APPORT DE L’IMAGERIE DANS LE DIAGNOSTIC DES DOULEURS ABDOMINALES AIGÜES NON TRAUMATIQUES CHEZ L’ADULTE

Echographie abdomino-pelvienne

      Un examen échographique seul était réalisé chez 30 patients soit chez 34,1% de la population d’étude. Les pathologies retrouvées étaient réparties comme suit : Nous avons mis en évidence 20 cas d’appendicite aigüe simple et compliquée soit 66,7%, dont 13 cas d’appendicite aigue simple (figure 5 et 6), 6 cas d’abcès appendiculaire et 1 cas de plastron appendiculaire. Nous avons trouvé 4 cas de cholécystite aigüe lithiasique soit 13,3% (figure 7) et 3 cas de lithiase urinaire soit 10%. Les autres pathologies observées (9,9%) étaient réparties entre 1 cas de parasitose intestinale (figure 8), 1 cas d’infection urinaire et 1 cas d’hydrosalpynx (figure 9).

Scanner abdomino-pelvien

      La TDM était réalisée chez 58 patients (65,9% de la population d’étude). Elle était pratiquée seule chez 54 patients (61,4%) et en complément de l’échographie chez 4 patients (4,5%). Nous avons mis en évidence 12 cas d’occlusion digestive soit 20,7% de l’ensemble des patients ayant bénéficié d’une TDM, dont 5 occlusions grêliques sur bride ,4 occlusions coliques par volvulus du sigmoïde (figure 10), 2 occlusions coliques sur tumeur et 1 occlusion gastroduodénale sur tumeur. Nous avons trouvé 10 cas de lithiase urinaire (figure 11) soit 17,2% et 6 cas d’appendicite aigue soit 10,3% (dont 2 cas d’appendicite simple et 4 cas de péritonite (figure 12)), 4 cas de tumeur de la tête pancréatique, 4 cas de tératome ovarien (figure18), 3 cas d’abcès hépatique, 3 cas d’infection urinaire (dont 2 cas de pyélonéphrite et 1 cas de bilharziose urinaire) , 2 cas d’angiocholite aigue lithiasique (figure13), 2 cas de pancréatite aigüe et 2 cas de syndrome de la jonction pyélo-urétérale (figure 11). Les autres pathologies rencontrées (17%) étaient réparties entre, 1 cas de GEU rompue (figure 14), 1 cas de jéjunite inflammatoire (figure15), 1 cas de cholécystite aigue lithiasique, 1 cas d’urinome par rupture de fornix rénal (figure 16), 1 cas UGD perforé, 1 cas de perforation grêlique, 1 cas de globe vésical, 1 cas d’ampullome vatérien, 1 cas de myélolipome surrénalien (figure 17) et 1 cas de nécrobiose aseptique de myome.

Diagnostics retenus après réalisation de l’imagerie

     Nous avons mis en évidence 26 cas d’appendicite aigue simple et compliquée (29,5%), 13 cas de lithiase urinaire (14,8%), 12 cas d’occlusion digestive (13,6%) et 5 cas de cholécystite aigue lithiasique (5,7%). Nous avons trouvé 4 cas de tératome ovarien (4,5%), 4 cas d’infection urinaire (4,5%) (dont 3 cas de pyélonéphrite et 1 cas de bilharziose urinaire), 4 cas de tumeur de la tête pancréatique (4,5%), 3 cas d’abcès hépatique (3,4%), 2 cas d’angiocholite aigue lithiasique (2,3%), 2 cas de pancréatite aigüe (2,3%) et 2 cas de syndrome de la jonction pyélo-urétérale (2,3%). Les autres pathologies rencontrées (12,1%) étaient réparties entre 1 cas d’urinome par rupture de fornix, 1 cas UGD perforé, 1 cas de perforation grêlique, 1 cas de jéjunite inflammatoire, 1 cas de parasitose intestinale, 1 cas d’ampullome vatérien, 1 cas de GEU rompe, 1 cas d’hydrosalpynx, 1 cas de globe vésical, 1 cas de myélolipome surrénalien et 1 cas de nécrobiose aseptique de myome.

Scanner abdomino-pelvien

     L’avènement de la tomodensitométrie a modifié les stratégies d’imagerie des urgences abdominales de l’adulte. De nombreux travaux soulignent l’intérêt du scanner en matière de performance diagnostique et d’impact sur la prise en charge de la pathologie abdominale en urgence [6, 33, 53, 74, 75]. La TDM permet non seulement de confirmer le diagnostic mais aussi de proposer des diagnostics alternatifs. Elle apporte par ailleurs des précisions diagnostiques (siège, étiologie) sur plusieurs pathologies entre autre les occlusions et les appendicites, permettant ainsi d’adapter au mieux la stratégie thérapeutique [33, 70]. Si l’administration intra-veineuse de produit de contraste n’est pas indispensable [44], elle est recommandée dans la mesure où elle augmente l’efficacité diagnostique de l’examen, en particulier chez le sujet maigre [51, 74]. Elle n’est pas recommandée en première intention dans l’exploration des douleurs du flanc, et nécessite un dosage de la créatinémie avant toute injection. En cas d’allergie avérée ou d’insuffisance rénale, le rapport bénéfice – risque doit toujours être pesé avant toute injection, et les précautions recommandées doivent être appliquées [20, 33]. Dans notre série, la TDM a été réalisée chez 58 patients soit 65,9% de la population d’étude. Elle a été réalisée seule chez 54 patients et en complément d’échographie chez 4 patients. Ce taux est supérieur à ceux trouvés par Deme H à Dakar (12,3%) [29], par Dembélé à Bamako (10%) [55] et dans l’enquête de l’AFC (19,1%) [13]. Cette discordance de résultats est en rapport avec le fait que la majorité de nos pathologies nécessitaient un scanner en première intention, comme le cas des occlusions digestives, lithiases urinaires et appendicites aigues compliquées. Dans notre étude la sensibilité du scanner par rapport au diagnostic retenu final était de 98,3%. Cette sensibilité était proche de celle retrouvée dans les études faites au Sénégal par Sangna J [68], Abdelbaki H [2] et Ben Mansour W [9], qui ont trouvé respectivement 100%, 97%, 95,3%, et au Maroc par Benaboud M Z [10] qui avait trouvé une sensibilité de 96,7%. Dans notre étude, le scanner abdominal a trouvé un diagnostic différent du diagnostic clinique initial chez 50% des patients consultants pour DAANT, permettant ainsi de rectifier le diagnostic clinique initial évoqué. Ce taux doit être lié à l’existence de multiples diagnostics différentiels difficilement diagnostiqués cliniquement et ces résultats sont concordants aux études réalisées à Dakar et Kaolack [9, 29] et à ceux de la littérature [69, 72, 76], le tout rapportant un pourcentage variant entre 27% et 60%. Les situations dans lesquelles le scanner abdominal se révèle particulièrement performant, dans la littérature, sont essentiellement les pathologies appendiculaires (Se 88-97%) [12, 50, 66], les occlusions digestives (Se 95%) [51, 52, 37] et les lithiases urinaires (Se 96%) [14, 35, 59]. Ce qui était concordant avec notre étude (Tableau XIX).

La cholécystite aigüe lithiasique

     Elle vient à la 4ème position dans notre étude avec 4,9% de la population étudiée ainsi que dans l’étude de l’AURC et ARC avec 10% [8]. Les études épidémiologiques de Framingham aux États-Unis et celles réalisées en Italie, sur la prévalence de la lithiase, confirment que la prévalence et l’incidence de la lithiase augmentent avec l’âge et indiquent que la majorité des diagnostics de lithiase biliaire sont portés entre 50 et 70 ans [11]. Cela est dû probablement à la sécrétion du cholestérol dans la bile qui augmente progressivement avec l’âge. Dans la littérature il y’avait une nette prédominance du sexe féminin dans la pathologie lithiasique vésiculaire [36, 57]. Dans notre étude elle était fréquente chez les sujets jeunes entre 20 et 39ans de sexe masculin. Cette différence de résultats est dû probablement à la pauvreté de notre échantillon (5cas). L’échographie reste l’examen d’imagerie de première intention en cas de suspicion de cholécystite aigue [48, 58, 71]. La TDM est complémentaire de l’échographie, elle est réservée aux formes compliquées et aux tableaux atypiques ou graves [17]. La sensibilité de l’échographie, dans notre série, par rapport au diagnostic retenu de cholécystite était de 100%. Cette performance découle de l’accessibilité aisée à cet organe chez des patients maigres dans la plupart des cas et devant l’absence de forme compliquée ou atypique.

CONCLUSION

      La douleur abdominale aigue non traumatique est l’un des motifs les plus fréquents de consultation dans les services d’accueil d’urgences. L’imagerie permet de redresser la suspicion clinique et d’avoir une orientation étiologique rapide, évitant aux patients des complications graves et des interventions chirurgicales inutiles et coûteuses. Le but de notre étude est d’apporter notre expérience par rapport aux performances diagnostiques des examens d’imagerie devant les douleurs abdominales aigues. Les objectifs de notre travail étaient de
 Rechercher les étiologies des DAANT chez l’adulte.
 Evaluer la sensibilité des différentes techniques d’imagerie dans l’exploration des DAANT.
 Établir une stratégie d’exploration des DAANT.
Pour ce faire, nous avons mené une étude prospective transversale et descriptive portant sur 88 dossiers de patients adultes adressés au service de radiologie de l’HRSL pour exploration d’une douleur abdominale aigue non traumatique, sur une période de 5 mois allant du 20 février au 20 juillet 2020. Nous avons noté une prédominance masculine avec un sex-ratio de 1,4. L’âge moyen des patients était de 41 ans avec des extrêmes de 17 ans et de 89 ans et la majorité des patients provenaient de la région de Saint Louis (81,8%). La douleur abdominale aigue était le principal motif de consultation de tous les patients. Elle était diffuse chez 19 patients soit chez 21,6% de la population d’étude et localisée à un quadrant chez 69 patients soit chez 78,4% avec une prédominance au niveau de la FID chez 26 patients soit 29,5%. Les signes cliniques associés les plus fréquents étaient la fièvre (29,5%), un arrêt des matières et des gaz (14,8%) et les vomissements (8%). A la biologie, la NFS était réalisée chez 24 patients soit 27,3% de la population d’étude et avait objectivée une hyperleucocytose chez 23 patients soit 95,8%. Tous nos patients avaient bénéficié d’un bilan radiologique (échographie et/ou scanner). L’échographie avait été réalisée seule chez 30 patients (34,1%) et le scanner abdominal a été réalisé seul chez 54 patients (61,4%). Il avait été couplé à l’échographie chez 4 patients (4,5%). La pathologie appendiculaire était l’étiologie la plus responsable de douleur abdominale aigüe (29,5%), suivie des lithiases urinaires (14,8%), des occlusions digestives (13,6%) et des cholécystites aigues lithiasiques (5,7%). La sensibilité globale du diagnostic clinique initial par rapport au diagnostic établi par l’imagerie était de 54,5 % La sensibilité globale de l’imagerie par rapport au diagnostic retenu final était de 98,9%. La sensibilité diagnostique de l’échographie était de 100%. La sensibilité diagnostique du scanner était de 98,3%. La sensibilité du scanner dans le cadre des occlusions digestives, des lithiases urinaires et des appendicites aigues qu’elles soient compliquées ou pas était de 100%. Basé sur nos résultats comparés à ceux de la littérature nous pouvons retenir au final qu’il existe actuellement une alternative entre la réalisation systématique d’une échographie complétée par un scanner lorsqu’elle n’est pas concluante, et la réalisation d’un scanner en première intention sauf en cas de douleur de la fosse iliaque droite ou de l’hypochondre droit ainsi que chez la femme enceinte où l’échographie est l’examen de première intention.

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Table des matières

1 INTRODUCTION
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 Cadre d’étude
2.2 Type et période d’étude
2.3 Critères d’inclusion
2.4 Critères de non inclusion
2.5 Description de la population d’étude
2.5.1 Sexe
2.5.2 Age
2.5.3 Origine géographique
2.5.4 Antécédents
2.5.5 Symptomatologie clinique
2.5.6 Données biologiques
2.6 Matériels
2.6.1 Echographe
2.6.2 Scanner
2.7 Méthodologie
2.8 Traitement des données et analyses statistiques
3 RESULTATS
3.1 Diagnostics cliniques initiaux
3.2 Examens d’imagerie réalisés
3.2.1 Echographie abdomino-pelvienne
3.2.2 Scanner abdomino-pelvien
3.3 Diagnostics retenus après réalisation de l’imagerie
3.4 Diagnostics étiologiques finaux retenus
3.5 Corrélations
3.5.1 Résultats globaux
3.5.2 Echographie abdomino-pelvienne
3.5.3 Scanner abdomino-pelvien
4 DISCUSSION
4.1 Données épidémiologiques
4.1.1 Age
4.1.2 Sexe
4.2 Données cliniques
4.2.1 Douleur
4.2.2 Signes fonctionnels associés
4.3 Examens biologiques
4.4 Place de l’imagerie
4.4.1 ASP
4.4.2 Echographie abdomino-pelvienne
4.4.3 Scanner abdomino-pelvien
4.5 Stratégie diagnostique
4.6 Diagnostics étiologiques retenus finaux
4.6.1 Les appendicites
4.6.2 Les lithiases urinaires
4.6.3 Les occlusions intestinales aigües
4.6.4 La cholécystite aigüe lithiasique
5 CONCLUSION
6 REFERENCES
7 ANNEXE

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