L’hydrocèle, encore appelée « fluid hernia » par les anglo-saxons, est caractérisée par l’accumulation de liquide péritonéal dans la vaginale testiculaire chez l’enfant. Le liquide péritonéal passe par un canal péritonéo-vaginal perméable, contrairement à la forme de l’adulte où, le plus souvent, l’hydrocèle est la résultante d’une hypersécrétion de la vaginale [20]. Si le canal reste perméable de bout en bout, alors se définit l’hydrocèle communicante réductible. Quand seule la partie distale du canal reste perméable, il peut alors se constituer une hydrocèle funiculo-vaginale ou hydrocèle non communicante. L’hydrocèle est une situation fréquente à la naissance avec une incidence variant entre 0,7% et 6% chez les nourrissons de sexe masculin [33,37]. Le diagnostic de cette pathologie est clinique. L’échographie n’est demandée que dans les rares situations douteuses [20]. C’est une pathologie souvent associée à la hernie, au kyste du cordon spermatique ou à d’autres affections représentées essentiellement par les anomalies de migration testiculaire [39] et les hernies ombilicales [27] L’hydrocèle de l’enfant est une affection bénigne quasi-physiologique jusqu’à l’âge de 6 mois. La persistance de l’hydrocèle au-delà de la première année nécessite généralement un traitement chirurgical qui consiste en une fermeture du canal péritonéo-vaginal et en un vidange de la collection liquidienne ; cette chirurgie est indiquée d’emblée en cas d’association à une hernie inguinale ou à une cryptorchidie. L’intervention chirurgicale peut être réalisée en chirurgie ambulatoire et bénéficie des récents progrès en anesthésie locorégionale chez l’enfant. Les suites opératoires sont simples lorsque les règles de cette chirurgie réputée banale sont respectées.
Embryologie du canal péritonéo-vaginal
A partir du troisième mois de la vie intra-utérine, le péritoine abdominal forme de façon symétrique un diverticule en doigt de gant appelé canal péritonéo-vaginal qui descend à travers le canal inguinal. Chez le garçon le canal péritonéo-vaginal, qui suit le trajet du gubernaculum testis, accompagne le testicule lors de sa migration depuis la crête urogénitale, où il se forme à la sixième semaine de gestation jusqu’au scrotum avant la fin du huitième mois. Au troisième mois, le testicule qui est en situation rétropéritonéale, est attiré par le gubernaculum testis en formation. Il entreprend alors sa descente en repoussant devant lui le péritoine. Entre le septième et le huitième mois, le testicule, dirigé par les fibres centrales du gubernaculum testis passe l’anneau externe et descend dans le scrotum. Entre le huitième et le neuvième mois, le processus vaginal régresse. Au niveau du canal inguinal, il se ferme complètement et ne laisse qu’un mince cordon fibreux : le ligament de Cloquet (figure 1). Sa partie distale ne subit aucun changement et forme la vaginale du testicule d’où sa dénomination de canal péritonéo-vaginal. Chez la fille, le canal péritonéo-vaginal accompagne le ligament rond. Ce processus vaginal est appelé canal de Nück. II suit le trajet du ligament rond qui s’étend depuis l’annexe jusqu’à la grande lèvre. Ainsi, quel que soit le sexe, l’hydrocèle est la conséquence de la non régression du processus vaginal.
Anatomie
Anatomie descriptive du canal inguinal
C’est un trajet en chicane ménagé dans la paroi abdominale antérieure, livrant un passage au cordon spermatique (chez l’homme), au ligament rond de l’utérus (chez la femme). Situé au-dessus de la partie médiale de l’arcade inguinale, il est globalement oblique en bas, en avant, et latéralement. Formé par les insertions terminales des muscles larges, il comporte 4 parois et 2 orifices :
❖ La paroi antérieure, essentiellement constituée par l’aponévrose du muscle oblique externe présente deux zones différentes de résistance :
– Une latérale ; solide, formée par la superposition des trois muscles larges ;
– Une médiale, plus faible, constituée uniquement par l’aponévrose du muscle oblique externe.
❖ la paroi supérieure constituée par le bord inférieur des muscles oblique interne et transverse (tendon conjoint) se recourbe ensuite vers le bas pour passer en arrière du cordon.
❖ la paroi inférieure constituée par la partie médiale de l’arcade inguinale pésente quelques formations ligamentaires annexes:
● En arrière, la bandelette iliopubienne ;
● Vers la ligne médiane, le ligament lacunaire ;
❖ la paroi postérieure, plus complexe présente deux zones différentes de résistance:
● Une zone médiale, résistante comportant 4 plans superposés d’avant en arrière :
– pilier postérieur du muscle oblique externe ;
– le tendon terminaison des muscles oblique interne et transverse ;
– l’expansion latérale du tendon de terminaison du muscle droit ;
– le fascia transversalis.
● La zone latérale, mince, constituée exclusivement par le fascia transversalis, renforcé par deux formations fibreuses:
– le ligament interfovéolaire latéralement ;
– la bandelette ilio-pubienne en bas ;
Ainsi se trouve limitée, entre ces formations, une faible zone où s’engagent les hernies inguinales directes.
● L’anneau inguinal profond (orifice profond): c’est une fente ménagée dans le fascia transversalis qui s’invagine dans le canal inguinal pour constituer le fascia spermatique interne. Cet orifice est situé au-dessus du tiers moyen de l’arcade inguinale, entre le ligament interfovéolaire et la terminaison des muscles oblique internes et transverses.
● L’anneau inguinal superficiel (orifice superficiel): c’est un orifice triangulaire, de plus petit calibre (admettant la pulpe de l’index chez l’homme) plus médial que l’orifice profond. Il est situé entre les piliers médial et latéral du muscle oblique externe et l’orifice est arrondi par des fibres arciformes en haut et par le pilier postérieur en bas.
● Ainsi est réalisé un trajet en baïonnette au niveau de la paroi abdominale antérieure.
● Dans le canal passent chez l’homme le cordon spermatique et chez la femme le ligament rond de l’utérus et quelques rameaux nerveux nés des nerfs ilio-inguinal, ilio-hypogastrique et génito-fémoral.
Rapports du canal inguinal
Les rapports postérieurs
Ils permettent de comprendre la classification des hernies inguinales.
● Les tissus sous-péritonéaux (espace de Bogros)
● Le péritoine dessine de chaque côté trois dépressions: La fosse supra vésicale se trouve entre l’ouraque et l’artère ombilicale, répondant à la partie médiale et solide de la paroi postérieure du canal inguinal (hernies exceptionnelles).
– la fosse inguinale médiale située entre l’artère ombilicale et l’artère épigastrique inférieure répondant à la zone faible de la paroi postérieure du canal inguinal, siège des hernies directes ;
– la fosse inguinale latérale : elle est latérale par rapport à l’artère épigastrique inférieure, correspondant à l’orifice profond du canal inguinal, siège des hernies obliques externes.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET REVUE DE LA LITTERATURE
I. Embryologie
II. Anatomie
1. Anatomie descriptive du canal inguinal
2. Rapports du canal inguinal
2.1. Les rapports postérieurs
2.2. Rapports antérieurs
2.3. Rapports inférieurs
III. Physiopathologie
IV. Diagnostic
1. Présentation clinique
1.1. Forme typique
1.2. Présentations atypiques
2. Explorations complémentaires
V. Traitement
1. But
2. Moyens et méthodes
2.1. Médicaux
2.2. Chirurgicaux
3. Indications
4. Résultats
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
PATIENTS ET METHODES
I. Patients
1. Critères d’inclusion
2. Critères de non inclusion
3. Population étudiée
II. Méthodes
1. Cadre de l’étude
1.1. Description des lieux
1.2. Personnel
1.3. Activités du service
2. Type d’études
3. Sources des données et paramètres d’étude
4. Saisie et analyse de données
RESULTATS
I. Age au moment de l’intervention
II. Aspects thérapeutiques
1. Traitement chirurgical
1.1. Voie d’abord chirurgicale
1.2. Gestes effectués
1.3Traitement médical post-opératoire
1.4. Aspects évolutifs
DISCUSSION
I. Age au moment de l’intervention
II. Aspects thérapeutiques
CONCLUSION
REFERENCES