Applications de révision et étudiants : précédentes recherches

Applications de révision et étudiants: précédentes recherches

Apparu dans les années 1960 avec l’avènement des premiers ordinateurs, le Computer Assisted Language Learning (« enseignement des langues assisté par ordinateur » en français) ou CALL se définit comme « la recherche et l’étude des utilisations de l’ordinateur pour l’enseignement et l’apprentissage des langues »5. Limité à ses débuts à l’étude et au développement de programmes basiques destinés à un public privilégié, le CALL a évolué au fur et à mesure des avancées techniques, notamment avec la démocratisation des ordinateurs personnels et de l’internet. Aujourd’hui, le CALL est devenu un « domaine de recherche important au niveau universitaire» (Davies : en ligne)6 embrassant l’ensemble des technologies existantes pour l’enseignement des langues, du tableau interactif à l’enseignement via internet, en passant par l’utilisation des périphériques mobiles comme soutien à l’enseignement. L’étude de ces derniers est désormais regroupée dans une subdivision du CALL, le MALL (« Mobile Assisted Language Learning »).

Bien que l’avènement du MALL soit récent7, plusieurs recherches ont déjà été effectuées à l’intérieur de ce cadre. Les recherches centrées sur l’apprentissage du vocabulaire grâce aux plateformes mobiles ont déjà pu démontrer l’efficacité de ce mode d’apprentissage pour les étudiants des universités. Dans une recherche comparant deux groupes d’étudiants turcs, l’un utilisant leur téléphone pour apprendre le vocabulaire, l’autre étudiant leur vocabulaire par un système de cartes à retourner en papier, Başoğlu et Akdemir8 (2010, 7) parviennent ainsi à la conclusion que l’usage d’un programme d’apprentissage sur le téléphone est bénéfique à l’apprentissage du vocabulaire chez les étudiants. Ce sont aux mêmes résultats qu’aboutit une autre recherche menée par Zhang, Song et Burston9 (2011, 211), qui concluent leur travail comparant un groupe d’étudiants avec et sans téléphones portables en rapportant que les étudiants peuvent apprendre leur vocabulaire à court terme de façon plus efficace avec leur téléphone qu’avec le matériel papier.

Ces quelques exemples, dont les résultats sont en adéquation avec de nombreuses autres recherches10 semblent donc démontrer que l’apprentissage par les terminaux mobiles est bénéfique à l’acquisition du vocabulaire. Si toutes les recherches semblent s’accorder sur l’aspect bénéfique de ces applications pour l’apprentissage en lui-même, les résultats portant sur l’expérience des utilisateurs de ces applications semblent diverger davantage. D’un côté, Başoğlu et Akdemir (2010, 5) ainsi que Zhang et al. (2011, 209) affirment, respectivement, que : les étudiants ont témoigné d’une attitude positive envers l’utilisation des téléphones portables pour l’apprentissage du vocabulaire anglais et que cela motive les étudiants. Les deux études menées par ces chercheurs montrent notamment que les élèves apprécient la portabilité des applications, le fait de pouvoir étudier durant leurs temps de battement, et qu’ils trouvent l’application plus motivante que l’apprentissage au moyen de listes de vocabulaire. Stockwell11 (2010, 107) affirme toutefois dans une étude comparant l’utilisation de programmes de révision sur ordinateur et sur téléphone que : il y a toujours le problème du manque de volonté d’essayer les nouvelles technologies mobile. Il remarque toutefois que « ce problème pourrait s’atténuer avec le changement des perceptions ».

Compte tenu des divergences de ces résultats, de la différence d’âge et de maturité entre les étudiants universitaires et les étudiants du niveau secondaire II, ainsi que de l’importance du contexte et de la culture d’apprentissage12, cette étude se propose, comme annoncé en introduction, d’étudier la réaction des élèves d’une école professionnelle vaudoise (l’EPCL – Ecole Professionnelle et Commerciale de Lausanne) lors de l’utilisation d’une application. Au vu des précédentes recherches et du développement rapide des terminaux mobiles (devenus des smartphones) et de leur démocratisation depuis Stockwell (2010), l’hypothèse sous-tendant ce travail est que les élèves vont réagir de façon positive à la possibilité de réviser grâce à leur smartphone.

Présentation et discussion des résultats

Statistique d’utilisation de l’application par les élèves Dans une première partie du questionnaire, l’élève était amené à fournir des informations sur la façon dont il avait utilisé l’application. En plus de permettre de s’assurer que l’élève avait effectivement utilisé le programme (c’est-à-dire s’assurer que les données recueillies étaient fiables et valaient la peine d’être exploitées pour ce travail), cette première partie visait également à documenter l’utilisation de l’application afin de déterminer, entre autres, si toutes les particularités du programme faisaient sens pour les élèves, ou si certaines ne correspondaient pas à leur attente. Les réponses fournies à la première question (figure 2) montrent que les élèves ont été intéressés par la démarche, puisque 73% des élèves des trois classes ont fait le choix de tester l’application, alors qu’ils n’y étaient pas obligés. 37 des 49 élèves interrogés ont ainsi pris part au test, l’échantillon peut donc être considéré comme représentatif des trois classes en présence.

Les questionnaires des 13 élèves qui n’ont pas utilisé l’application ont été ignorés pour la suite de ce travail. Les réponses fournies par les élèves à la question 3 montrent également qu’ils ne se sont pas contentés de tester l’application mais l’ont utilisée activement. Le nombre de fois que l’application a été utilisée par chaque élève varie en effet entre 1 et 30 fois (en moyenne 8 fois), pour une durée allant de 1 à 30 minutes (en moyenne 16 minutes). Cela est d’autant plus révélateur qu’ils n’étaient que 20% à connaître le programme avant de le tester dans le cadre de ce projet (Figure 3). La question 2 était centrée sur les lieux où les élèves ont utilisé l’application. Cette question visait ainsi à déterminer si les élèves en avaient un usage réellement mobile, justifiant le choix d’une application pour un smartphone ou s’ils étaient plus traditionnels dans leur utilisation. Pour cette question, quatre options étaient proposées aux élèves : à l’école, dans les transports en commun, à la maison, ainsi qu’une option « autre » qu’ils étaient invités à préciser. Il leur était possible de sélectionner plusieurs réponses s’ils avaient eu recours au programme à plusieurs endroits.

On remarque ici que les élèves ont eu une utilisation mixte de l’application. S’ils l’ont utilisée avant tout dans les transports en commun (75%), donc de façon mobile, le deuxième endroit d’utilisation est la maison (72%), suivi de l’école (47%), du travail (25%) et de la salle de bain (5%). Corollairement, il est intéressant de constater que l’addition des différents pourcentages ne résulte pas en 100% mais en 224%. Les élèves ont donc utilisé l’application dans plusieurs endroits différents (entre 1 et 4 selon les élèves, avec une moyenne de 2.22). Le choix d’une application mobile semble donc se justifier doublement : d’une part par l’utilisation de l’application dans des lieux où ils n’ont pas accès à un ordinateur (transports en commun, école et autres), d’autre part par son utilisation dans différents endroits. Les réponses fournies par les élèves à la question 6 vont également dans ce sens, puisque seulement 11% des testeurs ont aussi utilisé le site internet de l’application quizlet.com. La dernière question de cette section centrée sur la statistique d’utilisation de l’application était davantage concernée par le programme lui-même et visait à savoir quels modes d’apprentissage les élèves avaient préféré lors de leur expérience avec Quizlet.

La question demandait aux élèves de cocher le ou les modes qu’ils avaient utilisés le plus parmi les quatre affichages à disposition : « list », « cards », « learn » et « match ». Trouvant personnellement le mode « learn » assez fastidieux par le fait de devoir saisir les réponses grâce au clavier tactile, l’hypothèse de départ du présent auteur était que les élèves préféreraient le mode « cards » dans une large mesure et que certains utiliseraient également le mode « match ». Les résultats obtenus semblent néanmoins démontrer que la saisie des réponses ne rebute pas les élèves, puisque les trois modes interactifs obtiennent des scores similaires, ainsi que le montre la figure 5. Là aussi, il est intéressant de remarquer que l’addition des pourcentages ne donne pas 100%. Les élèves ont ainsi, pour la plupart, utilisé plusieurs des modes d’apprentissage fournis par l’application : de 1 aux 4 modes par élève, avec une moyenne se situant à 2,05. L’ensemble des modes de l’application semble donc être utile pour les élèves, qui en utilisent également plusieurs.

Appréciation de l’application par les élèves

La deuxième partie du questionnaire cherchait à obtenir des données plus qualitatives en recueillant les impressions des élèves suite à l’utilisation de l’application. La question 7 demandait ainsi aux élèves de préciser ce qu’ils avaient particulièrement apprécié lors de leur expérience avec Quizlet, s’ils avaient particulièrement apprécié quelque chose. Les réponses des élèves n’ayant pas indiqué un mode d’apprentissage particulier (redondant avec la question 5) apparaissent dans la figure 6. Les nombreux commentaires positifs des élèves (comparés au peu de commentaires négatifs recueillis par la question suivante) montrent qu’ils ont apprécié l’application. Les points particulièrement appréciés sont ainsi l’ergonomie de l’application (E2.15, E2.7, E2.9, B1.9, B1.7, E1.8), certaines particularités de l’application, comme la possibilité d’écouter la prononciation (E2.13, E1.4, E2.11), le fait de devoir écrire la réponse (E1.1, B1.10) ou encore de pouvoir être interrogé dans une langue ou dans l’autre (E2.5). Les autres commentaires font écho aux recherches précédentes présentées dans la deuxième section et sont liés aux caractéristiques des applications mobiles, comme l’interactivité (E2.3), la légèreté par rapport au livre de vocabulaire (B1.6) et la mobilité (E1.11, E1.12). L’aspect ludique de l’application apparaît également dans une des réponses (E1.6).

L’application semble donc avoir des avantages différents pour chacun des élèves. La question 8 était le pendant négatif de la question 7 et cherchait à savoir si quelque chose avait particulièrement déplu aux élèves. Les réponses des élèves ayant répondu à cette question sont contenues dans la figure 7. Les commentaires des élèves concernent tous le mode « learn » et sont davantage liés à la nature de l’allemand qu’au programme. Les listes de vocabulaire contiennent en effet les indications des cas demandés par les verbes ainsi que le pluriel des noms, très irréguliers en allemand. Certains élèves ont été ainsi énervés par le fait de devoir saisir ces informations. D’autres ont également eu de la difficulté à trouver les bons symboles sur leur clavier. Notons toutefois que les commentaires négatifs, listés de façon exhaustive ici, sont bien moins nombreux que les commentaires positifs de la question 7. L’analyse de ces deux questions semble donc démontrer que les élèves ont, dans l’ensemble, eu une expérience davantage positive que négative lors de l’utilisation de l’application. Cette observation semble confirmée par les résultats de la question 11, qui visait à déterminer quelles valeurs les élèves attribuaient à l’application. Pour ce faire, une liste d’adjectifs était soumise aux élèves, qui étaient invités à cocher ceux qu’ils utiliseraient pour qualifier l’application. De façon à ne pas biaiser les résultats, le même nombre d’adjectifs à connotation positive et négative était donné, à savoir trois adjectifs positifs et trois adjectifs négatifs. Les résultats de cette question apparaissent dans la figure 8.

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Table des matières

Introduction
1. Applications de révision et étudiants : précédentes recherches
2. Données et méthode de recherche
Lapplication Quizlet
3. Présentation et discussion des résultats
Statistique dutilisation de lapplication par les élèves
Appréciation de lapplication par les élèves
4. Conclusions
5. Remerciements
6. Bibliographie
7. Annexe : questionnaire

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