ANOMALIES DETECTEES A L’ECHOGRAPHIE
ECHANTILLON DE POPULATION
Nous avons analysé les dossiers de 157 chiens pour lesquels le diagnostic de cataracte (unilatérale ou bilatérale) avait été établi.
De ces dossiers, nous avons gardé 106 cas pour lesquels une échographie avait été réalisée. Les résultats suivants sont issus de l’étude de ces 106 dossiers.
Race
Vingt sept races étaient représentées.Sur les 106 cas, 29 étaient des caniches (soit 27,35%), 17 étaient des chiens croisés (soit 16,04, dont 2 avec un parent caniche, 2 avec un parent setter et 1 avec un parent cocker), 9 étaient des cockers spaniel (soit 8,5%), 6 étaient des cockers américains (soit 5,66%) et 5 étaient des terriers du yorkshire (soit 4,72%).
Sexe
Cinquante deux chiens étaient des femelles dont douze stérilisées (au moins, car la stérilisation n’était pas toujours précisée dans le dossier).
Cinquante quatre chiens étaient des mâles. Dans les dossiers, il n’était pas précisé s’ils étaient ou non castrés.
Age
L’âge de 105 chiens était connu. Il s’échelonnait de 1,5 à 15 ans, avec une moyenne de 7,7 ans. L’age médian était de 8 ans.
23,8% des chiens avaient entre 1,5 et 5 ans, 55,2% entre 6 et 10 (21,9% entre 6 et 7 et entre 9 et 10, 11,4% pour 8 ans) et 20,9% entre 11 et 15 ans.
En observant ce graphique, 2 populations de cataractes se détachent clairement un premier bloc comprenant les cataractes juvéniles et adultes et un second apparenté aux cataractes séniles.
Etat général
Aucune manifestation de maladie générale n’a été détectée le jour de l’examen ophtalmologique chez 89,6% des chiens.
Par contre, 11 animaux (soit 10,4%) étaient diabétiques 10 cas avaient un diagnostic déjà établi, 1 cas a été diagnostiqué au cours de la consultation d’ophtalmologie.
EXAMENS REALISES AUTRES QUE L’ECHOGRAPHIE OCULAIRE
L’examen biomicroscopique du cristallin
Pour les 212 yeux (qui n’étaient pas tous atteints de cataracte), l’examen du cristallin n’a pas été possible pour 7 yeux (4 cas de phtisie, 1 cas de microphtalmie, 1 implant intrascléral et 1 cas d’hyphéma suite à un traumatisme 8 jours avant).
Voici les résultats pour les 205 autres yeux
– 5 cataractes de Morgagni ;
– 25 cataractes hypermûres dont une avec un croissant aphake ;
– 109 cataractes mûres dont 3 associées à une subluxation avec issue de vitré, 2 à une luxation postérieure et 1 à une luxation antérieure ;
– 39 cataractes immatures dont une sur un microcristallin ;
– 2 cataractes incipiens ;
– 9 cataractes sous-capsulaires antérieures ou postérieures (4 et 4) ;
– 3 cataractes polaires postérieures ;
– 2 cataractes nucléaires ;
– 2 scléroses du cristallin ;
– 5 cristallins normaux ;
– et 4 yeux aphakes.
Les cataractes étaient réparties ainsi
– Chiens à cataracte bilatérale au même stade d’évolution
2 chiens présentaient une cataracte de Morgagni bilatérale, 4 une cataracte hypermûre bilatérale, 33 une cataracte mûre bilatérale et 10 une cataracte immature bilatérale.
Donc, 91 chiens étaient atteints de cataracte de façon bilatérale et 15 de façon unilatérale.
Voici les résultats pour le cas particulier des chiens diabétiques
– 1 chien présentait une cataracte de Morgagni bilatérale,
– 9 présentaient une cataracte mûre bilatérale (dont 7 une cataracte mûre intumescente bilatérale),
– 1 présentait une cataracte immature bilatérale.
Les autres affections oculaires associées à la cataracte étaient
– les luxations et sub-luxations du cristallin 9 cas (6 associés à une cataracte mûre et 1 pour chaque stade de cataracte restant)
– les issues de vitrés en chambre antérieure 4 cas
La mesure de la pression intraoculaire (PIO)
Elle n’a été faite que sur 170 yeux. Les mesures de pression intraoculaire ont varié de 4 à 28 mmHg, avec une moyenne de 12,7 mmHg +/- 4,76.
Voici les résultats en fonction des stades d’évolution de la cataracte
– Pour les cataractes hypermûres, les mesures de la PIO s’étendent de 5 à 22 mmHg avec une moyenne de 10,9 +/- 3,7.
– Pour les cataractes mûres, ces mesures ont varié de 4 à 28 mmHg, avec une moyenne à 13,2 +/- 5,4.
– Pour les cataractes immatures, les valeurs s’étendaient de 5 à 21 mmHg, avec pour moyenne 12,9 +/- 3,9.
– Pour les cataractes incipiens les mesures ont varié de 10 à 20, avec une moyenne de 12,8 +/- 2,7.
L’électrorétinographie
Des 106 chiens initialement examinés, seuls 59 ont franchi l’étape de l’électrorétinographie.Parmi ces 59 chiens, un n’avait plus qu’un œil (phtisie de l’œil adelphe suite à une perforation du globe 3 ans auparavant), c’est pour cela que nous avons les résultats pour 117 yeux et non 118.
Trente deux chiens avaient des tracés électrorétinographiques normaux pour les 2 yeux, 11 avaient des tracés électrorétinographiques plats pour les 2 yeux et 3 avaient des tracés électrorétinographiques dont l’amplitude était diminuée pour les 2 yeux. Les 13 chiens restant n’avaient qu’un seul œil dont le tracé électrorétinographique était anormal.
Des 25 chiens avec un décollement rétinien, 5 étaient atteints de façon bilatérale et 20 de façon unilatérale. L’électrorétinographie n’a pas était réalisée pour les 5 chiens avec le décollement rétinien bilatéral, ni pour 16 des chiens avec un décollement unilatéral, soit parce que la cataracte était unilatérale, soit parce que l’œil adelphe était déjà non fonctionnel, soit parce que d’autres anomalies (dépôts ou décollements vitréens) étaient présentes sur l’autre œil, soit parce que le propriétaire ne souhaitait pas continuer les investigations. Les résultats des 4 électrorétinographies sont les suivants
– Les tracés électrorétinographiques des 2 yeux ont été considérés comme similaires et normaux pour un chien ;
– Pour les 3 autres chiens, aucune anomalie n’était présente pour l’œil adelphe, par contre, pour les yeux avec un décollement rétinien, le tracé avait une amplitude diminuée pour deux d’entre eux et était plat pour le troisième.
L’ECHOGRAPHIE OCULAIRE
ECHANTILLON ETUDIE
Sur les 212 yeux, 180 avaient une cataracte suffisamment développée pour empêcher l’examen ophtalmoscopique et pour justifier une échographie.
ANOMALIES DETECTEES A L’ECHOGRAPHIE
Dans 64,4% des cas (116/180), la seule anomalie détectée était la cataracte. Pour les autres yeux, la cataracte était associée à
– un décollement rétinien dans 16,1% des cas (29/180).
– des dépôts vitréens dans 13,3% des cas (24/180),
– un décollement vitréen dans 2,8% des cas (5/180).
Pour 1,7% (3/180), l’image de décollement rétinien était douteuse. Enfin, un vitré primitif a été identifié dans 1,1% (2/180) des cas et un lenticône dans 0,6% des cas (1/180).
Un décollement rétinien (associé ou non à des dépôts vitréens) a été visualisé sur 11,1% (4/36) des yeux avec une cataracte immature, sur 14,7% (16/109) des yeux avec une cataracte mûre, sur 32% (8/25) des yeux avec une cataracte hypermûre et sur 20% (1/5) des yeux avec une cataracte de Morgagni. Lorsque l’on regroupe ces 2 stades d’évolution (cataracte hypermûre et cataracte de Morgagni) le pourcentage de décollement rétinien atteint 30% (9/30).
Des dépôts vitréens étaient présents sur 11,1% (4/36) des yeux avec une cataracte immature, sur 14,1% (15/109) des yeux avec une cataracte mûre, sur 16% (4/25) des yeux avec une cataracte hypermûre et sur 20% (1/5) des yeux avec une cataracte de Morgagni (soit 16,7% en groupant ces deux derniers stades).
Un décollement vitréen était présent sur 2,8% (1/36) des yeux avec une cataracte immature, sur aucuns des yeux avec une cataracte mûre, sur 4% (1/25) des yeux avec une cataracte hypermûre et sur aucun des yeux avec une cataracte de Morgagni.
Les 2 yeux avec un vitré primitif ont été observés sur deux chiens différents, l’un avait une cataracte immature (sans uvéite associée) et l’autre avait une cataracte hypermûre avec un décollement rétinien.
Une uvéite phacoantigénique a été diagnostiquée pour 43,7% (49/112) des yeux avec une cataracte seule, 45,8% (11/24) des yeux avec une cataracte et un décollement rétinien, 66,7% (2/3) des yeux avec une cataracte et un décollement rétinien associé à des dépôts vitréens, 41,7% (10/24) des yeux avec une cataracte et des dépôts vitréens et pour 25% (1/4) des yeux avec une cataracte et un décollement vitréen.
L’uvéite phacoantigénique a été diagnostiquée sur 41,7% (15/36) des yeux avec une cataracte immature, sur 41,3% (45/109) des yeux avec une cataracte mûre, sur 52% (13/25) des yeux avec une cataracte hypermûre et sur 80% (4/5) des yeux avec une cataracte de Morgagni (soit 56,7% en groupant ces deux derniers stades).
Tous ces chiffres sont résumés dans le tableau 3.
ANALYSE STATISTIQUE
Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation significative entre le stade d’évolution de la cataracte et la présence d’un décollement rétinien. De même, il n’existait pas de corrélation statistiquement significative entre le stade d’évolution de la cataracte et la présence de dépôts vitréens, ni entre le stade d’évolution de la cataracte et la présence d’uvéite phacoantigénique.
Cependant, l’analyse de nos résultats a montré qu’il existait un risque très significatif (au seuil alpha = 0,01) d’avoir un décollement rétinien chez un chien présentant une cataracte hypermûre.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
1) SELECTION DES CAS
2)METHODE
2.1) CLASSIFICATION DES CATARACTES
2.2) L’ECHOGRAPHIE OCULAIRE
2.3) L’ELECTRORETINOGRAPHIE
3) TRAITEMENT DES DONNEES
RESULTATS
1) GENERALITES
1.1) ECHANTILLON DE POPULATION
1.1.a) Race
1.1.b) Sexe
1.1.c) Age
1.1.d) Etat général
1.2) EXAMENS REALISES AUTRES QUE L’ECHOGRAPHIE OCULAIRE 32
1.2.a) L’examen biomicroscopique du cristallin
1.2.b) La mesure de la pression intraoculaire (PIO)
1.2.c) L’électrorétinographie
2) L’ECHOGRAPHIE OCULAIRE
2.1) ECHANTILLON ETUDIE
2.2) ANOMALIES DETECTEES A L’ECHOGRAPHIE
2.3) ANALYSE STATISTIQUE
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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