Ancrage disciplinaire : la théorie de Hildegarde Peplau

Ancrage disciplinaire : la théorie de Hildegarde Peplau

PROBLÉMATIQUE

Comme énoncé précédemment, au cours de notre deuxième année de formation, nous avons été amenées à effectuer un travail sur le thème de la violence dans les soins. Ce dernier a représenté les prémices de ce travail de Bachelor qui était jusqu’à lors inachevé. Nous avons fait des recherches sur la violence dans les soins, ce qui nous a permis de nous questionner sur notre rôle infirmier face à cette problématique. Selon l’article de recherche de Perron, Jacob, Beauvais, Corbeil et Bérubé (2015), le personnel infirmier est l’un des métiers où les professionnels sont les plus exposés à la violence. Parmi la multitude de services dans lesquels peut travailler un infirmier, le domaine de la psychiatrie est celui où l’on retrouve le plus de violence (Shield & Wilkins, 2014, cités par Perron et al., 2015, p.48). Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2002), la violence est une thématique qui nous concerne tous : elle est présente « dans la rue, chez nous, à l’école, au travail et ailleurs encore ». Cette organisation définit la violence comme suit : « l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté ». De plus, l’acte violent « entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès ». En effet, l’OMS comptabilise 1,4 million de morts par année dû à la violence (2017), ce qui correspond à environ 2,5% des décès sur une année. L’impact que la violence peut avoir sur un individu dépend de sa construction psychique de base. Selon Fanguin (2009), en psychanalyse, la construction psychique est composée de trois instances appelées le Ça, le Moi et le Surmoi. Ils « sont les aspects structurés du psychisme humain à partir desquels la personne ressent, appréhende le réel et interagit avec les autres et avec le monde environnant » (pp.30-31). Selon le psychanalyste Sigmund Freud, ces trois entités diffèrent selon la personnalité et le développement de chaque personne. « Le Ça est le réservoir héréditaire de pulsions instinctuelles chaotiques, non encore en harmonie les unes avec les autres, ni avec les faits de la réalité extérieure » (Fanguin, 2009, pp.30-31). Le Moi correspond à la « partie intégratrice de la personnalité » (Fanguin, 2009, pp.30-31). Selon Fanguin (2009), les fonctions du Moi sont de modifier, sélectionner, contrôler ou encore coordonner « les tendances du Ça » ainsi que rejeter ou modifier « celles qui sont en conflit avec la réalité extérieure » (pp.30-31). 10 Le Moi conscient a une importante capacité à s’adapter que ce soit à des comportements ou à des situations. Il a pour fonction de choisir entre réprimer, modifier ou mettre certains désirs ou certaines pulsions à exécution. Selon les situations, si elles sont à caractère traumatisant, elles peuvent engendrer des troubles psychiques chez une personne psychiquement saine de base car la personne n’est pas dans la capacité de gérer et d’y faire face (Fanguin, 2009, pp.30-31). Lorsque la « fonction d’intégration subit un échec », les mécanismes de défense entrent en jeu. Ces derniers se créent durant l’enfance de la personne. Lors d’une situation traumatisante, le Moi tente de se défendre contre un stimulus et tente de garder un certain équilibre et tend vers l’adaptation, par le biais d’un mécanisme de défense. Ces derniers « servent ainsi, d’une part, à conserver à l’individu une certaine intégrité vis-àvis des contenus qui ont été préalablement conscients mais qui menacent de rompre l’équilibre qu’il a trouvé » (Ratté, 2002, p. 69). Ils permettent également de contenir les émotions et ainsi d’éviter une angoisse. Les mécanismes de défenses doivent être « adaptatifs » (Ratté, 2002, p.69). Ils s’avèrent être pathologiques lorsqu’ils deviennent rigides et chroniques ; ils risquent alors d’étouffer le Moi et, donc, de réduire « les possibilités de réponses nuancées dans les différentes situations de la vie » (Ratté, 2002, p.69). De plus, les mécanismes de défense pathologiques, dits caractériels, induisent un « rétrécissement de la conscience » (Ratté, 2002, p.69). La dernière instance psychique est le Surmoi. Il représente la partie la plus consciente de l’appareil psychique. Il incarne également le « code social », il peut donc différer selon les cultures, les croyances, les religions. Il « s’incorpore progressivement à la personnalité pour [enfin] en devenir une partie » (Fanguin, 2009, pp.30-31). Selon Ratté (2002), du moment où la personne ne rencontre aucun événement ou situation risquant de perturber l’équilibre intrapsychique qu’il s’est créé, il est « normal ». Fanguin fait la distinction entre le concept de normalité et de la non-normalité. La normalité psychique correspond à un équilibre intrapsychique et intersubjectif. La normalité psychologique étant une question d’équilibre, la balance peut, à tout moment, pencher vers un trouble psychique. En effet, les événements de la vie de tous les jours impromptus ou douloureux peuvent faire tendre l’équilibre psychique vers le pathologique, dû à une « accumulation d’insatisfactions et de contrariétés que l’on ne supporte plus » (Fanguin, 2009). Être normal n’est pas une absence totale de problèmes ou de troubles, mais c’est « réussir à gérer ses contradictions (internes) et aussi ses conflits avec les autres, parvenir à compenser 11 ses insuffisances, faire face à celles des autres, pouvoir réaliser des compromis permettant de maintenir un équilibre psychique satisfaisant » (Fanguin, 2009). Comme expliqué plus haut, la normalité comprend les caractéristiques singulières de chacun ; ne pas être comme les autres ne signifie pas ne pas être normal. En effet, il faut rester en congruence avec soi-même, « son histoire, […] ses limites, [et] assum[er] sa différence dans le respect des autres (Fanguin, 2009, pp.37-54).

Modèle théorique

Selon Pepin, Kérouac, & Ducharme (2017) « les infirmières se sont efforcées de préciser leur domaine d’investigation et de pratique ainsi que leur contribution à la santé des personnes et des populations ». Elles ont voulu décrire avec précision leurs activités liées à la santé peu importe leur milieu de pratique (p.3). Dans la pratique, la profession d’infirmier regroupe la clinique, la gestion, la formation et la recherche. En effet, la profession en tant que telle est décrite par le Larousse (S.d) comme étant : « Une activité rémunérée et régulière exercée pour gagner sa vie : Métier de caractère intellectuel, artistique, etc., qui donne une position sociale plus ou moins prestigieuse. Ensemble des personnes exerçant un même métier ». La discipline infirmière (Larousse, S.d) est la : Branche de la connaissance pouvant donner matière à un enseignement. Ensemble de lois, d’obligations qui régissent une collectivité et destinées à y faire régner l’ordre. Aptitude de quelqu’un à obéir à ces règles, obéissance, soumission aux règles que s’est données le groupe auquel on appartient. Règle de conduite que l’on s’impose, maîtrise de soi, sens du devoir. La discipline infirmière englobe la profession ainsi que les sciences infirmières. On peut se demander la différence entre les deux, qu’est-elle vraiment ? Ces dernières décennies, la discipline infirmière s’est développée grâce à des théoriciennes qui ont créé des théories et des modèles conceptuels permettant de soutenir les connaissances et savoirs de la profession. Ces derniers permettent de guider la pratique professionnelle en y apportant une plus-value (Pepin et al., 2017, p.4). Parmi ces nombreux concepts et théories, des auteurs, telle que Fawcett (1978, 1984), ont remarqué que les méta-concepts « personnes, environnement, santé et soin » revenaient de manière systématique indépendamment des théoriciens (Pepin et al., 2010, p.5). Selon Pepin et al. (2010), la manière dont les infirmiers prenne en compte ces quatre métaconcepts, de manière interreliée, dans un contexte de prise en soin « clarifie le domaine de la discipline infirmière » (p.5). Les travaux des différentes théoriciennes ont été classé selon Fawcett dans : la « hiérarchie des connaissances » selon leur niveau d’abstraction. Les méta-paradigmes se situent au sommet de la hiérarchie. Dans cette hiérarchie des connaissances, les concepts ont été liés à 19 plusieurs théories. Ces théories ont été décrites par des théoriciennes qui ont chacune un point de vue et une façon d’entrer en relation de manière différente. Chacune d’elle définit les méta-concepts afin de les amener à créer des modèles conceptuels pour la finalisation de leurs théories. Ces travaux font partie de différents paradigmes. Thomas Kuhn (1970) cité par Debout (2008) définit « la notion de paradigme comme la vision du monde communément admise par les membres d’une communauté scientifique. Un paradigme, une fois adopté par une communauté scientifique, va guider les activités au sein de cette discipline » (p.76). Selon les auteurs ci-dessous, les paradigmes sont classifiés dans différentes catégories.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Introduction
1. Problématique
2. Modèle théorique
2.1. Modèle théorique
2.2. Ancrage disciplinaire : la théorie de Hildegarde Peplau
Assomptions
Méta-concepts
Les 4 phases de Hildegarde Peplau
Les différents rôles
3. Méthode
3.1. Sources d’information et stratégie de recherche documentaire
3.2. Tableau 1. PICOT
3.3. Titres des articles sélectionnés
3.4. Tableau 2 : Diagramme de flux
3.5. Tableau 3. Équation de recherche utilisée pour la recherche d’articles
4. Résultats
4.1. Analyse critique des articles retenus
Conséquences de la violence sur les infirmiers par des patients atteints d’une
pathologie psychiatrique
Facteurs favorisant les actes de violence chez le patient psychiatrique
Les stratégies de prise en soin des patients psychiatriques violents
Difficultés de la prise en soins en milieu carcéral
5. Tableau comparatif
5.1. Tableau 4. Tableau comparatif des études retenues pour l’analyse critique.
6. Discussion
6.1. Recommandations
6.2. Limites
7. Références
8. Annexes

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