La colostomie est l’abouchement du côlon à la peau afin de donner une issue au contenu intestinal. Cet abouchement peut être temporaire dans le but de dériver les matières en amont d’une malformation dont on diffère la cure radicale ou définitive [4, 19, 20,25]. Les indications de la colostomie chez l’enfant sont dominées par les malformations congénitales digestives. Il s’agit essentiellement de la maladie de Hirschsprüng et de la malformation ano-rectale. Les techniques utilisées sont la colostomie latérale, la colostomie latérale terminalisée et la colostomie terminale [32, 36]. La colostomie est un acte chirurgical simple. Toutefois, elle n’est pas dénuée de problèmes immédiats ou ultérieurs, pouvant modifier le résultat final ou mettre en danger la vie de l’enfant [36]. Les complications de ce geste chirurgical n’ont rien de spécifique chez l’enfant Les plus fréquentes sont l’irritation cutanée et le prolapsus stomial [7, 19, 20, 29, 36]. Le taux de mortalité est variable d’une étude à l’autre .Il ne dépasse pas 10% [19, 20, 56, 63]. Actuellement dans les structures où les moyens de réanimation intensifs pédiatriques sont disponibles, la prise en charge des ces malformations digestives a tendance à être effectué en un temps, sans passer par la colostomie. Au service de chirurgie pédiatrique de l’ HALD, il n’existe pas de travail sur les colostomies chez l’enfant. C’est ce qui a motivé celui-ci dont le but était de rapporter les aspects socio-démographiques, les indications de colostomie, les techniques utilisées et les aspects évolutifs.
HISTORIQUE
LITTRE, le premier, en 1710, après avoir autopsié un nouveau-né porteur d’une imperforation anale, propose devant un tel cas d’aboucher le côlon à la paroi. La première colostomie est établie par PILLORE à ROUEN en 1776 chez un adulte porteur d’un cancer du rectum. DUBOIS en 1783 tente la première colostomie iliaque gauche pour une imperforation anale. L’enfant avait alors 3 jours de vie, mais il décédera au treizième jour. Dix ans plus tard, DURET connaîtra le premier succès de cette intervention. Il s’agissait d’une colostomie iliaque gauche chez un enfant de 2 jours, porteur d’une imperforation anale. Cette colostomie sera bien tolérée jusqu’au décès du patient à l’âge de 45 ans. DESAULT et DUMAS, en 1794 et 1797, tenteront à nouveau avec des succès inconstants. Par la suite, il a été envisagé la réalisation en région lombaire pour éviter de pénétrer dans la cavité péritonéale. DUPUYTREN échouera en 1818 lors de la confection d’une colostomie par abord lombaire. D’autres tentatives auront lieu, notamment dans le cas des tumeurs rectales ; en 1838, BROUSSAIS décède d’un cancer rectal en occlusion, faute d’avoir bénéficié d’une colostomie. Les dérivations lombaires seront pratiquées jusqu’au début du vingtième siècle, car elles préviennent, en théorie, toute inoculation péritonéale. Peu à peu, cette crainte du geste chirurgical dans le péritoine s’estompe et MAYDL en 1884 réalise la première colostomie latérale sur baguette : le sigmoïde est extériorisé à travers les berges de l’incision, l’ouverture a lieu au quatrième jour, le côlon extériorisé est réséqué et les deux extrémités fixées à la peau au quatorzième jour. Enfin, en 1890, PAUL réalise une colostomie iliaque gauche terminale, suivie d’une réintégration du bout distal fermé dans la cavité péritonéale. Le rectum fut enlevé trois semaines plus tard. Ce patient mourra au bout d’un an. Il faut noter qu’à cette époque l’appareillage était inexistant et que les tentatives de plasties musculaires, de tunnellisation sous-cutanée du côlon extériorisé avec son méso, échouaient alors. De plus, jusqu’en 1920, ces stomies furent réalisées juste au dessus de l’arcade crurale et ce n’est qu’à partir de cette date que l’on opta pour les colostomies placées dans la fosse iliaque gauche.
ANATOMIE DESCRIPTIVE
LA PAROI ABDOMINALE
DEFINITION ET GENERALITES
L’abdomen occupe la partie moyenne du tronc entre le thorax en haut et le pelvis en bas. Il est formé d’une paroi délimitant la cavité abdominale. Pour faciliter la compréhension nous admettons que l’abdomen a la forme d’un demicylindre qui présente quatre parois :
− une paroi craniale constituée par le diaphragme thoracique ;
− une paroi antérolatérale séparée en une paroi droite et une paroi gauche par la ligne blanche ;
− une paroi dorsale ou lombale, séparée par une paroi droite et gauche par le rachis;
− une paroi caudale: plancher ou diaphragme pelvien ou périnée.
Cette cavité abdominale contient les appareils digestifs, urinaires, la rate, les surrénales, les gros vaisseaux (aorte abdominale, veine cave inférieure) et des nerfs (vague et chaîne sympathique). La paroi abdominale est un manteau cutanéo-musculo-aponévrotique constituée d’un ensemble de muscles qui s’insèrent sur le rachis, le gril costal et le squelette du bassin.
Anatomie de surface
La paroi antérolatérale de l’abdomen se divise en plusieurs zones délimitées par quatre lignes :
✦ deux lignes horizontales : l’une passant par le rebord costal et l’autre par l’épine iliaque antéro-supérieure ;
✦ deux lignes verticales : passant à mi distance entre la ligne médiane et l’épine iliaque antéro-supérieure.
Paroi antérolatérale
Elle est constituée, de chaque coté de la ligne médiane par :
− en avant : les muscles droits de l’abdomen ;
− en bas : les muscles pyramidaux;
− les muscles larges de l’abdomen latéralement, qui sont au nombre de trois, de la superficie à la profondeur : le muscle oblique externe (ou grand oblique, le muscle oblique interne (ou petit oblique) et le muscle transverse.
L’aponévrose de la paroi antérolatérale est formée par celle des muscles larges qui engainent le muscle droit de l’abdomen ; elle comporte deux feuillets, antérieur et postérieur. Ces muscles ont pour rôle de maintenir le contenu abdominal, d’augmenter la pression intra-abdominale et de comprimer les viscères, ils interviennent donc dans la miction, la défécation, l’expiration forcée, la toux, le vomissement et l’accouchement.
Paroi postérieure
Elle fait partie de la paroi postérieure du tronc. Les muscles se disposent en trois plans qui sont de la superficie à la profondeur :
− le groupe musculaire superficiel : grand dorsal, petit dentelé postérieur et inférieur ;
− le groupe musculaire moyen : muscles spinaux ;
− le groupe musculaire profond : carré des lombes et inter-transversaires des lombes.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. HISTORIQUE
II. ANATOMIE
II- 1. La paroi abdominale
II- 2. Anatomie descriptive du colon et du rectum
II-3. Les rapports
III. TECHNIQUES DE LA COLOSTOMIE
1. Voie d’abord
2. Siège de la colostomie sur le côlon
2.1 . Dans la maladie de Hirschsprüng
2.2 . Dans les malformations ano-rectales
3. LES DIFFERENTES TECHNIQUES UTILISEES
3.1 . Colostomie sur baguette à éperon avec section intestinale secondaire
3.2 . Colostomie latérale terminalisée
3.3 . Colostomie terminale
3.4 .Colostomie continente selon la technique de SCHMIDT
3.5 .La caecostomie
IV. LES INDICATIONS DE COLOSTOMIE
IV. 1. Colostomies temporaires
1. Chez le nouveau-né et le nourrisson
1.1. La maladie de Hirschsprüng
1.2. La malformation ano-rectale
1.3. Les indications rares
2. Chez l’enfant plus âgé
2.1 La maladie de Hirschprüng
2.2 Le syndrome d’adynamie intestinal
2.3 Les échecs de la chirurgie colique ou rectale
2.4 Les indications rares
3. A tous les âges
IV.2. Colostomies définitives
V – Complications de la colostomie
V. 1. Les problèmes pariétaux
1. L’abcès de parois
2. La désunion cutanée
V. 2. Les irritations cutanées
V. 3. Les sténoses
V. 4. Les rétractions
V. 5. Les prolapsus
1. le prolapsus muqueux
2. le prolapsus total
V.6. Les fécalomes
V. 7. Les éviscérations
V. 8. Le sphacèle colique
V. 9. La ré-intégration
V.10. L’erreur de siège
V. 11. Les éventrations
VI- Fermeture de la colostomie et ses complications
VII- Appareillage et Soins
1. Aspects généraux
2. L’appareillage
VIII. Problèmes rencontrés par les porteurs de stomies
CONCLUSION