Approche des théoriciens sur le chômage

L’opposition traditionnelle entre la théorie libérale et la théorie keynésienne 

Les néo-classiques : chômage volontaire ou imperfection du marché 

Le marché du travail théorique : « concurrence et chômage volontaire » 

Dans l’univers classique, le marché du travail est constitué de deux agents économiques qui se confrontent – l’entreprise qui demande du travail (offre des emplois), et les salariés qui offrent du travail (demande des emplois) – pour maximiser leur gain.

▶ Pour l’entreprise, en maximisant son profit va embaucher tant que le travail rapporte plus qu’il ne coûte c’est-à-dire que la productivité marginale soit supérieur au salaire. Il trouvera ainsi son équilibre là où la productivité marginale égalise le salaire. La demande du travail sera réalisée en dépendant des conditions techniques et de production, et en fonction décroissante du salaire.

▶ Les salariés de leur part vont faire une comparaison entre l’utilité de leur travail (qui est le salaire) et la désutilité (le temps et le loisir en moins). Il trouvera aussi son équilibre si son utilité marginale est égal à son désutilité marginale et la fonction d’offre de travail est une fonction croissante du salaire va s’établir.

En raisonnant en terme d’équilibre, les néo-classiques affirment qu’à cet équilibre, l’offre sera égale à la demande. A cet égard, tout chômage involontaire est impossible et seul le chômage volontaire existe. Ce dernier correspond à la situation des individus qui refusent de travailler à ce salaire d’équilibre et exigent un salaire plus élevé.

Ce mode est pris sur marché du travail concurrentiel. Mais si la règle de la concurrence n’est pas respectée, alors un chômage involontaire est possible. Ce qui est justifié par l’existence des syndicats, la fixation par l’Etat d’un salaire minimum.

Chômage volontaire et théorie de la recherche de l’emploi 

Cette approche est déterminée par l’existence simultanée d‘emploi au cours et de chômeurs, qu’elles vont expliquer par l’imperfection de l’information c’est-à dire que le marché du travail n’est pas ici un marché où l’information circule parfaitement.
Il est plus facile de collecter une information sur les emplois pour un chômeur que pour celui qui a un emploi. « Donc le chômage devient en quelque sorte un investissement rationnel qui permet aux individus de collecter le maximum d’information pour savoir si le travail qu’on leur propose correspond à la situation du marché » . Si l’augmentation de la durée du chômage permet d’accroître son salaire, ses gains baissent avec le temps. Au contraire, les coûts du chômage sont croissants (perte de salaire, diminution des possibilités d’embauche). Il est plus rentable donc d’arrêter la recherche à un moment donné (et donc du chômage) et d’accepter de travailler.

Toutes ces analyses cherchent à confirmer que le chômage est volontaire. Pourtant, pour Keynes, le chômage est avant tout involontaire.

L’analyse keynésienne du marché du travail 

Analyse macroéconomique en termes de circuit 

Dans son analyse du marché de l’emploi (théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie), Keynes part d’une vision globale (macroéconomie). Il montre comment se réalise l’équilibre entre offre et demande globale à court terme en montrant comment se réalise l’ajustement produit- revenu- dépense. Selon lui, l’emploi dépend du niveau de production que les entrepreneurs décident de réaliser qui à court terme dépend du niveau de la demande effective (c’est-à-dire la demande escomptée par les chefs d’entreprises) et qu’à chaque niveau de demande correspond à un niveau d’emploi unitaire. La demande est composée de la demande de consommation des ménages et de la demande d’investissement des entreprises ou demande en biens de production ainsi que la demande de biens de consommation et de biens de production des administrations et de l’étranger. De plus, elle se fait sur un marché théorique et non pas sur le marché du travail comme chez les néo-classiques et dépend de la façon dont le circuit économique s’équilibre. Sur le marché du travail, le taux salaire c’est le taux de salaire nominal, alors que le taux de salaire est dépendant de la productivité marginale.

Un chômage dû à une demande insuffisante que la baisse improbable des salaires ne résout pas 

Selon Keynes, le chômage volontaire est possible et aussi probable. Rien n’arrive automatiquement, la fixation de la demande effective se fait à un niveau suffisant pour réaliser le plein emploi. Lorsqu’il y a chômage, la demande effective se situe à un niveau trop bas, ou plus précisément, le chômage est causé par une demande insuffisante. Le salaire qui est coût pour une entreprise mais perçu comme revenu pour les salariés, si ça va baisser, diminue à son tour l’emploi si la demande effective est maintenue. En fait, une baisse des salaires entraîne une diminution de la consommation des salariés alors de la production. Le prix va ainsi diminuer le salaire ainsi que l’emploi, ce qui diminue encore la demande effective et donc de nouveau la production.

La politique de relance et courbe de Philips : le keynésianisme dominant des années soixante et ses limites

Dans ce troisième point, le théoricien préconise de lutter contre le chômage en insistant sur l’intervention de l’Etat. Mais lutter contre le chômage passe tout d’abord par la relance de la demande : politique de soutien de la demande utilisant l’arme budgétaire et de la monnaie. Dans une approche keynésianisme, pour réduire le chômage, il faut augmenter et ou diminuer les impôts de façon à l’injection de pouvoir d’achat de l’économie soit supérieur à la position initiale. Cette dépense supplémentaire aurait un effet multiplicateur : en augmentant la dépense, la production va augmenter et donc l’emploi. Quant à la politique monétaire, elle aura pour conséquence une diminution du taux d’intérêt mais elle ne peut pas à elle seule relancer les activités économiques.

Courbe de PHILIPS 

La courbe de Philips établit une relation inversement proportionnelle entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux de chômage. Le développement de cette théorie par les keynésiens mène à l’établissement d’une asymétrie entre l’inflation (souvent due à l’augmentation des salaires nominaux) et le taux de chômage.

Les autres approches théoriques du chômage

La synthèse de l’école du déséquilibre 

Un renouveau de l’approche néoclassique : les équilibres à prix fixe

Elle repose sur la remise en cause partielle des postulats néoclassique pour mieux adapter à la réalité économique contemporaine. Elles vont refuser l’hypothèse de flexibilité des prix (et donc du salaire) à court terme. En effet, les marchés sont imparfaits et en particulier, il n’existe pas de « commissaire-priseur » permettant par tâtonnement un ajustement de l’offre et de la demande. On retrouve ici l’intuition de Keynes pour qui l’incertitude du marché pousse à ce type de comportement. Cette rigidité est pour les économistes du déséquilibre surtout forte à la baisse. Dans cette approche, il faut renouveler dans l’équilibre dont le prix est fixe où l’ajustement se fait par quantité et non par les prix. Ces analyses permettent de trouver Keynes d’expliquer que le chômage peut être dû à une insuffisance de la demande mais aussi qu’il peut exister un chômage classique lié à des problèmes de rentabilités .

Chômage classique et chômage keynésien 

Mulinvaud montre que chômage classique et chômage keynésien peuvent coexister, ce qui rend plus difficile la mise en œuvre de la politique de lutte contre le chômage.

Il existe quatre types d’équilibres possibles :
▶ Premièrement : C’est une situation keynésienne : il y a excès d’offre sur le marché de biens (demande insuffisante), et un excès d’offre sur le marché du travail (demande d’emploi non satisfaite) ; on peut alors parler d’un chômage keynésien contre lequel les politiques de relance usuelles gardent toute leur efficacité.
▶ Deuxièmement : Excès d’offre de travail (demande de travail insuffisant), avec un excès de demande de biens (offre insuffisante). Les entreprises ne peuvent pas répondre à la demande car elles ne peuvent le faire dans des conditions rentables. Le taux de salaire est trop élevé (compte tenu de la productivité de l’économie, ce qui peut très bien résulter d’une insuffisance d’investissement dans le passé).
▶ Troisièmement : Excès d’offre de biens et excès de demande de travail ; ce qui semble difficilement concevable : pourquoi les entreprises auraient –elles tendances à embaucher audelà des possibilités du marché du travail dans un contexte de surproduction ? Pour stocker ? Est-ce très rationnel ?
▶ Quatrièmement : Excès de la demande sur le marché de biens et un excès de demande sur le marché de travail. Il s’agit d’une situation surchauffe qui, les prix étant rigides, donne lieu à une inflation continue. (Si on abandonne de rigidité à la hausse et on introduit l’extérieur, on retrouve la situation classique de surchauffe avec inflation et déficit extérieur).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I. ANALYSE DU MARCHE DU TRAVAIL ET ORIGINE DU CHÔMAGE
Chapitre I. Approche des théoriciens sur le chômage
I.1 L’opposition traditionnelle entre la théorie libérale et la théorie keynésienne
I.2 Les autres approches théoriques du chômage
Chapitre II. Etats des lieux de l’économie et du marché du travail à Madagascar
II.1 Situation économique et situation de l’emploi
II.2 Structure du marché du travail
PARTIE II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS POUR LA LUTTE AU CHOMAGE
Chapitre III. Valorisation des ressources humaines
III.1 Le capital humain et formation professionnelle
III.1.1 Education et formation
III. 1. 1. 1. Education
III. 1. 1. 2. Formation professionnelle
III.1.2 Santé et nutrition
III.2 Insertion des groupes vulnérables
III.2.1 Promouvoir l’égalité des hommes et des femmes
III.2.2 Faciliter l’accès des jeunes à l’emploi
III.3 Stabilisation de la croissance de la population
Chapitre IV. promotion des investissements productifs et générateurs d’emplois
IV.1 Développement de toutes catégories d’entreprises locales
IV.1.1 Renforcer la résilience et la dynamique du milieu rural
IV. 1. 1. 1. Développement de l’agriculture et stratégie sectorielle
IV. 1. 1. 2. Les potentialités des secteurs de l’élevage et de la pêche
IV. 1. 1. 3. Promotion du secteur informel rural non agricole
IV.1.2 Dynamisation des secteurs générateurs d’emploi dans le cadre du PNSE
IV. 1. 2. 1. Intégration de l’emploi dans les mécanismes macro-économique et sectoriel de programme et de suivi évaluation
IV. 1. 2. 2. Augmentation des flux financiers pour promouvoir l’emploi indépendant et la micro et petite entreprise
IV. 1. 2. 3. L’amélioration de la productivité des entreprises et des ruraux
IV.2 Promotion des investissements directs étrangers (IDE)
IV.2.1 Secteurs générateurs d’emplois en termes d’IDE
IV. 2. 1. 1. Secteur tourisme
IV. 2. 1. 2. Le secteur textile et habillement
IV. 2. 1. 3. Secteurs crevettière
IV. 2. 1. 4. Le secteur minier
IV.2.2 Améliorer l’environnement des affaires
IV. 2. 2. 1. Stratégie du PNSP(Politique Nationale d’appui au Secteur Privé)
IV. 2. 2. 2. Appui politique sans équivoque au programme de réforme de l’environnement des affaires
IV. 2. 2. 3. Garantir une stabilité réglementaire, notamment pour les industries d’exportation
IV. 2. 2. 4. Facilitation et promotion des investissements
IV.3 Nécessité d’une intervention intensive de la part de l’Etat
IV.3.1 Le développement de Madagascar a besoin des acteurs conscients, dynamiques, et mobilisés
IV.3.2 IV.3.2 Démarches prioritaires que l’Etat doit entreprendre
IV. 3. 2. 1. Enumération des problèmes économiques existants
IV. 3. 2. 2. Moyens de mobiliser la population
CONCLUSION

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