La République Centrafricaine (RCA) est un pays enclavé, situé au cœur du continent africain ou l’agriculture et l’élevage occupent une place importante dans l’économie nationale. L’élevage à lui seul contribue pour environ 17% du PIB global et 35% du PIB agricole (BEREKOUTOU, 2000).
Ce pays connaît comme la plus part des pays en voies de développement un déficit en protéines animales surtout en milieu rural. La consommation de viande estimée à 30kg/habitant/an pour la capitale Bangui et 16kg/habitant /an dans le reste du pays et essentiellement tirée de la consommation de la viande bovine (FAO, RCA, 2002). L’élevage en République Centrafricaine s’inscrit dans les grandes orientations politiques de l’Etat dont les principaux objectifs participent à la mise en œuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté et la recherche de la sécurité alimentaire. L’actuel plan d’action vise donc à préserver l’élevage de bovins comme facteur d’équilibre de gestion des ressources naturelles. Il vise aussi à encourager et à intensifier le développement d’un élevage moderne. Toutefois, cet élevage est confronté à de nombreuses contraintes sanitaires qui regroupent des maladies virales, microbiennes et parasitaires.
ELEMENTS DE GEOGRAPHIE
Le milieu et ses ressources
Le milieu physique
La République Centrafricaine est située au cœur du continent africain entre la latitude Nord 2°16’ et 11° et la longitude Est 14° 20 et 27°45’. Elle est limitée au Nord par le Tchad, à l’Est par le Soudan au Sud par la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Congo, à l’Ouest par le Cameroun (RCA, Ministère de l’Environnement et du Tourisme, 2000) .
Le relief
Deux massifs montagneux, l’un à Ouest et l’autre à l’Est limitent ce vaste plateau qui est la République Centrafricaine, au relief peu accidenté. A l’Ouest la dorsale centrafricaine forme un quadrilatère de plateau. A l’Est se trouve le massif de FERTIT. Entre ces deux massifs montagneux se logent deux plaines :
• l’une peu étendue, est au contact de la cuvette sédimentaire du Congo et correspond à la vallée de l’Oubangui ;
• l’autre au Nord et le Nord-ouest, très étendue raccorde la bordure orientale de la cuvette tchadienne à la dorsale Centrafricaine.
Le climat et la végétation
La diversité des paysages naturels de la République Centrafricaine découle de la variété de son climat : un climat tropical chaud et humide, à caractère continental, commandé par les mouvements alternatifs de deux centres de hautes pressions ; l’anticyclone de la Libye au Nord et celui de la sainte Hélène au Sud sur l’Océan Atlantique. Les mouvements d’échange réciproque de ces deux masses d’air et leur influence sur le pays ont engendré cinq types de climats, représentés en zones climatiques plus ou moins parallèles du sud au Nord. Au Sud, s’étend la première zone climatique partant de plusieurs appellations : climat subtropical oubanguien ou guinéen. Il est caractérisé par l ‘abondance des pluies qui présentent une hauteur moyenne annuelle de plus de 1500 mm. D’une manière générale, les pluies s’étalent sur neuf mois avec une courte phase d’intersaison d’un mois et une période de sécheresse qui dure deux mois. Les températures y sont très élevées avec des moyennes annuelles avoisinant 23°C. Toutefois, elles varient peu et présentent une amplitude thermique moyenne annuelle particulièrement faible soit 4°C. Au dessus de cette zone climatique se trouve un climat du type soudano oubanguien. Il diffère légèrement du premier en dépit de sa forte humidité. En effet, la hauteur moyenne annuelle des précipitations est comprise entre 1400 mm et 1500 mm. Les pluies s’étalent sur sept mois, avec deux mois d’intersaison et trois mois de saison sèche. Les températures sont élevées avec une moyenne de 24°C et une amplitude moyenne annuelle de 4,5°C. Une troisième zone climatique se situe au nord de la précédente, c’est le climat Soudano guinéen. Les précipitations diminuent de 1400 mm à 1200 mm et durent six mois avec trois mois d’intersaison et trois mois de saison sèche. Les températures annuelles moyennes atteignent 25°C avec une amplitude d’environ 5°C. Une quatrième zone, au Nord du pays correspond à un climat de type soudano sahélien. Les hauteurs moyennes annuelles y varient entre 1200 mm et 1000 mm avec une saison de pluies dont la durée est égale à celle de la saison sèche, soit cinq mois avec deux mois d’intersaison. Les températures moyennes annuelles varient de 25°C à 26°C avec une amplitude thermique moyenne de 6°C. Enfin, une dernière zone Nord-est correspond au climat sahélien. Les pluies y sont considérablement réduites tant en volume qu’en durée. Les hauteurs moyennes d’eau sont inférieures à 1000 mm et les pluies ne dépassent pas quatre mois contre deux mois d’intersaison et six mois de sècheresse (RCA, Ministère de l’Energie de l’Hydraulique, des Mines et de la Géologie, 1999). La République Centrafricaine est donc placée sous l’influence d’une variété de climats représentatifs de l’ensemble des climats tropicaux. La variété des climats a pour conséquence la diversité de la couverture végétale. C’est ainsi qu’on trouve du Sud au Nord des forêts denses puis des savanes arborées et herbeuses, ensuite une mosaïque et forêts sèches, de savanes et steppes. Le pâturage naturel des savanes représente pratiquement l’unique alimentation du bétail. Cet environnement propice a permis un important développement du cheptel malgré les contraintes pathologiques.
L’hydrographie
Il apparaît une symétrie dans la couverture hydrographique de la République Centrafricaine (RCA). En effet, de part et d’autre de la dorsale oubanguienne se trouve le bassin du Chari Logone qui couvre le Nord-ouest, le Nord et le Sud-est du pays. Les cours d’eau de Chari Logone de régime sahélien subissent l’influence de la longue sécheresse et ont donc un débit interrompu en saison sèche alors que ceux de l’Oubangui ont un régime tropical souvent permanent. La région centrale du pays a un réseau hydraulique dense et ramifié. L’abreuvage du bétail ne constitue donc pas vraiment une contrainte pour l’élevage.
Les sols
Le sol est le reflet de la diversité des climats qui caractérisent le pays. En fonction des subdivisions climatiques, les sols se distinguent : En sols ferrugineux tropicaux lessives qui correspondent au domaine sahélo soudanien. Ces sols atteignent trois mètres d’épaisseurs à un humus abondant riche en Oxyde de fer ; pauvres car les éléments fertiles (humus+ sels minéraux ) sont détruits et sans cesse lessivés. On le retrouve dans le domaine subéquatorial ; les sols des savanes sont très médiocres en général et l’alternance de deux saisons (sèches et humides) latéritiques qui nuisent à la fertilité des sols (RCA, Agence Nationale de Développement de l’Elevage, 1993).
Le milieu humain
La démographie
Le territoire de la République Centrafricaine est certes très varié mais, il est en grande partie inoccupé. Sur le plan administratif, la République centrafricaine compte une capitale et huit arrondissements, 16 préfectures et 69 SousPréfectures. La population, regroupée généralement autour des voies routières, est plus concentrée dans la région Ouest et une partie de la région du centre du pays. Les régions de l’Est et de l’extrême Nord-est, très peu peuplées, constituent le domaine des parcs et réserves cynégétiques. En 2000, on a dénombré près de 3,5 millions d’habitants soit 5,6 habitants au Km². La population Centrafricaine est très jeune. Selon les résultats de « l’enquête démographique et de santé 1994-1999 » Publiés par la direction des statistiques et des études économiques du Ministère Chargé du plan. Il a été révélé qu’en République Centrafricaine 47% des personnes sont âgées de moins de 15 ans, 50% font partie de la classe de 15-19 ans et seulement 3% ont plus de 60 ans.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APERCU GENERALE SUR LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
CHAPITRE I : ELEMENTS DE GEOGRAPHIE
I-1- Le milieu et ses ressources
1.1.1 – Le milieu physique
1.1.1.1 – Le relief
1.1.1.2 – Le climat et la végétation
1.1.1.3 – L’hydrographie
1.1.1.4 – Les sols
1.2 – Le milieu humain
1.2.1 – La démographie
I-2-2- Les groupes ethniques et autochtones
CHAPITRE II : ELEMENTS ECONOMIQUES
2-1- Les ressources naturelles
2-2- Le commerce
2-3- Les productions agricoles et les productions animales
2.3.1 – Les productions agricoles
2.3.2 – Les productions animales
2.3.2.1 – Les bovins
2-3-2-2- Les autres espèces animales
2-3-2-2-1- Les volailles
2-3-2-2-2- Les équins et asins
2-3-2-2-3- Les porcins
2-3-2-2-4- Les ovins
2-3-2-2-5- Les caprins
CHAPITRE III : LES CONTRAINTES DE L’ELEVAGE CENTRAFRICAIN
3-1- Contraintes sociales : Les zones d’élevage
3-2-Contraintes administratives : L’organisation du Ministère de l’agriculture de l’élevage et du développement rural
3-3- Les contraintes pathologiques et les contraintes économiques
3-3-1- Les contraintes pathologiques
3-3-2- Les contraintes économiques
DEUXIEME PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA TRYPANOSOMOSE
CHAPITRE I: GENERALITE SUR LE PARASITE ET LA MALADIE
I.1 – Définition
1.2 – Etiologie
1.2.1 – Le Parasite
1.2.1.2 – Classification des trypanosomes des mammifères
1.2.1.1 – Morphologie et structure des trypanosomes
1.2.1.1.1- Morphologie (planche I)
1.2.1.1.2 – Structure des trypanosomes (planche II)
1.2.1.1.2.1 – La paroi cellulaire
1.2.1.1.2.2 -Le flagelle
1.2.1.1.2.3 – Le noyau
1.2.1.1.2.4 – Le système mitochondrial et kinetoplaste
1.2.1.1.2.5 – L’appareil vacuolaire
1.2.1.3 – Cycle de développement des trypanosomes
1.2.1.3.1 – Trypanosoma vivax
1.2.1.3.1 – Trypanosoma Congolence
1.2.2 – Généralités sur les Glossines
1.2.2.1 – Définition
1.2.2.2 – Morphologie des glossines
1.2.2.2.1 – La tête
1.2.2.2.2 – Le thorax
1.2.2.2.3– L’abdomen
1.2.2.3 – Classification des glossines
1.2.2.3.1 – Sous- genre Glossina (groupe morsitans)
1.2.2.3.2 – Sous-genres Nemorhina (groupe palpalis)
1.2.2.3.3 – Sous-genre Austenina (groupe fusca)
1.2.2.4 – Biologie des glossines
1.3 – Epidémiologie
1.3.1 – Les sources du parasite
1.3.2 – Modes d’infection
1.3.3 – Réceptivité
1.4 – Pathogénie et Immunologie de la trypanosomose
1.4.1 – Action pathogénique des trypanosomes
1.4.1.1. – L’anémie
1.4.1.2- Les lésions tissulaires
1.4.1.3 – Action immunodépressive des trypanosomes
1.4.2 – L’immunité en matière de trypanosomose
1-5- Etude clinique
1-5-1– Les formes cliniques
1-5-1-1– Forme aiguë
1.5.1.2 – Forme chronique
1.6 – Les lésions
1-7– Diagnostic
1-7-1– Diagnostic clinique
1-7-2– Le diagnostic parasitologique
1-7-2-1– Examens microscopiques directs
1.7.2.2 – Examens microscopiques après concentration
1.7.2.3 – Inoculation à des animaux de laboratoire
1.7.2.4 – Culture in vitro
1-7-2-5 – Diagnostic sero-immunologique
1-8 – La lutte contre la trypanosomose
CHAPITRE II : LA THERAPEUTIQUE DE LA TRYPANOSOMOSE
2-1- La chimiothérapie
2.1.1 – Les molécules encore utilisées
2.1.1.1 – Diminazène
2.1.1.2 – Isometamidium
2.1.2 – Choix d’une médication
2.1.2.1 – Choix d’une médication curative
2.1.2.2 – Choix d’une médication préventive
2.2 – Mesures de chimioprophylaxie
TROISIEME PARTIE : SITUATION THERAPEUTIQUE ACTUELLE De LA TRYPANOSOMOSE BOVINE EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
CHAPITRE I : METHODOLOGIE
1-1- Approche
1-1-1- Contexte de l’étude
1-1-2- Description du marché à bétail
1-1-2-1- Les attributions du marché à bétail
1-1-2-2- Les structures d’encadrement
1-2- Méthodes
1-2-1- Collecte des données
1-2-1-1- La pré-enquête
1-2-1-2- L’enquête proprement dite
CHAPITRE II : RESULTATS
2-1- Maîtrise du traitement par les praticiens
2-1-1- Répartition des praticiens dans les zones d’élevage
2-1-2- Existence de la trypanosomose dans les localités
2-1-3- Le traitement de la trypanosomose bovine
2-2- Maîtrise du traitement par les éleveurs
2-2-1- Programme de chimioprophylaxie
2-2-2- La thérapeutique de la trypanosomose
2-2-2-1- Efficacité
2-2-2-2- Disponibilité des trypanocides dans les zones d’élevage
2-2-2-3- Périodes critiques
2-2-2-4- Respect du délai d’attente
2-2-3- Autres méthodes de lutte
2-3 Les trypanocides dans les pharmacies vétérinaires
2-3-2- Les pics de vente
2-3-3- Circuit de vente des trypanocides
2-3-4 Les périodes de rupture des trypanocides
CHAPITRE III : DISCUSSION ET PROPOSITIONS D’AMELIORATION
3 1 Discussion
3-1-1- Méthodologie
3-1-1-1- zone d’étude
3 1-1-2- Collecte des données
3 1-1-3-Contraintes liées à la réalisation de l’étude
3-1-2- Situation du traitement de la trypanosomose bovine
3-1-2-1- Situation actuelle du traitement
3-1-2-2- Le programme de chimioprophylaxie
3-1-2-3- Autres moyens de lutte
3-1-3- Les trypanocides
3-2- Propositions d’amélioration
3-2-1- Action au niveau du ministère
3-2-2- Action au niveau des éleveurs
3-2-3- Action au niveau des pharmacies vétérinaires
CONCLUSION