Anatomopathologie du cancer de la prostate

Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes

Diagnostic du cancer de la prostate

Le diagnostic du cancer de la prostate repose sur la preuve anatomopathologique des biopsies prostatiques. Elles sont rรฉalisรฉes au mieux sous contrรดle รฉchographique, soit par guidage visuel (repรฉrage cognitif), soit par des techniques de fusion dโ€™images IRMรฉchographie, par voie trans-rectale ou trans-pรฉrinรฉale. Une antibioprophylaxie et une analgรฉsie par bloc prostatique avant rรฉalisation des biopsies sont recommandรฉes (grade fort).
Lโ€™indication de la rรฉalisation des biopsies prostatiques reposent sur plusieurs critรจres :
– le toucher rectal (TR), recommandรฉ avant tout dosage du PSA total, et qui doit conduire ร  des biopsies prostatiques sโ€™il est anormal quel que soit le taux de PSA total.
– le dosage du PSA total, biomarqueur spรฉcifique de lโ€™รฉpithรฉlium prostatique, et non du cancer de prostate. Le risque de cancer de la prostate augmente avec la valeur du PSA total. La densitรฉ de PSA (PSA total/Volume prostatique) peut aider ร  poser lโ€™indication dโ€™une premiรจre sรฉrie de biopsies prostatiques.
Dโ€™aprรจs les derniรจres Recommandations du CCAFU Prostate 2020-2022, lโ€™IRM prostatique est indiquรฉe avant toute biopsie en cas de suspicion clinique de cancer de prostate (grade fort).
En cas dโ€™IRM positive (PI-RADS supรฉrieur ou รฉgal ร  3), des biopsies ciblรฉes sont associรฉes aux 12 biopsies systรฉmatiques (grade fort) (21).
En cas dโ€™IRM normale, devant une suspicion de cancer de prostate, les biopsies systรฉmatiques restent indiquรฉes. Il est possible dโ€™opter pour une surveillance plutรดt que la rรฉalisation de biopsie en fonction du niveau de risque, aprรจs discussion avec le patient (grade faible).

Anatomopathologie du cancer de la prostate

Lโ€™analyse histologique des biopsies permet de conclure ร  la prรฉsence ou lโ€™absence de cancer de prostate dont la forme tumorale la plus habituelle est lโ€™adรฉnocarcinome prostatique (> 95% des cas) (22,23).
Sa localisation est en gรฉnรฉral dans la zone pรฉriphรฉrique de la prostate (> 70% cas), รฉtant alors accessible au toucher rectal ร  partir dโ€™un certain volume. Environ 10% des cancers de prostate sont antรฉrieurs, et 20% dans la zone de transition. Ils sont alors souvent diagnostiquรฉs lors de lโ€™analyse des piรจces opรฉratoires lors du traitement dโ€™une hypertrophie bรฉnigne de prostate par endoscopie ou adรฉnomectomie voie haute.
Le cancer de la prostate est habituellement multifocal, au sein du mรชme lobe ou atteignant les deux lobes prostatiques, dans plus de 85% des cas.

Extension du cancer de la prostate

La cinรฉtique dโ€™extension du cancer de la prostate est dรฉpendante du stade de la tumeur concernรฉe chez un individu donnรฉ, caractรฉrisรฉe notamment par le degrรฉ dโ€™agressivitรฉ.
Le cancer de la prostate sโ€™รฉtend gรฉnรฉralement ร  la graisse pรฉri-prostatique et dans la majoritรฉ des cas ร  la partie postรฉro-latรฉrale de la glande via les espaces pรฉri-nerveux, puis atteint les vรฉsicules sรฉminales par contiguรฏtรฉ (extension directe ร  partir des canaux รฉjaculateurs ou de la graisse de voisinage) ou exceptionnellement par mรฉtastase.
Lโ€™extension rรฉgionale peut se manifester par un envahissement du col vรฉsical, du trigone pouvant se compliquer dโ€™urรฉtรฉro-hydronรฉphrose, mais aussi de la base des uretรจres voire de la paroi pelvienne.
Si lโ€™atteinte rectale est possible en cas de cancer de la prostate localement avancรฉ avec volume tumoral important, elle reste nรฉanmoins rare grรขce ร  une protection du rectum par le fascia de Denonvilliers situรฉ en arriรจre de la prostate.
Les mรฉtastases les plus frรฉquentes du cancer de la prostate sont ganglionnaires et osseuses. Les premiers relais ganglionnaires sont obturateurs et sacrรฉs, puis iliaques internes et primitifs, puis rรฉtro-pรฉritonรฉaux lombo-aortiques voire sus-diaphragmatiques.
Le cancer de la prostate est ostรฉophile, avec des mรฉtastases osseuses se rรฉpandant par voie hรฉmatogรจne de faรงon prรฉdominante au niveau du squelette axial, touchant prรฉfรฉrentiellement le bassin, le rachis, les cรดtes et le sternum.
Lโ€™atteinte pulmonaire, bien que frรฉquentes sur les autopsies rรฉalisรฉes, est peu dรฉtectรฉe cliniquement en routine, et les autres localisations (hรฉpatiques, surrรฉnaliennes, rรฉnales, cutanรฉesโ€ฆ) sont exceptionnelles (24).
En ce qui concerne les autres formes histologiques, les nรฉoplasies intra-รฉpithรฉliales (ยซ prostatic intraepithรฉlial nรฉoplasia ยป ou PIN) sont constituรฉes dโ€™acinis ou de canaux prostatiques composรฉs de cellules atypiques de haut grade malgrรฉ une architecture bรฉnigne.
En cas de PIN dit de ยซ haut grade ยป รฉtendue sur trois biopsies ou plus sans adรฉnocarcinome prostatique identifiรฉ, une deuxiรจme sรฉrie de biopsies est indiquรฉe (grade A). En effet on rapporte leur prรฉsence dans en moyenne 6% des biopsies prostatiques (0,7-20%), avec en cas de seconde sรฉrie de biopsie une mise en รฉvidence de cancer prostatique dans plus de 50% des cas (24-75%) dans certaines sรฉries (25).
Les autres formes tumorales sont trรจs minoritaires et sont reprรฉsentรฉes entre autres par les sarcomes, lymphomes, ou encore des carcinomes รฉpidermoรฏdes, sarcomatoรฏdes ou neuroendocrines.

Groupes pronostiques du cancer de la prostate

Le systรจme de grade de Gleason est le fondement de la classification des adรฉnocarcinomes de prostate.
Dรฉfini en 1966, il comportait 5 grades architecturaux allant de 1 ร  5 et dont la somme dรฉfinissait un score de 2 ร  10, en ajoutant les deux principaux grades de Gleason ou en doublant le grade dans le cas oรน lโ€™architecture est uniforme.
Ce systรจme a รฉtรฉ modifiรฉ par la rรฉvision de lโ€™International Society of Urological Pathology (ISUP) dโ€™abord en 2005 pour toujours inclure le grade le plus รฉlevรฉ dans le score de Gleason, quel que soit son รฉtendue, et en รฉliminant les grades 1 et 2 (26). Puis en 2014 lโ€™ISUP a ajoutรฉ une classification pronostique limitant en 5 grades le cancer de la prostate avec une corrรฉlation optimale avec les donnรฉes actuelles, en distinguant notamment les scores de Gleason avec un grade 3 majoritaires ou 4 majoritaires, dont la diffรฉrence clinique est significative (27โ€“29).
Cette classification ISUP de 2014 a รฉtรฉ validรฉe par plusieurs รฉtudes multi-centriques.

Bilan dโ€™extension du cancer de la prostate

Ses modalitรฉs dรฉpendent du groupe pronostique auquel appartient un patient donnรฉ.
Pour les patients :
– A risque faible : IRM prostatique et pelvienne (rรฉalisรฉe avant les biopsies), sans autre bilan complรฉmentaire (grade fort).
– A risque intermรฉdiaire : IRM prostatique et pelvienne (rรฉalisรฉe avant les biopsies), avec une Tomoscintigraphie osseuse si ISUP supรฉrieur ou รฉgal ร  3 (grade fort).
– A haut risque : IRM prostatique et pelvienne, Tomoscintigraphie osseuse, TDM thoraco-abdomino-pelvienne (grade fort).
De faรงon optionnelle, une imagerie peut รชtre rรฉalisรฉe en complรฉment du bilan standard pour ces patients (grade faible). Le TEP-PSMA, encore en ATU nominative dans le bilan de rechute biologique en France, est supรฉrieur ร  la scintigraphie osseuse couplรฉe au scanner pour la dรฉtection des mรฉtastases ganglionnaires et ร  distance. En lโ€™absence de TEP-PSMA, le TEP-choline peut sโ€™envisager, sans preuve de sa supรฉrioritรฉ ร  lโ€™imagerie conventionnelle.

Options thรฉrapeutiques du cancer de la prostate localisรฉ

La prise en charge du cancer de la prostate dรฉpend pour un patient donnรฉ de ses comorbiditรฉs influenรงant la probabilitรฉ de survie, de lโ€™information dรฉlivrรฉe au patient concernant les bรฉnรฉfices et risques de chaque traitement et de ses prรฉfรฉrences. Ainsi il est nรฉcessaire de prendre en compte lโ€™รขge du patient au diagnostic, des troubles fonctionnels et des diverses contre-indications.
Les diffรฉrentes modalitรฉs et options thรฉrapeutiques du cancer de la prostate ร  un stade localisรฉ (vs. localement avancรฉ ou mรฉtastatique) varient en fonction du risque de rรฉcidive aprรจs traitement curatif.
Il est ร  noter que pour tout patient ayant une espรฉrance de vie limitรฉe (moins de 10 ans) en raison de pathologies pathologies associรฉes, lโ€™abstention surveillance (ou watchful waiting) est ร  proposer. Elle sโ€™inscrit dans une dรฉmarche uniquement palliative, avec un traitement pour les patients atteints de cancers de la prostate devenant symptomatiques ou mรฉtastatiques, et ร  une surveillance stricte de tout cancer localisรฉ asymptomatique.
En effet, en cas de comorbiditรฉs, quel que soit le grade de la tumeur localisรฉe, le risque de dรฉcรจs dโ€™une autre cause que le cancer de la prostate est bien supรฉrieur ร  sa mortalitรฉ spรฉcifique ร  5 ans et 10 ans quel que soit lโ€™รขge du patient. (32)
Des essais rรฉcents (SPCG-4, PIVOT) ont permis de mettre en รฉvidence que le bรฉnรฉfice attendu en cas de traitement curatif local du cancer de la prostate ร  un stade localisรฉ nโ€™est objectivรฉ quโ€™aprรจs 10 ans de survie, et est considรฉrรฉ comme non significatif chez les patients avec une espรฉrance de vie limitรฉe (33,34).

Cancer de la prostate ร  haut risque :

– Radiothรฉrapie + suppression androgรฉnique longue : le traitement local est assurรฉ par la radiothรฉrapie mais il est nรฉcessaire dโ€™y associer une suppression androgรฉnique.
En effet lโ€™hormono-radiothรฉrapie est supรฉrieure ร  la radiothรฉrapie exclusive sur le contrรดle local, le contrรดle biochimique, lโ€™apparition de mรฉtastases et la survie ร  10 ans (40,41). Elle est รฉgalement supรฉrieure ร  lโ€™hormonothรฉrapie seule sur le contrรดle biochimique, la survie globale et sans mรฉtastases (42,43). La radiothรฉrapie permet en plus un contrรดle local pour ces tumeurs parfois localement avancรฉes sans mรฉtastases ร  distance.
La suppression androgรฉnique a pour objectif de diminuer les effets des androgรจnes par trois mรฉcanismes : la suppression de leur sรฉcrรฉtion, la suppression de leur synthรจse et lโ€™inhibition du rรฉcepteur des androgรจnes. Son efficacitรฉ est objectivรฉe par la testostรฉronรฉmie totale avec un seuil optimal fixรฉ ร  20 ng/mL. Ses effets secondaires sont nombreux et peuvent rapidement impacter la qualitรฉ de vie des patients (bouffรฉes de chaleur, troubles de la libido et de lโ€™รฉrection, asthรฉnie, altรฉration cognitive, sarcopรฉnie, syndrome mรฉtabolique etcโ€ฆ).
Elle doit รชtre de longue durรฉe (2-3 ans), car supรฉrieure ร  lโ€™hormonothรฉrapie courte (4-6 mois) pour la survie sans rรฉcidive biochimique, la survie sans rรฉcidive clinique ou encore la survie sans mรฉtastase (44). La durรฉe minimale ร  assurer pour la suppression androgรฉnique des cancers ร  haut risque est de 18 mois. Concernant la radiothรฉrapie, les essais randomisรฉs prรฉconisaient une irradiation pelvienne systรฉmatique avec une dose dรฉlivrรฉe ร  la prostate de 70 Gy.
– Prostatectomie totale : elle peut รชtre rรฉalisรฉe chez des patients sรฉlectionnรฉs avec un bilan dโ€™extension nรฉgatif. Un traitement multimodal doit รชtre envisagรฉ en cas de critรจres pathologiques dรฉfavorables (โ‰ฅpT3 etcโ€ฆ), et le patient doit en รชtre prรฉvenu en prรฉopรฉratoire. Le curage ganglionnaire รฉtendu doit รชtre rรฉalisรฉ dans ce groupe de patient. Lโ€™objectif demeure lโ€™exรฉrรจse en marge saine permettant ainsi un contrรดle local optimal du cancer.

Marqueurs et donnรฉes biopsiques :

Le nombre de biopsies positives et le pourcentage dโ€™envahissement tumoral sur les biopsies sont des facteurs indรฉpendants dโ€™envahissement ganglionnaire.
De mรชme le score ISUP des biopsies est un facteur prรฉdictif puissant, avec un Odds Ratio (OR) de 3 pour les ISUP 5 par rapport aux ISUP 4 (IC 95% 1,3-7,6).

Imagerie :

– Scanner et IRM :
Dโ€™aprรจs les derniรจres recommandations du CCAFU, le scanner nโ€™est pas recommandรฉ pour la stadification ganglionnaire dรจs lors quโ€™une IRM prostatique avec acquisition ganglionnaire est disponible.
Le scanner et lโ€™IRM dรฉterminent une mรฉtastase ganglionnaire en utilisant le diamรจtre des ganglions et leur morphologie.
Nรฉanmoins, la taille des ganglions non mรฉtastatiques, parfois inflammatoires, varie grandement et peut รชtre supรฉrieure ร  celle des ganglions mรฉtastatiques. Habituellement la taille normale maximale la plus souvent citรฉe est de 8 mm ร  lโ€™รฉtage pelvien et de 10 mm en dehors. Si lโ€™on diminue ces critรจres, la sensibilitรฉ augmente mais la spรฉcificitรฉ diminue. La taille idรฉale pour discriminer les ganglions envahis et non envahis restent non connue ร  ce jour (45).
Dโ€™autres critรจres permettent de tenter de distinguer les deux formes : un ganglion non pathologique est oblong et contient du hile graisseux, tandis que les ganglions mรฉtastatiques ont une forme arrondie. De plus, les ganglions mรฉtastatiques ont un aspect hรฉtรฉrogรจne en sรฉquence T2, et la prรฉsence de nรฉcrose est รฉvocatrice de forme mรฉtastatique.
Dans une mรฉta-analyse datant de 2008 et reprenant 24 รฉtudes, Hovels et al. ont montrรฉ que la TDM et lโ€™IRM avaient une sensibilitรฉ (24% pour TDM et 39% pour IRM) et une spรฉcificitรฉ (82% pour TDM et IRM) similaires et faibles dans la dรฉtection des ganglions mรฉtastatiques (46). Dans une รฉtude multicentrique rรฉcente chez 1091 patients ayant eu un curage ganglionnaire, la sensibilitรฉ du scanner et sa spรฉcificitรฉ รฉtaient respectivement de 8,8% et 98% (47).
Lโ€™IRM en sรฉquence de diffusion semble รชtre particuliรจrement intรฉressante pour la dรฉtection de mรฉtastases dans des ganglions de taille normale, mais une IRM en diffusion nรฉgative ne permet pas dโ€™exclure la prรฉsence de ganglions mรฉtastatiques (45,48).
Le scanner reste nรฉanmoins indiquรฉ en cas de contre-indication ร  lโ€™IRM.
– Tomographie par รฉmission de positons (TEP-TDM) :
โ€ข TEP au FDG (18F-Fluoro-Dรฉoxy-Glucose) : pas dโ€™indication dans le bilan ganglionnaire en raison du faible mรฉtabolisme du glucose dans le cancer de la prostate.
โ€ข TEP-Choline : seule la 18F-Choline est disponible en France, avec un rรดle limitรฉ dansla stadification primaire du fait dโ€™une sensibilitรฉ trรจs modรฉrรฉe. En effet dans une mรฉtaanalyse de 2014 portant sur 609 patients, la TEP-TDM ร  la Choline a montrรฉ une sensibilitรฉ de 62% (IC 95% 51-66%) et une spรฉcificitรฉ de 92% (IC95% 89-94%) pour la dรฉtection des mรฉtastases ganglionnaires (49). Le risque de faux nรฉgatifs existe pour les ganglions de moins de 5 mm. Les rรฉsultats sont contradictoires dans les รฉtudes comparant la TEP-TDM ร  lโ€™IRM avec sรฉquences en diffusion concernant la supรฉrioritรฉ dโ€™une technique par rapport ร  lโ€™autre. La TEP-TDM ร  la Choline couplรฉe ร  lโ€™IRM semble amรฉliorer les performances de lโ€™IRM pour le diagnostic des ganglions pathologiques au niveau pelvien par rapport ร  lโ€™IRM seule (50). Nรฉanmoins il nโ€™existe pas dโ€™รฉtude ร  ce jour comparant la TEP-IRM vs. TEP-TDM + IRM pour leur performance diagnostique pour les ganglions mรฉtastatiques ni pour le devenir et la survie des patients.
โ€ข La TEP aux ligands du Prostate Specific Membrane Antigen (PSMA) marquรฉe au Gallium 68 ou au Fluor 18 est la technique avec la meilleure performance diagnostique pour le statut ganglionnaire prรฉ-chirurgical par rapport aux autres techniques dโ€™imagerie. Une รฉtude prospective multicentrique rรฉcente publiรฉe en 2021 sโ€™intรฉressant ร  la dรฉtection des ganglions mรฉtastatiques par la TEP-TDM au PSMA avant prostatectomie totale et curage ganglionnaire conclue ร  une sensibilitรฉ limitรฉe de 41,2% (IC 95% 19,4-66,5%) mais avec une spรฉcificitรฉ รฉlevรฉe ร  94% (IC 95% 86,9-97,5%).
Ces rรฉsultats renforcent la notion que la TEP-TDM au PSMA ne peut remplacer le curage ganglionnaire รฉtendu ร  ce jour pour dรฉterminer le statut ganglionnaire (51).
Une mรฉta-analyse rรฉcente comportant 13 รฉtudes (1597 patients) a comparรฉ la TEPTDM au PSMA et lโ€™IRM (52). La TEP-TDM au PSMA semble avoir une meilleure sensibilitรฉ et une spรฉcificitรฉ comparable ร  lโ€™IRM pour le statut ganglionnaire prรฉopรฉratoire pour les cancers de la prostate de risque intermรฉdiaire et de haut risque (sensibilitรฉ de 65 vs. 41% respectivement, et spรฉcificitรฉ de 94 vs. 92% respectivement).
Par ailleurs la TEP-TDM au PSMA dรฉtecte des mรฉtastases plus petites que la TEPTDM ร  la Choline. Les probabilitรฉs de dรฉtection de 90% et 50% pour la Choline correspondent ร  des tailles de mรฉtastases de 7,4 mm et 3,3 mm de petit axe respectivement contre 4,9 mm et 2,3 mm de petit axe pour le PSMA (53), avec cependant un risque persistant de faux nรฉgatifs en cas de mรฉtastases de moins de 5 mm.

Le curage ganglionnaire

Le curage ganglionnaire consiste en lโ€™exรฉrรจse des ganglions lymphatiques de drainage de la prostate et doit รชtre rรฉalisรฉ lors de la prostatectomie totale lorsquโ€™il est indiquรฉ. Il est dรฉcrit depuis la popularisation de la prostatectomie rรฉtro-pubienne par Walshs et al. dans les annรฉes 1980 (54). Cโ€™est actuellement le moyen le plus fiable afin d’รฉvaluer lโ€™atteinte ganglionnaire dans le cancer de la prostate. Il permet dโ€™amรฉliorer nettement la stadification ganglionnaire en cas de risque intermรฉdiaire et รฉlevรฉ et doit รชtre considรฉrรฉ comme la technique de rรฉfรฉrence (3).

Curage ganglionnaire dans le cancer de la prostate

ร‰tendu du curage : ilio-obturateur vs. pelvien รฉtendu

La discussion entre la rรฉalisation dโ€™un curage ilio-obturateur ou pelvien รฉtendu lors de la prostatectomie totale รฉtait source de discussion il y a quelques annรฉes. La base de donnรฉes โ€œCancer of the Prostate Strategic Urologic Research Endeavorโ€ (CaPSURE) dรฉmontrait dans les annรฉes 2000 une modification des pratiques chirurgicales avec notamment une diminution de lโ€™รฉtendue du curage au fil des annรฉes, avec comme principaux arguments une diminution du risque de mรฉtastases ganglionnaires en cas de risque faible, la rรฉduction de la durรฉe opรฉratoire ย et la morbiditรฉ associรฉe ร  un curage extensif.
Deux essais cliniques randomisรฉs publiรฉs en 2021 ont comparรฉ le curage limitรฉ ilio-obturateur et le curage pelvien รฉtendu dans le cancer de la prostate.
Ainsi Jean F.P. Lestingi et al. ont permis de mettre en รฉvidence une sous-estimation du statut ganglionnaire en cas de curage limitรฉ ilio-obturateur en comparaison avec le curage รฉtendu (55). En revanche, sur les critรจres oncologiques, le curage รฉtendu nโ€™a pas montrรฉ de bรฉnรฉfice sur le curage limitรฉ en termes de survie sans rรฉcidive biologique, de survie sans mรฉtastase ou encore de survie spรฉcifique. Dans lโ€™autre essai contrรดlรฉ de Karim A. Toujer et al., aucune diffรฉrence entre les deux techniques de dissection nโ€™a รฉtรฉ mise en รฉvidence concernant la survie sans rรฉcidive biologique. Par ailleurs un taux de complication similaire a รฉtรฉ observรฉ dans les deux techniques (7,3% pour le curage limitรฉ vs. 6,4% pour le curage รฉtendu), avec une grande majoritรฉ de complications mineures.
En conclusion, bien que le curage รฉtendu ne semble pas apporter de bรฉnรฉfice oncologique par rapport au curage limitรฉ, il semble nรฉanmoins amรฉliorer la stadification ganglionnaire et apporter des informations essentielles sur le pronostic, et ce bien plus que toute autre technique disponible ร  ce jour (56).
Cโ€™est pourquoi le curage pelvien รฉtendu est la technique de rรฉfรฉrence actuellement recommandรฉe par les sociรฉtรฉs savantes franรงaises et europรฉennes (3,57).

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

I. TABLE DES ABREVIATIONS
II. INTRODUCTION
1) ร‰pidรฉmiologie du cancer de la prostate
2) Facteurs de risque du cancer de la prostate
3) Dรฉpistage vs. dรฉtection prรฉcoce
4) Diagnostic du cancer de la prostate
5) Anatomopathologie du cancer de la prostate
6) Extension du cancer de la prostate
7) Stadification du cancer de la prostate
8) Groupes pronostiques du cancer de la prostate
9) Bilan dโ€™extension du cancer de la prostate
10) Options thรฉrapeutiques du cancer de la prostate localisรฉ
a) Cancer de la prostate localisรฉ de faible risque
b) Cancer de la prostate localisรฉ de risque intermรฉdiaire
c) Cancer de la prostate ร  haut risque
11) Statut ganglionnaire du cancer de la prostate
a) Marqueurs et donnรฉes biopsiques
b) Imagerie
c) Le curage ganglionnaire
12) Curage ganglionnaire dans le cancer de la prostate
a) ร‰tendu du curage : ilio-obturateur vs. pelvien รฉtendu
b) Limites dโ€™exรฉrรจse
c) Morbiditรฉ peropรฉratoire et post-opรฉratoire liรฉe au curage pelvien รฉtendu
d) Indications
e) Ganglion sentinelle
f) Incidence et pronostic des patients pN1
g) Recommandations actuelles pour la prise en charge des patients pN1
13) Objectifs de travail
III. MATERIEL ET METHODES
1) Critรจres dโ€™inclusion
2) Critรจres dโ€™exclusion
3) Population dโ€™รฉtude
4) Critรจres de jugements principal et secondaires
5) Analyses statistiques
6) Covariables et suivi
IV. RESULTATS
V. DISCUSSIONS ET DONNEES ACTUELLES DE LA LITTERATURE
VI. CONCLUSION
VII. PERSPECTIVES
VIII. BIBLIOGRAPHIE

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *