APPRECIATION DU BIEN-ETRE DES CHEVAUX DE COURSE

Origine du cheval au Sénégal

      Les graffiti rupestres du Sahara Occidental indiquent l’apparition d’un équidé, à côté du dromadaire postérieurement au néolithique agricole et sédentaire, et bien avant que l’amiral Carthaginois Hannon ait entrepris son périple. Mais on ne retrouve pas la trace d’une race autochtone. Les premiers étalons portaient des conquérants. Il semble qu’il y ait eu un lent déplacement vers le sud du cheval punique et par la suite, des apports renouvelés de la race berbère (numide) : par glissements successifs le long des pistes caravanières ou d’invasion, notamment à la faveur des mouvements almoravide et arabo-hassane. De Mauritanie, le cheval est passé au Sénégal entrainaient par les Bafours et les Mélaniens du Chémana, reculant devant les Canhadja-Lemtouna et les guerriers d’oudei fils de Hassan. A une époque plus rapprochée, les importations par mer sont venues renouveler le sang barbe diffusé de proche en proche par les nomadisations et les échanges commerciaux. Ces importations se succédèrent suivant un rythme irrégulier. Au Sénégal, il est décrit quatre principales zones d’élevage du cheval qui sont :
✓ La rive gauche du fleuve Sénégal, berceau du cheval du fleuve
✓ Le Cayor, représente la zone d’élevage du cheval Mpar
✓ Le Baol, berceau du cheval Mbayar
✓ Le Sine Saloum, zone du cheval Foutanké (LARRAT R., 1947)

Importance culturelle et économique du cheval au Sénégal

Importance culturelle Au plan social, le cheval occupe une place importante dans les sociétés traditionnelles africaines. Au Sénégal en effet, chez les Wolofs et les Peulhs, le cheval faisait partie, parfois, de la dote exigée au mari. Les chevaux danseurs du Cayor constituaient un régal pour les publics. L’attirance indéniable du grand public aux multiples réunions hippiques, aux fêtes données par les sociétés rurales et urbaines montre bien le réel intérêt accordé à ces manifestations. Le cheval a un pouvoir protecteur sur la famille en l’attachant au milieu du vestibule dans le but de chasser les mauvais esprits. Le cheval était utilisé aussi comme un moyen logistique pour la diffusion rapide de l’information (TCHANILEY, 1998 ; FALL, 2001 ; SENEGAL, 2008).
Importance économique
• Ecotourisme/Hippomobile : L’écotourisme au Sénégal se déroule sous forme de randonnée équestre. Les randonnées à cheval au Sénégal se fait par petites équipes passionnées dans des réserves ornithologique préservée du tourisme de masse et classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
• Commerce : Il existe plusieurs secteurs dans le commerce des chevaux. Dans l’industrie des courses, les chevaux naissent dans des haras spécialisés dans la sélection. Les chevaux peuvent être mis en vente aux enchères, vendus et placés par leur propriétaire dans des haras qui se chargeront de les entraîner et de les faire courir. Après leur carrière, les chevaux sont destinés ou non à la reproduction en fonction des résultats. (NDAO M, 1981)
• BTP : Malgré la présence de l’automobile dans les villes, le cheval contribue à l’urbanisation surtout pour le transport des matériaux de construction et de l’eau dans les chantiers souvent inaccessibles aux véhicules à moteur. Le cheval intervient également dans le transport des personnes, des marchandises et dans le transport des ordures ménagères(FAYE,1988).
• Courses Hippiques : Les courses hippiques occupent une place importante dans l’économie au Sénégal, en effet malgré l’absence d’infrastructure adéquate pour ne pas dire hippodrome aux normes, les courses drainent un public nombreux. Au Sénégal, les courses ont chaque année 120 millions de Fcfa avec la Pari Mutuel Urbain (PMU), correspondant à 2% des recettes de la loterie nationale sénégalaise (Lonase) (africatopsport.2021).

Importance du Bien-Etre Animal

        Cependant, l’intérêt des citoyens pour les conditions de vie et de mort des animaux ne cesse d’augmenter. Selon un récent sondage (Eurobaromètre spécial 442), 94 % des citoyens européens accordent de l’importance au Bien-être des animaux d’élevage et 82 % pensent que ceux-ci devraient être mieux protégés qu’ils ne le sont actuellement (Commission européenne, 2016). Cet intérêt a été progressivement pris en compte par les professionnels de l’élevage, du secteur agroalimentaire et de la distribution (BBFAW, 2016), ainsi qu’en témoigne par exemple le récent mouvement de rejet des œufs produits par des poules en cage, qui s’étend maintenant à l’élevage en claustration des poulets de chair. Dans ce contexte, le Ministère de l’Agriculture (2016) a mis en place un « Plan d’action prioritaire en faveur du bien-être animal, 2016-2020 », qui concerne les animaux d’élevage, de compagnie, de loisir et de sport, et ceux utilisés à des fins scientifiques. L’anse, dans sa direction d’évaluation des risques, a cinq objectifs prioritaires dont la santé et le Bien-être des animaux. Le Comité d’experts spécialisé « Santé Animale » (CES SANT), renommé en 2015 « Santé et bien-être des animaux » (CES SABA), s’est adjoint de 2012 à 2018 un Groupe de travail permanent sur le Bien-être animal (GT BEA). Ce groupe de travail s’est occupé des questions relatives aux modes d’élevage de différentes espèces animales et des thématiques telles que les indicateurs du Bien-être animal ou les guides de bonnes pratiques préparés en déclinaison des directives européennes. Les travaux du Comité sont conduits le plus souvent en réponse à des saisines du Ministère de l’Agriculture.

Problèmes et importance du Bien-être des équidés

         Le causes de dégradation du Bien-être sont bien souvent multifactorielles. L’identification des facteurs de risque de Bien-être doit être réalisée en se plaçant du point de vue de l’animal. Pour le cheval hospitalisé, ceux-ci sont souvent liés à la nouveauté du lieu et des personnes, à l’isolement social, à une modification du rythme d’activité des chevaux et changement d’alimentation. L’état sanitaire peut être également source de mal être si l’animal est malade ou douloureux. Enfin, les interventions liées aux examens cliniques et aux soins peuvent être sources de mal-être de par leur caractère nouveau, non prévisible et parfois désagréables. Il est là encore indispensable de tenir compte de l’expérience individuelle de chaque équidé. Par exemple, un équidé habitué à vivre en groupe aura plus de difficultés. (Clinéquine vision : bien-être des équidés 2020)

RECOMMANDATIONS

         Le Bien-Etre des chevaux de course fait l’objet de notre étude. Les résultats obtenus nous ont montré d’une part que le cheval joue un rôle socio-culturel et économique très important pour les populations de nos régions en général et celle des villes a l’instar de Thiès et de Rufisque en particulier. D’autres part les acteurs de la filière équine jouissent d’un gain financier d’où l’intérêt d’une prise en considération du Bien-Etre des chevaux. Au terme de cette étude, en guise de perspective nous avons tenu à formuler certaines recommandations aux principaux exploitants des chevaux en général et de façon spécifique aux chevaux de course.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : ELEVAGE DES EQUIDES AU SENEGAL
I.1. Présentation du Sénégal
I.1.1. Climat et Végétation
I.1.2. Organisation administrative
I.2. Généralités sur les équidés
I.2.1. Historique
I.2.1.1. Origine et évolution phylogénétique du cheval
I.2.1.2. Domestication du cheval
I.2.1.3. Classification
I.3. Le pied du cheval
I.3.1. Les structures externes du pied
I.3.1.1. Le sabot
I.3.1.2. La paroi ou muraille
I.3.1.3. La sole (la face plantaire ou solaire)
I.3.1.4. La fourchette
I.3.1.5. La membrane kératogène (ou tissu kératophylleux)
I.3.1.6. Le bourrelet périoplique
I.3.1.7. Podophylle (tissu podophylleux)
I.3.1.8. Tissu velouté
I.3.2. Les Structures internes du pied
I.3.2.1. Les tissus durs du pied
I.3.2.2. Les tissus mous (ou organes d’amortissement)
I.4. Caractéristiques de l’élevage équin au Sénégal
I.4.1. Origine du cheval au Sénégal
I.4.2. Cheptel équin
I.4.2.1. Evolution des effectifs
I.4.2.2. Distribution régionale des effectifs
I.5. Dominantes pathologiques
I.5.1. Affections parasitaires
I.5.2. Maladies bactériennes
I.5.3. Maladies virales
I.5.4. Maladies d’origines toxiques
I.5.5. Autres affections courantes
I.6. Conduite d’élevage des chevaux
I.6.1. Habitat du cheval
I.6.2. Alimentation des chevaux
I.6.2.1. Les besoins nutritionnels du cheval
I.6.3. Hygiène et suivi sanitaire
I.6.3.1. Hygiène des chevaux
I.6.3.2. Soins médicaux des chevaux
I.7. Importance culturelle et économique du cheval au Sénégal
I.7.1. Importance culturelle
I.7.2. Importance économique
CHAPITRE II : BIEN-ETRE ANIMAL (BEA)
II.1. Généralités
II.1.1. Définition du Bien-Etre
II.1.2. Évolution de la notion de Bien-être animal
II.2. Importance du Bien-Etre Animal
II.2.1. Bien-être animal en production
II.2.2. Bien-être animal en expérimentation
II.3. Critères d’évaluation du Bien-être animal
II.3.1. Critères comportementaux
II.3.2. Critères physiques
II.3.3. Critères physiologiques
II.3.4. Critères lésionnels
II.3.5. Critères zootechniques
II.4. Bien-être des équidés
II.4.1. Problèmes et importance du Bien-être des équidés
II.4.2. Considérations du bien-être selon les types d’activités
II.4.3. Critères d’évaluation du Bien-être des équidés
II.4.4. Critères comportementaux
II.4.5. Critères lésionnels
II.4.6. Aspect physique
II.4.7. Conditions d’entretien
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
I.1. CADRE DE L’ETUDE
I.1.1. Situation Géographique
I.1.2. Activités Socio-économiques
I.1.2.1. Le département de Thiès
I.1.2.2. Le département de Rufisque
I.2. MATERIEL
I.2.1. Questionnaire
I.2.2. Matériel animal
I.2.3. Matériel didactique
I.3. METHOLOGIE
I.3.1. Élaboration du questionnaire
I.3.2. Réalisation des enquêtes
I.3.3. Méthode d’évaluation de la note d’état corporel (NEC)
I.3.4. Méthode d’évaluation du Bien-Etre des chevaux
I.3.5. Méthode d’identification des animaux
I.4. Analyse des données
CHAPITRE II : RESULTAT
II.1. Structure et fonctionnement des élevages équins
II.1.1. Sexe et Age des propriétaires
II.1.2. Typologie professionnelle des propriétaires des animaux
II.1.3. Particularités ethniques des responsables
II.1.4. L’âge des animaux exploités
II.1.5. Activités des chevaux
II.2. Alimentation des chevaux de courses
II.2.1. Module et Rationnement des chevaux
II.2.2. Source et distribution d’eau
II.3. Habitat des chevaux
II.4. Entretien des chevaux
II.4.1. Note d’Etat Corporel des chevaux
II.4.2. Toilettage des animaux
II.4.3. Soins du pied
II.4.3.1. Etat des sabots
II.4.3.2. Principales Pathologies
II.5. Gestion sanitaire
II.5.1. Prophylaxie sanitaire
II.5.2. Prophylaxie médicale
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1. Choix du Sujet et de la zone d’étude
III.2. Propriétaires
III.3. Animaux
III.3.1. Les activités des chevaux
III.3.2. Alimentation
III.3.3. Le logement
III.3.4. Entretien et Soins des animaux
III.4. RECOMMANDATIONS
III.4.1. Aux éleveurs
III.4.1.1. L’habitat
III.4.1.2. L’alimentation
III.4.1.3. L’hygiène du travail et du matériel
III.4.1.4. Gestion sanitaire
III.4.2. Aux professionnels de la santé animale
III.4.3. A l’Etat
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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