ANGLAIS, LANGUE INCONTOURNABLE DU 21ème SIECLE ?

Place et importance de l’anglais dans les relations internationales

             Nous avons déjà vu auparavant que l’anglais est utilisé comme langue officielle dans 58 Etats dans le monde. Il est également langue officielle et langue de travail dans presque toutes les organisations internationales comme les Nations Unies, l’Union Africaine, …Avant la première guerre mondiale, le français était la langue privilégiée dans les relations diplomatiques, les contrats et traités internationaux. Le rôle important des Etats-Unis dans les deux guerres mondiaux, leur poids politique et économique croissant puis la mondialisation ont fait perdre cette place au français au profit de l’anglais. Cette langue conforte au fil du temps sa place de langue universelle, statut que l’espéranto, langue créé artificiellement a échoué de prendre. Rudolph C. Troike témoigne qu’en moins de quatre siècles, l’anglais est devenu la langue dominante des communications internationales dans le monde d’aujourd’hui. Cette situation entraîne des réactions diverses. Pour les uns, surtout les anglophiles, c’est une chance historique qu’une langue naturelle puisse être parlée à l’échelle mondiale pour permettre aux hommes de se rapprocher et de se comprendre, pour faciliter les échanges. D’autres, au contraire, dénoncent cette domination croissante de l’anglais. Certains chercheurs comme le Britannique Robert Phillipson la qualifient d’ « impérialisme linguistique »20 constituant une menace à la diversité culturelle. En effet, ils pensent qu’avec l’expansion de l’anglais, des langues minoritaires sont menacées d’extinction. Claude Hagège qualifie l’anglais de « vecteur d’une culture qui risque d’engloutir toutes les autres ».

Place et importance de l’anglais dans les affaires

            On entend généralement par « affaires » les activités liées au commerce (surtout international), à la finance et aux activités de production ou d’échange avec les grandes sociétés multinationales. En « affaires », on doit faire des communications, des correspondances, des négociations le plus souvent orales. La concurrence est rude en affaires et le gagnant est toujours celui qui sait bien manier la langue. L’importance de la langue anglaise dans les affaires serait une conséquence directe de la domination économique des puissances anglophones. En effet, nous savons que, outre les grandes puissances économiques anglophones que sont les États-Unis et le Royaume-Uni, les autres pays qui dominent l’économie mondiale tels que la Chine ou le Japon utilisent la langue anglaise comme deuxième langue. Par conséquent, dans le commerce international, l’anglais est généralement la langue utilisée dans les transactions. L’anglais est également utilisé comme langue de travail dans les grandes entreprises multinationales. Pour réussir une « bonne affaire » à l’échelle internationale, la maîtrise de la langue anglaise devient ainsi indispensable. Par exemple, pour vendre un produit à des acheteurs ayant un pouvoir d’achat élevé, il y a toute une chaîne d’activités (négociations, correspondance, publicité, …) nécessitant la maîtrise de la langue qui a la chance d’être comprise par ces acheteurs potentiels. Nous savons que la plupart de ces derniers sont en général anglophones. Ainsi, la vente des produits malagasy à des acheteurs américains, japonais ou sud-africains nécessiterait l’existence de professionnels ayant une compétence suffisante en anglais. Dans le commerce moderne, l’utilisation d’internet est aujourd’hui incontournable. Or, nous savons la place de l’anglais sur internet. Ainsi, pour réussir la meilleure vente ou le meilleur achat, la maîtrise de cette langue est plus qu’indispensable.

Les centres d’enseignement privés

              Avec l’importance croissante de la langue anglaise, on voit se multiplier le nombre de centres ou d’instituts privés d’enseignement de l’anglais surtout dans les grandes villes comme la capitale ou les chefs lieux de province. L’enseignement de l’anglais semblerait devenir presque une industrie. Dans les journaux, on voit souvent des annonces sur des cours particuliers d’anglais. Les publicités selon lesquelles « on peut apprendre à parler couramment l’anglais en quelques mois »62 sont très alléchantes mais souvent décevantes. En effet, il serait très difficile sinon inimaginable de trouver des méthodes permettant d’apprendre à parler couramment l’anglais en quelques mois dans les conditions actuelles à Madagascar. En général, ce sont les adultes qui viennent fréquenter ces centres. Ils y viennent surtout à des fins professionnelles. Il y a aussi ceux qui veulent combler les lacunes qu’ils ont eues à l’école dans l’apprentissage de cette langue.

Statut actuel de l’anglais dans l’enseignement public

           Dans les établissements scolaires publics malagasy, la langue anglaise est une discipline scolaire obligatoire. Elle est généralement enseignée à partir de la classe de sixième. Elle occupe en moyenne un volume horaire hebdomadaire entre deux et quatre heures. L’anglais est enseigné comme langue étrangère. Par rapport aux autres langues étrangères comme l’espagnol, l’allemand ou le russe, l’anglais occupe une position privilégiée. Cependant, dans les examens officiels, l’épreuve d’anglais reste optionnelle au BEPC tandis qu’au Baccalauréat de l’enseignement général, elle est obligatoire seulement pour les candidats de la série A (série littéraire) mais reste facultative pour les candidats des séries scientifiques (C et D). Au baccalauréat technologique et professionnel, l’anglais est obligatoire. Il y a eu une tentative d’introduire l’enseignement de l’anglais dans l’enseignement primaire mais cette tentative a été abandonné après la crise politique de 2009. A l’université, là où le besoin de compétence en anglais est le plus ressenti (dans les études et les recherches dans presque toutes les filières, beaucoup de livres et de documents sont en anglais), l’anglais n’est pas une discipline obligatoire sauf dans les filières à vocation littéraire.

Généralités et principaux problèmes de l’enseignement technique et de la formation professionnelle à Madagascar

            S’il est généralement admis que la formation technique et professionnelle pourrait constituer un levier de développement pour le pays, on a besoin de reconnaître que la formation technique et professionnelle connaît de multiples problèmes. Ce qui nous intéresserait particulièrement serait l’aspect linguistique de ces problèmes en particulier le rôle de la langue anglaise. Pour avoir une meilleure compréhension de ces problèmes, il serait d’abord utile d’avoir une vue d’ensemble de la formation technique et professionnelle à Madagascar. Dans sa structure actuelle, la formation technique et professionnelle à Madagascar comprend trois niveaux de formation :
– Le niveau secondaire de base dans les Centres de Formation Professionnelle (CFP) avec une durée de formation de quatre ans.
– Le niveau secondaire du second cycle dans les Lycées Techniques et Professionnels (LTP) avec une durée de formation de trois ans.
– Le niveau supérieur (post-baccalauréat) pour la préparation du Brevet de Technicien Supérieur (BTS) avec une durée de formation de deux ans ou la Licence Professionnelle (trois ans).
Il existe trois principaux secteurs de formation :
– Le secteur Industriel avec les spécialités suivantes : Electrotechnique, Electronique, Fabrication mécanique, Ouvrage métallique, Mécanique automobile.
– Le secteur du Génie civil avec les spécialités suivantes : Bâtiment et Travaux publics.
– Le secteur Commercial ou Tertiaire avec les spécialités suivantes : Secrétariat, Gestion, Commerce.
Au niveau des Lycées Techniques et Professionnels qui nous intéressent particulièrement, il existe deux types de formation :
– La Formation Technologique Générale (FTG): Ce type de formation prépare les apprenants au Baccalauréat technologique. Il est destiné aux apprenants qui veulent poursuivre après le baccalauréat des études supérieures à l’université ou dans les grandes écoles. La formation donne une part plutôt limitée aux « disciplines techniques » mais réserve une plus large part aux « disciplines générales » qui sont les mathématiques et les disciplines linguistiques et scientifiques.
– La Formation Professionnelle Initiale (FPI) : Ce type de formation prépare les apprenants au baccalauréat professionnel. Il est destiné en principe aux apprenants qui veulent travailler après le baccalauréat. Or après le baccalauréat, la grande majorité des bacheliers préfèrent poursuivre leurs études. Les apprenants dans cette formation ont une spécialité selon leur secteur de formation. A l’inverse du type de formation précédent, les « disciplines techniques » dominent la majeure partie de la formation et laissent une faible part aux « disciplines générales ».
Un grand problème de la formation technique et professionnelle à Madagascar est qu’elle est victime d’une certaine représentation selon laquelle elle serait destinée aux élèves qui ne réussissent pas bien dans l’enseignement général. Par conséquent, on estime d’emblée que les apprenants dans les lycées techniques professionnels ont en général un niveau académique inférieur à celui des élèves des lycées d’enseignement général, ils ont plus souvent un « background linguistique » assez pauvre. Pour preuve, il est assez malheureux de constater que dans les concours d’entrée à l’Ecole Polytechnique (basés sur les connaissances des disciplines scientifiques et des langues), considérée comme l’école des élites en ce qui concerne la formation technique, l’écrasante majorité des reçus sont issus de l’enseignement général. Un fait qui pourrait être considéré comme un autre grand problème de la formation technique et professionnelle est l’évolution incessante et à une vitesse vertigineuse des technologies en particulier de l’électronique et des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce qu’on peut considérer aujourd’hui comme une technologie de pointe sera dans quelques années une simple banalité. Il faudrait aussi remarquer le décloisonnement et l’interdépendance croissants des différentes branches de technologies. Si la commande d’une voiture était hier assurée par la mécanique, c’est l’électronique qui s’en charge aujourd’hui. Cette situation condamne les apprenants et surtout les enseignants à un éternel recyclage et à une mise à jour continue de leurs connaissances au-risque d’être dépassés par les technologies. Ainsi, ils sont largement dépassés les temps où l’enseignant peut se suffire d’une leçon préparée à partir de vieux manuels. Or il n’y a jamais de stage ni de séminaire ni d’atelier de recyclage organisé par le ministère responsable. Les enseignants sont donc obligés de se documenter par leurs propres moyens, or les livres sont rares et quand on en trouve, leurs prix sont exorbitants. La seule solution qui reste est de se connecter aux réseaux d’information et de communication tel que l’Internet. La question qui se pose est de savoir à quel point les enseignants dans la formation technique et professionnelle utilisent aujourd’hui l’Internet. On ne peut s’empêcher d’avoir des doutes. En effet, au Lycée technique et professionnel d’Alarobia, le plus grand lycée technique de Madagascar, situé dans la capitale, sur un total de soixante enseignants, seule une dizaine possède une adresse électronique. Il y a là de grands efforts à fournir pour les encourager à utiliser cet instrument moderne d’information et de communication. Le problème linguistique qui est pourtant très important semble un peu ignoré ou négligé dans la formation technique et professionnelle à Madagascar. Force est de reconnaître quel’enseignement des langues n’y est pas considéré comme une priorité. Or, l’évolution du monde en général et l’évolution des technologies en particulier fait que la maîtrise des langues (en particulier la langue anglaise) est devenue un outil absolument indispensable. Nous avons évoqué auparavant le fait qu’Internet constitue aujourd’hui la principale source d’informations et de documentations si on veut se mettre en phase avec l’évolution des technologies. Or, on sait en quelles langues sont les informations données dans les différents sites web. Dans leurs futures activités professionnelles, les compétences linguistiques seront pour les apprenants des précieux outils de travail. En ce qui concerne les langues, il s’avère que trois sont incontournables au niveau de l’enseignement technique et de la formation professionnelle à Madagascar :
1)Le malagasy : Malgré l’existence des variétés régionales, la langue malagasy est unique et les Malagasy peuvent se communiquer sans recourir à une langue étrangère, ce qui fait qu’ils ne sont pas obligés de bien maîtriser une langue de communication internationale. Cela constitue à la fois un avantage et un inconvénient. Puisque c’est la langue la mieux maîtrisée et par les apprenants et par les enseignants, elle est incontournable dans toute formation.
2) Le français : Langue de l’ancienne puissance coloniale, est la langue étrangère la plus enracinée à Madagascar. C’est une langue officielle et il semble qu’à court ou moyen terme, il serait difficile de le substituer entièrement par une autre langue comme médium d’enseignement.
3) L’anglais : La position dominante de l’anglais dans le monde se répercute immanquablement à Madagascar. Son statut de première langue de communication internationale et son utilisation presque exclusive dans les communications scientifiques et techniques en font une langue incontournable pour tous ceux qui travaillent dans le domaine des technologies.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES PRINCIPALES RAISONS DE L’EXPANSION ET DE LA DOMINANCE DE L’ANGLAIS. ROLES ET IMPORTANCE DE CETTE LANGUE DANS QUELQUES DOMAINES D’ACTIVITE HUMAINE 
I. Les principales raisons de l’expansion et de la dominance de l’anglais 
I.1. Les idées contradictoires concernant la langue anglaise et les raisons de son expansion et de sa dominance
I.2. Expansion et dominance de l’anglais en fonction des principaux facteurs déterminants
II. Place et importance de l’anglais dans quelques domaines d’activité humaine
II.1. Place et importance de l’anglais dans les relations internationales
II.2. Place et importance de l’anglais dans la communication, la documentation et l’information
II.3. Place et importance de l’anglais dans les affaires
II.4.Place et importance de l’anglais dans les sciences et les technologies
III.L’enseignement technique et la formation professionnelle à Madagascar, son importance et le rôle de la langue anglaise dans ce secteur de l’éducation 
III.1. Importance de l’enseignement technique et la formation professionnelle pour le développement de Madagascar
III.2. Importance de l’anglais dans l’enseignement technique et la formation professionnelle
IV. La langue anglaise à Madagascar 
IV.1. Historique de la langue anglaise à Madagascar
IV.2. La présence actuelle de la langue anglaise à Madagascar
IV.3. Officialisation de la langue anglaise à Madagascar
V. Conclusion de la première partie 
DEUXIEME PARTIE : BESOINS DE COMPETENCES EN ANGLAIS, SON APPRENTISSAGE ET SON STATUT ACTUEL EN MILIEU SCOLAIRE
I. Les besoins de compétence en langue anglaise 
I.1. Besoin de promotion professionnelle et sociale
I.2. Anglais, langue d’ouverture sur le monde
I.3. Anglais, langue d’accès aux savoirs académiques
I.4. Anglais, langue de communication internationale
II.Situation de l’apprentissage de l’anglais et son statut actuel en milieu scolaire à Madagascar
II.1. Les lieux d’apprentissage de la langue anglaise à Madagascar
II.2. Les ressources humaines et matérielles disponibles dans l’apprentissage de l’anglais
II.3. Statut actuel de l’anglais en milieu scolaire à Madagascar
III. Conclusion de la deuxième partie 
TROISIEME PARTIE : QUEL STATUT DE L’ANGLAIS EN MILIEU SCOLAIRE A MADAGASCAR ? CAS DU LYCEE TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL D’ALAROBIA
I. Les différentes options possibles concernant le statut de l’anglais à l’école 
I.1. Anglais, discipline scolaire obligatoire
I.2. Anglais, médium d’enseignement
II. Statut de l’anglais dans l’enseignement technique et la formation professionnelle- Cas du Lycée Technique et Professionnel d’Alarobia
II.1. Généralités et principaux problèmes de l’enseignement technique et de la formation professionnelle à Madagascar
II.2. Généralités et principaux problèmes au Lycée Technique et Professionnel d’Alarobia
II.3. Besoins de compétences en anglais des apprenants du LTP Alarobia
II.4. Place actuelle de l’anglais au LTP Alarobia
II.5. Proposition de statut de l’anglais pour le LTP Alarobia
III. Conclusion de la troisième partie
IV-Projet de thèse : « Contribution a la gestion du trilinguisme (malagasy- français-anglais) dans l’enseignement technique et la formation professionnelle à Madagascar » 
IV.1. Introduction
IV.2. Justification du sujet
IV.3. La problématique
IV.4. Hypothèse
IV.5. Objectif
IV.6. Méthodologie de recherche
Conclusion générale

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