Animaux terrestres à l’origine d’envenimement

Animaux terrestres à l’origine d’envenimement

Arthropodes venimeux

Les insectes

Les hyménoptères: envenimations par piqûres
Les hyménoptères sont distribués dans le monde entier. Il en existe 300 000 espèces qui occupent la première place en ce qui concerne les risques qu’ils font courir aux humains. C’est le groupe des abeilles (AUBRY et COLL., 2008).

Les coléoptères: envenimations par contact
Les cantharides sont toxiques par contact. Elles vivent en région sèche (sud de l’Europe, Afrique sahélienne) (AUBRY et COLL., 2008).

Les lépidoptères
Il s’agit des chenilles et des papillons (poils urticants). Les chenilles à poils urticants sont cosmopolites. Les papillons, qui possèdent sur leurs ailes des écailles en forme de fléchettes, qui, dispersées dans l’atmosphère, pénètrent dans la peau et les muqueuses, créent la papillonite ou lépidoptérisme. Elle s’observe en Amérique du sud (Guyane, Brésil, Argentine, Pérou) et en Afrique (Gabon, RCA) (AUBRY et COLL., 2008).

Les arachnides: envenimations par morsures

Les araignées

Les araignées disposent de chélicères, de pièces buccales terminées par un crochet fin qui permettent l’injection de venin. L’envenimation par les araignées réalise l’arachnidisme (AUBRY et COLL., 2008).

L’arachnidisme dû aux mygalomorphes
Il comprend 2 500 espèces : des espèces australiennes ou indiennes agressives et venimeuses et des espèces d’Amérique du sud et d’Afrique modérément dangereuses favorisant une fièvre, une inflammation, œdème, parfois une nécrose et une gangrène.

L’arachnidisme dû aux aranéomorphes
Il comprend 37 000 espèces et réalise deux tableaux cliniques le latrodectisme et le loxoscelisme.
➤ Le latrodectisme:
Il est de type neurotoxique, dû à la veuve noire et à des espèces voisines (Latrodectus mactans, L. menavody à Madagascar) favorisant des contractions musculaires hyperalgiques lombaires, abdominales ou faciales, une éruption érythémateuse, des troubles neurovégétatifs (variations de la température et de la tension artérielle).Seule la femelle est dangereuse: elle est facilement identifiée avec deux taches rouges à la face dorsale de l’abdomen. Il existe un antivenin spécifique de la fraction Fab de Latrodectus. En pratique, le traitement comporte des myorelaxants et du gluconate de calcium par voie intraveineuse.
➤ Le loxoscelisme:
Il est de type nécrotique, dû à de petites araignées (Loxoscèles) entraîne un syndrome viscéro-cutanéo-nécrotique (lésion nécrotique extensive centrifuge). Le loxoscelisme généralisé est rare.

Il existe un sérum monovalent, vu leur large distribution géographique, à administrer par voie intraveineuse le plus rapidement possible… Les venins d’araignées ont une grande quantité de molécules toxiques comme les neurotoxines et les enzymes à pouvoir nécrosant expliquant les deux types d’arachnidisme (AUBRY et COLL., 2008).

Les tiques

Elles sont vectrices de maladies infectieuses (exemple la maladie de Lyme). Les tiques peuvent entraîner des «paralysies ascendantes à tiques» décrites en A mérique du nor d, en Australie, en Afrique du sud, dues à de s neurotoxines provoquant une paralysie des membres inférieurs à caractère ascendant et une paralysie des muscles respiratoires. Il existe un a nti venin disponible en Australie. En pratique, il faut retirer la ou les tiques et la symptomatologie disparaît dans 1 à 2 jours (AUBRY et COLL., 2008).

Les myriapodes ou mille-pattes
La morsure de la scolopendre (Scolopendra cingulata) entraîne douleur, œdème, érythème, mais pas de signes généraux (AUBRY et COLL., 2008).

Les scorpions : les envenimations scorpioniques

Les scorpions constituent un groupe de près de 1500 espèces dont les espèces dangereuses appartiennent pour l’essentiel à une seule famille, les Buthidae, qui regroupe une trentaine d’espèces vraiment dangereuses pour l’homme. Les scorpions sont abondants dans les régions tropicales avec une prédilection particulière pour les lieux humides des régions pré-désertiques chaudes. Ainsi, la morbidité et la mortalité par piqûre de scorpions sont particulièrement fortes en Afrique subsaharienne, en Amérique centrale et au Moyen-Orient, où l ‘incidence est de 3000 c as/an/100 000 ha bitants (3% de l a population) (AUBRY et COLL., 2008).

En Afrique, les espèces dangereuses sont Androctonus australis (espèce à large distribution de la Mauritanie à l’Egypte, également présente dans la zone subsaharienne, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique), Leiurus quinquestriatus (Afrique nord saharienne), Buthus occitanus (Maghreb, Sahel), Hottentota franzwerneri (Maroc), Parabuthus granulatus (Afrique du sud), ils appartiennent à l a famille des Buthidae. En Asie, Leiurus quinquestriatus est répandu du Proche-Orient jusqu’en Irak. En Amérique, Centroîdes suffusus est l’espèce la plus dangereuse au Mexique et Tityus serrulatus au Brésil (AUBRY et COLL., 2008).

Les Chactoïdae, quasiment absents des zones arides, ne sont pas réellement dangereux pour l’homme: Pandinus imperator, scorpion de grande taille, plus de 20 cm à l’état adulte, est une espèce sans danger.

L’appareil venimeux des scorpions est constitué d’une vésicule à venin incluse dans le telson, dernier anneau du post-abdomen ou queue. Elle contient deux glandes accolées pourvues chacune d’un fin canal excréteur situé à l’intérieur d’un aiguillon fin et recourbé et s’abouchant à un orifice de sortie subterminal par où s’évacue leur contenu (AUBRY et COLL., 2008). La douleur faisant suite à la piqûre, intense et persistante, restera souvent le seul symptôme. L’apparition de signes digestifs au bout de quelques heures (dans 5% des cas) marque l’entrée du pa tient dans une forme grave de l’envenimation, qui peut dès lors se compliquer de signes pulmonaires (œdème) et cardio-vasculaires (troubles du rythme, hypotension). Le décès peut survenir à bref délai dans un tableau de collapsus cardio-circulatoire (dans 1 à 2% des cas, en l’absence de traitement) (GOYFFON et COLL., 2007).

Les serpents exotiques: les envenimations ophidiennes

Classification des serpents

Elle se fait en fonction de la disposition des dents maxillaires qui varient selon les 3 familles de serpents venimeux: Colubridae, Elapidae, Viperidæ (AUBRY et COLL., 2008).

Les Colubridae
Les aglyphes n`ont pas de crochets à venin, et sont classiquement inoffensifs. Les opistoglyphes ont des crochets venimeux arrières, et sont classiquement inoffensifs. Ils comprennent cependant des espèces venimeuses, comme Dispholidus typus ou boom slang d‘Afrique du sud (AUBRY et COLL., 2008).

Les Elapidae
Les protéroglyphes ont des crochets venimeux antérieurs et fixes et regroupent les espèces suivantes: cobras ou serpents à lunettes: Naja d’Asie et d’Afrique (Naja melanoleuca de la forêt africaine, Naja nigricollis qui est un cracheur de venin, Naja mossambica d’Afrique intertropicale); et mambas dont le genre Dendroaspis sp. , mamba arboricole d’Afrique intertropicale (AUBRY et COLL., 2008).

Ils sont responsables du syndrome cobraïque (AUBRY et COLL., 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
I.DEFINITION
II. CLASSIFICATION DES ANIMAUX RESPONSABLES D’ENVENIMEMENT ET LEURS SIGNES CLINIQUES
II.1. Animaux terrestres à l’origine d’envenimement
II.1.1.Arthropodes venimeux
II.1.1.1.Les insectes
a. Les hyménoptères: envenimations par piqûres
b. Les coléoptères: envenimations par contact
c. Les lépidoptères
II.1.1.2. Les arachnides: envenimations par morsures
II.1.1.2.1. Les araignées
a. L’arachnidisme dû aux mygalomorphes
b. L’arachnidisme dû aux aranéomorphes
II.1.1.2.2. Les tiques
II.1.1.2.3. Les myriapodes ou mille-pattes
II.1.1.2.4. Les scorpions : les envenimations scorpioniques
II.1.2. Les serpents exotiques: les envenimations ophidiennes
II.1.2.1. Classification des serpents
a. Les Colubridae
b. Les Elapidae
c. Les Viperidae
II.2. Animaux marins à l’origine d’envenimement
II.2.1. Poissons marins venimeux
II.2.1.1. Les poissons cartilagineux
a. Les raies armées
b. Certains requins
II.2.1.2. Les poissons osseux
II.2.1.2.1. Les poissons osseux piqueurs
a. Les poissons chirurgiens
b. Les poissons-chats
c. Les vives
d. Les scorpénidés
II.2.1.2.2. Les poissons osseux mordeurs
a. Les murénidés ou murènes
b. Les serpents marins ou hydrophydés
II.2.2. Les mollusques marins venimeux
II.2.2.1. Les conidae ou cônes
II.2.2.2. Les octopodidae
II.2.3. Les cnidaires
a. Les anémones de mer
b. Les millépores
c. Les méduses
II.2.4. Les échinodermes
a. Les étoiles de mer à cinq branches
b. Les oursins au test rigide et globuleux
c. Les holothuries
II.2.5. Les spongiaires ou éponges
II.2.6. Les annélides
III.EPIDEMIOLOGIE
IV.ETIOLOGIES DES ENVENIMATIONS DANS LE MONDE
V.NATURE CHIMIQUE DES VENINS
V.1. Enzymes
V.2. Toxines
VI.MÉCANISME D’ACTION
CONCLUSION

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