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Lโรฉpithรฉlium cornรฉen
Cโest un รฉpithรฉlium pavimenteux stratifiรฉ. Il comprend cinq ร sept assises de cellules dans sa partie centrale et huit ร dix ร sa partie pรฉriphรฉrique. Il reprรฉsente 10% de lโรฉpaisseur cornรฉenne totale. Il est indissociable du film lacrymal avec lequel il partage ses fonctions optiques et mรฉtaboliques [56].
Les cellules superficielles de lโรฉpithรฉlium cornรฉen
Ce sont les cellules les plus diffรฉrenciรฉes de lโรฉpithรฉlium cornรฉen qui finiront par desquamer vers le film lacrymal avec lequel elles sont en contact. Elles sont de forme polygonale avec une longueur de 40 ร 60 ยตm [6].
Les cellules intermรฉdiaires de lโรฉpithรฉlium cornรฉen
Ces cellules sont de forme polygonale avec une face antรฉrieure convexe et une face postรฉrieure concave. Le noyau est allongรฉ dans lโaxe de la cellule [6].
Les cellules basales de lโรฉpithรฉlium cornรฉen
Il sโagit dโune couche unique de cellules cylindriques. Elle reprรฉsente la couche germinative de lโรฉpithรฉlium. Leurs mensurations sont de 18 ยตm de haut pour 10 ยตm de diamรจtre [6].
La membrane basale
Elle est synthรฉtisรฉe par les cellules รฉpithรฉliales et sรฉpare la membrane de Bowman de lโรฉpithรฉlium. Elle a une รฉpaisseur de 80 ร environ [6].
La membrane de Bowman
Elle reprรฉsente une couche acellulaire de 8 ร 14 ยตm dโรฉpaisseur situรฉe entre la membrane basale รฉpithรฉliale et le stroma [6].
Le stroma
Il constitue ร peu prรจs 90% de lโรฉpaisseur totale de la cornรฉe [6]. Il est composรฉ presque entiรจrement dโune substance extracellulaire parsemรฉe de quelques รฉlรฉments cellulaires. La matrice extracellulaire consiste essentiellement en lamelles de collagรจne dont lโorganisation spatiale est spรฉcifique au stroma cornรฉen. Les kรฉratocytes ou fibrocytes responsables de la sรฉcrรฉtion de cette substance reprรฉsentent 3 ร 5% du volume stromal.
Les autres populations cellulaires sont des cellules de Schwann entourant les axones cornรฉens, quelques lymphocytes B et T, des cellules mononuclรฉes et des cellules de Langherans. Ces รฉlรฉments sont baignรฉs par de la substance fondamentale constituรฉe de glycoprotรฉines et protรฉoglycanes.
Les kรฉratocytes
Il sโagit de fibrocytes รฉgalement appelรฉs stromacytes. Ce sont des cellules plates, รฉtoilรฉes, disposรฉes parallรจlement ร la surface de la cornรฉe et aux lamelles de collagรจne. Elles possรจdent un volumineux noyau aplati, ร bords rรฉguliers.
De multiples expansions cytoplasmiques partent de la rรฉgion nuclรฉaire dans de multiples directions. Elles sont longues de un ร plusieurs microns et entrent en contact avec les expansions des kรฉratocytes adjacents par lโintermรฉdiaire de jonctions interkรฉratocytaires.
Ces prolongements cellulaires sont plus importants que pour les kรฉratocytes du stroma postรฉrieur.
Une substance granuleuse est prรฉsente au voisinage immรฉdiat des kรฉratocytes sous forme de petits amas de fibrilles et de collagรจne jeune reprรฉsentant probablement une forme immature de substance extracellulaire [6].
Les lamelles de collagรจne
Les lamelles de collagรจne du stroma cornรฉen humain sont approximativement au nombre de 200 ร 250, empilรฉes les unes sur les autres et prรฉsentant une orientation hautement organisรฉe. Chaque lamelle mesure environ 2 ยตm dโรฉpaisseur et 9 ร 260 ยตm de largeur.
A lโintรฉrieur de chaque lamelle, les fibrilles de collagรจne sont parallรจles entre elles, de taille et dโespacement rรฉguliers, recouvertes et sรฉparรฉes les unes des autres par la substance fondamentale. Le diamรจtre des fibrilles de collagรจne varie de 27 ร 70 nm, augmentant classiquement de la superficie vers la profondeur et du centre vers la pรฉriphรฉrie.
Ces variations de diamรจtre et lโaugmentation de la densitรฉ des lamelles collagรจnes en pรฉriphรฉrie expliquent que le stroma soit plus mince au centre que sur les bords de la cornรฉe.
Ces lamelles ont un double rรดle:
– elles assurent la transparence de la cornรฉe,
– et elles dรฉterminent la rรฉsistance mรฉcanique ร la pression intraoculaire [6].
La substance fondamentale
Les kรฉratocytes et lamelles de collagรจne sont entourรฉs de substance fondamentale. Les kรฉratocytes sont ร lโorigine de la sรฉcrรฉtion des glycoprotรฉines et des protรฉoglycanes entrant dans la composition de cette matrice extracellulaire.
Autres รฉlรฉments cellulaires
Les kรฉratocytes ne sont pas les seuls รฉlรฉments cellulaires prรฉsents dans le stroma cornรฉen. Les cellules de Schwann qui entourent les axones cornรฉens ainsi que quelques cellules immunocompรฉtentes sont รฉgalement retrouvรฉes [6].
La membrane de Descemet
La membrane de Descemet est une membrane rรฉsistante, amorphe et รฉlastique. Il sโagit de la membrane basale de lโendothรฉlium cornรฉen quโelle sรฉpare du stroma. Elle mesure 3 ยตm ร la naissance et de 8 ร 12 ยตm ร lโรขge adulte [6].
Lโendothรฉlium
Il sโagit de la couche la plus postรฉrieure de la cornรฉe directement en contact avec lโhumeur aqueuse; sa surface est dโenviron 250 ยตm2. Lโendothรฉlium est une couche unicellulaire formรฉe de cellules plates, rรฉguliรจres, hexagonales de 5 ร 6 ยตm de hauteur et de 15 ร 20 ยตm de largeur.
Epaisseur cornรฉenne centrale et tonomรฉtrie
La variation de lโรฉpaisseur cornรฉenne joue un rรดle prรฉpondรฉrant dans la mesure de la pression intraoculaire par le tonomรจtre ร aplanation de Goldmann, car elle est souvent cause dโerreur dans le sens dโune sous-estimation ou dโune sur-estimation de cette derniรจre [24].
Hans Goldmann, dans les annรฉes 1940, reconnaissait quโil aurait fallu que tous les yeux soient dโune taille, dโune courbure et dโune rigiditรฉ idรฉales du fait des limites techniques du tonomรจtre quโil venait de mettre au point.
Afin de rรฉsoudre ce paradoxe, il a dรฉcrรฉtรฉ que lโรฉpaisseur dโune cornรฉe idรฉale devrait รชtre de 520 ยตm pour que la mesure de la pression intraoculaire soit plus prรฉcise [16, 24, 30].
Si la cornรฉe est modifiรฉe en รฉpaisseur, en courbure ou en rigiditรฉ, il se crรฉe un biais dans la mesure de la pression intraoculaire. Les cornรฉes minces donnent lieu ร une sous-estimation de la mesure alors que les cornรฉes รฉpaisses surestiment les pressions intraoculaires [24, 30].
Le tonus oculaire
Lโhumeur aqueuse, outre ses fonctions mรฉtaboliques et immunitaires, assure ร lโลil un certain tonus nรฉcessaire ร lโintรฉgritรฉ de ses structures et ร son bon fonctionnement optique.
Le tonus oculaire ou pression intra oculaire est mesurรฉ au moyen dโun tonomรจtre. Cette mesure est essentiellement effectuรฉe depuis plus dโun demi-siรจcle par le tonomรจtre ร aplanation de Goldmann. Aucune nouvelle technique ne lโa vรฉritablement supplantรฉe. Il existe cependant dโautres appareils utilisรฉs pour mesurer la PIO tels que le tonomรจtre dynamique de contours Pascal et les tonomรจtres ร air sans contact oculaire [12, 21, 23].
Le tonomรจtre de Goldmann
Premier tonomรจtre ร aplanation ร force variable et dont le principe est fondรฉ sur la loi dโImbert et Fick qui sโapplique aux organes creux ร parois minces [40].
Il permet de mesurer la PIO en fonction de la force nรฉcessaire pour aplanir une surface constante de la cornรฉe. Le tonomรจtre de Goldmann, montรฉ sur une lampe ร fente, est muni dโun cรดne reliรฉ par une tige ร un ressort contenu dans un boitier. Ce ressort gรฉnรจre une force permettant dโobtenir lโaplanation de la cornรฉe. Il est nรฉcessaire de vรฉrifier rรฉguliรจrement le ressort au moins une fois par an. Lโรฉtalonnage du tonomรจtre de Goldmann se fait au moyen dโune tige mรฉtallique graduรฉe que lโon monte latรฉralement sur le tonomรจtre. Lโobtention de la PIO est rรฉalisรฉe en diffรฉrentes รฉtapes [54]:
– lโinstallation du patient,
– la dรฉsinfection du cรดne dโaplanation [53 ,54],
– lโinstillation des collyres [33, 53, 54],
– le rรฉglage de la lampe ร fente et du tonomรจtre [33, 54],
– la mesure de la PIO [33, 54].
Les tonomรจtres ร air sans contact oculaire
Leur principe est fondรฉ sur lโaplanation de la cornรฉe par lโintermรฉdiaire dโun jet dโair pulsรฉ. Le rayon lumineux rรฉflรฉchi par la cornรฉe aplanie est dรฉtectรฉ par un systรจme infra rouge. Les appareils actuellement disponibles diffรฉrent par leur systรจme de mesure.
Le systรจme ร pression constante
Si la cornรฉe nโest pas aplanie aprรจs un premier jet dโair de 30 mm Hg, un second jet avec une pression de 60 mm Hg est projetรฉ pour obtenir la dรฉformation de celle ci. La mesure de la PIO se fait ร partir du temps nรฉcessaire pour obtenir la dรฉformation cornรฉenne avec un flux dโair ร pression constante. Cโest le cas du tonomรจtre ร air TOPCON KOWA [54].
Le systรจme ร pression croissante
Il utilise un flux dโair dont la pression augmente progressivement et sโarrรชte dรจs que la dรฉformation cornรฉenne est obtenue. Le calcul de la PIO se fait ร partir de la pression nรฉcessaire et suffisante pour obtenir la dรฉformation cornรฉenne. Le tonomรจtre ร air NIDEK fonctionne sur ce principe [54].
Le tonomรจtre de contours Pascal
Le tonomรจtre de contours Pascal, est un tonomรจtre ร contact digital qui permet de rรฉaliser une mesure transcornรฉenne directe, continue et non invasive de la PIO.
Son principe de fonctionnement est diffรฉrent de celui du tonomรจtre ร aplanation. Les caractรฉristiques physiques du tonomรจtre de contour Pascal sont les suivantes :
– la force oppositionnelle est de 1 g,
– le diamรจtre du cรดne est de 7 mm,
– le diamรจtre du microcapteur de pression est de 1,2 mm,
– le calibrage du tonomรจtre contours Pascal est automatique.
Ce tonomรจtre est montรฉ sur une lampe ร fente dans laquelle est intรฉgrรฉ un microcapteur sensible aux variations de pression. Le tonomรจtre prรฉsente un cรดne de mesure cylindrique possรฉdant une surface concave qui vient se mouler รฉtroitement sur la cornรฉe sans la dรฉformer et compense ainsi thรฉoriquement toutes les forces qui sont susceptibles de sโexercer sur celle-ci [23, 40].
Pression intra oculaire et glaucome
Le tonus oculaire normal varie entre 10 et 21 mm Hg [57]. LโHTIO parait รชtre le premier facteur de risque du glaucome primitif ร angle ouvert (GPAO) [13, 39, 58]. Nรฉanmoins, il est possible dโavoir un tonus oculaire trรจs รฉlevรฉ et ne jamais dรฉvelopper de glaucome. A lโinverse, un glaucome authentique peut exister avec un tonus oculaire apparemment physiologique (glaucome ร pression normale) [58].
Le GPAO est une maladie oculaire frรฉquente รฉvoluant ร bas bruit pendant des annรฉes. Elle peut conduire ร la cรฉcitรฉ en lโabsence de dรฉpistage et de traitement appropriรฉ.
Les facteurs de risque de survenue du GPAO sont dโorigine oculaire et extra-oculaire. Les facteurs extra-oculaires sont dรฉfinis par le groupe racial (plus frรฉquent chez le mรฉlanoderme que chez lโhispanique et le caucasien), lโรขge (augmente avec lโรขge, surtout entre 55 et 74 ans), lโhรฉrรฉditรฉ, le diabรจte, lโhypertension artรฉrielle, lโhypotension artรฉrielle nocturne et la consommation de tabac [13, 58].
Les facteurs oculaires sont reprรฉsentรฉs par le tonus oculaire รฉlevรฉ qui semble prรฉpondรฉrant; dโoรน lโimportance de la mesure systรฉmatique de la PIO par lโophtalmologiste lors dโune consultation, soit pour des problรจmes de la rรฉfraction ou tout autre problรจme oculaire nโayant ร priori aucun rapport avec le glaucome. Les autres facteurs de risque oculaires sont lโexistence dโune cornรฉe fine, lโexistence dโune myopie (supรฉrieure ร 4 dioptries), dโun syndrome exfoliatif et dโune augmentation verticale du cup-disc [13, 47].
Un lien entre lโapparition du glaucome et la pression intra oculaire a รฉtรฉ dรฉmontrรฉ. En effet la prรฉvalence du glaucome ร angle ouvert avec un tonus normal est nettement moins รฉlevรฉe que quand le tonus oculaire est au-dessus des valeurs physiologiques (supรฉrieur ร 21 mm Hg) [13].
Durant le traitement des patients prรฉsentant un GPAO, lโophtalmologiste cherche ร atteindre une pression idรฉale pour stabiliser la progression des dรฉficits glaucomateux. On parle de ยซ pression intra oculaire cible ยป. Lโatteinte de cette valeur cible est lโobjectif thรฉrapeutique principal pour lโophtalmologiste.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
I. Rappel anatomique
1. Anatomie macroscopique et descriptive du globe oculaire
2. Anatomie microscopique de la cornรฉe
II. Epaisseur cornรฉenne centrale et tonomรฉtrie
III. Le tonus oculaire
1. Le tonomรจtre de Goldmann
2. Les tonomรจtres ร air sans contact oculaire
3. Le tonomรจtre de contours Pascal
4. Pression intra oculaire et glaucome
IV. La pachymรฉtrie cornรฉenne
1. Les pachymรฉtres optiques
2. Les microscopes spรฉculaires
3. La pachymรฉtrie par ultrasons
4. Les nouvelles techniques et les nouveaux appareils de pachymรฉtrie
METHODOLOGIE
I. Cadre de lโรฉtude
II. Type dโรฉtude
III. Appareillage
1. Tonomรจtre ร aplanation de Goldmann
2. Pachymรฉtre ร ultrasons
IV. Rรฉalisation de lโexamen
1. Interrogatoire
2. Mesure de la PIO
3. Mesure de lโรฉpaisseur cornรฉenne centrale
V. Critรจres dโinclusion dans lโรฉtude clinique
RESULTATS
I. Aspects รฉpidรฉmiologiques
1. Le nombre de patients
2. Lโรขge
3. Le sexe
II. Aspects cliniques
1. Etat de santรฉ
2. La pression intra oculaire
3. Lโรฉpaisseur centrale de la cornรฉe
4. Corrรฉlation entre lโรฉpaisseur centrale de la cornรฉe et la PIO
COMMENTAIRES .
I. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1. Le nombre de patients
2. Lโรขge des patients
3. Le sexe des patients
II. ASPECTS CLINIQUES
1. Lโรฉtat de santรฉ
2. La pression intraoculaire
3. Lโรฉpaisseur centrale de la cornรฉe
4. Corrรฉlation entre รฉpaisseur cornรฉenne centrale et pression intraoculaire
CONCLUSIONย
BIBLIOGRAPHIEย
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