L’angine de Lüdwig est une cellulite du plancher buccal, peu fréquente, dont le danger primordial est l’obstruction des voies aériennes (1). Elle est une cellulite mortelle. Elle est d’origine dentaire dans la plupart des cas (2, 3). Mais il y a d’autres origines à savoir : traumatique (fracture mandibulaire, blessure du plancher buccal), ou secondairement à un abcès amygdalien. Elle survient à tout âge avec prédominance chez les jeunes adultes avec un état général précaire. Elle est d’une extrême gravité par le risque de diffusion vers le médiastin, mettant en jeu le pronostic vital (4, 5). Avec un traitement adéquat : une association de traitement médical, chirurgical et étiologique ; elle évolue généralement vers la guérison.
RAPPELS
Anatomie
Le plancher buccal
Définition
Le plancher de la bouche est l’espace comprenant toutes les parties molles situées entre la concavité du corps de la mandibule en avant et la convexité de l’os hyoïde en arrière. Il est limité en haut par la muqueuse buccale et en bas par le plan cutané sus-hyoïdien. Il a la forme d’une pyramide quadrangulaire à sommet antérieur et à base postérieure.
Constitution
Il est divisé par le muscle mylo-hyoïdien en deux étages : l’un supérieur sous muqueux qui se subdivise en trois régions secondaires : l’une médiane est la région linguale et les deux autres latérales sont les régions sublinguales, l’autre inférieure sous cutanée ou l’étage inférieur est la région sus-hyoïdienne.
Région linguale
Elle est occupée par la langue. Cet organe occupe l’espace concave en arrière déterminé par les arcades dentaires. Il est situé sous la région palatine en avant du pharynx et au-dessus du plancher buccal de la région hyoïdienne et de l’os hyoïde. Il comprend deux parties :
– l’une inférieure appelée la racine de la langue qui est attachée à l’os hyoïde en bas, à la mandibule en avant et au pilier du voile en arrière,
– l’une supérieure est la partie libre ou la partie mobile de la langue qui est plus étendue. C’est le segment antérieur et supérieur.
Région sublinguale
Elle est comprend l’espace situé entre la racine de la langue en dedans, la mandibule en dehors, le muscle mylo-hyoïdien en bas et la muqueuse du sillon alvéololingual en haut. Cet espace constitue la loge sublinguale.
Cette loge a quatre parois et deux extrémités qui sont :
– Paroi externe : qui est osseuse, elle est constituée par la fossette sublinguale du maxillaire inférieur,
– Paroi interne : qui est formée par les muscles génio-glosse et génio-hyoïdien en avant et la partie antérieure de l’hyo-glosse en arrière,
– Paroi inférieure : qui est formée par le muscle mylo-hyoïdien qui prolonge la paroi externe et en dedans,
– Paroi supérieure : qui formée par la muqueuse du sillon alvéolo-lingual,
– Extrémité antérieure : qui est étroite, elle communique sur la ligne médiane avec celle du côté opposé,
– Extrémité postérieure : qui est large, elle s’ouvre dans la loge sousmaxillaire.
Région sus-hyoïdienne
Elle est située au-dessous des régions linguale et sublinguale dont elle est séparée en avant par le muscle mylohyoïdien. Superficiellement, elle répond à tout l’espace qui s’étend en arrière de la parabole destinée par la mandibule jusqu’à l’os hyoïde. On peut diviser cette région en trois segments ou régions secondaires : une région sus-hyoïdienne médiane et deux régions sus-hyoïdiennes latérales ou régions sous-maxillaires.
Région sus-hyoïdienne médiane
Au-dessous du tissu cellulaire sous-cutané de cette région, on trouve : l’aponévrose cervicale superficielle tendue entre le bord inférieur de la mandibule et le corps de l’os hyoïde, et un premier plan musculaire formé par les ventres antérieurs du digastrique recouvrant en partie un deuxième plan musculaire constitué par les mylohyoïdiens.
Régions sus-hyoïdiennes latérales
Elle comprend la loge sous-maxillaire. Cette loge est triangulaire avec trois parois : paroi supéro-externe, paroi inféro-externe et paroi interne et deux extrémités : l’une antérieure et l’autre postérieure.
– Paroi supéro-externe : qui est constituée en avant par la fossette sousmaxillaire de la mandibule, en arrière par la partie inférieure du ptérygoïdien interne l’attachant à l’angle de la mandibule,
– Paroi inféro-externe : qui est formée par l’aponévrose cervicale superficielle,
– Paroi interne : elle est constituée par le feuillet réfléchi de l’aponévrose superficielle au-dessous de l’os hyoïde. Puis, elle est formée par les muscles digastrique, stylo-hyoïdien, mylo-hyoïdien et hyo-glosse au-dessus de l’os hyoïde,
– Extrémité postérieure : elle occupe la partie inférieure de l’espace paraamygdalien. Elle est limitée en arrière par la cloison inter-maxilloparotidienne séparant la loge sous-maxillaire de la loge parotidienne,
– Extrémité antérieure : elle est un peu en arrière du ventre antérieur du digastrique. Cette loge contient les glandes sous-maxillaires avec les vaisseaux faciaux.
Limites
La région pelvi-buccale est donc sus-hyoïdienne.
– En arrière : le plancher buccal est en communication avec la région sous maxillaire.
– Dans sa partie antérieure, la région est divisée en deux espaces latéraux par une cloison sagittale formée des muscles génio-hyoïdiens en bas et les muscles génio-glosses en haut.
– Sa paroi inférieure est essentiellement musculaire.
– Paroi antéro-externe : qui est osseuse et formée par la face interne du corps mandibulaire située au-dessus de la ligne mylo-hyoïdienne, sur la ligne médiane, elle est marquée par la saillie des quatre apophyses, en arrière par la dépression formée par la fossette sublinguale .
– Paroi postéro-interne : elle est formée par la face antérieure de la base de la langue.
– Face supérieure est représentée par la muqueuse du sillon alvéolo-lingual et sur la ligne médiane : le frein de la langue.
|
Table des matières
Introduction
Première partie : Rappels théoriques
1 : Rappels
1.1 : Anatomie
1.1.1 : Le plancher buccal
1.1.1.1 : Définition
1.1.1.2 : Constitution
1.1.1.2.1 : Région linguale
1.1.1.2.2 : Région sublinguale
1.1.1.2.3 : Région sus-hyoïdienne
1.1.1.2.3.1 : Région sus-hyoïdienne médiane
1.1.1.2.3.2 : Régions sus-hyoïdiennes latérales
1.1.1.3 : Limites
1.1.2 : La mandibule
1.1.2.1 : L’os mandibulaire
1.1.2.1.1 : Le corps
1.1.2.1.1.1 : La face antérieure
1.1.2.1.1.2 : La face postérieure
1.1.2.1.1.3 : Le bord supérieur
1.1.2.1.1.4 : Le bord inférieur
1.1.2.1.2 : Les branches montantes
1.1.2.1.2.1 : La face externe
1.1.2.1.2.2 : La face interne
1.1.2.1.2.3 : Les bords
1.1.2.2 : Rappel de la topographie des dents
1.1.2.3 : Innervation et vascularisation
1.1.2.3.1 : L’innervation
1.1.2.3.2 : La vascularisation
1.2 : Les cellulites périmaxillaires et cervico-faciales d’origine dentaire
1.2.1 : Définition
1.2.2 : Les formes cliniques
1.2.2.1 : La forme topographique
1.2.2.2 : La forme évolutive
1.3 : L’angine de Lüdwig
1.3.1 : Définition
1.3.2 : La physiopathologie
1.3.3 : Les causes
1.3.4 : Les symptômes
1.3.4.1 : Les signes généraux
1.3.4.2 : Les signes fonctionnels
1.3.4.3 : Les signes physiques
1.3.4.4 : Les examens paracliniques
1.3.4.4.1 : Bactériologie
1.3.4.4.2 : Les données biologiques
1.3.4.4.3 : Les données radiologiques
1.3.5 : Les complications
1.3.6 : Le traitement
1.3.6.1 : Le principe
1.3.6.2 : Le but
1.3.6.3 : Les moyens
1.3.6.3.1 : Médicaux
1.3.6.3.2 : Chirurgicaux
1.3.6.3.3 : Traitement radical
1.3.6.4 : Résultats et pronostic
Deuxième partie : Notre étude
1 : Matériels et Méthode
2 : Nos observations
3 : Résultats
3.1 : Fréquence de l’angine de Lüdwig
3.2 : Sexe
3.3 : Age
3.4 : Profession
3.5 : Provenance
3.6 : Facteurs favorisants
3.7 : Antécédents
3.8 : Signes fonctionnels
3.9 : Signes généraux
3.10 : Signes physiques
3.11 : Radiographie panoramique
3.12 : Les traitements
Troisième partie : Commentaires et discussions
1 : Commentaires
2 : Suggestions
Conclusion
Bibliographie