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Diagnostic du cancer de la prostate
Le diagnostic du cancer de la prostate repose sur la preuve anatomopathologique des biopsies prostatiques. Elles sont rรฉalisรฉes au mieux sous contrรดle รฉchographique, soit par guidage visuel (repรฉrage cognitif), soit par des techniques de fusion dโimages IRMรฉchographie, par voie trans-rectale ou trans-pรฉrinรฉale. Une antibioprophylaxie et une analgรฉsie par bloc prostatique avant rรฉalisation des biopsies sont recommandรฉes (grade fort).
Lโindication de la rรฉalisation des biopsies prostatiques reposent sur plusieurs critรจres :
– le toucher rectal (TR), recommandรฉ avant tout dosage du PSA total, et qui doit conduire ร des biopsies prostatiques sโil est anormal quel que soit le taux de PSA total.
– le dosage du PSA total, biomarqueur spรฉcifique de lโรฉpithรฉlium prostatique, et non du cancer de prostate. Le risque de cancer de la prostate augmente avec la valeur du PSA total. La densitรฉ de PSA (PSA total/Volume prostatique) peut aider ร poser lโindication dโune premiรจre sรฉrie de biopsies prostatiques.
Dโaprรจs les derniรจres Recommandations du CCAFU Prostate 2020-2022, lโIRM prostatique est indiquรฉe avant toute biopsie en cas de suspicion clinique de cancer de prostate (grade fort).
En cas dโIRM positive (PI-RADS supรฉrieur ou รฉgal ร 3), des biopsies ciblรฉes sont associรฉes aux 12 biopsies systรฉmatiques (grade fort) (21).
En cas dโIRM normale, devant une suspicion de cancer de prostate, les biopsies systรฉmatiques restent indiquรฉes. Il est possible dโopter pour une surveillance plutรดt que la rรฉalisation de biopsie en fonction du niveau de risque, aprรจs discussion avec le patient (grade faible).
Anatomopathologie du cancer de la prostate
Lโanalyse histologique des biopsies permet de conclure ร la prรฉsence ou lโabsence de cancer de prostate dont la forme tumorale la plus habituelle est lโadรฉnocarcinome prostatique (> 95% des cas) (22,23).
Sa localisation est en gรฉnรฉral dans la zone pรฉriphรฉrique de la prostate (> 70% cas), รฉtant alors accessible au toucher rectal ร partir dโun certain volume. Environ 10% des cancers de prostate sont antรฉrieurs, et 20% dans la zone de transition. Ils sont alors souvent diagnostiquรฉs lors de lโanalyse des piรจces opรฉratoires lors du traitement dโune hypertrophie bรฉnigne de prostate par endoscopie ou adรฉnomectomie voie haute.
Le cancer de la prostate est habituellement multifocal, au sein du mรชme lobe ou atteignant les deux lobes prostatiques, dans plus de 85% des cas.
Extension du cancer de la prostate
La cinรฉtique dโextension du cancer de la prostate est dรฉpendante du stade de la tumeur concernรฉe chez un individu donnรฉ, caractรฉrisรฉe notamment par le degrรฉ dโagressivitรฉ.
Le cancer de la prostate sโรฉtend gรฉnรฉralement ร la graisse pรฉri-prostatique et dans la majoritรฉ des cas ร la partie postรฉro-latรฉrale de la glande via les espaces pรฉri-nerveux, puis atteint les vรฉsicules sรฉminales par contiguรฏtรฉ (extension directe ร partir des canaux รฉjaculateurs ou de la graisse de voisinage) ou exceptionnellement par mรฉtastase.
Lโextension rรฉgionale peut se manifester par un envahissement du col vรฉsical, du trigone pouvant se compliquer dโurรฉtรฉro-hydronรฉphrose, mais aussi de la base des uretรจres voire de la paroi pelvienne.
Si lโatteinte rectale est possible en cas de cancer de la prostate localement avancรฉ avec volume tumoral important, elle reste nรฉanmoins rare grรขce ร une protection du rectum par le fascia de Denonvilliers situรฉ en arriรจre de la prostate.
Les mรฉtastases les plus frรฉquentes du cancer de la prostate sont ganglionnaires et osseuses. Les premiers relais ganglionnaires sont obturateurs et sacrรฉs, puis iliaques internes et primitifs, puis rรฉtro-pรฉritonรฉaux lombo-aortiques voire sus-diaphragmatiques.
Le cancer de la prostate est ostรฉophile, avec des mรฉtastases osseuses se rรฉpandant par voie hรฉmatogรจne de faรงon prรฉdominante au niveau du squelette axial, touchant prรฉfรฉrentiellement le bassin, le rachis, les cรดtes et le sternum.
Lโatteinte pulmonaire, bien que frรฉquentes sur les autopsies rรฉalisรฉes, est peu dรฉtectรฉe cliniquement en routine, et les autres localisations (hรฉpatiques, surrรฉnaliennes, rรฉnales, cutanรฉesโฆ) sont exceptionnelles (24).
En ce qui concerne les autres formes histologiques, les nรฉoplasies intra-รฉpithรฉliales (ยซ prostatic intraepithรฉlial nรฉoplasia ยป ou PIN) sont constituรฉes dโacinis ou de canaux prostatiques composรฉs de cellules atypiques de haut grade malgrรฉ une architecture bรฉnigne.
En cas de PIN dit de ยซ haut grade ยป รฉtendue sur trois biopsies ou plus sans adรฉnocarcinome prostatique identifiรฉ, une deuxiรจme sรฉrie de biopsies est indiquรฉe (grade A). En effet on rapporte leur prรฉsence dans en moyenne 6% des biopsies prostatiques (0,7-20%), avec en cas de seconde sรฉrie de biopsie une mise en รฉvidence de cancer prostatique dans plus de 50% des cas (24-75%) dans certaines sรฉries (25).
Les autres formes tumorales sont trรจs minoritaires et sont reprรฉsentรฉes entre autres par les sarcomes, lymphomes, ou encore des carcinomes รฉpidermoรฏdes, sarcomatoรฏdes ou neuroendocrines.
Groupes pronostiques du cancer de la prostate
Le systรจme de grade de Gleason est le fondement de la classification des adรฉnocarcinomes de prostate.
Dรฉfini en 1966, il comportait 5 grades architecturaux allant de 1 ร 5 et dont la somme dรฉfinissait un score de 2 ร 10, en ajoutant les deux principaux grades de Gleason ou en doublant le grade dans le cas oรน lโarchitecture est uniforme.
Ce systรจme a รฉtรฉ modifiรฉ par la rรฉvision de lโInternational Society of Urological Pathology (ISUP) dโabord en 2005 pour toujours inclure le grade le plus รฉlevรฉ dans le score de Gleason, quel que soit son รฉtendue, et en รฉliminant les grades 1 et 2 (26). Puis en 2014 lโISUP a ajoutรฉ une classification pronostique limitant en 5 grades le cancer de la prostate avec une corrรฉlation optimale avec les donnรฉes actuelles, en distinguant notamment les scores de Gleason avec un grade 3 majoritaires ou 4 majoritaires, dont la diffรฉrence clinique est significative (27โ29).
Cette classification ISUP de 2014 a รฉtรฉ validรฉe par plusieurs รฉtudes multi-centriques.
Bilan dโextension du cancer de la prostate
Ses modalitรฉs dรฉpendent du groupe pronostique auquel appartient un patient donnรฉ.
Pour les patients :
– A risque faible : IRM prostatique et pelvienne (rรฉalisรฉe avant les biopsies), sans autre bilan complรฉmentaire (grade fort).
– A risque intermรฉdiaire : IRM prostatique et pelvienne (rรฉalisรฉe avant les biopsies), avec une Tomoscintigraphie osseuse si ISUP supรฉrieur ou รฉgal ร 3 (grade fort).
– A haut risque : IRM prostatique et pelvienne, Tomoscintigraphie osseuse, TDM thoraco-abdomino-pelvienne (grade fort).
De faรงon optionnelle, une imagerie peut รชtre rรฉalisรฉe en complรฉment du bilan standard pour ces patients (grade faible). Le TEP-PSMA, encore en ATU nominative dans le bilan de rechute biologique en France, est supรฉrieur ร la scintigraphie osseuse couplรฉe au scanner pour la dรฉtection des mรฉtastases ganglionnaires et ร distance. En lโabsence de TEP-PSMA, le TEP-choline peut sโenvisager, sans preuve de sa supรฉrioritรฉ ร lโimagerie conventionnelle.
Options thรฉrapeutiques du cancer de la prostate localisรฉ
La prise en charge du cancer de la prostate dรฉpend pour un patient donnรฉ de ses comorbiditรฉs influenรงant la probabilitรฉ de survie, de lโinformation dรฉlivrรฉe au patient concernant les bรฉnรฉfices et risques de chaque traitement et de ses prรฉfรฉrences. Ainsi il est nรฉcessaire de prendre en compte lโรขge du patient au diagnostic, des troubles fonctionnels et des diverses contre-indications.
Les diffรฉrentes modalitรฉs et options thรฉrapeutiques du cancer de la prostate ร un stade localisรฉ (vs. localement avancรฉ ou mรฉtastatique) varient en fonction du risque de rรฉcidive aprรจs traitement curatif.
Il est ร noter que pour tout patient ayant une espรฉrance de vie limitรฉe (moins de 10 ans) en raison de pathologies pathologies associรฉes, lโabstention surveillance (ou watchful waiting) est ร proposer. Elle sโinscrit dans une dรฉmarche uniquement palliative, avec un traitement pour les patients atteints de cancers de la prostate devenant symptomatiques ou mรฉtastatiques, et ร une surveillance stricte de tout cancer localisรฉ asymptomatique.
En effet, en cas de comorbiditรฉs, quel que soit le grade de la tumeur localisรฉe, le risque de dรฉcรจs dโune autre cause que le cancer de la prostate est bien supรฉrieur ร sa mortalitรฉ spรฉcifique ร 5 ans et 10 ans quel que soit lโรขge du patient. (32)
Des essais rรฉcents (SPCG-4, PIVOT) ont permis de mettre en รฉvidence que le bรฉnรฉfice attendu en cas de traitement curatif local du cancer de la prostate ร un stade localisรฉ nโest objectivรฉ quโaprรจs 10 ans de survie, et est considรฉrรฉ comme non significatif chez les patients avec une espรฉrance de vie limitรฉe (33,34).
Cancer de la prostate ร haut risque :
– Radiothรฉrapie + suppression androgรฉnique longue : le traitement local est assurรฉ par la radiothรฉrapie mais il est nรฉcessaire dโy associer une suppression androgรฉnique.
En effet lโhormono-radiothรฉrapie est supรฉrieure ร la radiothรฉrapie exclusive sur le contrรดle local, le contrรดle biochimique, lโapparition de mรฉtastases et la survie ร 10 ans (40,41). Elle est รฉgalement supรฉrieure ร lโhormonothรฉrapie seule sur le contrรดle biochimique, la survie globale et sans mรฉtastases (42,43). La radiothรฉrapie permet en plus un contrรดle local pour ces tumeurs parfois localement avancรฉes sans mรฉtastases ร distance.
La suppression androgรฉnique a pour objectif de diminuer les effets des androgรจnes par trois mรฉcanismes : la suppression de leur sรฉcrรฉtion, la suppression de leur synthรจse et lโinhibition du rรฉcepteur des androgรจnes. Son efficacitรฉ est objectivรฉe par la testostรฉronรฉmie totale avec un seuil optimal fixรฉ ร 20 ng/mL. Ses effets secondaires sont nombreux et peuvent rapidement impacter la qualitรฉ de vie des patients (bouffรฉes de chaleur, troubles de la libido et de lโรฉrection, asthรฉnie, altรฉration cognitive, sarcopรฉnie, syndrome mรฉtabolique etcโฆ).
Elle doit รชtre de longue durรฉe (2-3 ans), car supรฉrieure ร lโhormonothรฉrapie courte (4-6 mois) pour la survie sans rรฉcidive biochimique, la survie sans rรฉcidive clinique ou encore la survie sans mรฉtastase (44). La durรฉe minimale ร assurer pour la suppression androgรฉnique des cancers ร haut risque est de 18 mois. Concernant la radiothรฉrapie, les essais randomisรฉs prรฉconisaient une irradiation pelvienne systรฉmatique avec une dose dรฉlivrรฉe ร la prostate de 70 Gy.
– Prostatectomie totale : elle peut รชtre rรฉalisรฉe chez des patients sรฉlectionnรฉs avec un bilan dโextension nรฉgatif. Un traitement multimodal doit รชtre envisagรฉ en cas de critรจres pathologiques dรฉfavorables (โฅpT3 etcโฆ), et le patient doit en รชtre prรฉvenu en prรฉopรฉratoire. Le curage ganglionnaire รฉtendu doit รชtre rรฉalisรฉ dans ce groupe de patient. Lโobjectif demeure lโexรฉrรจse en marge saine permettant ainsi un contrรดle local optimal du cancer.
Marqueurs et donnรฉes biopsiques :
Le nombre de biopsies positives et le pourcentage dโenvahissement tumoral sur les biopsies sont des facteurs indรฉpendants dโenvahissement ganglionnaire.
De mรชme le score ISUP des biopsies est un facteur prรฉdictif puissant, avec un Odds Ratio (OR) de 3 pour les ISUP 5 par rapport aux ISUP 4 (IC 95% 1,3-7,6).
Imagerie :
– Scanner et IRM :
Dโaprรจs les derniรจres recommandations du CCAFU, le scanner nโest pas recommandรฉ pour la stadification ganglionnaire dรจs lors quโune IRM prostatique avec acquisition ganglionnaire est disponible.
Le scanner et lโIRM dรฉterminent une mรฉtastase ganglionnaire en utilisant le diamรจtre des ganglions et leur morphologie.
Nรฉanmoins, la taille des ganglions non mรฉtastatiques, parfois inflammatoires, varie grandement et peut รชtre supรฉrieure ร celle des ganglions mรฉtastatiques. Habituellement la taille normale maximale la plus souvent citรฉe est de 8 mm ร lโรฉtage pelvien et de 10 mm en dehors. Si lโon diminue ces critรจres, la sensibilitรฉ augmente mais la spรฉcificitรฉ diminue. La taille idรฉale pour discriminer les ganglions envahis et non envahis restent non connue ร ce jour (45).
Dโautres critรจres permettent de tenter de distinguer les deux formes : un ganglion non pathologique est oblong et contient du hile graisseux, tandis que les ganglions mรฉtastatiques ont une forme arrondie. De plus, les ganglions mรฉtastatiques ont un aspect hรฉtรฉrogรจne en sรฉquence T2, et la prรฉsence de nรฉcrose est รฉvocatrice de forme mรฉtastatique.
Dans une mรฉta-analyse datant de 2008 et reprenant 24 รฉtudes, Hovels et al. ont montrรฉ que la TDM et lโIRM avaient une sensibilitรฉ (24% pour TDM et 39% pour IRM) et une spรฉcificitรฉ (82% pour TDM et IRM) similaires et faibles dans la dรฉtection des ganglions mรฉtastatiques (46). Dans une รฉtude multicentrique rรฉcente chez 1091 patients ayant eu un curage ganglionnaire, la sensibilitรฉ du scanner et sa spรฉcificitรฉ รฉtaient respectivement de 8,8% et 98% (47).
LโIRM en sรฉquence de diffusion semble รชtre particuliรจrement intรฉressante pour la dรฉtection de mรฉtastases dans des ganglions de taille normale, mais une IRM en diffusion nรฉgative ne permet pas dโexclure la prรฉsence de ganglions mรฉtastatiques (45,48).
Le scanner reste nรฉanmoins indiquรฉ en cas de contre-indication ร lโIRM.
– Tomographie par รฉmission de positons (TEP-TDM) :
โข TEP au FDG (18F-Fluoro-Dรฉoxy-Glucose) : pas dโindication dans le bilan ganglionnaire en raison du faible mรฉtabolisme du glucose dans le cancer de la prostate.
โข TEP-Choline : seule la 18F-Choline est disponible en France, avec un rรดle limitรฉ dansla stadification primaire du fait dโune sensibilitรฉ trรจs modรฉrรฉe. En effet dans une mรฉtaanalyse de 2014 portant sur 609 patients, la TEP-TDM ร la Choline a montrรฉ une sensibilitรฉ de 62% (IC 95% 51-66%) et une spรฉcificitรฉ de 92% (IC95% 89-94%) pour la dรฉtection des mรฉtastases ganglionnaires (49). Le risque de faux nรฉgatifs existe pour les ganglions de moins de 5 mm. Les rรฉsultats sont contradictoires dans les รฉtudes comparant la TEP-TDM ร lโIRM avec sรฉquences en diffusion concernant la supรฉrioritรฉ dโune technique par rapport ร lโautre. La TEP-TDM ร la Choline couplรฉe ร lโIRM semble amรฉliorer les performances de lโIRM pour le diagnostic des ganglions pathologiques au niveau pelvien par rapport ร lโIRM seule (50). Nรฉanmoins il nโexiste pas dโรฉtude ร ce jour comparant la TEP-IRM vs. TEP-TDM + IRM pour leur performance diagnostique pour les ganglions mรฉtastatiques ni pour le devenir et la survie des patients.
โข La TEP aux ligands du Prostate Specific Membrane Antigen (PSMA) marquรฉe au Gallium 68 ou au Fluor 18 est la technique avec la meilleure performance diagnostique pour le statut ganglionnaire prรฉ-chirurgical par rapport aux autres techniques dโimagerie. Une รฉtude prospective multicentrique rรฉcente publiรฉe en 2021 sโintรฉressant ร la dรฉtection des ganglions mรฉtastatiques par la TEP-TDM au PSMA avant prostatectomie totale et curage ganglionnaire conclue ร une sensibilitรฉ limitรฉe de 41,2% (IC 95% 19,4-66,5%) mais avec une spรฉcificitรฉ รฉlevรฉe ร 94% (IC 95% 86,9-97,5%).
Ces rรฉsultats renforcent la notion que la TEP-TDM au PSMA ne peut remplacer le curage ganglionnaire รฉtendu ร ce jour pour dรฉterminer le statut ganglionnaire (51).
Une mรฉta-analyse rรฉcente comportant 13 รฉtudes (1597 patients) a comparรฉ la TEPTDM au PSMA et lโIRM (52). La TEP-TDM au PSMA semble avoir une meilleure sensibilitรฉ et une spรฉcificitรฉ comparable ร lโIRM pour le statut ganglionnaire prรฉopรฉratoire pour les cancers de la prostate de risque intermรฉdiaire et de haut risque (sensibilitรฉ de 65 vs. 41% respectivement, et spรฉcificitรฉ de 94 vs. 92% respectivement).
Par ailleurs la TEP-TDM au PSMA dรฉtecte des mรฉtastases plus petites que la TEPTDM ร la Choline. Les probabilitรฉs de dรฉtection de 90% et 50% pour la Choline correspondent ร des tailles de mรฉtastases de 7,4 mm et 3,3 mm de petit axe respectivement contre 4,9 mm et 2,3 mm de petit axe pour le PSMA (53), avec cependant un risque persistant de faux nรฉgatifs en cas de mรฉtastases de moins de 5 mm.
Le curage ganglionnaire
Le curage ganglionnaire consiste en lโexรฉrรจse des ganglions lymphatiques de drainage de la prostate et doit รชtre rรฉalisรฉ lors de la prostatectomie totale lorsquโil est indiquรฉ. Il est dรฉcrit depuis la popularisation de la prostatectomie rรฉtro-pubienne par Walshs et al. dans les annรฉes 1980 (54). Cโest actuellement le moyen le plus fiable afin d’รฉvaluer lโatteinte ganglionnaire dans le cancer de la prostate. Il permet dโamรฉliorer nettement la stadification ganglionnaire en cas de risque intermรฉdiaire et รฉlevรฉ et doit รชtre considรฉrรฉ comme la technique de rรฉfรฉrence (3).
Curage ganglionnaire dans le cancer de la prostate
รtendu du curage : ilio-obturateur vs. pelvien รฉtendu
La discussion entre la rรฉalisation dโun curage ilio-obturateur ou pelvien รฉtendu lors de la prostatectomie totale รฉtait source de discussion il y a quelques annรฉes. La base de donnรฉes โCancer of the Prostate Strategic Urologic Research Endeavorโ (CaPSURE) dรฉmontrait dans les annรฉes 2000 une modification des pratiques chirurgicales avec notamment une diminution de lโรฉtendue du curage au fil des annรฉes, avec comme principaux arguments une diminution du risque de mรฉtastases ganglionnaires en cas de risque faible, la rรฉduction de la durรฉe opรฉratoire ย et la morbiditรฉ associรฉe ร un curage extensif.
Deux essais cliniques randomisรฉs publiรฉs en 2021 ont comparรฉ le curage limitรฉ ilio-obturateur et le curage pelvien รฉtendu dans le cancer de la prostate.
Ainsi Jean F.P. Lestingi et al. ont permis de mettre en รฉvidence une sous-estimation du statut ganglionnaire en cas de curage limitรฉ ilio-obturateur en comparaison avec le curage รฉtendu (55). En revanche, sur les critรจres oncologiques, le curage รฉtendu nโa pas montrรฉ de bรฉnรฉfice sur le curage limitรฉ en termes de survie sans rรฉcidive biologique, de survie sans mรฉtastase ou encore de survie spรฉcifique. Dans lโautre essai contrรดlรฉ de Karim A. Toujer et al., aucune diffรฉrence entre les deux techniques de dissection nโa รฉtรฉ mise en รฉvidence concernant la survie sans rรฉcidive biologique. Par ailleurs un taux de complication similaire a รฉtรฉ observรฉ dans les deux techniques (7,3% pour le curage limitรฉ vs. 6,4% pour le curage รฉtendu), avec une grande majoritรฉ de complications mineures.
En conclusion, bien que le curage รฉtendu ne semble pas apporter de bรฉnรฉfice oncologique par rapport au curage limitรฉ, il semble nรฉanmoins amรฉliorer la stadification ganglionnaire et apporter des informations essentielles sur le pronostic, et ce bien plus que toute autre technique disponible ร ce jour (56).
Cโest pourquoi le curage pelvien รฉtendu est la technique de rรฉfรฉrence actuellement recommandรฉe par les sociรฉtรฉs savantes franรงaises et europรฉennes (3,57).
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Table des matiรจres
I. TABLE DES ABREVIATIONS
II. INTRODUCTION
1) รpidรฉmiologie du cancer de la prostate
2) Facteurs de risque du cancer de la prostate
3) Dรฉpistage vs. dรฉtection prรฉcoce
4) Diagnostic du cancer de la prostate
5) Anatomopathologie du cancer de la prostate
6) Extension du cancer de la prostate
7) Stadification du cancer de la prostate
8) Groupes pronostiques du cancer de la prostate
9) Bilan dโextension du cancer de la prostate
10) Options thรฉrapeutiques du cancer de la prostate localisรฉ
a) Cancer de la prostate localisรฉ de faible risque
b) Cancer de la prostate localisรฉ de risque intermรฉdiaire
c) Cancer de la prostate ร haut risque
11) Statut ganglionnaire du cancer de la prostate
a) Marqueurs et donnรฉes biopsiques
b) Imagerie
c) Le curage ganglionnaire
12) Curage ganglionnaire dans le cancer de la prostate
a) รtendu du curage : ilio-obturateur vs. pelvien รฉtendu
b) Limites dโexรฉrรจse
c) Morbiditรฉ peropรฉratoire et post-opรฉratoire liรฉe au curage pelvien รฉtendu
d) Indications
e) Ganglion sentinelle
f) Incidence et pronostic des patients pN1
g) Recommandations actuelles pour la prise en charge des patients pN1
13) Objectifs de travail
III. MATERIEL ET METHODES
1) Critรจres dโinclusion
2) Critรจres dโexclusion
3) Population dโรฉtude
4) Critรจres de jugements principal et secondaires
5) Analyses statistiques
6) Covariables et suivi
IV. RESULTATS
V. DISCUSSIONS ET DONNEES ACTUELLES DE LA LITTERATURE
VI. CONCLUSION
VII. PERSPECTIVES
VIII. BIBLIOGRAPHIE
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