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Généralisation
Les conditions douces et neutres de l’alkylation allylique pallado-catalysée sont intéressantes car de nombreux groupements fonctionnels sont tolérés.
Nucléophile de type énolate
Depuis son introduction dans les années 60, l’alkylation allylique pallado-catalysée a été très largement étudiée, notamment concernant la nature du nucléophile pouvant être utilisé et il ressort que les nucléophiles de type énolates sont les plus couramment utilisés. Il existe différents types de précurseurs d’énolates facilement accessibles tel que les β-cétoesters allyliques (Schéma I.2)3 ou les carbonates d’énols allyliques (Schéma I.4).5 Ces deux types de composés permettent de réaliser l’alkylation allylique de manière intramoléculaire puisqu’ils comportent à la fois les groupements électrophiles et nucléophiles. Il est également possible de réaliser cette réaction de manière intermoléculaire en générant d’une part l’énolate libre à partir d’un éther d’énol silylé et d’autre part un complexe π-allylique de palladium à partir de carbonate de diallyle (Schéma I.4).6
Nucléophile de type sp3
Dans un premier temps, les auteurs ont modifié la structure du ligand au niveau du carbone asymétrique. Ils ont ainsi réalisés la synthèse de ligands possédant des groupements alkyles et aryles plus ou moins encombrants (Tableau I.5). Comme on peut le voir, les substituants aliphatiques permettent d’obtenir de meilleurs excès énantiomérique que les substituants aromatiques (Tableau I.5, entrées 1 et 2). L’introduction de différents groupements alkyles a par la suite permis de mettre en évidence que l’encombrement stérique jouait un rôle important. Par exemple, le remplacement du groupement t-Bu (Tableau I.5, entrée 5) par un groupement CH2-t-Bu (Tableau I.5, entrée 6) a fait chuter l’excès énantiomérique de 88% à 59%. Les deux ligands L4 (R = C(Me)2OBn) et L5 (R = C(Me)2OTBS) (Tableau I.5, entrées 3 et 4) ont donnés des résultats proches de ceux obtenus avec la (S)-t-Bu-PHOX, cependant ces ligands sont obtenus à partir de la (R)-t-Bu-leucine qui est relativement coûteuse. C’est donc l’encombrement stérique de la (S)-t-Bu-PHOX L6 qui s’est révélé être optimal, elle a donc été utilisée pour l’étude des effets électroniques où la nature de la phosphine a été modifiée.
Dans un premier temps, l’étude de l’influence du ligand a été effectuée en réalisant différentes réactions sur le carbonate II.15l, substitué par un groupement alkyle. Celui-ci a été mis à réagir avec 5 mol % de Pd2dba3.CHCl3 et 10 mol % d’un ligand chiral dans le THF à 0 °C. Dans tous les cas, les produits d’α et de γ-alkylation II.16 et II.17 ont été obtenus. D’une manière générale, on peut noter que la réaction conduit, avec de bons rendements au produit majoritaire II.16, quel que soit le ligand utilisé sauf avec la (R)-binaphane L7 (Tableau II.3, entrée 7) où nous avons observé une faible conversion du produit de départ. Au niveau de l’énantiosélectivité, l’utilisation de diphosphines de symétrie C2 tels que les ligands de Trost L1, L2 et L3 nous ont permis d’obtenir le composé II.16 avec des excès énantiomériques compris entre 29% et 54% (Tableau II.3, entrées 1 à 3). Après avoir obtenus ces premiers résultats, d’autres diphosphines de symétrie C2 ont été testées, parmi lesquelles la (R)-BINAP L5 (Tableau II.3, entrée 5), le biphényle L6 (Tableau II.3, entrée 6) ou encore la (R,R)-Me-DUPHOS L8 (Tableau II.3, entrée 8). Malheureusement, les excès énantiomériques générés avec tous ces ligands se sont révélés être très faibles et donc inexploitables. Des ligands, plus communément utilisés pour cette réaction d’alkylation allylique asymétrique, ont été testés, comme la (S)-t-Bu-PHOX L4, ligand bidentate de type P/N, malheureusement, le produit II.16 a été obtenu qu’avec 4% d’excès énantiomérique (Tableau II.3, entrée 4). Il est également important de noter que les excès énantiomériques du produit de γ-alkylation II.17 sont en général supérieurs à ceux du produit de d’α-alkylation II.16. Les meilleurs résultats ont donc été obtenus avec le ligand de Trost L1 avec lequel nous avons observé une régiosélectivité α/γ de 6:1 ainsi qu’un excès de 54% pour le composé II.16.
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Table des matières
Introduction générale
I. Alkylation allylique pallado-catalysée
I.1 Introduction
I.2 Historique
I.3 Généralisation
I.3.1 Nucléophile de type énolate
I.3.2. Nucléophile de type sp3
I.3.2.a Carbanions α-cyanylés
I.3.2.b Carbanions α-sulfonylés
I.3.3 Nucléophile de type sp2
I.3.4 Nucléophile de type sp
I.4 Processus énantiosélectif
I.4.1 Historique
I.4.2 Induction asymétrique en α d’un carbonyle
I.4.3 Développements de ligands
I.5 Mécanisme
I.6 Applications à la synthèse totale de molécules bioactives
II. Resultats et discussions
II.1 Introduction
II.2 Essais préliminaires
II.3 Synthèse des substrats
II.4 Optimisations des conditions réactionnelles
II.5 Généralisation de la réaction
II.6 Explication de la sélectivité
II.7 Réarrangement de Cope
II.8 Application: synthèse de butyrolactones
β,β-disubstituées
II.9 Etude mécanistique
II.10 Application en synthèse totale
II.11 Application de l’alkylation allylique asymétrique aux carbonates de diénol polysubstitués
II.11.1 Synthèse des carbonates de diénol α,γ-disubstitués
II.11.2 Alkylation allylique énantiosélective de carbonates de diénol α,γ-disubstitués
II.11.3 Alkylation allylique asymétrique de carbonates de diénol α,β-disubstitués
II.12 Application de l’alkylation allylique asymétrique aux carbonates de diénol substitués au niveau du groupement allyle
II.13 Application de l’alkylation allylique asymétrique aux carbonates de diénol exocycliques
II.14 Application de l’alkylation allylique asymétrique aux carbonates de diénol linéaires
II.15 Application de l’alkylation allylique asymétrique aux carbonates d’énols
II.16 Application de l’alkylation allylique asymétrique aux carbonates de diénol azotés
II.17 Synthèse monotope d’hétérocycles polysubstitués
II.18 Conclusion
II.19 Partie expérimentale
II.19.1 Généralités
II.19.2 Synthèse des composés
III. Approche synthétique de la (−)-patéamine A
III.1 Isolement, structure et propriétés biologiques
III.1.1 Isolement
III.1.2 Structure.
III.1.3 Propriétés biologiques.
III.2 Synthèses antérieures de la (−)-patéamine A
III.2.1 Synthèse par Romo et al.
III.2.2 Synthèse par Pattenden et al.
III.3 Résultats et discussion
III.3.1 Analyse rétrosynthétique de la (−)-patéamine A
III.3.2 Synthèse du fragment C1-C11 de la DMDA-Pat A
III.3.2.1 Analyse rétrosynthétique
III.3.2.2 Première approche : utilisation du fond chiral
III.3.2.3 Deuxième approche : dihydroxylation asymétrique
III.3.2.4 Troisième approche : résolution enzymatique
III.3.2.5 Quatrième approche : résolution d’époxyde
III.3.2.6 Synthèse du fragment C1-C11 de la DMDA-Pat A
III.3.3 Synthèse du fragment C18-C21
III.3.4 Synthèse du fragment C22-C24
III.3.5 Synthèse du macrocycle de la DMDA-Pat A
III.3.5.1 Analyse rétrosynthétique
III.3.5.2 Approche synthétique
III.3.6 Synthèse du fragment C12-C17
III.3.6.1 Analyse rétrosynthétique
III.3.6.2 Approche synthétique.
III.3.7 Synthèse du fragment C1-C11 de la patéamine A
III.3.7.1 Analyse rétrosynthétique
III.3.7.2 Approche synthétique
III.3.7.3 Réduction d’aldéhyde α,β-insaturé par transfert d’hydrogène énantiosélectif organocatalysé
III.3.7.4 Transfert d’hydrure énantiosélectif organocatalysé sur le composé III.44..
III.4 Conclusion et perspectives
III.5 Partie expérimentale
III.5.1 Généralités
III.5.2 Synthèse des composés
Annexe I : Introduction à la synthèse de furanes polysubstitués
Conclusion générale
Références bibliographiques
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