La lombosciatalgie, une pathologie fréquente se définit comme une douleur lombaire avec irradiation distale dans les membres inférieurs de topographie radiculaire L5 ou S1 [27]. La lombosciatalgie résulte le plus souvent d’un conflit disco radiculaire. La protrusion discale est la principale cause de douleur lombaire [36]. Le diagnostic est essentiellement clinique et le recours à l’imagerie est réservé aux échecs du traitement médical, aux lombosciatalgies ne répondant pas à la définition de lombosciatalgie commune ou à la présence de signes cliniques péjoratifs [49]. L’exploration actuellement rendu plus aisé dans les cas difficiles par les moyens d’imagerie en coupe que sont la tomodensitométrie (TDM) et l’imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) [9]. Le bilan radiologique de base repose sur les radiographies standards et la tomodensitométrie (TDM) qui sont des techniques irradiantes largement utiliséesdans les structures hospitalières régionales.A l’heure actuelle l’imagerie par résonance magnétique demeure le gold standardpour l’exploration du rachis mais son indisponibilité et son inaccessibilité dans certaines zones comme la région de KAOLACK justifie notre recours au scanner. C’est dans cette lancée que nous nous sommes proposé de réaliser ce travail à KAOLACK qui est l’une des 14 régions administratives du Sénégal.Située dans le centre-ouest du pays, elle est frontalière avec la Gambie, à cheval sur la zone sahélienne Sud et la zone soudanienne Nord distant de 192 Km de DAKAR. Etude menée plusprécisément dans le centre hospitalier régional ELHadji Ibrahima NIASSprincipale structure sanitaire de la partie centrale du pays, et est la structure de référence de la région.
Matériels et Méthodes
Type et période d’étude
Il s’agissait d’une étude prospective et descriptive réalisée sur une période de quatre (04) mois, allant du 07 Avril au 07 Aout 2018.
Cadre d’étude
Cette étude a été réalisée dans la région de Kaolack, qui est l’une des 14 régions administratives du Sénégal. Située dans le centre-ouest du pays, elle estfrontalière avec la Gambie, à cheval sur la zone sahélienne Sud et la zone soudanienne Nord distant de 192 Km de DAKAR (figure 1). Elle est limitée :
➤ au Nord par la région de Fatick (département de Gossas),
➤ à l’Est par la région de Kaffrine,
➤ au Sud par la République de Gambie,
➤ à l’Ouest par la région de Fatick (départements de Foundiougne et Fatick).
La population est estimée à 1 066 375 hab., la superficie à 16 010 km2 pour une densité de 67 hab./km2 . L’hôpital régional El Hadji Ibrahima Niass principale structure sanitaire de la partie centrale du pays, est la structure de référence de la région dans laquelle on a mené notre collecte, plus précisément dans le service d’imagerie médicale du centre hospitalier dont le plateau technique comprend un scanner hélicoïdal de la marque SIEMENS 16 barettes , deux appareils de radiographie conventionnelle os-poumons et un appareil d’échographie.
Paramètres étudiés
Tous les paramètres ont été étudiés au niveau des trois derniers étages mobiles, siège préférentielle des anomalies pouvant être à l’origine de la douleur sciatique lombaire. La lecture des examens scanographiques a obéi à la logique ci-après :
➤ La biométrie canalaire : elle s’est faite en fenêtres osseuses sur une coupe passant par le plan bi-pédiculaire, elle a concerné le diamètre antéropostérieur (voir figure 7)
➤ L’analyse morphologique : elle concerne tous les paramètres anatomiques constituant la colonne vertébrale lombaire :
o Le contenant : ceux sont les structures ostéo-ligamentaires et l’espace inter somatique et le disque.
o Le contenu : le fourreau dural, les racines, le ligament jaune, la graisse épidurale.
o Les rapports disco-radiculaires.
Critères d’appréciation des résultats
La biométrie canalaire : le diamètre canalaire était considéré comme normal si le DAP était supérieur ou égal à 14mm, limite entre 14-12 mm et étroit si inférieur à 12mm. L’analyse morphologique :
➤ Le contenant par l’étude de :
o L’alignement des corps vertébraux à la recherche de déplacement (antélisthésis ou de rétrolisthésis), d’anomalies de la matrice osseuses à type d’image d’addition (ostéophytose, oestéocondensation) ou de soustraction (géodes sous-chondrales).
o L’espace inter somatique à la recherche de pincement, la présence d’air (vide discal), des ossifications (discarthrose).
o Des anomalies du disque qui sont à l’origine d’une sémiologie très variable suivant les auteurs. Cependant nous avons adopté une terminologie très simple considérant comme anomalie princeps la protrusion discale. Elle se définie comme un débord discal sur le pourtour idéal du plateau vertébral. Elle peut être global ou circonférentiel (bombement) ou partielle qui s’agit d’un débord focalisé dont il faut précisée la topographie. La protrusion discale focalisée désigne un débord focal, certain auteur l’appelle aussi saillie discale focalisée (COSNARD). Elle regroupe deux formes : L’extrusion discale dans laquelle le fragment reste rattaché au disque et l’exclusion discale ou le fragment discal n’est plus rattachée au disque.
➤ Le contenu :
Les racines ont été suivies depuis leurs émergences, sur tout leur trajet : intracanalaire foraminal et extra-foraminal.
➤ Les rapports entre le disque et les éléments nerveux : le refoulement du fourreau dural par le disque, le conflit disco radiculaire de gravité constante allant du contact, le refoulement à la l’amputation.
➤ Les ligaments jaunes : surtout l’hypertrophie qui a été considéré ; elle est source de canal lombaire étroit acquis.
➤ La graisse épidurale : c’est sa raréfaction qui constitue un facteur pathogène dans le cas échéant elle n’amortie plus les impactions éventuelles des racines sur l’os.
Analyse statistique
La saisie s’est faite avec le logiciel CS-ENTRY 7.0 et l’exploitation par le logiciel SPSS version 22.0 Après le recueil de données, un redressement des valeurs a été fait, en vue de corriger les valeurs aberrantes. Un seuil de 5% a été fixé, c’est-à dire 95% de chance de ne pas commettre d’erreur dans nos résultats. Pour éliminer les biais dus à l’échantillonnage (indépendance des données), le test de STUDENT a été effectué. Le calcul de la p-value avait trouvé une valeur de 0,02 < 0,05 : notre seuil, par conséquent notre série est bien significative. Nous avons procédé à des études descriptives, croisées, de liaison, illustrées par des tableaux et des figures tout au long de notre étude.
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Table des matières
INTRODUCTION
NOTRE ETUDE
I. Matériels et Méthodes
I.1. Type et période d’étude
I.2. Cadre d’étude
I.3. Description de la population
I.3.1. Populations d’étude
I.3.2. Genre
I.3.1. Age
I.3.2. Données cliniques
I.4. Matériel
I.5. Méthodologie
I.6. Paramètres étudiés
I.7. Critères d’appréciation des résultats
I.8. Analyse statistique
II. Résultats
II.1. Résultats globaux
II.2. Etude analytique
II.2.1.Biométrie canalaire
II.2.2.Anomalies morphologiques
II.2.2.1. Arthrose des corps vertébraux
II.2.2.2. Lyse Isthmique
II.2.2.3. Anomalie discale
II.2.2.4. Siège des anomalies discales
II.2.2.5. Conflit disco-radiculaire
II.2.2.6. Anomalies des parties molles non discales
III. Discussion
III.1. Résultats Scannographiques globaux
III.2. Canal lombaire étroit
III.3. Sténose du canal latéral
III.4. Anomalies discales
III.5. Conflit disco-radiculaire
III.6. Causes de lombosciatiques secondaires
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE