Antioxydants et affections chroniques
Des études récentes ont montré que la consommation des anti-oxydants pouvait réduire la survenue de certaines affections chroniques fréquentes dont les maladies cardiovasculaires et le cancer. Mais cela ne signifie pas qu’il faut une supplémentation de l’alimentation en antioxydants car le mécanisme moléculaire de leurs effets protecteurs n’est pas suffisamment connu (Coene, 2004).
Antioxydants et paludisme
Actuellement beaucoup d’études sont en cours pour déterminer le rôle des antioxydants dans le traitement du paludisme. Selon Hemmer et Coll. en 2005, le paludisme grave à P. falciparum à été associé à une activation des neutrophiles et des monocytes, à une élévation du taux de cytokines et à des dommages au niveau des cellules endothéliales. Ils ont également rapporté que des études in vitro ont montré que les neutrophiles peuvent être activés par des produits du parasite du paludisme et par les cytokines de l’hôte. Et que l’activation des neutrophiles et ces produits sécrétoires pourrait non seulement produire l’activité antiparasitaire mais aussi des dommages au niveau des cellules endothéliales qui peut être néfaste pour certains organes dans le paludisme grave. Hemmer et coll. ont trouvé dans leur étude que les sérums de patients paludéens rassemblés avec les neutrophiles déclanche une destruction des cellules endothéliales qui peut être prévenue par les antioxydants et les inhibiteurs d’enzymes protéolytiques in vitro. (Hemmer et coll., 2005).
La cytotoxicité des polynucléaires assurant la destruction des microorganismes étrangers s’explique par leur capacité de générer en intracellulaire de grandes quantités d’espèce oxygénée active (EOA) mais aussi à libérer à partir de leurs granules des enzymes protéolytiques élastose collagénase et de la myéloperoxydase (MPO). Indépendamment de cette action, les polynucléaires neutrophiles peuvent aussi s’activer sous l’action de stimuli extérieurs dont le parasite du paludisme. Les produits de cette activation sont à la fois libérés dans le milieu extracellulaire et ils s’attaquent dès lors a des tissus ou organes sains. Une élévation des taux plasmatiques de MPO et de l’élastase montrant une intense activation leucocytaire est la preuve indirecte d’une production des EOA dans ces situations pathologiques. Le stress oxydatif provoque également une hémolyse des globules rouges. Le taux d’hémolyse est proportionnel à la quantité d’antioxydant présent dans les érythrocytes (Pincemail, et coll., 1999)
Méthodes d’étude des antioxydants
Test de réduction du DPPH
Le 1, 1 –diphenyl 1, 2- picrylhydrazyle (DPPH) est un radical stable et présente une absorption spécifique à 517 nm qui confère une coloration violette. Lorsque le DPPH est réduit par un capteur de radicaux, sa couleur disparaît. L’activité de substances anti-radicalaires est mise en évidence par la révélation sur des chromatogrammes de taches décolorées sur un fond violet à l’aide du DPPH (Ekoumou, 2003).
Test mesurant l’activité oxydante au moyen de caroténoïdes
Les plaques CCM sont préparées de la manière que pour le test du DPPH, puis giclées avec une solution chloroformique de bêta carotène. la plaque CCM est ensuite exposée sous une lampe UV à 254 nm jusqu’à décoloration de celle-ci . Les zones antioxydantes apparaissent en jaune sur fond blanc les substances colorées en jaune peuvent donner des faux positifs (Ekoumou, 2003).
Description botanique
Argemone mexicana est une herbe annuelle ramifiée et dressée, qui atteint 1m de hauteur. La base est ligneuse, les feuilles sont alternes, sessiles, et glabres lancéolés avec le bord lobé et dentellé, ces dents sont terminées par des pointes épineuses. Les fleurs sont terminales ; ils ont 2,5 à 5 cm de diamètre avec des sépales verts et des pétales jaune vif. Les fruits sont des capsules rectangulaires et ovoïdes avec de nombreuses épines dressées ou étalées. Le latex est jaune. La graine est brun noirâtre, ronde et nette. Ces graines ressemblent aux graines de Moutarde (Brassica compestris) qui fournissent l’huile de Moutarde. Raison pour la quelle celles-ci sont accidentellement ou intentionnellement adultérées par les graines de A. mexicana. Argemone mexicana est originaire de la partie méridionale de l’Amérique du Nord. Elle vit en petit peuplement en générale près des villages et campements, c’est une espèce anthropogène.
Phamacologie
Les études pharmacologiques effectuées sur A. mexicana ont porté sur les organes, les alcaloïdes totaux et aussi sur des alcaloïdes spécifiques.
Les organes : la plante entière est réputée hypotenseur, narcotique (Boullard,2001) diaphorétique, diurétique (Kerharo et Adam, 1974), les graines sont toxiques pour les animaux mais aussi pour l’homme. Les graines sont utilisées à dose thérapeutique pour ses propriétés diurétique et purgative (Kerharo et Adam, 1974),antiémétique (Burkill, 1997) laxative (Boullard, 2001). Dans Kerharo et Adam, en 1974, il est rapporté que Feng et coll. One expérimentés pharmacologiquement un extrait aqueux et un extrait alcoolique préparés de la feuille et de la tige à la concentration de 1g/ ml sur des lapins, chiens, souris, la rate. Ces extraits ont exercé une action dépressive sur la pression sanguine du chien. Non toxiques pour la souris même à des doses supérieures à 1 ml par voie intra péritonéale et sont sans action sur l’utérus isolé de rate. Ils activent à 1ml, le duodénum de lapin ; et à la dose de 0,1 ml l’intestin de cobaye. L’extrait alcoolique inhibe les activités spontanées du coeur isolé à la dose de 0,1 ml. De plus l’extrait alcoolique diminue le débit sanguin de la patte postérieure du rat, et montre un blocage de l’activité ganglioplégique sur l’intestin de cobaye (Kerharo et Adam, 1974).
Les feuilles et la tige ont également des propriétés antibactérienne, antivirale, hypotensive (par vasodilatation), spasmogénique et stimulant utérin (Boullard, 2001). Les feuilles sont laxatives, la tige diurétique, les racines stimulantes voir excitantes (Burkill, 1997), l’extrait de ses capsules constitue un excellent hypnotique, et antitussif, le latex est anticoagulant, les racines antiblénorrhagique, et les feuilles sont anti-inflammatoires pour les yeux, cicatrisant pour les ulcères mais également embryotoxique (Boullard en 2001) .
Les alcaloïdes totaux
Les alcaloïdes totaux représentent 0,125% de poudre sèche de tiges-racines. Ces alcaloïdes totaux stimulent tous les muscles lisses et se comportent comme antagoniste de l’acétylcholine, de l’histamine et de la 5-hydroxy tryptamine. Ils possèdent une action ocytocique, l’atropine, agents adrénergiques bloquants et histaminiques ne modifient pas la réponse sur la pression sanguine.
L’occlusion carotidienne réflexe est inhibée, mais la réponse à l’acétylcholine et aux catécholamines reste affectée. Le totum alcaloïdique est antagoniste de la narcose barbiturique et potentialise la stimulation métamphétaminique de la mobilité spontanée chez la souris. Il produit aussi un léger blocage neuromusculaire du diaphragme et montre une action anti-cholinergique sur les muscles striés de la grenouille (Kerharo et Adam, 1974).
Les alcaloïdes : ce sont probablement les principes actifs de Argemone mexicana on peut citer : la berbérine, la sanguinarine, la protopine, l’allocryptopine, la dihydrosanguinarine.
La berbérine : la berbérine est douée de propriétés bactériostatiques à faible dose, bactéricide à dose plus forte. In vitro, elle est active sur de nombreux germes (staphylocoques, streptocoques, mais également sur Proteus, Salmonella,Vibrion, etc.). Elle est aussi fongicide et toxique à l’égard de Plasmodium, les Leishmanies et divers protozoaires. Elle diminue le péristaltisme intestinal (Bruneton, 1993). La berbérine n’est pas très toxique, chez les chats et les chiens sa toxicité est d’environ 0,025g/kg par voie intraveineuse. A la dose de 2mg/kg , la berbérine exerce une action déprimante et vasodilatatrice sur le coeur. Elle déprime l’activité respiratoire et stimule les muscles lisses de différents organes : intestin, utérus, bronches, les propriétés antibiotiques ont été confirmées par plusieurs auteurs, en France Lambin et Bernard ont beaucoup insisté sur ses propriétés bactériostatiques sur Mycobacterium tuberculosis, Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Shigella dysenteriae, Eberth typhosa (Kerharo et Adam, 1974). La berbérine à dose faible est bon dépresseur de la douleur mais à forte dose paralyse le système nerveux central elle est hallucinogène. Elle a été recommandée comme adjuvant de la quinine dans le traitement du paludisme où elle libère les parasites des tissus internes vers la circulation périphérique qui s’exposent ainsi à l’action de la quinine, jouant ainsi le rôle d’agent provocateur mais l’action antiplasmodiale proprement dit n’a pas été démontré. Par contre elle est active sur la Leishmania (Burkill en 1997).
La protopine: la protopine est spasmolytique, anticholinergique, antiarythmique, et antibactérienne, elle augmente la fixation de l’acide gammaaminobutyrique sur ses récepteurs centraux (Bruneton, 1993). La protopine provoque des bradycardies chez la grenouille et chez le lapin même si la pression sanguine reste dans les normes chez le lapin, alors qu’on s’attend à une accélération des réflexes cardiaques, chez la grenouille, des contractions irrégulières apparaissent aux fortes doses avec fibrillation ventriculaire. La protopine exerce aussi une action puissante, mais de brève durée, sur l’utérus. Il faut signaler que Bose et coll., ont trouvé que la protopine possède des activités stimulantes sur le coeur, les muscles striés et lisses, la respiration et la pression sanguine, (Kerharo et Adams, 1974) Protopine (Bruneton,1993)
Allocryptopine
On peut retrouver cet alcaloïde sous deux formes chez les végétaux (α et β) la forme α étant la seule pharmacologiquement active, selon certains auteurs c’est la forme α qui est présente dans l’argémone, et la forme β pour d’autres. Du point de vue pharmacologique l’ α-allocryptopine ralentit le coeur de rat et de grenouille et prolonge la systole. Elle ralentit aussi les battements du coeur chez les chats et les lapins aux doses de 10-20mg/kg , provoque le blocage du coeur chez la grenouille à des doses plus élevées. Il s’agit là d’une action directe sur le myocarde, non affectée par l’atropine, l’acétylcholine, la physostigmine ou la pilocarpine. Les propriétés antifibrillantes de l’ α-allocryptopine seraient selon certains cliniciens plus efficaces que celles de la quinine dans les arythmies à fibrillation et flutter auriculaire. (Kerharo et Adam, 1974) .
La sanguinarine
La sanguinarine est en partie responsable de la toxicité de l’huile de graine d’argémone. Elle stimule le coeur isolé de la grenouille, du cobaye et autres mammifères, mais n’a aucun effet sur la pression sanguine du chien, sur l’intestin isolé, et sur l’utérus gravide du cobaye. Ses trois actions sont : antiadrénaline, effets histo-pathologiques sur la cornée, l’angle de filtration, la rétine et la peau, et des effets sur l’équilibre tissus-fluide. L’hydrosanguinarine même à forte dose n’est pas toxique. (Kerharo et Adam, 1974). Elle est douée de propriétés antimicrobiennes, antifongique et anti-inflammatoire (oedème de la patte du Rat). Inhibiteur de l’ATPase Na / K dépendent et inotrope positif, c’est une molécule qui interagit avec les acides nucléiques. Le chlorure de sanguinarine est utilisée en bains de bouches et dentifrices, surtout au Etats Unis : se fixant de manière sélective sur la plaque dentaire, il en inhibe 98% des bactéries à des concentrations variant entre 1 et 16 μg/ml (Bruneton, 1993)
Toxicité de A . mexicana Linn
Beaucoup d’études sur A. mexicana ont surtout porté sur la toxicité de cette plante qui est signalée à diverses reprises comme étant toxique pour l’homme et les animaux et pouvant entraîner la mort par hémorragies intestinales qui seraient due principalement à la consommation du latex et des graines. En effet, l’huile de moutarde qui est utilisée pour la cuisson des aliments est très souvent contaminée par l’huile de la graine de A. mexicana ou la graine qui contamine les céréales comme le blé. Beaucoup de cas d’intoxications ont été signalés à travers le monde : la première été signalée à Calcutta en Inde en 1877 (Singh et coll., 1999), puis s’en ait suivi d’autres cas au Cap, Afrique du Sud entre 1946 et 1947, qui a fait 4 victimes sur 12 intoxiquées, chez les poules en Australie (Kerharo et Adam, 1974). Deux épidémies touchant Delhi et alentours avec 65 morts pour la seule la ville de Delhi en 1998, (Verma et coll., 2001) ; à Saptari au Népal en 1996 (Singh et coll., 1999).
METHODOLOGIE
Nous avons effectué une étude ethnomédicale conduite à Missidougou de Septembre à Octobre 2004 chez un thérapeute utilisant Argemone mexicana dans le traitement du paludisme, puis nous avons effectué une étude phytochimique sur des échantillons de A. mexicana récoltés dans trois localités du Mali et sur la décoction du thérapeute ; des extraits aqueux préparés à partir de ces différents échantillons ainsi que le décocté du thérapeute ont été testés in vitro à l’Institut des Maladies Tropicales de Bâle sur la souche K1 chloroquine résistante de P. falciparum. Nous avons également étudié la toxicité aiguë de l’extrait le plus actif et du décocté du thérapeute.
ETUDE D’EVALUATION DE L’EVIDENCE ETHNOMEDICALE
L’étude de l’évaluation de l’évidence ethnomédicale qui a été conduite à Missidougou chez le thérapeute traditionnel Mr. Tiémoko Bengali était basée sur le protocole de l’OMS en 1996. Elle avait pour objectif de déterminer l’efficacité clinique et l’innocuité de la décoction de A. mexicana dans le traitement du paludisme à P. falciparum non compliqué et a concerné 84 patients.
Présentation de la zone d’étude
Missidougou est un village de 400 habitants environs, majoritairement peuplé par les Sénoufo. Situé à la frontière Mali-Burkina Faso dans la commune de Finkolo, région de Sikasso, il est à 70 Km de l’Hôpital régional, le poste de santé du Mali le plus proche est à 40 Km (à Finkolo) et la moitié de cette route est impraticable surtout en période hivernale (période de transmission intense du paludisme). Il n’y a pas de transport public sur cette route. Le chef de ce village est un thérapeute traditionnel qui utilise Argemone mexicana Linn en décoction dans le traitement du paludisme.
Matériels
Le laboratoire a été abrité dans une case en banco avec sol cimenté (environ 3x3m), devant, se trouvait un hangar utilisé comme salle d’attente. Tout le système électrique était alimenté par deux plaques (panneaux solaires) connectés en parallèle et disposés sur le toit de la case.
Procedures d’inclusion
Pour tout patient se présentant au tradithérapeute et qu’il a diagnostiqué comme impaludé, des recherches d’hématozoaires sur goutte épaisse et frottis mince ont été réalisées pour confirmation diagnostique, identification du parasite et évaluation de la parasitémie. Les patients ayant franchis cette étape ont été examinés par un médecin moderne pour rechercher des infections associées dont le traitement peut interférer sur celui du paludisme, puis invités à consentir pour l’inclusion dans l’étude.
Après sélection et consentement éclairé du patient ou de son représentant, un numéro lui a été affecté selon l’ordre d’entrée dans l’étude.
Suivi des patients
Le suivi après inclusion se faisait sur 28jours (au J1, J2, J3, J7, J14 et au J28 ) et les patients suivis étaient invités à revenir au centre dès qu’il y a problème. Dans ces situations après examen clinique, la parasitémie était vérifiée et la suite du suivi décidée en fonction de l’état du patient et selon le critères de jugements définis par l’OMS en 1996 (voir annexe 5).
Des examens biochimiques (GOT, GPT, Créatinémie), parasitologiques (goutteépaisse, frottis mince), hématologiques (hématocrite), l’électrocardiogramme étaient réalisés sur les patients suivis en fonction de leur âge et leur aptitude à se prêter à ces examens. Des interrogatoires et des examens physiques étaient également effectués à chaque jour de suivi.
Traitement des patients
Au J0 après les examens de base le patient était ensuite invité à prendre sa dose de décocté de Argémone chez le thérapeute. La prise de la décoction est suivie et la dose notée, pour les posologies journalières multiples, les doses étaient écrites après interrogatoires du patient au jour de suivi suivant. Au cours de l’étude nous avons regroupé les patients du thérapeute en 3 groupes selon la dose et la posologie du traitement prescrit par le thérapeute. Les premiers patients ont été traité avec une prise de la décoction par jour pendant 3 jours (groupe A). Un second groupe a reçu sa dose du traitement en deux prises par jour pendant sept jours (groupe B), le troisième groupe (groupe C) a été traité à la dose de 4 prises par jour pendant les 4 premiers jours puis 2 prises par jours pendant 4 jours.
Les échecs thérapeutiques ont été traités par la chloroquine, la sulfadoxinepyriméthamine ou avec l’association luméfanrine-Artéméther. Un stock de médicament d’urgence était disponible en vu prendre en charge les cas d’urgence de paludisme ou d’autres malades qui se présentait à l’équipe.
Considérations éthiques
Le protocole de l’étude a été présenté au comité d’éthique à Bamako qui a donné son autorisation. Une note d’information au patients, rédigée en français a été distribuée aux patients inclus dans l’étude (voir annexe4 ). Le consentement des patients était oral et enregistré par les témoins présents. Tout patients inclus dans l’étude ont reçu une explication détaillée relative au déroulement de l’étude.
Dosage des cendres
Dosage des cendres totales
Les prises d’essais du dosage de l’eau par gravimétrie ont été réintroduites dans le four et calcinées à 600°C pendant 6 heures. Après refroidissement dans un dessiccateur nous les avons pesés. La quantité de cendre obtenue est pesée et la moyenne rapportée à 100g de prise d’essai.
Dosage des cendres insolubles dans l’acide chlorhydrique à 10%
La cendre totale de la prise d’essais est recueillie dans une capsule. On y ajoute 20ml d’acide chlorhydrique à 10% puis on porte l’ensemble à l’ébullition au bain-marie pendant 15mn. Le résidu est alors recueilli sur un filtre sans cendre dans un creuset taré et calciné au four à 600°C pendant 6 heures. Après refroidissement dans un dessiccateur nous l’avons pesé et la masse de cendre obtenue est rapportée à 100g de prise d’essai.
Dosage des cendres sulfuriques à 50% : 3 prises d’essais de masse
variant entre 1 et 2 g de poudre sont introduites dans 3 creusets tarés et sont placés dans le four à la température de 600°C pendant 6 heures. Après calcination et refroidissement dans un dessiccateur, la masse de cendre obtenue est rapportée à 100 g de prise d’essai.
Extraction liquide-liquide
Nous avons dissout 2 g de décocté de Missidougou lyophilisé dans 100 ml d’eau distillée. La solution aqueuse a été agitée avec 25ml d’éther de pétrole puis nous l’avons laissé décanter dans une ampoule à décanter avant de récupérer la phase éthérée. Cette phase éthérée a été ensuite concentrée au Rotavapor, récupérée dans un flacon propre et stérile puis évaporée à sec à la température ambiante du laboratoire.
La phase aqueuse de l’extraction à l’éther a été agitée avec le dichlorométhane puis avec l’acétate d’éthyle en utilisant la phase aqueuse de l’extraction au dichlorométhane. Les phases organiques ont été concentrées au Rotavapor et les extraits récupérés dans des flacons stériles.
Elimination des tanins
A une prise d’essai de 100mg d’extrait lyophilisé nous avons ajouté 200mg de poudre de peau de boeuf. L’ensemble est mis en macération sous agitation dans 10ml d’eau distillée puis filtré. Les filtrats sont partagés dans de petits flacons stériles et lyophilisés.
Méthanolyse
Pour chaque extrait nous avons introduit 2mg de lyophilisat dans un flacon stérile nous y avons ajouté 1ml d’acide chlorhydrique dans du méthanol 4 M (1 x 1ml) puis 200μl de mannitol. Les flacons contenant le mélange ont été ensuite placés à l’étuve à 80°C pendant 24 heures. La présence de pression dans les flacons est vérifiée 30mn et 1heure après le début de l’incubation à l’étuve.
TESTS BIOLOGIQUES DES EXTRAITS
Détermination de l’activité antioxydante
Nous avons utilisé la CCM pour déceler les composés à activité antioxydante dans les extraits. Ce test est basé sur le principe de la réduction d’un radical stable; le 1,1-diphényl -2- picrylhydrazyle (DPPH) qui présente une absorption spécifique à 517 nm ce qui lui confère une couleur violette. Lorsque le DPPH est réduit par un capteur de radicaux, sa couleur disparaît, les composés actifs apparaissant sous forme de tâches jaunes sur fond violet. Nous avons utilisé des plaques de silicagel et déposé 10 μl d’une solution de 10 mg d’extrait dans 1ml du mélange méthanol- eau (1:1).Le développement des plaques a été réalisé dans le système de solvant Butanol – acide acétique – eau BAW (60:15:25). Après migration, les plaques ont été révélées avec la solution de DPPH à 2mg/ml dans le méthanol. Un résultat positif se traduit par des spots de couleur jaune blanc sur fond violet.
Détermination de l’activité antiplasmodiale in vitro
La détermination de l’activité antiplasmodiale in vitro a été réalisé à l’Institut des maladies Tropicales de Bâle en Suisse.
Mode opératoire
La plaque de microdilution utilisée est constituée de 96 puits arrangés dans une matrice de 8 rangées (A à H) et 12 colonnes (1 à 12). Le milieu de culture a été introduit dans chaque puits de la plaque. 100μl de la solution d’extrait préparée et versée dans l’un des deux puits adjacents dans la rangée B de la plaque, un système de dilution automatique est utilisé pour former des doubles séries de dilution dans chaque colonne. Six autres composés sont accommodés ainsi avec chaque plaque. A la fin, la rangée A reste libre de toute drogue et chaque drogue est présente en double dans les colonnes avec 7 concentrations de la rangée B à H. les concentrations les plus élevées se trouvent dans la rangée B et les plus faibles se trouvent dans la rangée H. Un volume constant de suspension de globules rouges humains infectés par des souches K1 de Plasmodium falciparum résistantes à la chloroquine et au pyriméthamine est ajouté à chaque puit du microtitreur excepté 4 derniers puits de la rangée A qui ne contenant ni drogue ni parasites servent de contrôle d’érythrocytes non infestés.
Les plaques sont ensuite incubées pendant 48h à 37°C. Après cette période d’incubation 100μl de l’isotope (hypoxanthine [3H]) est ajouté à chaque puit et les plaques sont remises en incubation pendant 24h à 37°C. Les acides nucléiques sont ensuite collectionnés et la radioactivité est calculée en utilisant la BetaplateTM.
L’incorporation de l’hypoxanthine est utilisée comme un index de multiplication des parasites. Les hématies sont récupérées par centrifugation, lavées sur le filtre en fibre de verre avec de l’eau distillée et observées au microscope pour déterminer le taux de parasitémie. L’inhibition est déterminée par une méthode graphique en courbe de concentration d’extrait par rapport au pourcentage d’inhibition.
Dans système de solvant BAW (60 : 15 :25) tous nos extraits ont donné des taches rouges après révélation avec le réactif de Dragendorff au Rf de 0,57 et une fluorescence verte à 0,55 sous UV à 366nm, caractérisant le chlorure de berbérine utilisé comme témoin. Et qui a donné une tache visible et une florescence verte sous UV respectivement à 255nm et 366 nm et une tache rouge après révélation avec le réactif de Dragendorff au Rf de 0,56. Ce qui confirme la présence de la berbérine dans tous nos extraits aqueux et alcaloïdes totaux.
La tache observée après révélation avec le réactif de Dragendorff était plus intense avec les échantillons de Mountougoula ce qui confirme la forte teneur en alcaloïdes totaux de cet échantillon par rapport aux autres. La sanguinarine identifiée dans l’extrait éthanolique de Chelidonium majus (utilisée comme témoin) a donnée après observation sous UV une tache visible à 255 nm, florescence bleu violet à 366 nm et une tache rouge après révélation avec le réactif de Dragendorff avec un Rf de 0,65. Au même facteur frontale (0,65) nous avons observé sous UV à 366 nm une florescence bleu violet dans les alcaloïdes totaux extraits du décocté du thérapeute de Missidougou, du décocté des échantillons de Mountougoula et de Missidougou mais sans donner de tache rouge bien visible avec le réactif de Dragendorff. Nous avons observé des florescences bleu violet également aux Rf de 0,44 et 0,81 pour l’extrait éthanolique témoin de C. majus et aussi pour les alcaloïdes totaux du décocté du thérapeute de Missidougou, des décoctés des échantillons de Mountougoula et de Missidougou.
Des taches rouges ont été observées également au facteur frontal de 0,53 après révélation avec le réactif de Dragendorff pour tous les extraits aqueux de l’échantillon de Missidougou.
Les florescences bleu violet clair et orange observées sous UV à 366 nm aux Rf respectives de 0,35 et 0,51 et les taches grisâtres à 0,35 et 0,37 après révélation au réactif de Godin peuvent être des composés polyphénoliques qui sont très abondants dans nos extraits aqueux selon les résultats de nos réactions en tube.
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Table des matières
Introduction
Motivations
Objectifs
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
1-Généralités sur le paludisme
1.1 Définition
1.2 Historique
1.3 Agents pathogènes et vecteurs
1.4 Cycle parasitaire
1.5 -Mode de transmission
1.6 –Anatomopathologie
1.7 Formes cliniques
1.8 Diagnostique
1.9 Traitement
1.10- Prophylaxie
1.11-DMT et la recherche sur les plantes antipaludiques
2- Notion de toxicité
3- Généralités sur les antioxydants
3.1-Définition
3.2-Les sources des antioxydants
3.3-Rôles et mode d’action des antioxydants
3.4-Antioxydants et affections chroniques
3.5-Antioxydants et paludisme
3.6-Méthodes d’étude des antioxydants
4.Généralités sur Argemone mexicana Linn
4.1 Systématique
4.2 Autres Nomenclatures
4.3 Description botanique
4.4 Utilisation traditionnelle
4.5 Composition chimique
4.6 Pharmacologie
4.7 Toxicité
DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX PERSONNELS
5-Méthodologie
5.1-Etude d’évaluation de l’évidence ethnomédicale
5.1.1-Présentation de la zone de l’étude
5.1.2-Matériels utilisés
5.1.3-Critères d’inclusions
5.1.4-Critères d’exclusions
5.1.5-Procedure de recrutement
5.1.6-Suivi des patients
5.1.7-Traitement des patients
5.1.8-Considérations éthiques
5.1.9-Méthodes de laboratoire
5.1.10- Analyse des données
5.2-Etudes phytochimiques
5.2.1-Réactions en tubes
5.2.2-Dosage de certains constituants
5.2.3-Préparation des extraits
5.2.4-Chromatographie sur couche mince
5.2.5-Recherche des sucres dans les extraits
5.2.6- Ionogramme des extraits
5.2.7-Recherche des bactéries contaminant les extraits
5.3-Etude pharmacologique des extraits
5.3.1-Determination de l’activité antioxydante
5.3.2-Determination de l’activité antiplasmodiale In vitro
5.4.3-Determination de la toxicité
6-Résultats
6.1 Etude de l’évidence ethnomédicale
6.1.1-Inclusion et exclusion
6.1.2- Données démographiques
6.1.3- Groupes de doses
6.1.4-Doses réellement prises selon rapport du patient
6.1.5-Données cliniques et biologiques de base à J0
6.1.6-Résultats d’efficacité
6.1.7-Résultats d’innocuité
6.2 Etudes phytochimiques
6.2.1-Réactions en tube
6.2.2-Dosage de certains constituants
6.2.3-Rendement des extractions
6.2.4-Chromatographie sur couche mince (CCM)
6.2.5-Les sucres identifiés
6.2.6-L’ionogramme des extraits
6.2.7-Résultats des recherches bactériologiques sur nos extraits
6.3 Pharmacologie des extraits d’Argemone mexicana L
6.3.1-Activité antiplasmodiale In vitro
6.3.2-Activité antiradicalaire
6.3.3- Toxicologie des extraits
COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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