L’Infection urinaire (IU) se définit par une multiplication microbienne au sein des voies urinaires, associée à une réaction inflammatoire locale. Les bactéries et les cellules de l’inflammation se retrouvent dans les urines qui sont normalement stériles et témoignent alors un processus infectieux. (1) Elle s’acquiert également au niveau de la communauté et/ou dans la structure de soin, d’où la qualification nosocomiale. La racine grecque de la terminologie nosocomiale confirme cette acquisition hospitalière « Nosos » signifie « maladie » et « Komein » se traduit par « soigner ». L’infection urinaire est dite nosocomiale (IUN) si elle est contractée à l’hôpital ou apparaissant en cours d’hospitalisation, en générale 48 heures après l’admission .
APERÇU GENERAL SUR LES INFECTIONS URINAIRES NOSOCOMIALES
DEFINITIONS
Plusieurs définitions ont été proposées en fonction de la situation clinique. Elles sont résumées dans les tableaux ci-dessous et servent de référence sur le plan international.
Colonisation ou bactériurie asymptomatique
• Chez un patient porteur d’une sonde urinaire à demeure dans les 7 jours précédents :
Cas l : Présence d’une culture d’urine positive > 10⁵ germes/ml sans qu’il y ait plus de 2 germes isolés, et en l’absence des signes cliniques suivants :
– fièvre > 38°C,
– envie impérieuse,
– sensibilité sus pubienne ou urétrale
– pollakiurie,
• Chez un patient non sondé dans les 7 jours précédents.
Cas 2 : Présence de deux cultures d’urine positives (> 10⁵ germes/ml) avec le même germe sans qu’il y ait eu plus de 2 germes isolés, et en l’absence des signes cliniques suivants :
– fièvre >38°C,
– envie impérieuse,
– sensibilité sus pubienne ou urétrale
– pollakiurie.
Infection urinaire ou bactériurie symptomatique
Cas1 : Présence d’un des signes suivants :
– fièvre > 38°C,
– envie impérieuse,
– sensibilité sus pubienne ou urétrale
– culture d’urine positive (≥ 10⁵ colonies/ml) sans qu’il y ait plus de deux germe isolés.
Cas 2 : Présence d’un des signes suivants :
– fièvre >38°C,
– envie impérieuse,
– sensibilité sus pubienne ou urétrale, et un des signes suivants :
– bandelette urinaire positive pour l’estérase leucocytaire et/ou les nitrites,
– pyurie avérée (≥ 10⁵ leucocytes/ml),
– observation de micro- organisme sur coloration de Gram, d’urine non centrifugée,
– isolement répété du même germe Gram négatif sur 2 cultures d’urine (≥ 10⁵ colonies/ml chez un patient recevant une antibiothérapie adéquate)
– diagnostic médical,
– antibiothérapie adéquate en cours.
• Chez un patient porteur d’une sonde urinaire à demeure dans les 7 jours précédents.
Cas1 : Présence d’une culture d’urine positive ≥ 10⁵ germes/ml sans qu’il y ait plus de 2 germes isolés, et en l’absence des signes cliniques suivants :
– fièvre >38°C,
– envie impérieuse,
– sensibilité sus pubienne ou urétrale,
– pollakiurie.
• Chez un patient non sondé dans les 7 jours précédents.
Cas 2 : Présence de deux cultures d’urine positives ( > 10⁵ germes/ml) avec le même germe sans qu’il y ait eu plus de 2 germes isolés, et en l’absence des signes cliniques suivants :
– fièvre >38°C,
– envie impérieuse,
– sensibilité sus pubienne ou urétrale,
– pollakiurie.
EPIDEMIOLOGIE
L’incidence
L’infection urinaire est la plus fréquente des infections nosocomiale, en général .
En réanimation [13, 14, 15, 16], son incidence est élevée avec néanmoins des taux variables selon :
– l’efficacité des mesures de prévention,
– les critères diagnostiques utilisés ;
– le type de recrutement des populations étudiées avec en particulier des durées de séjours très différentes ;
– l’importance de l’utilisation des antibiotiques en relation avec le type de pathologie prise en charge .
Les IUN sont les plus fréquentes avec un taux de 30% en réanimation adulte et pédiatrique, selon une étude faite en Italie en cette année suivies par les pneumopathies nosocomiales (26%), selon toujours Elle était au deuxième rang [18, 19], avec un taux de (28,3%) après la Pneumopathie nosocomiales (41,3%), d’après la comite de surveillance des IN en réanimation française, en 2006.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. Aperçu général sur les infections urinaires nosocomiales
I.1.Les définitions
I.2. Epidémiologie
I.2.1 L’incidence
I.1.2. Facteurs de risques
I.2.3. Prévalence microbiologique, fongique et leur résistance aux antibiotiques
I.2.4. Morbidité, mortalité et coût induit par les infections urinaires nosocomiales
I.3. Physiopathologie
I.3.1. Facteurs de promotions de l’infection urinaire nosocomiale
I.3.2.Modes de contaminations
II. Diagnostics
II.1. Aspects cliniques
II.2. Diagnostic biologique
II.2.1. Dans les urines
II.2.1.1. La bandelette urinaire
II.2.1.2. L’ECBU
a- Les techniques
b-. L’interprétation
II.2. 2. Dans le sang
III. Les prises en charges
III.1. Les mesures préventives
III.2. Le traitement curatif
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES, RESULTATS
I. Cadre d’étude
II. Méthodologie
II.1. Type d’étude
II.2. Critères d’inclusions
II.3. Critères d’exclusions
II.4. Paramètres
II.5. Natures des prélèvements
II.5.1. L’ECBU
II.5.2. Autres prélèvements des sites suspects
II.6. Les antibiothérapies probabilistes
III. Résultats
III.1. Données statistiques
III.2. Données démographiques
III.3. Résultats cliniques
III.3.1. Les signes cliniques
III.3.2. Les motifs d’entrées des patients colligés
III.4 .Les résultats biologiques
III.4.1.Résultats des prélèvements
III.4.2. Les germes en cause
III.4.3. Résultat de l’antibiogramme
III.4.4. Efficience du traitement
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
I. DISCUSSIONS
I.1. Cadres statistiques
I.2. Cadres démographiques
I.3. Les données cliniques
I.4. Diagnostiques biologiques
I.5. Données thérapeutiques et évolutives
I.5.1.Données thérapeutiques
I.5.2. Evolution
II SUGGESTIONS
II.1. Pour le personnel soignant
II.2. Pour l’administration hospitalière
CONCLUSION