Généralités
Position systématique du genre
Cedrelopsis est un genre endémique de Madagascar, contenant 8 espèces à savoir C. ambanjensis (J. F Leroy), C. gracilis (J. F. Leroy), C. grevei (Baillon), C. longibracteata (J. F. Leroy), C. microfoliolata (J. F. Leroy), C. procera (J. F. Leroy), C.rakotozafyi (Cheek & Lescot), C. trivalvis (J.F. Leroy). Cedrelopsis, est proche du genre africain Ptaeroxylon, d’après la morphologie, la palynologie et les données photochimiques, il a été classé dans la famille des Ptaeroxylaceae (Pennington & Styler, 1975). Récemment, le genre a été classée dans la famille des Rutaceae d’après les analyses phyllogénétiques (Schatz, 2001; Rabarison et al., 2010).
Classification et description
La classification utilisée est celle donnée par Angiosperm Phylogeny Group III (2009).
Règne : VEGETAL
Super – embranchement : CORMOPHYTES
Embranchement : SPERMAPHYTES
Sous – embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : DICOTYLEDONES
Sous-classe : ROSIDAE
Ordre : SAPINDALES
Famille : RUTACEAE
Genre : Cedrelopsis
La famille des RUTACEAE est cosmopolite mais surtout tropicale constituée de 161 genres et 17 000 espèces environ.
Description générale du genre
La description du genre Cedrelopsis ci-après est tirée de la «Flore générique des arbres de Madagascar» (Schatz, 2001). C’est un buisson à grand arbre dioïque, très aromatique et pérenne : 5 à12 m de haut et 25 à150 cm de diamètre. L’écorce est rugueuse, légèrement crevassée, de couleur grisâtre à brunâtre. Les feuilles sont alternes, composées- pennées(10- 20 cm x 6-8 cm) à 4-14 paires de folioles latérales opposées à sub-opposées sauf à la base du limbe polymorphe, mince (3)-5-(8) x (0,5)-1,5-(3) cm, à ponctuations translucides comme toutes les RUTACEAE. Les inflorescences sont en panicules ramifiés de 1-2cm, puberulantes, grisâtre. Les fleurs sont hermaphrodites de couleur jaune 5sépales charnus, poilus extérieurement, 5 petales imbriqués, 5 étamines (staminodes pour les fleurs femelles), ovaire à 5 loges (1) -2-3 ovulé (pistiloide pour les fleurs males); disque à la base du pistil. Les fruits sont en capsules, de couleur verte et noir à maturité, déhiscentes en 5 valves, à ponctuations translucides (22 x 30 mm x 22 mm); 0-1graine par valve. Les graines sont oblongues, ailées d’où la dissémination des diaspores assurée par le vent ou anémochorie, aplaties latéralement, et ex albuminé (2-22 mm x 6 mm).
Utilisations et statut de conservation
Les utilisations suivantes sont tirées d’après les études de Cavalli et al. (2003), Randimbiarivelo (2008) ; Randriamiharisoa (2010); Ravaoherinavalona (2011) et CazanBeyret (2013). Cedrelopsis grevei est une espèce très utilisée en pharmacopée traditionnelle. Les feuilles, tiges, bois, écorces et les graines sont utilisées sous différentes formes : décoction, infusion et poudre. Par ailleurs son bois dur est utilisé pour la construction, bois de chauffe. L’écorce sous forme de poudre est cicatrisante et anesthésiante en infusion et soulage la douleur liée au rhumatisme tandis qu’en décoction elle sert d’aphrodisiaque. En cosmétique, les extraits de l’écorce servent de produit de soins hydratants. L’écorce possède des vertus curatives grâce à la présence des principes actifs : sesquiterpène et monoterpène comme antifatigue, tonifiant, contre le maux d’estomac et de ventre. Dans la région Morondava, pour certaines ethnies le bois est porte bonheur ; au moment de la circoncision communément appelé «Hazomanga» et le «bilo ou tromba » un rituel de possession et de sacrifice dont l’objectif est de communiquer avec les ancêtres en vue de résoudre des problèmes ou guérir des maladies, l’écorce est utilisé pour fabriquer le rhum local. Grâce à son bois dur et imputrescible, le bois est appelé « palissandre blanc » sur les marchés locaux et pourrait être une espèce de substitution aux espèces de Dalbergia (Ravaoherinavalona, 2011; Cazan-Beyret, 2013).
L’écorce de Cedrelopsis microfolialata sert à traiter les maux de ventre et est utilisée comme tonifiant pour soulager la fatigue. Le bois est utilisé pour la construction et le chauffage (Rakotondrafara, 2010). Les études écologiques ont permis de catégoriser les deux espèces vulnérable B2b (ii, iii) dans la liste rouge de l’UICN (Rabarison et al., 2010) à cause des menaces qui pèsent sur leur habitat et malgré la surexploitation de leur écorce, elles ne sont pas encore inscrites dans les Annexes de la CITES.
Rôles de l’écorce
L’écorce est le revêtement extérieur du tronc, des branches et des racines des arbres. Elle joue des rôles de protection, conduction et stockage. Elle protège la plante contre la variation de la température, les maladies et les agressions et attaques provoqués par les animaux. Elle assure la conduction de la sève élaborée grâce à la présence d’un tissu conducteur qui est phloème. Elle peut stocker aussi des composés chimiques, des éléments minéraux comme les cristaux dans les cellules de parenchyme et les poils.
Aire de répartition
Cedrelopsis grevei fait partie d’une des composantes floristiques importantes de l’Ouest et du Sud-Ouest de Madagascar. Elle se rencontre dans les forêts denses sèches caducifoliées et les fourrés xérophiles. Ainsi que dans les formations savanicoles sur différents types de substrats (karst, sable, calcaire, sol ferrugineux, sol alluvionnaire) sous une diversité des conditions écologique remarquables. La surface de distribution probable de cette espèce est d’environ 436 505 km² (zone d’occurrence) avec une aire d’occupation de 873 km² (Rabarison et al., 2010) .
Cedrelopsis microfoliolata se rencontre dans différents types de végétation tels que les forêts denses sèches caducifoliées et les fourrés xérophiles. La zone d’occurrence de cette espèce est d’environ 330 339 km² tandis que l’aire d’occupation est de 243 km² (Rabarison et al., 2010).
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Table des matières
I-INTRODUCTION
I-1-Généralités
I-1-1-Position systématique du genre
I-1-2- Classification et description
I-1-3-Utilisations et statut de conservation
I-1-4- Rôles de l’écorce
I-1-5-Aire de répartition
I-1-5- Données sur l’exportation
I -2-Milieu d’étude
I-2-1- Localisation géographique
I-2-2-Climat
II-MATERIELS ET METHODES
II-1-Matériels d’étude
II-1-1-Collecte et préparation des échantillons
II-2-Méthodes d’étude anatomique
II-2-1- Etude macroscopique
II-2-2- Description microscopique
II-2-3- Localisation anatomique des principes actifs
III-RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III-1- Description macroscopique
III-2-Description microscopique de l’écorce
III-2-1- Périderme et rhytidome
III-2-2- Cortex
III-2-3- Phloème II
III-2-4- Cambium
III-2-5- Canaux sécréteurs
III-2-6-Cristaux
III-3- Localisation anatomique des principes actifs
IV-DISCUSSIONS
V-CONLUSION ET PERSPECTIVES
VI-REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES