Madagascar est reconnue dans le monde entier comme une destination écotouristique avec une richesse écologique inestimable. Elle est considérée comme un sanctuaire de la nature. Cette nature est caractérisée par un haut degré d’endémisme. Cette grande potentialité offre à la Grande Ile la possibilité de bien se positionner par rapport au marché de l’écotourisme. Chaque année, le nombre de touristes dans les « Parcs Phares » ne cesse d’augmenter, particulièrement à Andasibe. Afin de satisfaire les clients, différents circuits ont été créés et de nouvelles infrastructures ont été installées. Et pour répondre aux différents besoins de visiteurs croissants, les services accessoires sont de plus en plus développés. Par rapport aux efforts entrepris, il s’avère indispensable de connaitre les impacts bénéfiques sur la gestion du Parc aussi bien sur le plan financier que sur le développement de la communauté locale en vue d’une conservation durable.
Le Parc National Andasibe Mantadia (PNAM) possède une exceptionnelle richesse biologique, siège de formations forestières représentatives des forêts denses tropicales humides de l’Est de Madagascar. Il est constitué de deux Aires Protégées destinées à l’écotourisme. La présente recherche intitulée: « Contribution à l’évaluation de la gestion du Parc National Andasibe Mantadia face au développement de l’écotourisme.» a été incitée par l’amour de la nature et l’initiative de contribuer à la conservation de cette nature actuellement très fragilisée. Le choix du site d’Andasibe est justifié par les faits que : le PNAM est le Parc National le plus proche de la capitale et facile à accéder, il est le deuxième Parc National le plus visité de Madagascar après le Parc National Isalo. Le Parc National Andasibe Mantadia est parmi les parcs les plus visités par les touristes, aussi bien nationaux qu’internationaux, à Madagascar. La Route Nationale RN2 favorise son accessibilité, et la présence exceptionnelle du plus gros lémurien Indri Indri (‘Babakoto’) augmente l’intérêt biologique du site. En conséquence, le PNAM contribue dans une large part au développement économique du pays, particulièrement via l’écotourisme.
Andasibe : Le Parc National le plus proche de la capitale
Andasibe : un lieu historique et touristique
Les spécificités du village d’Andasibe
Un ancien campement de voyageurs
Andasibe était autrefois une région de campement des voyageurs. Le mot « Andasibe » vient des deux mots « Lasy » et « Be » qui veut dire respectivement « Campement » et « Grand ». Comme son nom l’indique, l’appellation « Andasibe » trouve son origine dans le début de l’histoire de la région (Source: Monographie de la Commune Rurale d’Andasibe, 2008, p5) Il se trouve à mi- chemin de la mer vers les hautes terres centrales. C’est l’un des accès faciles pour traverser la falaise. Avant le XVIIIème siècle, les émigrants austronésiens étaient obligés de s’infiltrer vers les hautes terres centrales après avoir occupé des espaces dans les régions côtières. Andasibe constituait une des étapes d’immigration. Vers XVIII et XIXième siècle, était l’étape entre Antananarivo et le port. En conséquence, les activités des colons français dans la région s’étaient intensifiées. En 1910, Andasibe était devenu un simple campement des villageois forestiers, avec le service des eaux et forêts. De 1924 à 1927, en accord avec les Services des Eaux et Forêts, la société de chemins de Fer a planté des eucalyptus en compensation de la forêt naturelle dont l’exploitation lui avait été accordée pour subvenir à ses besoins en bois d’énergie pour les locomotives à vapeur et en traverses de chemin de Fer. C’est entre ces années là que des travailleurs immigrent à Andasibe. Notons que Andasibe était communément appelé Périnet. C’était le nom d’un Sous Lieutenant français responsable de la construction du chemin de fer dans la région (vers 1901) et qui était réputé pour l’excellence de ses relations avec la communauté locale. Mais l’appellation d’Andasibe a été reprise après la colonisation et reconnue officiellement. En 1940, Izouard un colon français commença à s’installer et à exploiter les gisements de graphite de la région de Falierana et Andasifahatelo avec Arsène Louys un autre colon français. Leurs usines furent à l’origine de création d’immigration d’emploi et l’extension du village d’Andasibe. Il existait ainsi des petits campements dans la région comme l’indique la toponynie Andasifahatelo, Andasifahaefatra, Andasifahadimy, Andasifahaenina, Andasitenina, Andasihanaka, Andasindrainikabary. (Source: Monographie de la Commune Rurale d’ Andasibe, 2008, p5) .
Une zone de migration par excellence avec une population cosmopolite
La cause principale de l’afflux de la population dans la région d’Andasibe actuellement est l’exploitation minière de l’entreprise cherite sous-traitante dans le projet Ambatovy (dans l’exploitation le Nickel et le Cobalts)(Source : Monographie Commune Rurale Andasibe 2008) qui nécessite beaucoup de main d’œuvre car le transport sous terrain des produits passe à Andasibe, puis cela s’est intensifié peu à peu, favorisant aussi les petits commerces et l’implantation des ouvriers dans la région avec leur ménage. Au début, c’était surtout les familles « Bezanozano » bien habituées aux forêts qui travaillent pour les exploitants, puis venaient les « Betsimisaraka » et enfin les autres ethnies (Betsileo, Merina…) Actuellement, la région est à prédominance Betsimisaraka. Cet engouement a débuté vers 1910. On note aussi la présence de quelques étrangers comme ceux d’origine chinoise qui occupent le commerce dans la ville d’Andasibe et les Français, propriétaires des sociétés d’exploitation de graphite. La population d’Andasibe compte 13186 habitants au total en 2009. La densité de la population est de 34,39 habitants par km2 . Comme dans l’autre chef lieu de commune, la population est concentrée à Andasibe centre où se concentrent tous les services administratifs et les infrastructures.
Une zone intégrante des deux Aires Protégées
Le PNAM est constitué de deux Aires Protégées : la Réserve Spéciale d’Analamazaotra et le Parc National de Mantadia. Selon le Plan de Gestion Régionale des Aires Protégées (mai 2001), le PNAM est classé dans un niveau 1 en terme de l’écotourisme (Parc phare) parce qu’il est doté d’un potentiel exceptionnel important, c’est-à-dire une Aire Protégée qui constitue le centre d’attraction des visiteurs dans une région ou un circuit donné. Elle représente des destinations touristiques majeures à Madagascar, ayant un volume de visiteurs très élevé (plus de 25000 visiteurs par an) .
– la Réserve Spéciale d’Analamazaotra établie le 21 juin 1970 par arrêté N°2278 MAER/ SEGREF/FOR, située à 25 km de Moramanga,18°28’sud, 48°28’est. Surface totale de 810ha. Cette Réserve Spéciale est dédiée à la protection du plus grand lémurien malgache : IndriIndri ou « Babakoto ». Un parc à orchidées y est également ouvert au public.
– le Parc National de Mantadia (PNM) a été établi le 11 janvier 1989 par décret N° 89-011. Il a une superficie de 15480 ha avec sa zone de protection et se situe environ 7km de la Réserve Spéciale d’Indri. Alors au total la superficie du Parc National Andasibe Mantadia est 16290ha.
Andasibe : un milieu géographique riche en potentiel
Andasibe, Chef lieu de l’arrondissement administratif et de la Commune Rurale, se trouve à 135 km à l’est de la Capitale, 215 km au sud ouest de Toamasina. 25 km à l’est de Moramanga son chef lieu de District Andasibe est une des gares ferroviaires de la ligne
Antananarivo Côte Est (TCE).
Au nord, se trouve la Commune Rurale de Morarano,
Au sud, la Commune Rurale de Lakato,
A l’est, Commune Rurale d’Ambatovola,
A l’ouest, Commune Rurale Ampasipotsy- gare et Ambohibary (cf. Carte 2, p8 bis) .
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Contexte
Problématique
Objectifs
Hypothèses
Méthodologie
Problèmes rencontrés
PREMIERE PARTIE : Andasibe : Le Parc National le plus proche de la capitale
Chapitre I : Andasibe: un lieu historique et touristique
1.1. Les spécificités du village d’Andasibe
1.2.Andasibe : un milieu géographique riche en potentiel
1.3. Le Parc National Andasibe Mantadia est le Parc Phare de la RN2
Chapitre II : L’écotourisme à Andasibe
2.1. Les caractéristiques de l’écotourisme à Andasibe
2.2. Les prérogatives de Madagascar National Parks dans les Aires Protégées
Chapitre III : Les produits écotouristiques du PNAM
3.1. Une multitude de circuits spécifiques dans le PNAM
3.2. Les infrastructures d’accueil
3.3. Les centres d’accueil
3.4. Les guides et organisations
DEUXIEME PARTIE : Les impacts des activités écotouristiques dans le PNAM et sur les zones périphériques
Chapitre IV : Impacts au niveau de la conservation
4.1.Impacts positifs
Développement de la recherche
Changement de mentalité vis à vis de la protection de l’environnement
4.2.Impacts négatifs
Un écosystème perturbé
Des pistes en cours de destruction
Disparition de certaines espèces par la collecte d’échantillon
Pollution causée par l’inattention des visiteurs
Chapitre V : Impacts sociaux de l’écotourisme
5.1.Impacts positifs
Amélioration de vie de la population locale par la création d’emploi
Développement de la région d’Andasibe avec ses secteurs d’activité
Apport culturel des visiteurs à la population riveraine du Parc
Mise en valeur de culture traditionnelle
5.2.Impacts négatifs
Insatisfaction de certaines populations par le transfert d’habitation
Insatisfaction de certaines populations par la création de guichet unique
Insatisfaction de certaines populations par l’annulation de visite nocturne
Chapitre VI : Impacts de l’écotourisme dans le domaine économique
6.1.Impacts positifs
L’écotourisme procure des devises à la caisse nationale
Changement d’habitude de vie de la population
Reconsidération des articles de souvenirs avec sa vente dans l’écoshop
6.2.Impacts négatifs
La répartition inéquitable des avantages
Le recul de la population dans la production agricole
TROISIEME PARTIE: Discussions, Recommandations et Conceptions de normes pour un écotourisme réussi
Chapitre VII : Comparaison des deux Parcs Nationaux PNAM et PNR et vérification des hypothèses de départ
7.1 . Atouts des deux Parcs
7.2. Ressemblances des deux Parcs
7.3. Différences entre les deux parcs
Chapitre VIII: Recommandations et Conceptions de normes pour le développement de l’écotourisme
8.1. Recommandations pour le développement du PNAM
Recommandations sur la gestion du PNAM
Recommandations sur les aménagements et sur les infrastructures dans le PNAM
Recommandations sociales aux environs du PNAM
8.2.Conceptions de normes sur les infrastructures d’accueil écotouristiques
Conceptions de normes de panneaux d’interprétation
Conceptions de normes d’une aire de repos
Conceptions de normes de toilette
Conceptions de normes de pont et de passerelle
Chapitre IX : Constatation marketing
9.1. Les objectifs principaux et étude de marché de l’écotourisme du PNAM
9.2. Identification des clients du Parc et les concurrents
9.3. Les moyens et technique de vente
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES