception de la politique nationale en matière de la gestion des AP.
Evolution de la dégradation de l’environnement
Malgré les conditions climatiques très variables selon les régions, l’île présentait jadis un couvert forestier naturel important comme en témoigne la présence d’une flore à 90% sylvicole. Cette couverture forestière présentait différents aspects selon les régions et les conditions climatiques. Malheureusement, la couverture forestière, tous types confondues, diminue progressivement et ne présente plus actuellement qu’environ les 10% de la surface initiale, soit a peine 9 millions d’hectares. Les 90% restants sont occupés actuellement par des formations secondaires, d’apparence forestière comme les « savoka » et les formations graminéennes (savanes et steppes) .
Notion générale des Aires Protégées (AP)
D’une manière générale, une Aire Protégée est un territoire délimité terrestre, marin ou aquatique dont les composantes présentent une valeur particulière et notamment biologique, naturelle, esthétique, morphologique, historique, archéologique ou culturelle, et qui, de ce fait, dans l’intérêt général, nécessite une préservation contre tout effet de dégradation naturelle et contre tout intervention artificielle susceptible d’en altérer l’aspect, la composition et l’évolution. A Madagascar on récence actuellement 1 700 000 ha d’AP, soit 3% du territoire national et équivalent de 12% du surface forestière. L’île comporte aussi 5 types d’AP a savoir : les Réserves Naturelles Intégrales, les Réserves Spéciales, les Parcs Nationaux, les Parcs Marins, les Parcs Privés.
Les Réserves Naturelles Intégrales (RNI)
La législation qui réglemente les Réserves Naturelles Intégrales a été fixée par la loi du 01 juin 1966. Ces réserves font parties du domaine forestier de l’Etat, l’accès aux visiteurs et aux touristes y est formellement interdit. Il est limité aux chercheurs et scientifiques, sur autorisation spéciale de l’ANGAP.
Les Parcs Nationaux (PN)
La législation qui réglemente les Parcs Nationaux date de la loi du 19 juillet 1962. Ils sont accessibles au public sur autorisation. Le document Plan d’Action Environnemental (PAE) du mois de Mai 1990 spécifie que : « le renforcement du réseau des parcs et réserves constitueront une base indispensable au développement du tourisme écologique ». Des centres pour visiteurs y seront établis et ils seront systématiquement accompagnés des guides.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APPROCHE DESCRIPTIVE DES ACTIVITES DE L’ANGAP
CHAPITRE I : DESCRIPTION DES CADRES JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS DE LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DU SITE D’ETUDE
CHAPITRE III : LA COMPOSANTE AIRE PROTEGEE ECOTOURISME (CAPE)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SPATIO-TEMPORELLE DES RETOMBEES DE L’ECOTOURISME
CHAPITRE I : ECOTOURISME AU SEIN DU PARC, FACTEUR D’INTEGRATION ECONOMIQUE
CHAPITRE II : L’ ENJEU ET LA STRATEGIE DE PERENNISATION DES PARCS NATIONAUX DE MADAGASCAR (PNM)
CHAPITRE III: SUGGESTION POUR UNE CAMPAGNE ECOTOURISTIQUE PROFITABLE
CONCLUSION
ANNEXES
REPERTOIRE DES ILLUSTRATIONS
BIBLIOGRAPHIE