ANATOMIE DU TUBE DIGESTIF CHEZ LA VOLAIILE
La première caractéristique de l’oiseau étant sa capacité de vol, tout dans sa nature le prédispose au vol. Tous ces systèmes ont été conçus en fonction du vol même pour la poule terrestre (FETTAH, 2008). Ainsi, le tube digestif est court et son volume réduit. Ce qui limite les surcharges du poids et des aliments stockés dans la lumière du tube digestif. Ces éléments constitutifs sont les suivants : le bec et le bucco pharynx, l’œsophage, le proventricule, le gésier, l’intestin grêle, les caeca, le colon et le cloaque.
LE BEC ET LE BUCCO-PHARYNX
Le bec est composé de deux parties : dorsalement la maxille ou mandibule supérieure ; ventralement la mandibule inférieure. Les limites de la cavité buccale avec le pharynx sont difficiles à préciser anatomiquement, d’où le nom de bucco-pharynx ou oropharynx donné à l’ensemble bouche et pharynx. Outre les glandes salivaires groupées en massifs éparpillés, la poule présente aussi une langue triangulaire possédant à son apex un pinceau de soies tactiles et équipées de muscles rudimentaires qui lui confèrent une souplesse très réduite (ALAMARGOT, 1982).
L’OESOPHAGE
Il est très dilatable et présente un diverticule appelé jabot qui joue un rôle de stockage (ALAMARGOT, 1982).
LE PROVENTRICULE ET LE GESIER
L’estomac des oiseaux est divisé en deux compartiments successifs :
– Le proventricule ou vésicule succenturié : qui constitue l’estomac glandulaire, donc sécrétoire ;
– Le gésier ou ventricule : qui est l’estomac musculaire.
L’INTESTIN GRÊLE
Il comprend trois portions :
– Le duodénum ;
– Le jéjunum ;
– Et l’iléon.
LES CAECA ET LE COLON
Les caecums sont au nombre de deux chez les oiseaux. Quand au colon, il est inexistant et réduit au rectum.
LE CLOAQUE
Le cloaque est un carrefour par lequel débouchent les voies digestives, urinaires et génitales.
LES GLANDES ANNEXES
Il s’agit du pancréas et du foie. Le pancréas est une glande amphicrine, compacte, blanchâtre, enserrée dans l’anse duodénale. Le suc pancréatique se déverse dans le duodénum par deux ou trois canaux qui s’abouchent au même niveau que les canaux hépatiques. Le foie est un organe volumineux rouge sombre. C’est la glande la plus massive de tous les viscères (33 g environ). Il est constitué de deux lobes réunis par un isthme transversal qui renferme partiellement la veine cave caudale. Ces deux lobes déversent la bile dans l’intestin (ALAMARGOT, 1982).
PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION CHEZ LA VOLAILLE
La digestion chez la poule se fait en plusieurs phases.
LA PHASE D’INGESTION-DEGLUTITION
La préhension des aliments est assurée par le bec. Les simples transformations du bol alimentaire sont liées à l’intervention des muscles hyo-branchio-lingaux et à son humectation par la salive. La déglutition est essentiellement un phénomène mécanique, elle est facilitée par les mouvements de la tête (SOUILEM et GOGNY, 1994).
LE TRANSIT OESOPHAGIEN
La progression des aliments solides dans l’œsophage résulte de la progression de salves de potentiels (durée : 6 secondes, amplitude : 350 à 400 µV à une vitesse de 0,8 à 1,2 cm/sec). Dans le cas des liquides, la progression résulte surtout de l’effet de la pesanteur, conditionné par la position de la tête. Le transit œsophagien est alors immédiat grâce à l’apparition d’ondes péristaltiques rapides qui se propagent à une vitesse de 5 à 7 cm/sec. La prise de nourriture s’accompagne d’une inhibition de l’activité électrique du jabot, en raison de l’effet excito-moteur sur l’œsophage et de la distension créée par l’aliment. En outre, l’activité du jabot est corrélée à celle du gésier. Quand le gésier est contracté, le bol alimentaire passe dans le jabot, alors que s’il est relâché, le bol ne pénètre pas dans le jabot. La distension du jabot est accompagnée d’une relance de la sécrétion acide par le proventricule. La vidange du contenu du jabot résulte de l’apparition de 10 à 20 salves de potentiels consécutives, après 1 à 3 heures de séjour des aliments stockés (SOUILEM et GOGNY, 1994).
LA MOTRICITE DU SEGMENT MOYEN
Cette motricité intéresse à la fois le proventricule, le gésier et l’intestin. Sa fréquence est évaluée à 4 cycles par minute chez le poulet selon la séquence suivante : muscles minces du gésier, duodénum, muscles épais du gésier, proventricule. Les muscles minces se contractent toujours avant les muscles épais, ce qui permet dans un premier temps le passage de la partie la plus liquide du chyme dans le duodénum. Ensuite les muscles épais, qui représentent de véritables « mâchoires » gastriques, se contractent pour assurer le broyage et la trituration du chyme résidant. Le reflux duodéno-gastrique se produit en moyenne toutes les 15 à 20 minutes et s’accompagne d’une simple ou double contraction brusque du duodénum. Ce mécanisme de reflux, à point de départ duodénal, permet l’échange d’aliments entre le duodénum, le gésier et le proventricule. Associé au transit classique, il est à l’origine de va et vient entre ces trois compartiments. Le déterminisme de la motricité gastro-duodénale (figure 2) est à la fois nerveux et humoral. Il existe une phase céphalique et une phase gastrique. Le stimulus impliqué dans la phase céphalique est représenté par la vue de l’aliment. Le stimulus impliqué dans la phase gastrique est l’arrivée des aliments dans le gésier. Les hormones impliquées dans la régulation de la motricité gastrointestinale sont représentées par la sécrétine, la CCK-PZ, le polypeptide pancréatique aviaire (aPP) et le gastric inhibitory peptide (GIP) (SOUILEM et GOGNY, 1994).
LA MOTRICITE DU SEGMENT DISTAL
Elle intéresse à la fois les cæca, le colon et le rectum. La motricité caecale est caractérisée d’une part par des contractions majeures, puissantes, propulsives et évacuatrices, et d’autre part par des contractions mineures qui assurent le rôle de mixage. Le remplissage du caecum se fait à partir de la région recto-colique, grâce à un anti-péristaltisme rectal permanent. La motricité recto-colique est caractérisée par la présence d’un anti-péristaltisme vigoureux à partir du cloaque. La défécation est liée à l’installation d’une onde péristaltique violente qui parcourt le duodénum dans un délai de 4 secondes environ, depuis la partie proximale du rectum jusqu’à la région distale.
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Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : ALIMENTATION CHEZ LE POULET DE CHAIR
1.1- ANATOMIE DU TUBE DIGESTIF CHEZ LA VOLAIILE
1.1.1- LE BEC ET LE BUCCO-PHARYNX
1.1.2- L’OESOPHAGE
1.1.3- LE PROVENTRICULE ET LE GESIER
1.1.4- L’INTESTIN GRÊLE
1.1.5- LES CAECA ET LE COLON
1.1.6- LE CLOAQUE
1.1.7- LES GLANDES ANNEXES
1.2- PHYSIOLOGIE DE LA DIGESTION CHEZ LA VOLAILLE
1.2.1- LA PHASE D’INGESTION-DEGLUTITION
1.2.2- LE TRANSIT OESOPHAGIEN
1.2.3- LA MOTRICITE DU SEGMENT MOYEN
1.2.4- LA MOTRICITE DU SEGMENT DISTAL
1.2.5- LES PHENOMENES SECRETOIRES
1.2.6- LA DIGESTION MICROBIENNE
1.3- BESOINS ALIMENTAIRES CHEZ LE POULET DE CHAIR
1.3.1- LES BESOINS EN EAU
1.3.2- LES BESOINS ENERGETIQUES
1.3.2.1- Le besoin d’entretien
1.3.2.2- Le besoin de production
1.3.3- LES BESOINS PROTEIQUES
1.3.4- LES BESOINS EN MINERAUX ET VITAMINES
1.3.4.1- Les besoins en minéraux
1.3.4.2- Les besoins en vitamines et additifs
1.4- APPORTS ALIMENTAIRES RECOMMANDES
Chapitre II : FIILIERE AVICOLE ET PRODUCTION D’ALIMENTS POUR VOLAILLES AU SENEGAL
2.1- LA FILIERE AVICOLE SENEGALAISE
2.1.1- ORGANISATION GENERALE DE LA FILIERE AVICOLE AU SENEGAL
2.1.2- L’AVICULTURE MODERNE
2.1.2.1- Acteurs de l’aviculture moderne et circuit de commercialisation
2.1.2.2- Evolutions des effectifs de volailles (tableau IX)
2.1.2.3- Productions de poussins, de viandes et d’œufs de consommation
2.2- PRODUCTION D’ALIMENTS POUR VOLAILLES AU SEIN DE L’AVICULTURE MODERNE
2.2.1- COMPOSITION ET ORIGINES DE L’ALIMENT POUR VOLAILLE
2.2.1.1- Les matières premières locales
2.2.1.2- Les matières premières importées
2.2.2- CONTRAINTES LIEES A L’APPROVISIONNEMENT EN MATIERES PREMIERES
Chapitre III : GENERALITES SUR LE NEEM
3.1- DESCRIPTION ET ETUDE BOTANIQUE DU NEEM
3.1.1- REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET ECOLOGIE
3.1.2- POSITION SYSTEMATIQUE
3.1.3- DENOMINATIONS
3.1.4- DESCRIPTION BOTANIQUE
3.1.4.1- Le tronc et les branches
3.1.4.2- Les feuilles
3.1.4.3- Les fleurs
3.1.4.4- Les fruits
3.2- ETUDE CHIMIQUE DU NEEM
3.2.1- COMPOSITION CHIMIQUE DES FEUILLES
3.2.2- COMPOSITION CHIMIQUE DE LA GRAINE
3.3- PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES ET USAGE MEDICINAL DU NEEM
3.3.1- ACTIVITES ANTIFONGIQUE ET ANTIPARASITAIRE
3.3.2- ACTIVITES ANTICANCEREUSE ET ANTIDIABETIQUE
3.3.3- ACTIVITES ANTIBACTERIENNE ET ANTIVIRALE
3.3.4- PROPRIETES INSECTICIDES
3.4- LE TOURTEAU DE NEEM
3.4.1- DEFINITION
3.4.2- USAGES COMMUNS DU TOURTEAU DE NEEM
3.4.3- LE TOURTEAU DE NEEM DANS L’ALIMENTATION ANIMALE
3.4. 3.1- Composition chimique du tourteau de neem
3.4.3.2- Valeur nutritive et palatabilité du tourteau de neem chez la volaille
3.4.3.3- Performances chez le poulet de chair
CONCLUSION