Lโurgence peut รชtre dรฉfinie comme un รฉtat pressant dont le traitement ne peut รชtre diffรฉrรฉ sans mettre en danger la vie du malade. En chirurgie orthopรฉdique, le concept dโurgence intรจgre beaucoup plus de considรฉrations spรฉcifiques. Ainsi sont considรฉrรฉs comme des cas dโurgence les malades surtout victimes dโaccidents dont la vie ou lโintรฉgritรฉ physique peut รชtre remise en cause dans un bref dรฉlai. [5].
Lโurgence pose un vรฉritable problรจme de santรฉ publique en particulier en traumatologie. Ces problรจmes sont dโune part liรฉs ร ยซย lโurgenceย ยป elleโmรชme, ร lโimportante croissance de la frรฉquence de lโurgence en rapport avec la densification du trafic routier particuliรจrement les engins ร deux roues mais aussi ร certaines violences cruelles (coups et blessures volontaires). En France, selon le Ministรจre de la santรฉ le nombre de passages aux urgences รฉtait estimรฉ ร 13.400.000 en 2001. [30].
En Afrique, AMONKOU A. et COLL [3] ont rapportรฉ que les urgences traumatiques reprรฉsentent le 1er motif dโadmission du CHU de YOPOUGON en Rรฉpublique de la Cรดte dโIvoire avec 92% des cas. Ce mรชme constat a รฉtรฉ fait ร lโHรดpital Gabriel Tourรฉ de Bamako (Mali) avec TIMBO M. qui a rapportรฉ que les urgences traumatiques reprรฉsentent 89,1% des motifs dโadmission. [43]. A lโHรดpital de Kati (Mali), Diallo M.F. a rapportรฉ que 60,51% des urgences รฉtaient traumatiques sur une enquรชte de 6 mois en 2004โ2005. [10]. Selon le rapport de la SO.F.C.O.T, prรฉsentรฉ en septembre 2000 : 4 ร 5 millions de personnes consultent par an pour un problรจme dโurgence traumatologique dans le monde. [39] En pratique, la traumatologie est un maillon essentiel de la gestion des urgences. Selon Merle dโAUBIGNE [27], les fractures de la jambe reprรฉsenteraient 15 ร 20 % de lโensemble de ces traumatismes. Elle survienne en gรฉnรฉral dans un contexte de traumatisme ร forte รฉnergie. La situation anatomique sous cutanรฉe du tibia rend ce segment trรจs vulnรฉrable et lโexpose facilement ร lโouverture cutanรฉe.
Pour certains auteurs [7 ; 26] 50% des fractures de jambe sont des fractures ouvertes. Dans ces cas, elles posent de vรฉritables problรจmes thรฉrapeutiques et peuvent รชtre source dโhandicap majeur. Leur prise en charge doit assurer une stabilisation osseuse efficace, prรฉvenir lโinfection, permettre la rรฉparation des parties molles et minimiser les sรฉquelles fonctionnelles. Lโostรฉosynthรจse par fixateur externe est la technique chirurgicale qui satisfait au mieux ce cahier de charge. Cโest ainsi que nous avons initiรฉ ce travail ร la clinique ยซย LE SERMENTย ยป afin dโรฉvaluer lโapport du fixateur externe dans la prise en charge des urgences traumatiques du squelette jambier.
VASCULARISATION
LES ARTERES : les artรจres de la jambe proviennent toutes de lโartรจre poplitรฉe qui nโest que la continuation de lโartรจre fรฉmorale superficielle auโdessous de lโarcade du grand adducteur.
Lโartรจre tibiale antรฉrieure : cโest la branche de bifurcation antรฉrieure de lโartรจre poplitรฉe. De son origine elle se porte en avant et traverse lโorifice compris entre le tibia, la fibula et le bord supรฉrieur de la membrane interโosseuse ; puis elle descend jusquโau bord distal du ligament frondiforme, oรน elle prend le nom dโartรจre pรฉdieuse. A la jambe, elle chemine dans lโinterstice qui sรฉpare le jambier antรฉrieur qui est en dedans, des extenseurs qui sont en dehors. Elle est placรฉe au fond de cet interstice, sur la membrane interโosseuse dans ses trois quarts supรฉrieurs ; en haut, elle est รฉtroitement unie ร cette membrane par des tractus fibreux qui passent en avant dโelle. Dans le quart infรฉrieur de la jambe, lโartรจre repose sur la face latรฉrale du tibia. Elle irrigue tous les muscles de la loge antรฉrieure de la jambe et est accompagnรฉe dans tout son trajet par le nerf tibial antรฉrieur qui croise sa face antรฉrieure, de proximal en distal et de dehors en dedans. Lโartรจre tibiale antรฉrieure donne de nombreux rameaux musculaires, cinq branches principales qui sont : la rรฉcurrente fibulaire postรฉrieure, la rรฉcurrente tibiale antรฉrieure, la rรฉcurrente fibulaire antรฉrieure et les mallรฉolaires mรฉdiale et latรฉrale.
Le tronc tibioยญfibulaire : il est la branche de bifurcation postรฉrieure de lโartรจre poplitรฉe. Il commence ร lโanneau du solรฉaire, descend verticalement et se termine, aprรจs un trajet de 3 ou 4 centimรจtres, en se divisant en deux branches : lโartรจre fibulaire et lโartรจre tibiale postรฉrieure. Il rentre en rapport avec le muscle tibial postรฉrieur qui est en avant de lui, et le solรฉaire qui le recouvre. Le tronc veineux tibioโfibulaire et le nerf tibial postรฉrieur le sรฉparent de ce dernier muscle.
Lโartรจre fibulaire : Cโest la branche de bifurcation latรฉrale du tronc tibioโfibulaire. Elle sโรฉtend dans le plan musculaire profond de la jambe, depuis la terminaison du tronc tibioโ fibulaire jusqu’ร lโextrรฉmitรฉ infรฉrieure de la membrane interโosseuse, oรน elle se divise en deux branches terminales, la fibulaire antรฉrieure et la fibulaire postรฉrieure. En haut, lโartรจre fibulaire est lรฉgรจrement oblique en bas et en dehors, puis elle devient verticale. Elle irrigue la partie externe des muscles de la loge postรฉrieure de la jambe.
Lโartรจre tibiale postรฉrieure : Cโest la branche de bifurcation interne du tronc tibioโfibulaire. Elle descend obliquement en bas et un peu en dedans sur le plan musculaire profond de la jambe, jusquโร lโentrรฉe de la gouttiรจre calcanรฉenne mรฉdiale. La tibiale postรฉrieure sโinflรฉchit alors en avant pour sโengager dans cette gouttiรจre, oรน elle se termine en se divisant en artรจre plantaire mรฉdiale et plantaire latรฉrale. Elle irrigue la partie mรฉdiale des muscles de la loge postรฉrieure de la jambe.
FRACTURES OUVERTES DE LA JAMBEย
Dรฉfinition : Cโest une solution de continuitรฉ du tibia et/ou de la fibula, situรฉe entre trois travers de doigt en dessous de lโinterligne du genou et trois travers du doigt auโ dessus de lโinterligne tibiotarsienne, en contact avec une brรจche de revรชtement cutanรฉoโmusculaire susโjacent et mettant en contact les fragments osseux et le milieu extรฉrieur .
Classification
Classification de CAUCHOIX et DUPARC :
Elle est basรฉe sur lโouverture cutanรฉe :
โ Type I : dรฉfinie par leur bรฉnignitรฉ, facile ร suturer aprรจs excision รฉconomique (plaies punctiformes, linรฉaires franches sans dรฉcollement, plaies ร distance de la face cutanรฉe prรฉ tibiale nโexposant pas directement le squelette).
โ Type II : Il y a le risque de nรฉcrose cutanรฉe secondaire en regard du tibia (plaies larges et contuses dรฉlimitant des lambeaux de vitalitรฉ douteuse, plaies relativement petites entourรฉes dโune peau contuse, plaies associรฉes ร des dรฉcollements sus aponรฉvrotiques et prรฉ tibiaux, plaies siturable avec tension).
โ Type III : plaies avec perte de substance cutanรฉe prรฉtibiale non suturable en regard ou ร proximitรฉ immรฉdiate du foyer de fracture. La perte de substance peut รชtre dโorigine traumatique ou secondaire ร lโexcision chirurgicale.
Cette classification conรงue initialement pour la fracture ouverte de jambe prรฉsente plusieurs insuffisances : elle ne tient compte que de la lรฉsion cutanรฉe.
Classification de GUSTILO :
GUSTILO note que plus de 90% des types III sont provoquรฉs par des mรฉcanismes ร hautes รฉnergie. Il propose alors une subdivision des types III en trois sousโtypes qui, ร la revue dโune longue sรฉrie, prennent une valeur pronostique.
โ Type III A : lรฉsions รฉtendues des parties molles par traumatisme ร haute รฉnergie, mais avec possibilitรฉ de couverture ;
โ Type III B : dรฉcollement pรฉriostique et exposition de lโos, contamination massive et comminution ; nรฉcessite dโun lambeau de couverture ;
โ III C : lรฉsion vasculaire dont la rรฉparation est indispensable pour la survie du membre.
CONSOLIDATION OSSEUSE
La consolidation du foyer de fracture se dรฉroule schรฉmatiquement selon quatre phases dont les trois premiรจres constituent la pรฉriode dโunion :
โ Premiรจre phase dite inflammatoire : Elle est caractรฉrisรฉe par les rรฉactions cellulaires initiales. Le caillot sanguin issu du saignement des extrรฉmitรฉs fracturaires et des parties molles environnantes se forme trรจs rapidement. Si cet hรฉmatome nโa pas un rรดle actif dans la consolidation osseuse, il sert dโรฉchafaudage ร la modification cellulaire par son rรฉseau de fibrine. Celleโci dรฉbute huit heures aprรจs lโaccident et atteint son maximum vers la 24e heure. La modification cellulaire sโaccompagne de maniรจre concomitante de la formation dโun nouveau tissu conjonctif. Paradoxalement, ร cette phase, les extrรฉmitรฉs osseuses dรฉfinies par la fracture restent passives. Cette phase dure environ 7 jours.
โ Deuxiรจme phase : Dans cette phase figure la constitution du cal mou et se caractรฉrise par une augmentation de la rรฉsistance du cal. Le tissu de granulation formรฉ dans lโespace interโ fragmentaire subit une sรฉrie de transformations. Le tissu osseux primitif ainsi crรฉรฉ se caractรฉrise par le manque dโarrangement spatial des fibres de collagรจne et une faible minรฉralisation. Cette repousse, visible sur les radiographies vers la 3รจme semaine, serait indรฉpendante de facteurs mรฉcaniques. Parallรจlement ร ce cal dโancrage, un cal en ยซ pont ยป se forme ร partir du pรฉrioste et assure un certain degrรฉ de stabilitรฉ.
โ Troisiรจme phase : La troisiรจme phase du processus est marquรฉe par la minรฉralisation du cal. Celleโci dรฉbute vers le 30e jour suivant la fracture et est gรฉnรฉralement achevรฉe vers la 16e semaine. Simultanรฉment, il apparaรฎt des nouveaux capillaires dont la prรฉsence conditionne lโarchitecture des travรฉes osseuses. Le cal ainsi formรฉ est nommรฉ ยซ cal dur ยป.
โ Quatriรจme phase : Une fois lโunion des deux fragments terminรฉe, la quatriรจme phase consiste en un processus de remodelage visant ร adapter lโos nรฉoformรฉ aux contraintes. Le remodelage permet รฉgalement de redonner ร lโos sa forme et une aptitude ร sa fonction. Le modelage final restituant lโรฉtat originel sโรฉtale sur plusieurs annรฉes.
|
Table des matiรจres
Iโ INTRODUCTION
IIโ GENERALITES
IIIโMATERIEL ET MรTHODE
IVโRESULTATS
VโCOMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
VIIโCONCLUSION
VIIIโRECOMMANDATIONS
IXโBIBLIOGRAPHIE
XโANNEXES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet