Antécédents familiaux d’énurésie

Antécédents familiaux d’énurésie

POPULATION ET METHODES

Agadir est l’une des principaux centres urbains du Maroc, c’est une ville du Sud-Ouest marocain, située sur la côte Atlantique à 508 km au Sud de Casablanca et à 235 km à l’Ouest de Marrakech. Les principales activités économiques sont représentées par le tourisme, la pêche et l’agriculture. D’après le recensement de 2004, Agadir comptait cette année 678 596 h. Après consultation du service d’épidémiologie de la faculté (Dr Mohammed Amine) et Afin d’identifier la prévalence de l’énurésie dans cette ville, nous avons retenu de réaliser l’enquête auprès d’un échantillon accidentel de 500 familles. Cette étude transversale a été menée durant une période de 6 mois, allant du 15 Juillet 2006 au 15 Janvier 2007. Pour chaque ménage ayant accepté librement et de manière éclairée de participer, un seul répondant, soit la mère soit le père a été interrogé pour recueillir les renseignements utiles à cette enquête. Ainsi dans 441 cas (88%), le répondant a été la mère et dans 59 cas (12%) le répondant a été le père. Le recueil des données a concerné les enfants appartenant à ces ménages, âgés de 5 à 16 ans au moment de l’enquête et résidant depuis au moins 2 ans dans la ville, soit 952 enfants. Nous avons considéré comme cas d’énurésie tout enfant répondant aux critères de définition de l’Association Américaine de Psychiatrie dans le DSM –III-R (5), qui semble mieux cerner le trouble. L’Association Américaine de Psychiatrie définit l’énurésie comme étant :

Une miction répétée diurne ou nocturne au lit ou dans les vêtements, involontaire ou délibérée, passé l’âge chronologique de 5 ans.

Survenue au moins 2 x / mois chez les enfants âgés de 5 à 6 ans et au moins une fois / mois chez les enfants plus âgés.

Les traitements reçus et l’attitude des parents à l’égard de l’énurésie : Parmi les cas identifiés, 30 enfants seulement ont fait l’objet d’un traitement dont la nature était variable, soit un pourcentage de 15%, cela concernait 19 filles, soit 63% et 11 garçons, soit 37%. Dans la majorité des cas (90%) ce traitement a été effectué exclusivement auprès des services de santé moderne, le recours exclusif aux guérisseurs traditionnels a été notifié dans 3,3% des cas, pour 6,7% un traitement moderne a été associé au traitement traditionnel. Le recours aux pédiatres et aux médecins généralistes a été noté dans 90% des cas, alors que 10% seulement des consultations ont été effectuées auprès des psychologues. Parmi les consultants : 40% étaient âgés entre 5 et 7 ans, alors que les adolescents âgés de 15 à 16 ans n’ont effectué que 14% des consultations. Les molécules prescrites et les durées du traitement n’étaient pas précisées par les répondants mais ils ont signalé que leur médecin a conseillé la restriction hydrique vespérale, d’autres, ils ont traité l’énurésie comme une infection urinaire par les anti-infectieux. Quelque soit le traitement suivi, il était accompagné de précautions avant le coucher sous forme de restriction hydrique pour 108 enfants (53%) des cas, vidange de la vessie : pour 135 enfants (68%), réveil nocturne pour 53 énurétiques (27%), les 3 précautions à la fois dans : 21% et l’association vidange de la vessie et restriction hydrique dans 26% des cas : celle là constituait l’association la plus fréquente. Tableau X.

Acquisition de la propreté

Elle passe par différents stades d’évolution (8). – La fonction vésico- sphinctérienne automatique se met en place dés le 6éme mois de la vie intra-utérine. L’automatisme vésico-sphinctérien est autonome réflexe. La vessie est capable de se remplir et de se vider périodiquement, en parfaite coordination avec les sphincters. Les mictions sont fréquentes, de faible volume, et réparties sur l’ensemble du nycthémère. Cette miction automatique (boucle réflexe médullaire), peut être déclenchée par stimulation cutanée ou muqueuse. Figure 12:Innervation de la vessie Progressivement, la maturation des voies de conduction motrice et sensitive (myélinisation complète entre le 9 et 24 mois) permet un certain contrôle mictionnel grâce aux centres supramédullaires (7 ; 8). Ainsi, entre 18 mois et 4 à 5 ans, la miction devient partiellement contrôlée. Le detrusor reste mal inhibé, et présente des contractions précoces d’amplitude variable. L’activité sphinctérienne est de type réactionnel uniquement, partiellement contrôlée, partiellement commandée. C’est la période d’instabilité vésicale physiologique.

La miction succède à plusieurs contractions vésicales, les volumes mictionnels sont très variables. L’inhibition du detrusor lors du remplissage vésical est imparfaite. L’inhibition du sphincter urétral lors de la miction est plus souvent complète. – Cette période longue d’acquisition de la propreté d’instabilité vésicale physiologique, est extrêmement sensible aux facteurs d’éducation et d’environnement. Enfant à son rythme, mais aussi en fonction de la stimulation familiale maîtrisera le contrôle du défilé cervico-urétral (essentiellement acquisition de la contraction volontaire s’opposant aux fuites, mais faible perception de la décontraction nécessaire à la bonne vidange vésicale) (6). Durant la même période de temps, la perception du besoin d’uriner ne se révélera plus que pour des volumes vésicaux de plus en plus importants (inhibition du detrusor). – Ainsi, plus ou moins tôt selon les enfants, mais normalement vers l’âge de 5 ans, l’enfant assume le contrôle de sa miction comme un acte volontaire sous contrôle cortico-sous corticale.

• Le detrusor est inhibé lors de la phase de remplissage vésical. L’activité sphinctérienne est commandée, volontairement mise en jeu. La fonction vésico-sphinctérienne médullaire est sous contrôle volontaire cortical.

• L’enfant est propre de jour et de nuit, il est capable d’ordonner sa miction (7).

Attitudes des parents et traitements reçus : Le fait que l’énurésie soit rarement traitée est significatif de la tolérance du milieu à l’égard du symptôme. En fait l’énurésie ne devient un problème pour les parents qu’au moment de la préadolescence. De même nous pouvons avancer l’hypothèse que l’existence d’antécédents d’énurésie dans la fratrie, voire chez les ascendants, semble rassurer les parents quant à la résolution spontanée du trouble qui est d’ailleurs mentionnée dans la littérature (47). Malgré cette demande insuffisante du traitement nous avons noté 2 faits importants : 1/ Elle s’effectuait dans la majorité des cas, auprès des services de santé moderne, contrairement à ce qui est rapporté dans certains pays Africains ou la majorité croient au traitement traditionnel. (Tableau XXIV). La famille est généralement tenue au secret de l’énurésie vis à vis de l’extérieur : durant la période de l’enquête, plusieurs parents ont refusé d’y participer, malgré l’information préalable donnée sur son intérêt et la confidentialité garantie au répondant au moment de l’étude.

Cette attitude peut être expliquée par le fait que ces parents voulaient protéger leurs enfants du mépris ou d’incompréhension de son entourage. C’est à l’intérieur de la famille que le mépris et la moquerie sont utilisés : la majorité de nos énurétiques étaient punis ou humiliés, pour les faire sortir de ce problème. Ces attitudes (humiliation, punition) sont plus accentuées pour l’énurésie secondaire 30% contre 21,5% pour les punitions et 44,4% contre 30,05% pour l’humiliation. Par ailleurs, Gueriot et Aillerie (48) rapportent que l’énurésie peut donner tout aussi bien à une extrême agressivité de l’entourage avec des punitions variées souvent spectaculaires ou une indifférence avec démission quasi-totale. Parfois, l’entourage réagit par l’intolérance et l’agressivité qui peuvent entraîner un conflit secondaire mère- enfant. Ainsi, Les attitudes des parents vis-à-vis de l’énurésie sont le reflet du niveau de développement socio-économique : la majorité des enfants ne sont pas soignés pour diverses raisons, d’autres sont punis pour un trouble qui dépasse leurs volontés , les plus touchés sont les aînés pour dissuader les autres de les imiter ! Ces quelques faits conjugués à l’ampleur de l’énurésie, suggèrent en préalable des actions d’information et de sensibilisation des familles pour les amener vers les structures de soins et une formation adéquate des professionnels de ces structures pour évaluer, dédramatiser et traiter ce type de problème, ce qui devrait permettre non seulement de dépister les éventuels troubles organiques ou psychologiques associés, mais encore de minimiser les conséquences médico-psychologiques à long terme de l’énurésie.

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Table des matières

Introduction
Population et méthodes
Résultats
I- Caractéristiques générales de la population
II- Caractéristiques socio-démographiques
1- Répartition selon le sexe
2- Répartition selon l’âge
3- Répartition selon l’âge et le sexe
4- Répartition selon le rang dans la fratrie
5- Répartition selon la taille de la fratrie
III- Antécédents familiaux d’énurésie
1- Les Antécédents d’énurésie chez les parents
2- Les Antécédents d’énurésie chez la fratrie
IV- Description de l’énurésie
1- Type d’énurésie
2- Fréquence des mictions
3-Temps d’énurésie
V- Signes associés
VI- Attitudes des parents et traitements reçus
VII- Les répercussions de l’énurésie
VIII-Evolution
1- Guérison spontanée
1-1) Répartition selon le sexe
1-2) Répartition selon l’âge
1-3) Répartition selon l’âge et le sexe
2- Evolution sous traitement
3- Evolution selon le type d’énurésie
4- Evolution selon la sévérité de l’énurésie
Discussion
I) Anatomophysiologie de la miction
1- Anatomie et fonctionnement vésical
2- Acquisition de la propreté
II-Prévalence de l’énurésie
III- Caractéristiques socio-démographiques
1- Répartition selon le sexe
2- Répartition selon l’âge
2-1) l’âge moyen
2-2) la prévalence de l’énurésie en fonction des tranches d’âge
3- Répartition selon le rang dans la fratrie
4- Répartition selon la taille de la fratrie
IV- Antécédents familiaux d’énurésie
V- Description de l’énurésie
1- Type d’énurésie
2- Fréquence des mictions
3- Rythme d’énurésie
VI- Les signes associés
VII- Attitudes des parents et traitements reçus
VIII- Les répercussions de l’énurésie
IX- Evolution
1-Guérison sous traitement
2-Guérison spontanée
2-1) Répartition selon le sexe
2-2) Répartition selon l’âge
3- Evolution selon le type d’énurésie
4-Evolution selon la sévérité de l’énurésie
Conclusion
Résumés
Annexes
Liste des Tableaux
Liste des Figures
Bibliographie

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