L’hémoglobine
L’hémoglobine (Hb) de poids moléculaire 6700 Da, est un hétéro tétramère composé de deux types de chaînes polypeptidiques non équivalentes se différenciant par leurs séquences en acides aminés :deux chaînes de globines identiques alpha formées chacune de 141 acides aminés et deux chaînesde globines identiques bêta composées chacune de 146 acides aminés. Les deux types de chaînes ont des structures secondaires et tertiaires similaires. Chaque chaîne est faite de 8 segments hélicoïdaux (A-G) et contient une molécule d’hème[68]. Celle-ci est composée d’un anneau porphyrine formé de 4 molécules pyrrole cycliquement liées ensemble et un ion Fe2+ (ligand) au centre. La molécule d’hème est située entre les hélices E et F (figure 1). Le rôle principal de l’hémoglobine est le transport de l’oxygène des poumons vers les tissus puis en retour, le transport du CO2 des tissus vers les poumons. Chaque globule rouge contient environ 280 millions de molécules d’hémoglobines dont chacune a la capacité de transporter 4 molécules d’oxygène [73].
Organisation et localisation des gènes de globine
Tous les gènes de la globine dériveraient d’un gène ancestral commun. Ce gène se serait dupliqué successivement pour donner naissance à différents gènes codant respectivement pour la myoglobine qui est la protéine responsable du transport de l’oxygène dans le muscle, et lesdeux chaînes alpha et bêta qui constituent l’hémoglobine. La cartographie des gènes de globine a montré une structure identique dans tous les gènes : trois exons séparés par deux introns ou intervening sequence (IVS) de taille variable, dans la famille de gène β globine le second intron étant plus long que le premier et les séquences des introns sont souvent variables d’un gène à un autre.
Bêta thalassémie intermédiaire
Elle représente 10% des β thalassémies homozygotes. Le déséquilibre de synthèse des chaînes de globine est plus modéré que dans les thalassémies majeures. Cette forme est caractérisée par une anémie moins sévère. Dans les cas les plus sérieux, la maladie se révèle entre 2 et 6 ans avec un taux global de Hb situé entre 7 et 9,5 g/dl. Les hémoglobines HbF et HbA2varient respectivement de 2 à 6%. Les complications les plus fréquentes sont une splénomégalie et une hémochromatose secondaire. On peut noter une anémie profonde en cas de grossesse [24].
Effet de l’hémoglobine fœtale (Hb F)
Le rôle protecteur de l’Hb fœtale est bien illustré chez les enfants drépanocytaires qui naissent avec un taux d’hémoglobine F largement supérieur à celui de l’hémoglobine S et ne deviennent malades que lorsque le taux d’Hb S est supérieur à celui de l’Hb F. La production persistante d’Hb F est un élément caractéristique de la drépanocytose. Le taux varie de 1 à 2% jusqu’à 25 à 30%. Les molécules d’Hb F s’intercalent dans le polymère d’Hb S, ce qui explique leur effet bénéfique potentiel. La molécule d’Hb F ne copolymèrise pas avec l’Hb S, donc l’effet inhibiteur se manifeste dès le stade initial de la formation du polymère. Une augmentation du taux d’Hb F de 12 à 27% de l’Hb totale multiplie par cent le temps de latence de la falciformation in vitro, ceci explique le caractère peu symptomatique de la drépanocytose chez le nouveau-né et le jeune nourrisson. Le passage de l’érythropoïèse de type fœtal à celle de type adulte se fait chez les homozygotes avec un certain décalage de temps. Les valeurs stables de l’Hb F ne sont atteintes que vers l’âge de 5 à 7 ans. Statistiquement, les sujets homozygotes pour les haplotypes Sénégalais et indiens ont un taux d’hémoglobine fœtale plus élevé que les autres. Bien qu’il n’y ait pas de corrélation absolue entre le taux circulant d’Hb F et chaque haplotype, certaines configurations constituent un élément favorisant mais non suffisant à lui seul pour avoir une Hb F élevée.
Les crises vaso-occlusives
Les principales manifestations cliniques, en terme de fréquence, au cours des syndromes drépanocytaires majeurs sont les crises vaso-occlusives (CVO) douloureuses qui ponctuent la vie des patients. Elles sont pour la plupart osseuses ou ostéo-articulaires, moins souvent thoraciques ou abdominales, rarement musculaires. Les principaux facteurs déclenchant sont :
– l’hypoxie survenant aucours d’un séjour dans une atmosphère confinée, d’un effort prolongé, d’une insuffisance respiratoire, d’un séjour en altitude ou d’une infection ;
– la déshydratation à l’occasion d’une forte chaleur, d’un effort prolongé, d’une insuffisance des apports hydriques ou d’un syndrome infectieux.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. l’hémoglobine
I.1. Evolution ontogénique des hémoglobines humaines
I.2. Gènes de globine
I.2.1. Organisation et localisation des gènes de globine
I.2.1.1. Les gènes de la famille alpha
I.2.1.2. Les gènes de la famille beta
I.2.2. Régulation de l’expression des gènes des globines
II. Hémoglobinopathies ou anomalies génétiques de la synthèse de la globine
II.1.Défaut de synthèse (Thalassémies)
II.1.1. Bêta-thalassémies
II.1.2. Alpha-thalassémies
II.1.3. Persistances héréditaires d’hémoglobine fœtale (PHHF)
II.2. Défaut de structure de l’hémoglobine (variants Hb)
II.2.1.La drépanocytose
II.2.1.1.Epidémiologie
II.2.1.2. Génétique
II.2.1.3. Physiopathologie de la drépanocytose
II.2.1.3.1. Polymérisation de l’hémoglobine
II.2.1.3.2. Falciformation
II.2.1.3.3. Déshydratation du globule rouge et adhésion à l’endothélium vasculaire
II.2.1.3.4. Effet de l’hémoglobine fœtale
II.2.1.3.5. Avantage sélectif des porteurs drépanocytaires contre le paludisme
II.2.2. L’hémoglobine C
II.2.3. L’hémoglobine E
III. Diagnostic des hémoglobinopathies
III.1. Circonstance de diagnostic d’une hémoglobinopathie
III.2. Diagnostic hématologique
III.3. Techniques biochimiques
III.3.1.Electrophorèse sur acétate de cellulose à ph alcalin
III.3.2.Electrophorèse sur agar à ph acide
III.3.3. Chromatographie Liquide à haute performance
III.4. Diagnostic de la forme de la drépanocytose homozygote (SS)
III.4.1 Manifestations cliniques
III.4.1.1. La maladie dans sa phase inter-critique
III.4.1.2. La maladie dans sa phase critique
III.4.1.3. Les crises vaso-occlusives
III.4.2. Diagnostic biologique
III.4.2.1. Caractérisation hématologique
III.4.2.1.1. Numération formule sanguine
III.4.2.1.2. Frottis sanguin
III.4.2.1.3.Vitesse de sédimentation
III.4.2.2. Caractérisation biochimique
III.4.2.3. Diagnostic anténatal
III.5. Diagnostic des autres formes
III.5.1. La forme SC
III.5.2. La forme S βoThalassémie
III.5.3. La forme S β+ Thalassémie
III.5.4. La drépanocytose hétérozygote (forme mineur)
III.5.4.1. Diagnostic clinique
IV. Hémoglobinopathies dans le monde
IV.1. Distribution géographique des α thalassémies
IV.2. Distribution géographique des β thalassémies
IV.3. Distribution géographique de la drépanocytose et autres variants Hb
V. Traitement
V.1. But du traitement
V.2. Moyens
V.2.1. Moyens médicamenteux
V.2.1.1. L’hyperhydratation
V.2.1.2. Les antibiotiques
V.2.1.3. Les antalgiques
V.2.1.4. L’hydroxyurée ®
V.2.1.5. La vaccination
V.2.1.5. Les antianémiques
V.2.2. La transfusion sanguine
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. Objectifs de l’étude
I-1 Objectif général
I-2 Objectifs spécifiques
II. Matériels et méthode
II.1. Cadre d’étude
II.2. Population d’étude
II.3. Matériels techniques
II.4.Méthode: Electrophorèse capillaire avec MINICAP(Figure 6)
II.4.1. Principe
II.4.2. Caractéristiques
II.4.3. Technique
III. Résultats
III.1. Patients
III.1.1. Répartition de la population selon le sexe
III.1.2. Répartition de la population selon l’âge
III.2. Profils des hémoglobines
III.3. Etude de la moyenne d’âge par rapport au profil des hémoglobines
III.4. Etude du sexe par rapport au profil des hémoglobines
III.5. Répartition des profils des hémoglobines en fonction du sexe au sein de chaque groupe de patients de même profil
IV.Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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