APPRENTISSAGE DU LANCER DE POIDS EN ROTATION (STYLE BARYCHNIKOW)

Le lancer de poids dans le monde (23)

                Un point intéressant qui mérite d’être mentionné est que cette épreuve n’a pas connu une assez longue histoire comme les autres épreuves d’athlétisme en général et de lancer en particulier. Mis à part les formes de pratique de lancer de poids ou d’engin lourd similaire, les premières traces d’organisation de compétitions «réglementées » se situaient au Moyen Age, lors des Jeux Celtiques. Cette épreuve consistait à lancer des blocs de pierre ou des morceaux de tronc d’arbre. Le poids des pierres était estimé entre 7 et 15 Kg, et les troncs d’arbre pesaient jusqu’à 25 Kg. L’engin était lancé à la volée des deux mains. Cette pratique durait jusqu’en 1865. Entraîné en déséquilibre par le poids de l’engin et la force développée pour effectuer le lancer, le lanceur tombait en avant pour se rattraper. Afin de mieux évaluer la performance et mettre tous les concurrents dans des conditions identiques les organisateurs commençaient à réglementer l’épreuve : l’engin devrait désormais être poussé depuis l’épaule. Ce règlement a été appliqué pour la première fois lors de la rencontre annuelle entre les Universités de Cambridge et d’Oxford. D’après MEYER G (20), au XVIIIème siècle, après la découverte et l’utilisation des canons comme armes de guerre, les soldats s’amusaient en se mesurant au lancer de boulets lourds de 8 à 12 Kg Avec l’ère de la «beauté du corps », seuls les hommes musclés semblent remporter la victoire dans ces épreuves de lancer d’engin lourd. Un développement de cette pratique commençait alors à s’étendre et à s’instaurer dans beaucoup de pays d’Europe. Aussi, afin de pouvoir constituer une comparaison des performances réalisées dans différentes compétitions, les Anglais ont normalisé l’engin et ont fixé sa masse à 16 livres soit l’équivalent de 7,257 Kg (16), poids retenu chez les hommes pour ce genre de lancer jusqu’à l’heure actuelle. Depuis cette époque jusqu’en 1908, l’aire d’élan fut constituée par un carré de 7 pieds de côté soit l’équivalent de 2,135 mètres ; puis ce carré fut substitué en cercle de même diamètre qui devenait et restait le cercle d’élan actuel. En 1909, afin de mieux effectuer le mesurage et d’aider le lanceur à mieux diriger son jet, on avait délimité une aire de réception constituée par un secteur de 45° définis à partir du centre du cercle. A la même période, la précision du point de lancer a été exigée et la ligne de lancer à ne pas dépasser par le lanceur a été matérialisée par le butoir ou madrier du côté de l’aire de réception. Depuis cette date le règlement relatif à un essai « mordu » est entré en vigueur et l’est resté jusqu’à présent. En ce qui concerne l’évolution de la technique le lancer de poids s’effectue sans élan depuis 1896 jusque 1910, le détenteur du record était Rolf Rose avec 15,5m. Entre 1910 et 1912, le départ du lancement est de face mais avec une préparation par l’intermédiaire d’une flexion de jambe avant le lancement. L’amélioration viendra de la recherche d’un élan préparatoire (sursaut), cependant la liaison élan poussé reste mal assurer et il y a perte de vitesse à la réception mais il y a augmentation de l’amplitude du geste. Après 1950, période O’Brien, une nouvelle technique est apparue. Le décathlonien O’Brien a mis au point une nouvelle technique en tournant le dos à l’aire de lancer, depuis cette technique de lancer a été utilisée par tous les grands lanceurs mondiaux grâce à l’augmentation de l’amplitude de mouvement que cette technique a pu bénéficier et il met en jeu une nouvelle force essentiellement en rotation. Pourtant vers 1972 (12), une autre technique est apparue la technique de lancer de poids en rotation ou le style BARYCHNIKOW. Cette technique ressemble plutôt au lancer de disque surtout au déplacement de jambes. L’avantage avec mode de lancer est l’augmentation du chemin de lancement, mais il demande une certaine maîtrise technique et une bonne coordination du mouvement.(9) (4)  De 1948 à 2000, le record olympique Femmes a été porté de 13,75 m à 20,56 m, soit un gain de 6,81 m L’homme évolue dans tous les domaines. En ce qui concerne le lancement de poids de 10,36 en 1986 jusqu’à 21,69 en 2000, ainsi que chez les femmes de 13,75 à 22,41, la performance ne cesse d’évoluer. Le pourcentage des records se trouve plus élevé chez les USA. Ce phénomène s’explique par la recherche incessante d’exploration d’une technique de plus en plus sophistiquée ainsi que des cas d’accompagnement provoquant l’amélioration des records : état de l’aire de lancer au début en terre normale, puis en terre battue et en béton, les pieds nus puis chaussés avec des semelles de plus en plus favorables à l’impulsion à cause de la force d’adhérence à l’aire de lancer, la technique évoluant suivant la taille de l’athlète et la santé évoluant par des recherches médicales, nourriture en rapport avec les efforts demandés. Puis interviennent les méthodes d’entraînement : de la simple musculation, par des sauts ou lever-porté naturel est crée des techniques avec des appareils appropriés où les muscles sont travaillés spécifiquement. A cause d’une hygiène adéquate, l’athlète arrive à travailler de plus en plus longtemps, matin et après-midi à plusieurs heures. Les entraîneurs avec l’aide des poids élevés et de la grandeur de la taille des athlètes ainsi qu’à l’intelligence de ces derniers aboutissent à un résultat toujours évolutif. Les records dans les tableaux ci-joint en font les preuves.

LE MOUVEMENT DU TRONC

                     Quant aux mouvements du tronc (Contrefort : bassin, secteur des hanches, jambes), ils sont liés également au travail des jambes prépondérant pour la performance. En effet un contrefort insuffisant provoque des mouvements de dérivation de la parties supérieure du corps accompagné de raccourcissement du chemin d’accélération de l’engin et d’attitudes du corps inappropriées. Il peut être admis que lors des séances d’entraînement, il est tenu compte plus ou moins inconsciemment de ces constatations, par exemple par la prédominance du travail des jambes et ses incidences corrélatives sur les méthodes d’entraînement. Mais par ailleurs, le grand nombre de lanceurs présentant des défauts techniques sportifs causés par un travail imparfait des jambes et du tronc, met en relief l’importance du développement bien orienté de la fonction du tronc. Si le lanceur n’est pas en mesure de mettre en œuvre dans la chaîne de ses membres, les forces considérables de stabilisation, il n’existe pas non plus une possibilité de produire les forces d’accélération recherchée, comme les a citées NEWTON dans sa troisième loi ; action = réaction. Le développement insuffisant des actions motrices des jambes et du tronc produise ainsi ce que l’on peut appeler le lancer par le bras, qui, en raison de la faiblesse de la fonction contrefort, ne peut pas exploiter pleinement les potentialités de performance. L’engagement explosif de la force musculaire pour la décélération de l’ensemble préaccéléré (pose de la jambe de poussée et de la jambe de blocage), crée des conditions favorables pour l’accélération principale de l’engin. Les lanceurs du javelot, du disque et du poids doivent s’efforcer d’augmenter la vitesse du corps lancé, d’environ 0,2 à 0,4 m/s, par une impulsion brève de la jambe de poussée, et de développer par une décélération de la partie inférieure du tronc obtenue avec la jambe de blocage, une tension musculaire dans le secteur de la jambe, du tronc et de l’épaule, capable de produire des forces de contraction élevées. Cette action est favorisée par l’inertie des engins de compétition. Au point de vue biomécanique, l’opération se traduit par un retardement de l’accélération de l’engin, reprise ensuite avec le bénéfice d’une accélération de départ importante. Pendant la phase de l’accélération principale, l’action de la jambe de blocage et la stabilisation de la partie gauche du corps produisent un transfert d’impulsion vers le côté lanceur du tronc, contribuant puissamment à son accélération.

Déroulement de l’expérimentation

                      Comme nous l’avons déjà dit auparavant notre expérimentation s’est déroulée à Ankatso dans le grand stade de l’université, et comme il y a beaucoup de Lycéens qui pratiquent leur cours d’EPS dans ce lieu et pour des raisons de sécurité nous avons bien expliquer aux élèves lors de la prise de contact, les règles de sécurités qu’ils doivent respecter avant, pendant et après le cours c’est à dire jusqu’à la remise en place des engins à leur place ainsi que le contenu et les objectifs principaux. Notre expérimentation contient dix séances pour chaque technique y compris le test initial au début du cours et le test final après le pré-test à la fin de chaque cycle. Comme matériel nous avons utilisé : 1 poids de 3 kg, 3 poids de 4 kg, 4 poids de 5 kg, 12 plots et 13 poids de1 kg qui étaient plutôt des balles lestées.

Interprétation des résultats du groupe expérimental garçons

                    Pour le groupe expérimental garçons, 22 élèves sur 27 ont amélioré leurs performances du lancer de poids en translation en lancer de poids en rotation. Ce qui représente quand même un pourcentage non négligeable de 81,48 %. Ceci, nous démontre qu’avec la motivation de l’introduction d’une nouvelle technique de lancer, les élèves cherchent toujours à s’améliorer au point de vue performance. Ensuite, nous pouvons d’emblée avancer qu’il est possible d’introduire la technique de lancer en rotation en milieu scolaire. Seuls 18,52 % des élèves ne se sont pas améliorés, c’est un chiffre assez négligeable. La meilleure performance s’est même améliorée de 73 cm et c’est toujours avec le même élève. De même, la plus mauvaise performance s’est améliorée de 80 cm. Celui qui l’a détenue lors du test initial s’est amélioré de 85 cm, tandis que celui qui l’a détenue lors du test final s’est amélioré de 20 cm. Le lancer de poids en rotation semble faire progresser tous les élèves (au point de vue performance) Concernant la maîtrise d’exécution, nous n’entrerons pas en détail la dessus car notre expérimentation se basera surtout sur les performances. L’idéal serait de se baser et sur la performance et sur la maîtrise d’exécution, mais le laps de temps mis à notre disposition pour réaliser le mémoire ne nous l’a pas permis.

CONCLUSION

                      Nous avons pu voir et constater que l’apprentissage du lancer de poids demande une rude tâche, vu la complexité lanceur- engin sans oublier les règles de sécurité qu’il faut préconiser. Mais cela ne doit pas décourager le professeur d’E.P.S à enseigner le lancer de poids surtout le lancer de poids en rotation car malgré ses exigences, ce style peut nous apporter d’autres avantages, ne serait-ce que psychologique. En effet, avec l’introduction d’une nouvelle activité ou un nouveau style d’une activité déjà connue, les élèves sont toujours très motivés et s’investissent à fond, au grand plaisir de l’enseignant. Il est vrai que pour avoir une bonne performance surtout en lancers il faudrait d’abord une bonne condition physique, mais chacun a ses potentialités et l’erreur commise par les enseignants c’est de considérer les difficultés des épreuves qu’ils enseignent par rapport à leur propre personne et non par rapport aux possibilités de leurs élèves. Le lancer de poids en rotation ou style BARYCHNIKOW peut-être bien enseigné en milieu scolaire malgache mais nous préconisons la grande vigilance sur le côté sécurité. Nous conseillons, non seulement aux professeurs d’E.P.S mais aussi aux entraîneurs de l’adopter et de l’appliquer.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I
1.1. Objet d’étude
1.2. Raison de problème
1.3. Praticabilité
1.4. Limitation du sujet et intérêt du sujet
CHAPITRE II 
2.1 Historique
2.2. Evolution des records de Madagascar de lancer du poids
2.3. La biomécanique des lancerS et son évolution dans le temps
2.4. Les facteurs physiques généraux influant sur la longueur des sujets
2.5. Les lois spécifiques du vol des engins des lancers
2.6. Règlements
2.7. La technique du lancer de poids en translation ou style O’BRIEN
2.8. La technique du lancer de poids en rotation ou style BARYCHNIKOW
2.9. Problématique
2.10. Hypothèse
CHAPITRE III
3.1. Protocole expérimentale
3.2. Verification mathématique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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