LE SANG
Définition Le sang est un tissu fluide constitué de cellules en suspension dans un liquide riche en protéines qui est le plasma. Il fait partie du tissu conjonctif et circule dans les vaisseaux sanguins. Le volume sanguin total normal occupe environ 8% du poids corporel c’est-à-dire environ 5 litres chez l’adulte.
Composition
Le plasma : Il occupe 55 à 60 % du sang. Il est constitué de 90 % d’eau et le 10 % restant sont occupés par des solutés minéraux, des solutés organiques et les gaz respiratoires [4].
Les éléments figurés du sang : Ce sont les cellules sanguines, de trois types. Ils représentent la phase cellulaire et occupent 45 % du volume sanguin [4,5] :
-Les globules rouges ou érythrocytes ou hématies : Ce sont des cellules anucléées dont le constituant essentiel est une hémoprotéine de liaison de l’oxygène : l’hémoglobine qui donne la couleur rouge au sang. C’est la cellule la plus abondante des cellules sanguines avec des variations physiologiques selon l’âge et le sexe [6]. Le rôle du globule rouge est de véhiculer l’oxygène des poumons vers les tissus et de transporter les gaz carboniques des tissus vers les poumons.
Les globules blancs ou leucocytes : Ce sont les cellules impliquées en général dans la défense de l’organisme. Ils sont au nombre de 4 à 10 G/l normalement. Ce sont les cellules les moins nombreuses mais les plus volumineuses, les seules nucléées et constituées par plusieurs catégories :
• Les granulocytes ou polynucléaires, [4,5].
• Neutrophiles : 1,5 à 7,5 G/l soit 40 à 75%
– Eosinophiles : 1% (< 0,6 G/l)
– Basophiles : < 1% (0 à 0,1 G/l)
• Les monocytes : <10% (<1 G/l)
• Les lymphocytes : 20 à 40% (1,5 à 4 G/l)
Les plaquettes ou thrombocytes : Ce sont les plus petites des cellules sanguines, également anucléées ayant leur rôle principal dans l’hémostase. Elles sont au nombre constant de 150 à 450 G/l sans variation physiologique [6,7].
Rôles et fonctions du sang Le sang est un moyen de transport. C’est le seul système qui permet de transporter des substances et molécules dans l’organisme. Il assure ainsi l’apport des nutriments, de l’oxygène ainsi que l’évacuation des déchets de l’organisme. Le sang a un rôle de défense de par ses constituants notamment contre les infections et les hémorragies, il a également un rôle fondamental dans le maintien de l’homéostasie.
Le proérythroblaste
C’est une cellule de grande taille de 20 à 25 µm, avec un rapport nucléo cytoplasmique élevé. Le cytoplasme est intensément basophile, dépourvu de granulations avec une, voire deux, excroissances en forme d’oreille
Le réticulocyte
Il se différencie de l’érythroblaste acidophile du fait qu’il ne possède plus de noyau. Il persiste à ce stade des organites : mitochondries, ribosomes qui constituent la substance granulo-filamenteuse visualisée par la coloration vitale au bleu de crésyl brillant. Ces organites disparaîtront au stade suivant de globule rouge qui de ce fait est dépourvu de toute capacité de synthèse (d’hémoglobine en particulier). Sa taille est proche de celle des hématies. La durée de sa maturation médullaire est de 24 h. Il migre vers les sinus médullaires par diapédèse, puis fait un passage trans-endothélial et arrive dans le sang, devient cellule circulante, achève sa maturation sanguine en 24-48 h en faisant disparaître les derniers organites qu’il possédait : mitochondries, ribosomes puis devient une hématie.
La membrane érythrocytaire
Fonctions Elle assure au globule rouge sa forme, sa plasticité, sa grande déformabilité qui lui permet de passer à travers des pores de plus petit diamètre que lui. Elle permet aussi l’intégrité du milieu intérieur et a un rôle essentiel dans les échanges avec le milieu extérieur par l’intermédiaire des protéines transmembranaires [8].
Structure de la membrane La membrane érythrocytaire comporte des protéines et des lipides intriqués dans une structure complexe. Les lipides sont répartis en double couche dans laquelle baignent de volumineuses molécules protéiques. Du coté interne se trouve un réseau protéique qui constitue le cytosquelette et qui confère la forme discocytaire au globule rouge assurant ainsi sa grande déformabilité. Du coté externe se situent les récepteurs et les motifs antigéniques du globule rouge [8]. Le cytosquelette protéique comporte 3 protéines principales : la Spectrine (alpha et bêta), l’Actine ou Protéine 5, la Protéine 4.1 ; 3 protéines transmembranaires permettent la stabilité de forme du globule rouge en se fixant sur ces protéines [8].
Propriétés physiques Sa forme biconcave lui donne l’aptitude à la déformabilité et confère une plus grande surface d’échange pour un volume réduit. La membrane interne est chargée négativement évitant ainsi l’agglutination entre eux. La structure de la membrane permet la diffusion passive du glucose.
Métabolisme et enzyme érythrocytaire
L’érythrocyte est une cellule anucléée incapable de synthèse enzymatique alors qu’elle a besoin d’enzyme nécessaire pour maintenir l’intégrité de son milieu intérieur, la structure de sa membrane, son hème à l’état fonctionnel.
Buts du métabolisme érythrocytaire Les buts du métabolisme érythrocytaire sont :
• Produire l’ATP indispensable à l’intégrité de la membrane,
• Produire les NADH et NADPH pour la fonctionnalité de l’hémoglobine (maintenir l’hémoglobine sous forme active),
• Produire le 2-3 diphosphoglycérate (2-3 DPG) qui régulent l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène [18,20].
Les différents métabolismes énergétiques
• Voies directes : glycolyse anaérobie : Constitue 90% du métabolisme du glucose. Il y a une dégradation du glucose trioses phosphate avec production d’ATP, de NADH réduit qui est un coenzyme de la méthémoglobine réductase et du lactate.
• Voies des pentoses : glycolyse aérobie : Cette voie représente 10% du catabolisme du glucose. Elle nécessite 2 enzymes principales : le glucose 6 phosphate déshydrogénase (G6PD) et la 6 phosphogluconate déshydrogénase et aboutissent à la production de NADPH, coenzyme de la glutathion réductase.
• Cycle du 2,3-Diphosphoglycérate(2,3-DPG) : Elle est greffée sur la voie anaérobie et assure la production du 2,3-DPG qui régule l’affinité de l’hémoglobine pour l’oxygène c’est-à-dire assure le passage de la forme oxygénée à la forme désoxygénée (libération de l’O2).
Catabolisme érythrocytaire La durée de vie des globules rouges est limitée à 120 jours pour une hématie normale. Après cette période, les globules rouges deviennent sénescents et il y a perte physiologique du contenu enzymatique, altération de la membrane érythrocytaire avec perte de sa plasticité. Les globules rouges arrivées au terme de leur vie sont phagocytés par les macrophages du système réticulo-endothélial. Le siège principal de la destruction érythrocytaire est la moelle osseuse (50%). Le reste est détruit dans le foie et la rate. L’hémolyse physiologique est extravasculaire. Les acides aminés de la globine ont récupérés par l’organisme, le fer est stocké dans les macrophages puis réutilisé, le reste de l’hème, après perte de fer, est transformé en bilirubine libre. Cette bilirubine libre est ensuite liée à l’albumine, passe dans le sang puis capté par le foie et transformé en bilirubine conjuguée.
Les anémies macrocytaires arégénératives
Elles sont caractérisées par un VGM > 100 fL avec un taux de réticulocyte bas. Il faut chercher en premier lieu les causes évidentes qui sont l’hypothyroïdie ou la cirrhose,une prise médicamenteuse qui intervient sur le métabolisme de l’ADN (chimiotherapie, hydroxyurée, méthotrexate, sulfamides, ARV…) ou encore l’alcoolisme En dehors de ces circonstances, rechercher :
– Une carence en vitamines B12 qui est suspectée devant une glossite et confirmée biologiquement par un taux de vitamine B12< 200pg/l. Les causes les plus fréquentes de ces carences sont l’anémie de Biermer, les carences d’apport et la gastrectomie [43,44].
– Un déficit en folates qui est suspecté devant les carences d’apport, les anomalies d’absorption due à des pullulations microbiennes, les anomalies d’utilisation dues à des prises médicamenteuses et une augmentation de l’utilisation au cours de la grossesse ou en phase de croissance.
– Les syndromes myélodysplasiques :
– Ce syndrome atteint surtout le sujet âgé et il y a souvent atteinte des autres lignées. Le diagnostic est posé devant la normalité du dosage des vitamines B12 et de l’acide folique avec, au médullogramme, la présence d’anomalie qualitative de production d’un ou plusieurs lignées (dysmyélopoièse) et cytopénie à moelle riche [42,45].
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. LE SANG
I.1 Définition
I.2 Composition
I.2.1 Le plasma
I.2.2 Les éléments figurés du sang
I.3 Rôles et fonctions du sang
II. ERYTHROPOIESE
II.1 Définition
II.2 Siège de l’érythropoïèse
II.3 Les compartiments de l’érythropoïèse
III. PHYSIOLOGIE DES HEMATIES
III.1 Définition
III.2 Rôles
III.3 Morphologie
III.4 Données quantitatives
III.5 Structure
III.5.1 La membrane érythrocytaire
III.5.2 L’hémoglobine
III.5.3 Métabolisme et enzyme érythrocytaire
IV. ANEMIE
IV.1.Définition
IV.2 Epidémiologie
IV.3 Pathogénie
IV.3.1 L’anémie d’origine entrale
IV.3.2 L’anémie Périphérique
IV.4.Diagnostic
IV.4.1…Diagnostic positif
IV.4.2 Diagnostic différentiel
IV.5 Classification de l’anémie
IV.5.1.Les anémies microcytaires hypochromes
IV.5.2 Les anémie normocytaires ou macrocytaires régénératives
IV.5.3 Les anémies normocytaires normochromes arégénératives
IV.5.4 Les anémies macrocytaires arégénératives
IV.6.Prise en charge thérapeutique de l’anémie
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1.Objectif
I.2 Cadre d’étude
I.3 Type d’étude
I.4 Période et durée de l’étude
I.5 Population d’étude
I.5.1 Échantillon source
I.5.2 Échantillon cible
I.5.3 Critères d’inclusion
I.5.4 Critères de non-inclusion
I.5.5 Critères d’exclusion
I.7 Traitement des données et étude statistique
I.8 Limite de l’étude
I.9 Considérations éthiques
II. RESULTATS
II.1. Etude descriptive
II.1.1 Données démographiques
II.1.2 Répartition des patients selon le service prescripteur
II.1.3 Répartition des patients selon la présence de signes cliniques d’anémie
II.1.4 Répartition des patients selon la circonstance de découverte de l’anémie
II.1.5 Caractéristiques de l’anémie
II.1.6 Caractéristique de l’anémie chez les patients présentant des signes d’anémie cliniques
II.1.7 Caractéristique de l’anémie au cours des hémorragies
II.1.8 Caractéristiques de l’anémie au cours des pathologies cancéreuses
II.1.9 Caractéristiques de l’anémie au cours des pathologies cardiovasculaires et rénales
II.1.10. Caractéristique de l’anémie chez les qui avaient présenté un panchement
II.1.10 Caractéristiques de l’anémie chez les patients ayant présenté un processus inflammatoire
II.1.11 Caractéristiques de l’anémie chez les patients drépanocytaires
II.1.12 Caractéristique de l’anémie au cours des traumatismes
II.2.Etude analytique
II.2.1. Relation entre la survenue d’une anémie et le genre
II.2.2. Relation entre la survenue d’une anémie et l’âge
II.2.3. Relation entre la survenue d’une anémie et pathologies
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
I. Selon la frequence
II. Selon le genre
III. Selon l’âge
IV. Selon le service prescripteur
V. Selon la presence ou non de signe clinique
VI. Selon la circonstance de decouverte de l’anemie
VII. Selon les caracteristiques de l’anemie
VII.1 Selon le taux de l’hémoglobine
VII.2 Selon le VGM et TCMH
VIII. SELON LES CARACTERISTIQUES DE L’ANEMIE AU COURS DES PATHOLOGIES ETIOLOGIQUES
VIII.1 Pathologies cancéreuses
VIII.2 Pathologies cardiovasculaires et rénales
VIII.3 Processus inflammatoire
VIII.4 Patients drépanocytaires
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
Télécharger le rapport complet