Cรฉphalosporines
ย ย ย ย Elles sont classรฉes par gรฉnรฉration et en fonction de leur spectre dโaction antibactรฉrien. Le noyau bรชta-lactame est associรฉ ร un cycle dรฉhydrothiazone.
๏ญ Cรฉphalosporines de premiรจre gรฉnรฉration : Elles prรฉsentent un spectre antibactรฉrien commun ร celui des pรฉnicillines M et A et sont surtout utilisรฉes contre les cocci ร Gram positif, ร lโexception des entรฉrocoques et de certains staphylocoques rรฉsistants [7].
Exemple : Cรฉfalotine, Cรฉfazoline, Cรฉfadroxyl.
๏ญ Cรฉphalosporines de deuxiรจme gรฉnรฉration : Le spectre identique ร celui de la premiรจre gรฉnรฉration comprend Staphylococcus aureus, Bacillus anthracis, les entรฉrobactรฉries et les anaรฉrobies. Elles possรจdent une remarquable stabilitรฉ vis-ร -vis des bรชta-lactamases. Exemple : Cรฉfuroxime, Cรฉfamandol [6].
๏ญ Cรฉphalosporines de troisiรจme gรฉnรฉration : Elles ont un large spectre qui sโรฉtend aux entรฉrobactรฉries, aux Pseudomonas ainsi quโaux anaรฉrobies et sont trรจs stables vis-ร -vis des bรชta-lactamases. Leur activitรฉ sur les bactรฉries ร Gram positif est variable et elles nโagissent ni sur les staphylocoques rรฉsistants ร la mรฉticilline ni sur les entรฉrocoques. Cโest le cas du Cรฉfotaxime, du Cรฉftriaxone et de la Ceftazidime [15].
๏ญ Cรฉphalosporines de quatriรจme gรฉnรฉration : Ce sont des molรฉcules caractรฉrisรฉes par la prรฉsence dโun ammonium quaternaire en position 9. Elles pourraient remplacer les cรฉphalosporines de 3รจme gรฉnรฉration pour le traitement des infections ร germes rรฉsistants. Elles possรจdent un spectre large, leur activitรฉ est amรฉliorรฉe sur les germes ร Gram positif et sont plus stables face aux bรชta-lactamases. Le Cefpirome et la Cรฉfรฉpixime peuvent รชtre citรฉs [28].
๏ญ Cรฉphamycines : Elles sont souvent rattachรฉes aux cรฉphalosporines de deuxiรจme gรฉnรฉration dont elles prรฉsentent le mรชme spectre รฉlargi qui est รฉtendu aux anaรฉrobies stricts (Bacteroides fragilis).
Exemple : Cรฉfoxitine, Cefotetan [26].
Diminution de la permรฉabilitรฉ membranaire
ย ย ย ย La baisse de la permรฉabilitรฉ membranaire est un mรฉcanisme rencontrรฉ essentiellement chez les bactรฉries ร Gram nรฉgatif qui possรจdent une membrane externe. Des modifications affectant la quantitรฉ ou la qualitรฉ des porines transmembranaires peuvent rรฉduire la concentration de l’antibiotique au niveau de son site d’action. Les porines fonctionnent comme des ยซ tamis molรฉculaires ยป capables de rรฉduire la concentration de lโantibiotique au niveau de son site dโaction. La rรฉsistance bactรฉrienne par des altรฉrations de la membrane plasmique est plus rare [1].
Rรฉsistance aux macrolides et apparentรฉs
ย ย ย ย La rรฉsistance aux macrolides et apparentรฉs est consรฉcutive ร une altรฉration (dรฉmรฉthylation) de la cible (sous-unitรฉ 50S de lโARN 23S ribosomal), ร une diminution de lโaccumulation intracellulaire de lโantibiotique par impermรฉabilitรฉ ou par efflux augmentรฉ et enfin ร une inactivation enzymatique par des estรฉrases, acรฉtylases, hydrolases et nuclรฉotidases. Elle est de faible frรฉquence et nโest pas croisรฉe entre les antibiotiques non apparentรฉs chimiquement. Lโรฉrythromycine, la lincomycine et la pristinamycine sont utilisรฉes pour dรฉterminer trois profils de sensibilitรฉ chez les staphylocoques (souches sauvages, souches rรฉsistantes ร lโรฉrythromycine et considรฉrรฉes comme sensibles aux deux autres antibiotiques et enfin souches rรฉsistantes ร lโรฉrythromycine et ร la lincomycine, mais sensibles ร la pristinamycine). Chez les streptocoques, la rรฉsistance est croisรฉe pour les trois antibiotiques [26].
Concentration minimale inhibitrice (CMI)
ย ย ย ย La CMI dโun antibiotique est dรฉfinie comme la plus faible concentration dโantibiotiques capable dโinhiber en 18h, la croissance in vitro des bactรฉries [28]. Elle est dรฉterminรฉe ร lโaide des techniques de diffusion ou de dilution de lโantibiotique. En milieu liquide la CMI est la concentration en antibiotique la plus faible pour laquelle il nโy a pas de croissance visible. En fait, elle est comprise entre le tube correspondant ร cette dรฉfinition et le premier tube dans lequel une croissance est observรฉe. Une souche est dite ยซ Sensible ยป lorsque la CMI est infรฉrieure ร la concentration sanguine obtenue aprรจs administration dโune dose utilisable en thรฉrapeutique, ยซ Rรฉsistante ยป lorsque la CMI de lโantibiotique est trop รฉlevรฉe pour รชtre atteinte in vitro sans utiliser des doses toxiques, ยซ Intermรฉdiaire ยป lorsque les micro-organismes ne peuvent pas รชtre atteints par une antibiothรฉrapie standard. Dans ce cas, la souche peut รฉventuellement รชtre atteinte en augmentant la dose, en apportant lโantibiotique localement, grรขce ร une concentration รฉlective รฉlevรฉe au siรจge de lโinfection ou en rรฉalisant une association synergique avec un autre antibiotique.
Enquรชte sur les phรฉnotypes de rรฉsistance bactรฉrienne
ย ย ย ย Les germes qui nโont pas รฉtรฉ isolรฉs de prรฉlรจvements effectuรฉs entre le 1er janvier et le 31 dรฉcembre 2012 ainsi que ceux dont lโidentification nโa pas รฉtรฉ complรจte, de mรชme que ceux qui nโont pas fait lโobjet dโantibiogrammes, ont รฉtรฉ รฉcartรฉs. Une espรจce bactรฉrienne isolรฉe dโun mรชme site ou de deux sites de prรฉlรจvements diffรฉrents, chez un mรชme individu, au cours de la mรชme pรฉriode, nโa รฉtรฉ considรฉrรฉe quโune seule fois, correspondant au premier moment oรน elle a รฉtรฉ isolรฉe et testรฉe, pour รฉviter les doublons.
Bactรฉries isolรฉes
ย ย ย Lโenquรชte que nous avons menรฉe entre le 26 juin et le 14 septembre 2013, nous a permis de collecter les donnรฉes concernant 634 souches bactรฉriennes isolรฉes dans cinq laboratoires de biologie mรฉdicale du Sรฉnรฉgal dont deux situรฉs dans le Sud [CHR Ziguinchor (197), CHR Kolda (179)], un ร lโEst [CHR Tambacounda (155)] et deux dans le Centre Ouest du pays [CHR Kaolack (93) et LR Fatick (10)]. La rรฉpartition des souches par genre et par rรฉgion montre que les entรฉrobactรฉries et les staphylocoques sont prรฉdominants. Lโรฉchantillon est principalement constituรฉ de 67,5% dโEntรฉrobactรฉries (avec prรฉdominance de Escherichia coli 61%), de 23,8% de Staphylocoques, de 5,2% de bacilles ร Gram nรฉgatif non fermentaire (BGNNF) et de 2,8% de Streptocoques. Les autres genres reprรฉsentent 1% et sont constituรฉs de Neisseria, Haemophilus et Enterocoques. Les souches ont รฉtรฉ isolรฉes de produits pathologiques trรจs variรฉs dont les urines, prรฉlรจvements vaginaux, pus, sang, selles, LCR etc. Les Entรฉrobactรฉries (Enterobacteriaceae) sont des bacilles Gram nรฉgatifs constituant lโune des plus importantes familles de bactรฉries. Elles regroupent de nombreux genres (Escherichia, Klebsiella, Enterobacter, Shigella, Serratia, Citrobacter, Proteus etc.). Cette famille rรฉunit des bactรฉries commensales qui rรฉsident principalement au niveau du tube digestif. E. coli reprรฉsente ร lui seul la plus grande partie de la flore bactรฉrienne aรฉrobie de l’intestin (espรจce aรฉrobie dominante) ร raison de 108 par gramme de fรจces. Certaines Entรฉrobactรฉries sont pathogรจnes strictes (ex : Salmonella Typhi ou Shigella dysenteriae). Dโautres sont, ร lโhรดpital, responsables dโinfections opportunistes chez des patients souvent fragilisรฉs. Dans lโรฉtude, E. coli (61% parmi les entรฉrobactรฉries) est responsable de la plupart des infections bactรฉriennes. Les Staphylocoques sont des Cocci ร Gram positif classiquement disposรฉs en amas. Dans notre enquรชte, on distingue 4 espรจces dont Staphylococcus aureus, Staphylococcus saprophyticus, Staphylococcus spp et Staphylococcus ร coagulase nรฉgatif reprรฉsentant 23,8% des souches collectรฉes. Lโidentification des espรจces de Staphylocoques nโest pas bien maitrisรฉe dans la mesure oรน lโespรจce Staphylococcus aureus se distingue gรฉnรฉralement des autres staphylocoques appelรฉs staphylocoques ร coagulase nรฉgative (SCN) par la prรฉsence dโune coagulase donc Staphylococcus spp et Staphylococcus saprophyticus appartiennent aux SCN. Cela montre la nรฉcessitรฉ dโune meilleure diffรฉrenciation des diffรฉrentes espรจces de staphylocoques. Staphylococcus aureus est un germe frรฉquemment retrouvรฉ dans les CHR de Tambacounda (53 souches/155) et de Ziguinchor (50 souches/197). Les autres genres de bactรฉries isolรฉs (BGNNF, Streptocoques, Neisseria, Haemophilus et Enterocoques) constituent une proportion faible par rapport ร lโรฉchantillon mais nรฉanmoins ils ont รฉtรฉ reprรฉsentatifs avec un pourcentage de 8%. La rรฉpartition des souches dans notre รฉtude montre que le laboratoire du CHR de Tambacounda au cours de lโannรฉe 2012 a enregistrรฉ 155 souches rรฉparties en plusieurs genres. Les entรฉrobactรฉries ont รฉtรฉ les plus frรฉquentes avec 57,42% suivi des staphylocoques avec 34,20%. Dโautres genres ont รฉtรฉ identifiรฉs et isolรฉs comme les BGNNF, les Entรฉrocoques, les Streptocoques et le genre Neisseria qui ont une frรฉquence de 8,38%. Au CHR de Kaolack et au LR de Fatick nous avons collectรฉ 103 souches dont 10 souches au LR de Fatick. Ce faible taux observรฉ ร Fatick est causรฉ par les travaux de rรฉfection effectuรฉs dans le laboratoire. Parallรจlement au CHR de Ziguinchor nous avons collectรฉs le plus grand nombre de souches bactรฉriennes (197) par rapport aux autres laboratoires inclus dans notre zone dโenquรชte. Ces bactรฉries sont constituรฉes principalement des entรฉrobactรฉries (66,5%), des staphylocoques (25,4%), des streptocoques (5,1%) et des BGNNF (2,5%). Dans la mรชme pรฉriode au CHR de Kolda, le nombre de bactรฉries qui a รฉtรฉ isolรฉ et identifiรฉ est de 179 souches rรฉparties en plusieurs genres. Les entรฉrobactรฉries reprรฉsentent 68,15%, taux plus รฉlevรฉs par rapport aux autres laboratoires, suivi des staphylocoques 22,35% et BGNNF 8,9%. Cette รฉtude rรฉalisรฉ ร Tambacounda, Kaolack, Fatick, Ziguinchor et Kolda a permis dโavoir une idรฉe sur les principales bactรฉries impliquรฉes dans les infections dโoรน lโimportance dโune sensibilisation du personnel mรฉdical sur les infections bactรฉriennes pour une meilleure prise en charge des patients mais aussi dโรฉviter la diffusion des rรฉsistances et des bactรฉries multirรฉsistantes.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES ANTIBIOTIQUES
I.1. Dรฉfinition
I.2. Classification
I.2.1. Bรชta-lactamines
I.2.2. Aminosides
I.2.3. Macrolides et apparentรฉs [49]
I.2.4. Phรฉnicolรฉs
I.2.5. Quinolones [45]
I.2.6. Cyclines
I.2.7. Sulfamides et associรฉs
I.2.8. Antibiotiques de synthรจse
I.2.9. Nitro-imidazolรฉs
I.2.10. Rifamycines
I.2.11. Autres antibiotiques
I.3. Mรฉcanismes dโaction des antibiotiques
I.3.1. Bรชta-lactamines
I.3.2. Aminosides
I.3.3. Phรฉnicolรฉs
I.3.4. Quinolones
I.3.5. Cotrimoxazole
I.3.6. Interaction entre antibiotiques
I.4. Rรฉsistance des bactรฉries aux antibiotiques
I.4.1. Notion de rรฉsistance
I.4.2. Types de rรฉsistance
I.4.3. Support gรฉnรฉtique de la rรฉsistance bactรฉrienne
I.4.4. Mรฉcanismes biochimiques de la rรฉsistance bactรฉrienne
I.4.5. Rรฉsistance acquise par familles dโantibiotiques
I.5. Etude de la rรฉsistance bactรฉrienne aux antibiotiques
I.5.1. Antibiogramme
I.5.2. Mรฉthodes utilisรฉes pour lโantibiogramme
I.5.3. Dรฉtection des phรฉnotypes de rรฉsistances acquises
I.6. Concentration minimale inhibitrice (CMI)
I.7. Concentration minimale bactรฉricide (CMB)
CHAPITRE II : LECTURE INTERPRETATIVE DE LโANTIBIOGRAMMEย
II.1. Interprรฉtation de lโantibiogramme des entรฉrobactรฉries
II.2. Interprรฉtation de lโantibiogramme de Pseudomonas aeruginosa
II.3. Interprรฉtation de lโantibiogramme des Staphylocoques
II.4. Interprรฉtation de lโantibiogramme des Streptocoques
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : CADRE DโETUDE
CHAPITRE II : METHODOLOGIE
II.1. Population dโรฉtude
II.1.1. Critรจres dโinclusion
II.1.2. Critรจres de non inclusion
II.2. Type dโรฉtude
II.3. Collecte et traitement des donnรฉes
II.4. Analyse des donnรฉes
CHAPITRE III : RESULTATS
III.1. Pratique de lโantibiogramme
III.2. Souches isolรฉes dans les sites dโenquรชte
III.2.1. Rรฉpartition par rรฉgion
III.2.2. Rรฉpartition par genre
III.2.3. Rรฉpartition des Entรฉrobactรฉries
III.2.4. Rรฉpartition des Staphylocoques
III.2.5. Rรฉpartition des BGNNF
III.2.6. Rรฉpartition des Streptocoques
III.2.7. Rรฉpartition des Neisseria
III.2.8. Rรฉpartition des Entรฉrocoques
III.2.9. Rรฉpartition de Haemophilus
III.3. Profil de sensibilitรฉ aux antibiotiques des souches isolรฉes
III.3.1. Entรฉrobactรฉries
III.3.2. Staphylocoques
III.3.3. Bacilles ร Gram nรฉgatif, non fermentaires
III.4. Interprรฉtation des antibiogrammes
III.4.1. Principaux phรฉnotypes identifiรฉs
III.3.2. Rรฉpartition des phรฉnotypes par genre bactรฉrien
III.3.3. Rรฉpartition des phรฉnotypes par rรฉgion
III.4.4. Phรฉnotypes et caractรฉristiques รฉpidรฉmiologiques des patients
CHAPITRE IV : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
IV.1. Bactรฉries isolรฉes
IV.2. Antibiogramme
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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