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Le chondrocrâne
Au cours de la 4ème semaine, il va se produire une condensation mésenchymateuse au niveau crânien. Cette condensation va subir par la suite une chondrification pour aboutir à la formation du chondrocrâne au début du deuxième mois.
Le premier arc branchial verra la formation en son sein du cartilage de Meckel. Ce cartilage parcourt ainsi l’arc mandibulaire, il aura une partie dorsale tympanique située au milieu et en dehors de la vésicule otique et une partie ventrale située dans la future mandibule.
Ossification de la mandibule
La mandibule a une origine complexe, issue à la fois d’une ossification membraneuse et d’une ossification cartilagineuse notamment au niveau du cartilage de Meckel dans sa partie antérieure et à partir de trois cartilages au niveau de la branche montante.
Vers le 40ème jour de vie intra-utérine, un noyau d’ossification primaire apparait un peu en arrière de ce que sera le trou mentonnier, dans le tissu conjonctif qui tapisse la face externe du cartilage de Meckel. Cette zone d’ossification s’étend en avant vers la symphyse en entourant le futur foramen mentonnier, en arrière horizontalement et en bas verticalement. Une lame osseuse externe sera ainsi formée. Cette lame externe va s’épaissir en bas et en dedans, puis va émettre un prolongement interne qui va remonter verticalement contre la face externe du cartilage de Meckel, la lame interne est ainsi formée. On obtient l’ébauche du corps mandibulaire ; sur une coupe frontale, le corps a une forme de gouttière à concavité supérieure. Dans cette gouttière, on trouve de bas en haut, une veine osseuse et le paquet vasculo-nerveux alvéolaire inférieur et au-dessus les bourgeons dentaires (figure 1).
ANATOMIE DESCRIPTIVE LA MANDIBULE [16, 27]
Morphologie externe
La mandibule est un os impair et médian, située à la partie inférieure de la face. Elle se compose d’un corps et de deux branches.
Le corps
Le corps, horizontal, est incurvé en fer à cheval. Il présente une face antérieure convexe, une face postérieure concave, un bord supérieur ou alvéolaire et un bord inférieur libre ou bord basilaire.
Les faces
La face antérieure:
Il apparait sur la ligne médiane une crête verticale, correspondant à la symphyse mandibulaire. Elle est la trace de l’union des deux pièces latérales dont la mandibule est formée. La symphyse du menton se termine en bas, sur le sommet d’une saillie triangulaire à base inférieure: la protubérance mentonnière. De celle-ci naît de chaque côté une crête, appelée ligne oblique. Cette dernière se dirige en arrière et en haut et se continue avec la lèvre latérale du bord antérieur de la branche de la mandibule.
Au-dessus de la ligne oblique, se trouve le FM. C’est le point le plus déclive d’une gouttière en forme d’entonnoir : le canal mandibulaire, qui livre passage aux vaisseaux et nerf mentonniers. Cet orifice se trouve à égale distance des deux bords du corps de la mandibule et d’une verticale passant tantôt entre les deux prémolaires, tantôt par l’une ou l’autre de ces deux dents.
La face postérieure:
On observe sur la partie médiane, près du bord basilaire, quatre petites saillies superposées dont deux à droite et deux à gauche: les épines mentonnières. Les épines mentonnières supérieures donnent insertion aux muscles génio-glosses et celles inférieures aux muscles génio-hyoïdiens. Des épines mentonnières naît, de chaque côté une crête : la ligne oblique interne ou mylo-hyoïdienne. Celle-ci se porte en haut et en arrière et se termine sur la branche de la mandibule en formant la lèvre médiale de son bord antérieur. Elle donne attache au muscle mylo-hyoidien. Au-dessus d’elle, court un étroit sillon, appelé sillon mylo-hyoïdien, où cheminent les vaisseaux et nerf du même nom.
La ligne mylo-hyoïdienne divise la face postérieure du corps de la mandibule en deux parties. La partie supérieure, excavée surtout en avant et plus haute en avant qu’en arrière, est appelée fossette sublinguale, en rapport avec la glande sublinguale. Et la partie inférieure, plus haute en arrière qu’en avant, est en grande partie occupée par une dépression: la fossette submandibulaire qui est en rapport avec la glande submandibulaire.
Nerfs alvéolaire inférieur et nerf mentonnier [7,15]
Le nerf alvéolaire inférieur
Le nerf alvéolaire inférieur est une branche terminale du nerf mandibulaire. Il suit un trajet descendant, accompagné par l’artère alvéolaire inférieure, sous le ptérygoïdien latéral puis entre le ligament sphéno-mandibulaire et la branche mandibulaire jusqu’à pénétrer dans le foramen mandibulaire. Quinze millimètres avant son entrée dans le foramen mandibulaire, il abandonne le nerf mylo-hyoidien qui innerve le muscle homonyme ainsi que le ventre antérieur du muscle digastrique.
Le nerf alvéolaire inférieur pléxiforme dans le canal mandibulaire, se distribue aux racines des dents de l’arcade dentaire inférieure et à la gencive adjacente. Il parcourt ainsi le canal mandibulaire jusqu’au FM où il se termine en nerf mentonnier.
Il donne cependant des branches mentonnière et incisive dans la région molaire, bien avant d’atteindre le FM.
Le nerf mentonnier
Il est entièrement sensitif. Il émerge par le FM et donne généralement trois branches de diamètres inégaux sous le muscle orbiculaires des lèvres : une branche mentonnière, une branche labiale et une branche angulaire.
La première, oblique en bas et en avant, donne des rameaux mentonniers aux téguments de la région mentonnière. Les deux autres se dirigent vers le vestibule antérieur, la peau de la lèvre inférieure, la muqueuse alvéolaire et la gencive jusqu’à la première prémolaire et les glandes salivaires accessoires.
Le nombre
Nous retrouvions 79 FM sur les 39 mandibules étudiées. Dans notre série, 97,44% des mandibules présentaient un foramen à droite comme à gauche (figure 7).
Une seule mandibule, soit 2,56%, présentait un foramen double à gauche (figure 8).
La forme
Les FM observés étaient ronds (figure 9) ou ovales (figure 10).
A droite, la forme ovalaire était retrouvée sur 32 mandibules, soit 82% et la forme arrondie sur 7, soit 18%.
A gauche, sur les 40 foramens retrouvés, la forme ovalaire était observée sur 33 mandibules, soit 82,5%. Les 7 autres étaient de forme arrondie et représentaient 17,5%.
Situation du FM par rapport aux dents inférieures
A droite, la situation de type III était rencontrée dans 25 cas, soit 64,1%, le type IV dans 8 cas, soit 20,5%et le type II dans 6 cas, soit 15,4% (figure 11).
A gauche, la situation de type III était obbservée dans 25 cas, soit 62,5%, le typeII dans 9 cas, soit 22,5% et le typeIV dans 6 cas, soit 15% (figure 12).
A droite comme à gauche, les situations de typeI et V n’étaient pas observées.
Par rapport à la symphyse mentonnière:
A droite, la distance A variait de 21mm à 30mm avec une distance moyenne de 25mm et un écart type de 2,18.
A gauche, elle variait de 20mm à 29mm avec une distance moyenne de 25mm et un écart type de 2,13.
Par rapport au bord postérieur de la mandibule:
A droite, la distance moyenne P variait de 53mm à 82mm avec une distance moyenne de 72mm et un écart type de 5,73.
A gauche, elle variait de 53mm à 83mmn avec une distance moyenne de 73mm et un écart type de 6.
Par rapport au bord basilaire:
A droite, la distance B variait de 10mm à 20mm avec une distance moyenne de 13mm et un écart type de 2,1.
A gauche, elle variait de 14mm à 17mm avec une distance moyenne de 14mm et un écart type de 1,77.
Résultats
Nombre
Dans notre étude, le pourcentage de FM uniques est de 100% à droite et de 97,43% à gauche. Udaya [31] dans son étude sur la population indienne retrouve plus de foramens doubles. En effet, il observe 96,67% de foramens uniques à gauche et 97,78% à droite.
Olivier [in 4] rapporte que le FM se dédouble dans 4% des cas et n’est que tout à fait exceptionnellement triple ou quadruple.
Chanderot [in 4] note la variabilité de l’orifice et sa duplication possible.
Aucune mandibule avec une absence de FM n’est observée. Cependant, De Freitas [8] note un cas d’absence unilatérale de FM sur 1435 mandibules examinées.
Forme
La forme ovalaire est la plus observée avec une proportion de 82%. Pour toutes les mandibules étudiées, la forme observée à droite est la même que celle observée à gauche sauf pour la mandibule présentant un foramen double à gauche. Sur celle-ci, les deux foramens de gauche sont ovales et le foramen de droite est rond.
La nette prédominance des FM de forme ovalaire est également notée par, Mbajiorgu [19], dans l’étude sur la population zimbabwéenne avec une proportion de 74,3%. Il en est de même que Gerhenson [11] chez les Israéliens. Basséne [5] a observé 100% de FM de forme ovalaire sur 48 mandibules étudiées.
Seul Singh [30] note la prédominance de la forme arrondie dans la population indienne avec une fréquence de 94%.
Situation par rapport aux dents inférieures
Dans notre étude, la situation de type III est la plus observée. Wang [32], Green [12], Santini [29] et Basséne [5] décrivent également cette situation comme étant la plus fréquente.
Sur ce point de situation, Wang [32], Green [12] et Santini [29] démontrent qu’il existe des différences raciales entre les Chinois et les Anglais [29] et d’autres groupes ethniques [12,32]. Cependant, la situation de type II est la plus observée dans la population turque [3].
Nous n’avons trouvé aucun foramen de situation I et V à l’image des travaux faits en Russie [17], au Japon [2] et en Afrique de l’Est [33].
Situation du foramen par rapport aux autres repères de la mandibule
Distance foramen-symphyse mentonnière:
La distance moyenne A est de 25 mm à droite comme à gauche dans notre étude. Elle est inférieure à celle observée dans les études antérieures réalisées chez les Turcs (26,15 dans la population adulte) [3], les Malawites (26,49 mm à droite et 26,31mm à gauche) [14], les Chinois (28,12 mm à droite et 27,90 mm à gauche) [32] et les Indiens (29,3mm à droite et 30,6mm à gauche) [30].
Distance foramen-bord postérieur de la mandibule:
La distance moyenne P est de 72 mm à droite et de 73 mm à gauche.
A droite, elle est inférieure à celle observée chez les Chinois (74,11mm) [32] mais supérieure à celle notée chez les Indiens (71, 8 mm) [30].
A gauche, elle est inférieure à celle des Chinois (74,17mm) [28] et à celle des Indiens (84,7%) [30].
Distance foramen-bord basilaire de la mandibule:
La distance moyenne B est de 13 mm à droite et 14 mm à gauche, légèrement inférieure à celle des Turcs (13,48mm) [3] et des Malawites (13,24mm) [14], mais nettement plus faible que celle observée dans la population sénégalaise [] et la population indienne (17,3mm) [31] à droite.
A gauche, elle est inférieure à celle des Turcs (22,1mm) [3] mais à peine supérieure à celle des Malawites (13,49mm) [14], celle des Indiens (13,7mm) [31] et celle retrouvée dans la population sénégalaise [4].
Diamètres
Le diamètre vertical moyen est de 3,3 mm à droite et de 3,2 mm à gauche et inférieur au diamètre horizontal dont la moyenne est de 4 mm des deux côtés.
Dans l’étude réalisée chez les Malawites [14], les mêmes mesures sont faites. Les résultats suivants sont notés : le diamètre vertical moyen est de 2,43 mm à droite et de 2,71mm à gauche et le diamètre horizontal moyen de 5,5mm à droite et 5mm à gauche.
Applications
Le FM livre passage aux vaisseaux et au nerf mentonnier, d’où son importance en odontologie et en chirurgie buccale. Ce nerf assure normalement l’innervation de la peau et de la muqueuse de la lèvre inférieure ainsi que celle du menton depuis le FM jusqu’à la ligne médiane [20].
Lors du curetage apical des prémolaires inférieures, si la situation du FM n’est pas connue, le nerf mentonnier peut être lésé. Il en résulte une hypoesthésie voire une anesthésie iatrogène du territoire innervé par ce nerf [3]
Le siège du FM a également un rôle majeur dans la réalisation du bloc anesthésique du nerf mentonnier. En effet, lors de l’anesthésie unilatérale de la lèvre inférieure et du menton pour suturer une plaie labiale, le trajet du nerf et donc son point d’émergence sont à prendre en compte.
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Table des matières
INTRODUCTION
RAPPELS
I. Embryologie de la mandibule
II. Anatomie descriptive de la mandibule
III. Structures passant par le FM
MATERIEL ET METHODE
I. Matériel
II. Méthode
RESULTATS
I. Nombre
II. Forme
III. Situation par rapport aux dents inférieures
IV. Situation par rapport aux autres repères de la mandibule
V. Diamètres
DISCUSSION
I. Méthode
II. Résultats
III. Applications
CONCLUSION
REFERENCES
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